Le président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, a accordé sa première interview de la saison à Manu Carreño, pour El Larguero. Le responsable du football espagnol a répondu à de multiples questions sur le monde du football et son évolution dans cette période de crise. [Interview retranscrite partiellement]
Sur la possibilité d’une création d’une SuperLeague, Luis Rubiales a tenu à souligner que « c’était une question qui devait être abordée et traitée de manière très sérieuse ». De plus, il a déclaré qu’il espérait que «le projet ne soit dirigé et évoqué par l’UEFA et la FIFA. De même, il a aussi expliqué que la Liga actuelle que nous connaissons est une compétition dans laquelle « nous avons 38 matchs » et la création de cette SuperLeague nous amènerait à changer le système du championnat suivant deux option : « Diminuer le nombre d’équipes participantes ou changer le format »
Il a continué en insistant sur le fait que « les ligues doivent aider à réduire le nombre de journées dans une saison ». Dans le cas où ce projet aboutisse, on parlerait d’un format dans lequel serait joué « 33 journées, plus de deux Clásicos, des matchs sur terrain neutre ». Pour le moment, Rubiales a assuré ne pas croire à la création d’une SuperLeague, autrement que par l’UEFA (et non pas par certains clubs). Il en a également profité pour saluer le nouveau modèle de la Champions League, en 2024, qu’il a qualifié de « spectaculaire ».
👔⚽️ Luis Rubiales, en @ellarguero, sobre la Superliga
🗣️ "Las Ligas tienen que ayudar disminuyendo las jornadas. Solo se pueden hacer dos cosas: disminuir los equipos o cambio de formato. 33 jornadas, más de dos Clásicos, campos neutrales…"
Sur les demi-finales de Copa en format « aller-retour«
L’un des changements les plus notables dans le football espagnol actuel a été celui du format des demi-finales de la Copa del Rey, qui se jouent en match aller-retour, contrairement aux matchs des tours précédents qui se jouent sur un match simple. Rubiales a justifié ce format en assurant que l’une des principales raisons était d’éviter « qu’une équipe atteigne la finale de la Copa del Rey sans avoir à jouer un seul match à domicile, ce qui était susceptible de se produire avec une demi-finale sur match simple »
Le nouveau format de la Copa est une réussite pour Rubiales, à tel point qu’il l’a expliqué en déclarant que la coupe nationale espagnole « avait dépassé la Coupe d’Angleterre sur certains points (en terme d’intérêt notamment), alors que la Copa était à des années-lumière » de la FA Cup. Le président de la RFEF s’est exprimé en comprenant qu’il était « impossible » que tout le monde aime la nouvelle Copa del Rey, mais il a tenu à rappeler que, selon lui, « pour l’économie d’une équipe modeste, la venue d’une équipe de Primera est un évènement important ». Une idée qu’il résume avec force : « La Copa est le trophée du peuple, pour les équipes les plus modestes ».
(crédit photo : RTVE)
Les entraîneurs de grandes équipes comme le Barça ou Sevilla se sont plaints des mauvaises conditions du gazon et des mauvaises conditions sanitaires en Copa. Concernant les déclarations de Koeman et Lopetegui, Rubiales a déclaré : « Je ne partage pas leurs propos, mais je les respecte ». Dans le même ordre d’idées, il a tenu à rappeler que l’équipe nationale espagnole « a joué contre les îles Féroé sur un terrain en gazon artificiel ».
Sur la SuperCopa en en Arabie Saoudite
La compétition se jouait cette année en Andalousie, pour raison sanitaire, mais Luis Rubiales a assuré que « l’année prochaine, elle reviendrait en Arabie saoudite ». La raison pour laquelle la SuperCopa se joue en dehors de l’Espagne est qu’« une partie des revenus, qui sont fondamentaux, revient aux équipes de Segunda B et de Tecera ».
Concernant le retour du public dans les stades, il faut se tourner vers la Copa. Pour ce qu’il est de la finale entre l’Athletic et la Real Sociedad, Rubiales a déclaré que la Fédération n’avait jamais « fait de déclaration faisant de la pression (sur les instances politiques) pour forcer un retour du public« , et que le plus important est de voir et de vérifier « si les mesures pourraient être respectées, en travaillant avec le Ministère des Sports et de la Santé ».
(crédit photo : Europa Press)
Sur les fréquentes polémiques arbitrales
Si dans le monde du football il y a un problème qui suscite la controverse, c’est bien celui de l’arbitrage. Rubiales n’a pas hésité à défendre la figure des arbitres, puisqu’il a assuré qu’étant «des juges sportifs, personne ne peut se permettre de leur manquer de respect». Il a insisté et souligner que la Fédération croit « à la liberté d’expression » et que c’était précisément pour cette raison que les arbitres « ne peuvent être humiliés et que leur honnêteté ne peut être remise en question ».
De plus, Luis Rubiales a expliqué que bien que ce ne soit pas médiatisé, « les arbitres ont également des sanctions ». La raison pour laquelle une sanction à un corps arbitral n’est pas rendue publique est une question morale et parce qu’il y a un «un règlement interne». Parallèlement aux décisions d’arbitrage, il y a aussi l’aide la VAR, que Rubiales a jugé comme plus souvent responsables de « bonnes que de mauvaises décisions ».
Objectif 2030 : la Coupe du monde
Sans aucun doute, Rubiales était sincère concernant les possibilités pour l’Espagne d’accueillir la Coupe du monde 2030 : » En toute humilité, nous pensons que nous allons être (avec le Portugal) la candidature la plus puissante ». Sa confiance en cet objectif est si grande qu’il a ajouté que « l’offre ibérique, avec le Portugal, était une offre gagnante ».
