Le fiasco espagnol en Ligue des Champions

Pour la première fois depuis la saison 2003/2004 un seul club espagnol, le Real Madrid, sera au rendez-vous des huitièmes de finale de la C1, une véritable anomalie dans l’histoire récente du championnat le plus dominateur d’Europe. Le FC Barcelone, l’Atlético de Madrid et le Sevilla FC n’ont pas réussi à passer le premier tour de la compétition affichant de trop nombreuses carences qui se sont avérées rédhibitoires au plus haut niveau continental.

La désillusion catalane

Les joueurs du Barça devant les fans restés au Camp Nou après la nouvelle déroute européenne. Source: Mundo Deportivo.

L’été euphorique laisse place à un automne fade au goût désormais trop bien connu par les supporters des Blaugranas. Malgré des investissements colossaux lors du dernier mercato, l’histoire se répète et le Camp Nou sera de nouveau ouvert les jeudis pour les joutes européennes du printemps. Pourtant très en forme en Liga, les joueurs du Barça ne relèvent pas la tête en C1. Un mal profond qui en devient même chronique tant les symptômes d’une équipe apathique se constatent à mesure que les saisons passent.

Lewandowski, auteur de 5 buts mais muet en Italie et lors de la double confrontation contre ses anciens coéquipiers, n’y aura rien changé… C’est une équipe malade qui laisse son stade sans le moindre tir cadré lors de son dernier match avant deux ans, travaux obligent. Xavi lui non plus ne semble pas trouver le remède, pourtant fort de ses deux derniers succès probants en championnat contre Villarreal et l’Athletic Club, son Barça s’est comme liquéfié face aux Bavarois, le coup de l’élimination quelques minutes avant la rencontre n’aidant pas.

Cet échec peut s’expliquer par des blessures en cascade suite à la trêve internationale qui ont eu pour effet de laisser une arrière garde en grande détresse, sans Araújo, Christensen, Koundé (absent face à l’Inter). Éric García s’est retrouvé bien seul avec un Piqué lourdement fautif. L’arbitrage peut aussi laisser quelque peu perplexe tant certaines situations, notamment à Milan, étaient loin de faire l’unanimité avec des pénaltys non accordés pour des fautes évidentes à posteriori. Enfin, le choix des hommes est un sujet qui mérite d’être évoqué avec un joueur qui cristallise les débats, Sergio Busquets. Le capitaine au numéro 5 s’est une nouvelle fois montré défaillant. Il n’est plus que l’ombre de lui même, une ombre qui rappelle une gloire passée emprisonnant l’équipe et son coach dans une réalité délirante qui coûte, une fois de plus, très cher. Sans parler des finances, dont l’impact ne sera pas aussi catastrophique qu’annoncé grâce au non versement de certaines primes (élément confirmé par Javier Tebas il y a peu), c’est surtout l’image d’un club et de tout un projet qui se retrouve abimée après seulement quelques semaines.

Le mondial fera sans doute du bien aux têtes : il reste 4 matchs à disputer avant la coupure, trois en Liga et un anecdotique à Plzen pour refermer ce douloureux chapitre. La saison n’est pas morte pour autant, le retour tant raconté du club au plus haut niveau devra se matérialiser par des succès dans les compétitions domestiques et en C3 sous peine d’une crise à laquelle personne n’est préparé.

L’échec du Cholo

Diego Simeone désemparé contre le Bayer Leverkusen. Source: SuperSport.

L’adaptation est une faculté primordiale dans le monde qui nous entoure et plus particulièrement dans le football. L’idéologie cholista n’en est pas exempte, bien au contraire. Des titres en Espagne et en Europe, deux finales perdues sur des détails et surtout une identité bien marquée ont fait aujourd’hui de l’Atleti un grand du continent, néanmoins les doutes se font de plus en plus nombreux et les derniers évènements nous dirigent vers ce qui peut s’apparenter au crépuscule d’une ère impossible à oublier.