Le président a accentué sa clarté en insistant sur le fait que s’il devait parier sur une candidature « pour accueillir la Coupe du monde 2030, je parierais sur la notre ». Rubiales a expliqué comment la dynamique serait : « Il y aurait 16 sites, qui accueilleraient les matchs, et le Portugal aimerait avoir 3 ou 4 sites hôtes. Nous nous devons de donner au Portugal la possibilité de se sentir à l’aise dans ce dossier.
« Luis Enrique est un entraîneur gagnant »
Heureux du résultat obtenu par l’entraîneur actuel de La Roja, Rubiales a assuré que l’équipe travaillait très bien sous les ordres de Luis Enrique. La sélection a atteint un niveau qui lui « permet de regarder n’importe quelle autre équipe droit dans les yeux ». Le secret de Luis Enrique pour parvenir à décrocher de bons résultats ? Rubiales a formulé un élément de réponse en assurant que l’entraîneur « avait réussi à donner de l’espoir aux joueurs ».
(crédit photo : Mundo Deportivo)
La situation en Liga avec la crise sanitaire de la Covid-19
Le feuilleton des cas positifs à la Covid-19 à Fuenlabrada (en fin de saison passée, NDLR) a été l’un des plus controversés, sur lequel Luis Rubiales a déclaré que la Fédération avait appris la présence d’un cluster au club, seulement le « dimanche (avant le match) alors que d’autres instances étaient au courant depuis samedi qu’il y avait 3 positifs à Fuenlabrada ». En outre, il a assuré que ni eux ni le CSD ne savaient « rien des joueurs qui avaient été testé positifs à Fuenlabrada ».
Concernant la planification des matchs le lundi et le vendredi (comme le voulait LaLiga, et comme l’a choisi le Conseil Supérieur des Sports, tandis que la Fédération s’y opposait), Rubiales a avoué avoir reçu l’information avec « mauvaise surprise et étrangeté ». En regardant vers l’avenir, le président de la RFEF a assuré que les instances allaient » travailler pour résoudre les différends à propos des matchs des lundis et vendredis. Ce n’est pas conforme à la loi (qu’il y ait des matchs ces jours là). J’espère que ça sera corrigé car sinon, des problèmes bien plus grands en découleront ». De même, il voulait mentionner à nouveau les déclarations de Irene Lozano, présidente du Conseil Supérieur des Sports, qui avait précédemment déclaré que le CSD ne se mêlerait pas du « sujet des matchs les lundis et vendredis. Initialement, ça ne devait pas se passer comme ça et ça, à la Fédération, nous ne l’avons pas compris. »
Intégralité de l’interview de Luis Rubiales sur El Larguero, le 11 février 2021
Iago Aspas est au Celta ce que le Celta est à Iago Aspas. Le joueur galicien a manqué à son équipe lorsqu’il était blessé ces dernières semaines et cette absence a fortement pesé pour le club de Vigo. « Je ne veux pas partir d’ici. C’est chez moi et c’est ici que je joue le mieux », a déclaré l’attaquant espagnol à MARCA.
– Un match important arrive pour le Celta, pour l’Atlético et aussi pour les rivaux de l’Atlético en Liga qui espèrent un faux-pas colchonero
« Oui, je pense que nous avons une très bonne opportunité pour faire quelque chose. Il est vrai que nous n’avons pas gagné depuis plusieurs matchs, avec des défaites et des nuls, après avoir connu de très bons moments. L’équipe sait qu’elle va jouer sur un terrain compliqué mais ce n’est pas insurmontable. Il y a cinq matchs, nous étions une équipe du niveau de Milan et maintenant nous sommes l’équipe de mon village, c’est pour dire comment les impressions changent. Qu’on perde ou gagne, on reste calme mais nous voulons essayer de retrouver de l’excitation en Liga »
– Pour le Celta, c’est pour retrouver les compétitions européennes qu’il y a nécessité de retrouver de l’excitation en championnat ?
« Bien sûr. C’est vrai que nous sommes en milieu de tableau, mais ce serait une bonne opération de gagner lundi pour prendre des points dans un match compliqué mais pour se reclasser en Liga »
– Comment te sens-tu après la blessure que tu as vécu ?
« Chaque jour, je vais beaucoup mieux. Je n’ai toujours pas retrouvé mon ballon de football sur un terrain mais je me sens mieux. Physiquement, être un mois au repos pour un footballeur professionnel, même si vous vous entraînez et courez beaucoup pendant ces 3-4 semaines, vous perdez le rythme de la compétition, et j’espère le reprendre petit à petit et surtout dans à un match aussi compliqué que celui auquel on s’attend lundi »
(crédit : WorldNewsEra)
– 9 buts inscrits en 18 matchs. On dit que Celta dépend beaucoup de Iago Aspas et les chiffres le prouvent
« Eh bien, les chiffres sont là, ils le disent, mais je pense aussi que dans certains matchs, avec moi sur le terrain, l’équipe a vécu de mauvais moments, compliqués. Par exemple, lors du match contre Villarreal, on a pas très bien joué, l’esprit n’y était pas. Contre Eibar, sans moi, l’équipe a fait beaucoup pour gagner et l’aurait mérité mais n’a pas réussi. J’espère que maintenant, avec mon retour, nous retournerons sur le chemin de la victoire pour revivre un mois aussi bon que celui de décembre »
– Lundi, vous affrontez l’Atlético, le leader de la Liga
« En réalité, ça a toujours été une équipe très compétitive depuis l’arrivée de Simeone et cette année, ils ont donné une autre tournure au club et à son jeu, également parce qu’ils ont de grands joueurs. De plus, ils ont Suárez, qui marque sur chaque opportunité qu’il a »
– Vous avez déjà pu jouer un peu avec lui à Liverpool
« Oui, une saison. C’était déjà un attaquant né, un gagnant dans les matchs. Il se donne toujours à 200%. Ce que vous voyez de lui sur le terrain, c’est aussi ce que vous verriez à l’entraînement »
– Il vous a aidé lors de ton arrivée à Liverpool, pour s’adapter à une nouvelle compétition, une nouvelle langue ?
« Totalement oui, c’est toujours particulier d’arriver dans un nouveau club quand on vient de l’étranger, surtout sans connaitre la langue qui y est parlée, c’est clair que ce n’était pas facile. Nous étions 6 ou 7 joueurs qui parlaient espagnol et portugais, et nous nous comprenions assez bien. Nous avons créé notre propre « regroupement » pour organiser des dîners et des déjeuners avec les familles »
(crédit : La Pelotona)
– Vous attendiez-vous à ce que Luis Suárez donne tant à l’Atlético ?
« Il a toujours été un attaquant très adroit devant le but. Je pense que c’était une connerie de la part du Barça de s’en séparer, mais bon ils étaient aussi en galère par rapport à la question de la limite salariale. L’Atlético en a profité, a été très rapide sur le dossier et a donc signé un grand attaquant. Ils ont obtenu de nombreux points grâce à lui et à ce qu’il a proposé »
– Ce qui n’était pas une « connerie », c’était votre retour au Celta. Qu’est-ce qui vous passait par la tête dans ces moments en dehors du Celta ?
« C’est difficile à expliquer parce que chaque fois que vous partez dans un autre club, Liverpool à l’époque, vous le faites avec des ambitions importantes. Ensuite, il y a des circonstances qui ne sont pas celles qu’on a imaginées et puis rien ne se passe comme on s’y attendait. Je suis très heureux d’être chez moi, avec ma famille, ici tout se passe pour moi et c’est vrai que c’est plus facile de profiter de mon football dans mon pays et dans l’équipe de mon cœur »
– Ces derniers étés, il y a toujours eu des rumeurs et on a même parlé du Real Madrid comme destination possible pour vous…
« Il est vrai qu’il y a eu diverses rumeurs et intérêts, mais j’ai toujours été très heureux à la maison, ici. J’ai déjà quitté le club et ça ne s’est pas passé aussi bien que prévu. J’avais besoin de retourner dans ma zone de confort pour me sentir à nouveau footballeur et retrouver toute cette confiance. Au final, je pense que les chiffres sont là pour le prouver sur les cinq ou six dernières saisons »
– Ta carte d’identité dit que vous avez 33 ans, mais dans votre jeu, vous paraissez en avoir 25…
« Je suis né pour gagner, je n’aime pas perdre même dans les matchs d’entraînement. Je suis quelqu’un d’appliqué, que ce soit contre des rivaux, avec des coéquipiers ou même en parlant aux arbitres, j’aime vraiment gagner et avoir le dernier mot. Je me prépare jour après jour pour jouer chaque week-end et je n’envisage pas de mettre un terme à ma carrière prochainement. J’ai commencé à jouer au football de haut niveau un peu tard, et cela me fait rappelle qu’il faut profiter de tout ce dont on peut profiter, chaque match et sans avoir à penser à demain »
– Une marque comme Adidas vous a contacté en tant que sponsor et vous avez accepté
« Oui, je suis très heureux de rejoindre cette grande famille et qu’ils aient misé sur moi depuis plusieurs saisons. Je pense que ça signifie que je joue bien »
(crédit : Moi Celeste)
– Pour le Celta, la saison semble être étrange...
« Il y a 10 journées, nous étions dans les derniers du classement, il y a 5 matchs, nous étions presque en position européenne et maintenant nous sommes dans le ventre mou du tableau. Coudet est du même style que le Cholo. Sa maxime est de vivre au jour le jour, toujours en nous poussant et nous encourageant à atteindre le meilleur de nous-mêmes »
– Allons-nous voir Aspas au Celta jusqu’à la fin de sa carrière ?
« Oui, il reste encore deux saisons sur le contrat et j’espère qu’il pourra être prolongé. Je n’ai pas l’intention de bouger d’ici »
– J’ai lu dans les journaux que vois étiez nostalgique du football d’avant, celui qui se jouait dans la rue
« Aujourd’hui, il n’y a plus tellement d’enfants qui jouent dans la rue. Il y a des consoles de jeux, des ordinateurs, des tablettes… Les enfants quittent l’école et ne vont plus jouer dans le parc. Lorsqu’il pleut, les enfants rentrent pour ne pas attraper un rhume et aussi parce que les parents protègent davantage leurs enfants désormais. Je quittais l’école à 14h30, je rentrais à la maison pour manger et je ne revenais pas avant 20h. Je revenais avec de la boue de la tête aux pieds. Maintenant, tout se passe dans des écoles de football et sur du gazon synthétique. J’ai commencé à jouer sur un terrain que lorsque j’ai rejoint le Celta »
– Pensez-vous justement qu’on peut retrouver ce football passé d’une certaine manière ?
« C’est difficile, maintenant il y a aussi de nombreux cours l’après-midi. Quand j’étudiais, il n’y avait pas autant de cours à l’école l’après-midi, à part dans les écoles privées. Quand nous étions enfants, on passait beaucoup plus d’heures dehors et dans la rue. Maintenant aussi, il y a plus d’écoles de football et elles s’entraînent sur des terrains en gazon synthétique. Je me souviens des moments où je m’entrainais sur la plage, sur des terrains en terre battue et, quand j’avais de la chance une fois par an pendant la saison, je m’entrainais sur le terrain en herbe naturelle »
– Pensez vous faire votre retour en sélection un jour ? Lorsque vous jouez votre meilleur football, tout semble possible
« J’essaye d’y revenir et de le faire de la meilleure façon possible afin d’espérer avoir à nouveau une chance. L’espoir est la dernière chose que vous perdez. Je continuerai à me battre et je continuerai à marquer des buts pour que le sélectionneur essaie de me donner une autre chance »
(crédit : Cadena SER)
– Avez-vous des contacts avec Luis Enrique ? Avez-vous été appelé par la Fédération ou est-ce que cela ne fait pas partie de la manière d’agir de Luis Enrique ?