À l’instar des culés, les colchoneros vont de déceptions en déceptions en Ligue des Champions ces dernières années malgré un parcours qui n’avait rien d’infamant la saison précédente. L’obsession d’un trophée qui refuse de se donner et semble toujours privilégier le voisin madrilène exalte les rojiblancos à chaque début de saison. Pourtant, la cuvée 2022/2023 aura elle aussi un arrière goût très amer suite à une élimination dès la cinquième journée. Avec un bilan qui pourrait même s’alourdir lors de l’ultime épisode où un résultat négatif à Porto pourrait laisser les coéquipiers de Griezmann sans avenir européen…

Le mercato assez calme malgré la folle rumeur Cristiano Ronaldo a laissé un effectif compétitif entre les mains du Cholo mais les problèmes internes entre l’avenir de Griezmann, désormais résolu, les frasques de Rodrigo de Paul ou encore le dossier João Félix ont laissé des traces sur le plan sportif. Quand le français retrouve peu à peu son meilleur niveau, le portugais s’enlise au fond du banc et est au cœur d’une opposition entre son entraîneur qui n’en veut plus et sa direction qui ne veut pas se désavouer.

Après une victoire acquise dans le temps additionnel lors d’une rencontre totalement folle contre les portugais de Porto les hommes du Cholo Simeone ont essuyé deux revers consécutifs en Allemagne puis en Belgique en y défiant le Bayer Leverkusen et le Club Brugge avant d’engranger seulement deux points lors des réceptions de ces derniers. Au delà d’un bilan comptable qui laisse l’équipe dans une situation très précaire c’est surtout le contenu qui fait tâche avec un jeu de plus en plus décrié et des joueurs qui ne semblent plus performer dans des schémas qui sont désormais connus de tous. Une approche dogmatique qui tourne parfois à la caricature et laisse un maestro en plein doute malgré un potentiel évident quand l’approche change, en témoigne la victoire contre le Celta en Liga un peu plus tôt cette saison. C’est un constat qui ne date pas d’aujourd’hui mais les Godin, Gabi, ou encore Juanfran ne sont plus là et joueurs qui les ont remplacé ne peuvent répéter à l’identique ce qu’ils ont fait. La solidité défensive n’est plus ce quelle était et l’efficacité offensive est en baisse, tant la créativité est impactée par un style qui limite et prend au piège ses instigateurs.

Le cholismo doit évoluer, s’ouvrir au jeu en gardant ses valeurs mentales, tout en mettant chaque individualité au service d’un but commun, car sans changement c’est une bien belle histoire qui pourrait s’arrêter aussi brutalement que la campagne actuelle.

La catastrophe andalouse

Julen Lopetegui, encore à la tête du Sevilla FC après la défaite contre Dortmund. Source: Estadio Deportivo.

La saison des nervionenses semble déjà bien longue. Comme expliqué lors d’un article il y a quelques semaines le calvaire se poursuit malgré le limogeage de Julen Lopetegui et le retour de Jorge Sampaoli. Plus qu’à la peine en championnat où ils se battent actuellement pour le maintien, les joueurs du Sevilla FC devront se contenter d’une troisième place désormais certaine qui leur fera renouer avec leur compétition favorite, l’Europa League.

C’est un club tout entier qui tremble et qui attend avec impatience la trêve du Mondial. Le but doit être de se relancer au mieux avec un mercato lors duquel Monchi devra impérativement se rattraper pour offrir à son coach argentin un effectif plus équilibré et surtout capable de renverser une situation cauchemardesque.

Des attaquants à la peine, une défense totalement orpheline de la paire Koundé / Diego Carlos, une infirmerie toujours remplie, des milieux sans idées et des recrues transparentes, voici le constat actuel que l’on peut dresser alors que le président du club, Pepe Castro pourrait bientôt perdre son pouvoir et voir son prédécesseur Del Nido faire son grand retour. Il était dès lors inutile d’espérer accrocher un billet pour le top 16 européen dans un groupe avec l’ogre Manchester City, le BVB Dortmund et les danois de Copenhague. Les faiblesses de l’équipe ont été mises en lumière lors de matchs souvent à sens unique où un sentiment d’impuissance se faisait très fortement sentir. Une victoire pour deux défaites et deux autres matchs nuls, quatre buts inscrits pour neuf encaissés, tel est le bilan avant un ultime déplacement à Manchester. Une année 2022 décidemment bien difficile pour un club en pleine crise de croissance…

La C3. Source: GOAL.

Les temps ont changé et il n’est plus acquis de voir les clubs espagnols survoler les débats : cette saison en est le triste exemple. Une remise à niveau dès 2023 sera nécessaire pour ne pas mettre en danger le classement UEFA.

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