« Je ne pense pas que ce soit dans sa manière d’agir. Il m’a déjà appelé à d’autres moments mais il a toujours été très proche et très exigeant, comme il l’est au quotidien. J’ai une relation avec lui comme j’en ai déjà eu avec d’autres entraîneurs auparavant »
– La concurrence est rude et le niveau de la sélection est très bon, car lors du dernier match que l’Espagne a disputé, elle était très bonne et elle a battu l’Allemagne
« En sélection, il y a toujours eu un niveau très élevé. Il y a des joueurs qui se débrouillent très bien dans leurs clubs, d’autres qui méritent des opportunités ou qui les veulent comme c’est mon cas. Mettez-vous dans la peau du coach et faites une liste de 22 ou 23 joueurs… Chacun a son avis, le sélectionneur peut vraiment appeler tout type de joueur »
– Quel joueur emmèneriez-vous avec vous aujourd’hui en sélection ?
« Hugo Mallo (latéral droit du Celta, NDLR), en récompense de ses performances lors des dernières saisons »
– Qu’est ce qu’il vous reste à faire dans le football ? Quels sont vos défis ?
« Revenir en équipe nationale et obtenir un titre avec le Celta qui remplirait la vitrine de trophées, je pense que ce serait important au niveau individuel et au niveau collectif »
Álex Fernández, le milieu de terrain de Cádiz, s’est entretenu avec les médias officiels du club pour parler de son expérience au cours des quatre saisons passées sous le maillot amarillo. Le joueur madrilène analyse la première partie de saison de son équipe, évoque le moment spécial lorsqu’il a affronté son frère Nacho à Valdebebas et s’exprime sur le prochain adversaire des Andalous, la Real Sociedad.
Sur sa blessure récente : « J’entre déjà dans les derniers jours de récupération, pressé de revenir avec l’équipe. Ça a été une petite gêne musculaire qui m’a permis de faire une pause, mais je vais vraiment très bien »
Bilan de la phase aller du championnat : « L’équipe a montré son vrai visage dans les bons comme mauvais moments. Jouer en Liga est très compliqué puisqu’on a eu de très bons résultats mais on a aussi fait des matchs moyens. C’est là toute la difficulté de la Primera División, lorsque tu affrontes les meilleurs clubs et qu’il peut se passer n’importe quel scénario à chaque match. Je suis satisfait du travail de groupe. Personnellement, je vais bien, j’apprends et je progresse tous les jours, j’apprécie le fait de jouer à des postes différents avec l’objectif clair de toujours aider l’équipe »
Sur l’équipe en général : « Je pense que l’équipe est en bonne posture pour affronter cette deuxième partie de saison qui, nous le savons, va être difficile. Nous nous sommes bien renforcés. Les joueurs qui sont encore ici ont un mental solide et ils savent ce qu’ils ont à faire. L’idée du coach est toujours très claire et on sait qu’en travaillant tous ensemble, tout ira bien »
Sur l’adaptation à la première division : « Je n’avais pas joué en Primera División depuis de nombreuses années, c’était plus compliqué que je me l’étais imaginé. J’ai alterné différentes positions sur le terrain et il faut s’adapter rapidement, donner le meilleur de soi-même et encore une fois aider l’équipe au maximum. Je suis satisfait, j’ai beaucoup joué, même si j’ai alterné bonnes et moins bonnes performances, mais en sachant toujours que l’intérêt de l’équipe passe avant le personnel »
Être l’un des capitaines du club : « Au-delà d’être capitaine ou non, c’est avoir du leadership avec ses coéquipiers, le club, les supporters, se sentir identifié aux valeurs du club que je veux d’abord transmettre. Quand je mets le brassard, que les coéquipiers croient en toi ou que les fans supporters te montent leur affection, je ressens une si grande satisfaction parce que ça veut dire que tu fais bien les choses et que tu es sur la bonne voie pour réussir »
L’importance des supporters cadistas : « Ils sont très importants, les supporters sont l’âme de ce club. Ces fans, ce sont eux qui caractérisent Cádiz. Ce virus nous prive de profiter du football à 100%, mais nous voulons nous maintenir pour que notre public ait la chance de nous voir en Primera la saison prochaine »
Son meilleur moment au club : « Je garde en meilleur souvenir le moment de la montée en Primera. L’année dernière a été une excellente année pour l’équipe. Nous avons essayé d’être proches de supporters et je pense que ça faisait longtemps que notre public ne s’était pas senti si identifié au club. Je me suis bien amusé comme un gamin, à chaque match en allant sur le terrain »
Son utilisation à différents postes : milieu de terrain, milieu de terrain ou ailier : « Je vois ces changements comme positifs parce que l’important est de jouer. L’année dernière, dans ma position la plus habituelle, je jouais vraiment bien mais cette année ce qui compte c’est le collectif. Si je dois jouer en tant qu’ailier pour aider l’équipe je le ferai sans problème, en étant ravi. En fait, ça me permet aussi de m’ouvrir des portes et de découvrir un niveaux football »
Avoir affronté son frère Nacho (Real Madrid) à Valdebebas : « Professionnellement, c’est le meilleur car il est mon idole depuis ma naissance, je le place sur un piédestal. Quand nous nous sommes affrontés à Valdebebas c’était spécial parce qu’il y avait des moments où je ne savais pas comment différencier si j’étais en train de jouer un match de foot ou un simple match contre lui. Ce jour là, l’équipe avait fait un grand match (victoire 0-1) et il restera pour toujours dans ma mémoire »
Atteindre l’objectif du maintien : « L’objectif est clair : il faut se maintenir. Ce sera difficile même si nous avons un peu d’avance sur la zone rouge. Je pense que l’équipe est préparée pour la lutte, ce qui va donner vie au club. Nous voulons que notre équipe reste en Liga Santander, nous nous battons pour cela. Ce foutu virus nous a séparés de nos supporters, mais je suis sûr que nous ferons bien les choses pour être tous ensemble à la maison bientôt »
Sur la visite à Anoeta, contre la Real Sociedad ce dimanche : « Ce sera très difficile, très compliqué. Une bonne équipe, un bon entraîneur, ils jouent très bien globalement. Ce sera super compliqué de gagner, comme lors de chaque match de championnat. Nous y allons avec nos armes pour leur faire des dégâts, les titiller et avec la mentalité d’aller y prendre les trois points »
L’Athletic Club traverse peut-être l’un de ses moments les plus difficiles au cours des dernières années. Les résultats en berne, l’absence de public à San Mamés, et la mauvaise gestion d’une direction rendent nerveux et inquiets les supporters basques. Alors que cette particulière année 2020 s’achève, le président du club, Aitor Elizegi, et sa Junta, célèbrent, ce 27 décembre, les deux ans de leur arrivée à la tête de l’entité rojiblanca par le biais de l’Assemblée Générale des socios et dans un climat alarmant de crise.
Si les résultats sont préoccupants en terres basques, supporters et médias savent que cette dynamique peut assez rapidement s’inverser. Gaizka Garitano, l’entraîneur, est dans la tourmente depuis plusieurs mois pour son manque de remise en question dans ses choix et tactiques et est pris pour responsable principal de la crise sportive de l’Athletic. Plusieurs pistes de remplaçant semblent évoquées, comme Marcelino, mais la véritable inquiétude de l’afición réside dans le secteur directionnel, bien plus difficile à faire évoluer. Entre incompétence et mensonges des dirigeants, l’image d’un club historique comme celui des Leones s’est dégradée, et sa gestion inquiète. D’abord masqués par des résultats plutôt bons, à l’heure des difficultés sportives, les responsables de ce marasme sont plus clairement identifiés et pointés du doigt. Le bilan du mi-mandat d’Aitor Elizegi semble donc plus que contrasté, si ce n’est décrié.
Un président élu sur le fil, des contestations prévisibles
En décembre 2018, le 27 plus précisément, dans une campagne présidentielle serrée, Elizegi est donc élu pour les quatre prochaines années à la tête de l’Athletic Club. L’homme qui occupe aussi un poste de chef cuisinier en dehors de son temps dédié au football, remporte les élections de justesse, en glanant 9264 votes. Son adversaire, Alberto Uribe-Echevarría, ancien membre de la précédente direction, est battu par seulement 85 votes de différence, accumulant ainsi 9179 voix. Les socios basques étaient donc déjà très divisés en cette fin d’année 2018.
Dans un contexte particulier, se déroule ce 27 décembre 2020, l’Assemblée Générale des socios de l’Athletic. Aitor Elizegi est attendu au tournant par les supporters… (crédit photo :Athletic Club)
Et pourtant. La division, c’est ce qu’il fallait éviter à tout prix. L’enjeu majeur de cette élection est de relever l’entité vizcaína, désunie. La situation sportive y était devenue instable depuis un moment, influencée par les divergences institutionnelles. Après une dernière décennie brillante, sous la présidence de Josu Urrutia (président de l’Athletic de 2011 à 2018, NDLR), où l’Athletic a rayonné sur le plan national, en atteignant à plusieurs reprises la finale de Copa et même en remportant la SuperCopa en 2015, mais aussi sur la scène européenne. La finale de 2012 en Europa League, ou la mythique qualification en Champions, en 2014, semblent déjà bien lointaines.
Même si tout n’a pas été parfait durant ce double-mandat, l’évolution économique du club bilbayen et de ses résultats sportifs a globalement été bien plus que satisfaisante. Seulement, la fin de la direction Urrutia a connu plusieurs difficultés et notamment lors de cette saison 2017-18, où l’Athletic échouera à la seizième place du classement, également éliminé en huitièmes de finale de C3. Peu de temps avant l’appel au vote, le président sortant annonce qu’il ne sera pas candidat. Ce scrutin s’annonçait donc crucial et décisif entre un candidat, Aitor Elizegi, aspirant à un renouveau, et un autre, Alberto Uribe-Echevarría, dans la continuité de la présidence Urrutia, réussie mais ternie sur sa fin.
Plusieurs points figurent alors dans le programme du natif de Bilbao. La création d’une grada de animacion (à l’image de celle de Anfield) pour les supporters est un projet colossal très attendu. Elizegi prévoit aussi de faire grandir le club évidemment, le défendre, le développer économiquement et par son image. Repenser la philosophie de recrutement du club, ce qui intrigue le public, maintenir la confiance en Lezama (le centre de formation, NDLR) et développer ses infrastructures. Enfin, son ambition se traduit aussi par la volonté de vouloir supprimer les clauses libératoires au sein de l’effectif Zuri–gorriak.
Certains fans du club regrettent déjà la politique de Josu Urrutua, seulement deux ans après son départ (crédit photo : Marca)
Ces élections étaient donc censées amener un vent de fraîcheur dans le club basque, tout en prolongeant la prospérité et la notoriété acquise au cours de son histoire et ces dernières saisons. Le président a d’ailleurs fait le choix de faire équipe avec Rafa Alkorta en tant que directeur sportif, ex joueur mythique de l’Athletic Club en défense centrale. Mais, en réalité, qu’en est-il vraiment ? Derrière la difficulté sportive connue à l’heure actuelle, se trouve une réalité inquiétante que tente de masquer une direction, plus que dispersée dans sa gestion.
Une Junta désorganisée et plus divisée que jamais
En temps de crise, les résultats sont la préoccupation principale dans du moment à l’Athletic. Si certains supporters estiment que la direction ne fait pas tout son possible pour tenter de les corriger, ils sont devenus plus inquiétants au cours des derniers mois. L’année 2019 a été satisfaisante sous Garitano, arrivé seulement quelques semaines avant la nouvelle direction. En revanche, en 2020, une spirale sportive plus compliquée s’est installée. Et très vite, étant déjà présents avant cette période difficile mais en nombre moins conséquent, les doutes concernant la responsabilité de la direction dans cette mauvaise spirale se sont accentués. Un temps masquées par les bons moments du club, les erreurs de l’institution sont dévoilées « au grand jour » désormais. Pourtant, depuis leur arrivée à la tête du club, Aitor Elizegi et ses collègues semblent peu avoir apporté à l’Athletic. Au contraire, beaucoup de choses semblent leur échapper.
Gestion du cas Garitano, de l’unité à la zizanie
La situation de Gaizka Garitano en tant qu’entraîner de l’Athletic fait évidemment couler beaucoup d’encre dans les journaux, surtout ces derniers temps. Si l’entraîneur a été défendu brillement par les supporters, voire même encensé par moments, lors de sa première année sur le banc basque, la tendance a changé. Comme évoqué précédemment, l’année 2020 a été particulière mais également synonyme d’un grand échec sportif pour l’Athletic. Hormis cette précieuse place en finale de Copa, qui doit toujours être disputée, obtenue en mars, le bilan est mitigé, peut-être même décevant. Pourtant, ce parcours remarquable dans la Coupe Nationale fera l’objet d’un élément important dans le futur du coach bilbaíno, peut-être même trop important.
Mai 2019, l’Athletic rate l’Europe de très peu. Les Lions perdent leur septième place qualification pour l’Europa League à la 38e journée de la saison, lors d’un revers à Sevilla, lourd à encaisser. Mais cette saison aurait pu être totalement différente puisqu’au premier tiers de la saison, les joueurs rojiblancos siégeaient à la dix-huitième place du tableau. Avec l’arrivée de Garitano, les choses vont changer. L’équipe pratique un football plus agréable, les joueurs sont plus sereins, la connexion entre les différents éléments de l’équipe se fait plus aisément tandis qu’une solidité défensive redoutable s’installe. Au terme de cet exercice positif, il en convient unanimement que Gaizka Garitano doit être prolongé. La direction n’hésite pas, les supporters approuvent : le Bilbayen voit son contrat être étendu jusqu’en juin 2020.
Gaizka Garitano, entouré de Rafa Alkorta (à gauche) et Aitor Elizegi (à droite), lors de sa prolongation de contrat jusqu’en 2020 (crédit photo : Inside Athletic)
Aitor Elizegi, président mais aussi représentant et porte-parole du reste de la direction, affirme à maintes reprises que sa volonté est de poursuivre avec Garitano aux commandes de l’Athletic pour un long moment, si ce n’est jusqu’à la fin de son mandat. Le président, l’entraîneur et le directeur sportif, Rafa Alkorta, se vouent un respect mutuel et affichent un esprit de collaboration inébranlable au quotidien. Un temps saluée, cette très forte entente entre les principaux acteurs du club est discutée chez certains supporters aujourd’hui.
A la fin 2019, Garitano ne déçoit pas et justifie sa prolongation par de très bons résultats, le club étant situé dans la partie haute du classement à la mi-saison. La saison avance plutôt bien. Mais alors que 2020 débute, l’Athletic n’est plus le même. De décembre 2019 à mars 2020, les Basques ne gagneront aucun match de Liga. Pire même, une spirale néfaste de 10 matchs consécutifs sans victoire s’installe. Déjà naissantes, en très faible nombre, auparavant, les critiques envers Gaizka Garitano s’accentuent. Le coach fait des choix incompréhensibles, s’obstine à faire jouer les mêmes joueurs, délaisse la vivacité de la jeunesse, s’enferme dans ses principes et laisse de côté plusieurs des composants talentueux de son effectif. Face à un manque criant de questionnement de sa gestion, le coach est désormais sous le feu des critiques. En quelques mois, la situation a complètement changé et les voix demandant le renvoi de l’entraîneur sont de plus en plus nombreuses.
En championnat, l’Athletic ne retrouvera la victoire que le premier mars, en s’imposant contre Villarreal, avant de confirmer grâce à un large succès à Valladolid, une semaine après. En tout cas, après cette première période vraiment compliquée, il semble bien trop tôt, du point de vue de la direction pour prendre une décision forte, d’autant plus que la saison est encore loin d’être achevée.
Dans ses déclarations, Garitano agace également les supporters en faisant parfois preuve de fatalisme et de résignation face à la difficulté, et en remettant la faute sur ses jeunes joueurs (crédit photo : Inside Athletic)
Si la situation est délicate en championnat, la Copa permet de souffler pendant ce temps. Après avoir passé les deux premiers tours avec succès, l’Athletic connait des difficultés par la suite. Contre Elche, en seizièmes de finale, puis contre Tenerife, en huitièmes de finale, les Leones se qualifient avec difficulté, en passant par une séance de tirs au but. De retour à San Mamés, l’entité de Bilbao va reprendre confiance et sortir le Barça en quarts avant de s’offrir Granada en demi-finales aller, mais en tremblant au retour. Malgré une défaite (2-1) chez les Andalous, l’Athletic se qualifie à l’issue d’une rencontre dans laquelle il aura été submergé. Souffrance, certes, mais la place en finale de Copa est là, d’autant plus qu’il s’agit du rival historique en face, la Real Sociedad.
La stupéfaction est grande au sein des observateurs de l’équipe basque. Comment afficher une solidité assez intéressante en coupe mais s’effondrer à ce point en championnat ? Entre décembre et mars, l’Athletic ne triomphe plus en Liga mais, lors des matchs en semaine, fait le travail en Copa. La direction ne cherche pas d’explications et s’empresse simplement de féliciter Garitano. Au sein des aficionados, l’allégresse d’un tel parcours est présente sur les visages. Mais la grande majorité des supporters n’oublie pas cette crise dans laquelle l’Athletic a souffert et qui semble loin d’être résolue, même si l’institution semble mettre de côté cette période. Dans un nouvel élan, les Leones sont interrompus par l’arrêt des compétitions en mars, en raison de la pandémie.
Jusqu’à la mi-juin, le football ne reprendra pas ses droits en Espagne. Les supporters, eux, ne savaient pas encore à cette période qu’ils ne retourneraient plus dans les stades d’ici la fin de l’année. La finale de Copa a, pour honorer les supporters des deux clubs basques, été reportée et la date est vacante. La Liga reprend donc quand l’été approche, mais également quand la fin officielle de la saison 2019/20 s’annonce, au 30 juin.
Le huis clos, l’une des conséquences de cette pandémie, pénalise fortement un club comme l’Athletic, proche de son public (crédit photo : AP News)
Mais alors, que faire pour Garitano qui voit la date de fin de son contrat approcher ? Les opinions sont multiples. Finalement, la direction fera le choix de le prolonger jusqu’à l’été 2021. L’arrivée en finale de Copa joue en la faveur du technicien. La Junta estime, peut-être trop naïvement, que Garitano doit pouvoir disputer cette finale, étant le responsable principal de la qualification pour cette ultime rencontre du tournoi. De plus, la volonté de poursuivre le projet avec Garitano parmi les dirigeants est intacte.
Certains supporters sont plutôt satisfaits de cet acte mais d’autres sont perplexes. Une partie des fans peu en accord avec ce choix estime que l’entraîneur devait cesser de diriger la formation basque, quand l’autre se montre plus modérée. Leur volonté était de prolonger l’entraîneur jusqu’en juillet et d’aviser, une fois arrivé à cette date, que faire, en se basant principalement sur une une éventuelle qualification en Europe. A cette période, la division est déjà forte au sein des amoureux du club même si la direction semble alors être sur une même longue d’onde.
Finalement, l’Athletic décevra et achèvera la campagne à la onzième place. Durant cette période particulière de football entre juin et juillet, le jeu de l’équipe est qualifié de « préhistorique » par des journalistes. La colère en dehors de San Mamés monte. Pourtant, lors d’une conférence de presse pour dresser le bilan de l’exercice, Alkorta qualifie d' »impeccable » le travail de Garitano, déchainant ainsi l’incompréhension et l’agacement de supporters, fatigués du manque d’exigence au sein du club.
Pendant ce temps, le président est porté disparu. Après avoir tenu une conférence de presse avant la reprise du championnat, faisant notamment le point sur le fonctionnement du club à venir dans cette période de crise, Elizegi n’apparait plus. Aucune trace du président qui, hormis une intervention réclamant un arbitrage plus rigoureux à la suite d’un match polémique contre le Real Madrid en juillet, ne prendra pas la parole pour faire un compte-rendu de la situation. Pour quelques journalistes et supporters, Garitano est l’objet de communication du club. Le coach est acclamé, vanté et mis en avant par Alkorta et Elizegi lorsque les résultats sont bons mais se retrouve esseulé pour faire face aux critiques.
Le directeur sportif, Rafa Alkorta, a confirmé en conférence de presse que la confiance donnée à Gaizka Garitano est totale. "Il fait un travail impeccable". #AupaAthletic
La Junta est fragilisée par les critiques, pointée du doigt. Garitano, lui, est certes reponsable des mauvais résultats mais n’est pas celui qui dirige le club ni celui qui prend les décisions. S’il est encore en poste à l’issue de cette saison, c’est parce que les dirigeants l’ont voulu. Difficile de manifester physiquement son mécontentement en période de crise sanitaire, les stades étant fermés et les manifestations interdites.
Alors, les supporters improvisent et font des réseaux sociaux leur moyen de lutte principal. Les tweets demandant la démission de la direction et le renvoi de Garitano fusent, certains dénoncent la politique de Elizegi tandis que les hashtags de colère se multiplient au milieu des nostalgiques de la belle époque, quand d’autres refusent de céder à l’agitation et maintiennent tant bien que mal leur foi et leur optimisme envers leur club de cœur. Ces différents comportements agacent les uns et les autres, estimant que certains en font trop ou pas assez en se montrant trop respectueux de l’institution. Dans ce profond désaccord, le glorieux Athetic d’il y a quelques années ne semble être plus qu’un vague souvenir.
Le compte @laa_mus, sur Twitter, qui analyse au détail la situation institutionnelle du club, figure comme référant dans le domaine et ses propos forts ne manquent pourtant pas de souligner la véracité d’une situation bien plus inquiétante qu’elle n’y parait.
« Nous avons un directeur sportif avec une sérieuse allergie à l’effort, un amoureux du show business, de la posture et de l’arrogance, un ennemi du travail acharné et de la préparation, avec une responsabilité et un salaire bien supérieur à ses capacités. Il est incapable de donner le niveau minimum requis pour le football professionnel de haut niveau »
« Garitano n’est pas le principal responsable de la détérioration de l’image subie par le club. Il n’est pas le premier responsable du sentiment actuel de manque de confiance dans le projet que représente ce club. Gaizka n’est pas celui qui a généré cette aura de discrédit et de médiocrité qui entoure actuellement l’Athletic. Gaizka n’est pas la personne censée définir la stratégie à court, moyen et long terme de l’équipe »
« Il faut rappeler que nous avons un président spécialiste du dessin de scénarios flous, où le leadership brille par son absence, en vivant trop confortablement avec des mensonges, et des fausses promesses, en idéalisant la situation […] et en contribuant à générer de l’incertitude à chaque fois qu’il prend la parole »
La politique menée par Aitor Elizegi va bien plus loin que celle de l’aspect sportif, toute une gestion intere est concernée (crédit photo : El Economista)
Dans cette première partie de saison 2020/21, le chaos s’installe. Le contenu proposé par la formation de Garitano s’appauvrit davantage, combiné à une efficacité offensive moindre et à une solidité défensive moins impériale qu’auparavant. Après huit matchs, au début du mois de novembre, la situation est au plus mal. Si l’Athletic a déjà été dans le rouge avant la trêve d’octobre en ne gagnant que très peu, l’équipe vient de s’incliner à Valladolid, qui n’avait toujours pas gagné de la saison, juste avant la trêve de novembre.
Quatorzième à ce moment, Garitano sait qu’il est menacé et qu’il a perdu une immense majorité de la confiance et même du respect des supporters. Même la direction, qui l’avait toujours soutenue jusqu’à présent, commence à se diviser. Le tacticien bénéficie toujours du soutien des membres principaux du conseil mais ne fait clairement plus l’unanimité. Les supporters réclament un changement d’entraîneur pour profiter de la trêve mais la direction fait le choix de donner un ultimatum à Garitano contre le Betis.
L’ancien entraîneur de la SD Eibar se retrouve alors dans la contrainte d’accorder de la confiance aux jeunes. Pour se sauver, Garitano remodélise son XI et vainc la formation bética avec la manière. Les enseignements sont nombreux. Une partie de ces remaniements sera conservée, ayant définitivement convaincu Garitano mais certains choix restent inexplicables. La disparition de joueurs de qualité comme Unai López ou Jon Morcillo et l’inutilisation de profils talentueux comme ceux de Ibai Gómez ou Iñigo Vicente laissent les supporters perplexes et consternés, obligés de supporter cette gestion exécrable de l’effectif.
L’Athletic reste cependant un club basé sur son centre de formation malgré les particularités de chaque entraîneur au club (crédit photo : Athletic Club)
A la fin de cette année 2020, Garitano est toujours en poste et finira l’année, avec un derby contre la Real Sociedad, prévu le 31 décembre. Au vu du calendrier difficile qui attend les Leones début 2021, il est difficile d’annoncer un possible scénario concernant le futur du banc zuri-gorriak. Malgré les différents ultimatums reçus, le Bilbayen tient bon jusqu’à présent.
Les réunions de la Junta sont de plus en plus nombreuses et ses défenseurs disparaissent petit à petit. Mais au milieu de cette discorde qui prend de l’ampleur, le maillon fort de cette direction, représenté par Alkorta et Elizegi, est inflexible et affiche continuellement son soutien à l’entraîneur.
La saison avance, avec la SuperCopa en approche à la mi-janvier, et Garitano est toujours là, résistant tant bien que mal à la pression et à l’environnement extérieurs au club. Critiques et dénonciations s’accumulent. L’Assemblée Générale se tient ce dimanche 27 décembre 2020 et une partie des socios promet de faire bloc à la gestion de la présidence de Aitor Elizegi.
Le mercato, un chantier raté qui tourne au ridicule
L’Athletic Club n’est pas l’équipe la plus active au mercato. Depuis les massives arrivées de 2018 et le départ de Kepa, le club n’a que très peu recruté. Cette direction s’est donc peu employée dans le domaine des transferts. Et pourtant, le peu qui a été effectué dans ce secteur de la gestion s’est révélé être laborieux, voire même ridicule.
Deux semaines après son arrivée à l’Athletic, la direction officialise le retour de Ibai Gómez en provenance du Deportio Alavés. A la fin de ce mois de janvier 2019, le club signe Kenan Kodro. L’avant-centre arrive de Copenhague, totalement inconnu du public rojiblanco.
Kenan Kodro, enlacé par Ibai Gómez, lors de son premier but en tant que lion (crédit photo : Deia)
Aujourd’hui, la rentabilité de ces deux transferts est plus que décriée. Chouchou du public pour son brillant passé chez les Basques, Ibai est inutilisé par Garitano, ne disposant d’aucun temps de jeu. Les supporters estiment que le faire revenir a été une profonde erreur. Abattu par les blessures, l’ailier ne figure pas dans les plans du staff.
Kenan Kodro vit également une situation plus ou moins similaire. L’attaquant est bosniaque de nationalité mais est originaire de San Sebastián, et donc éligible à défendre les couleurs du club basé à San Mamés. Son temps de jeu est également très maigre et l’ancien joueur de Copenhague doit se contenter de miettes.
Mais les erreurs ne s’arrêtent pas là. En juillet 2019, l’équipe féminine s’offre les services de l’Allemande Bibiane Schulze Solano. Selon les supporters, la joueuse ne complète pas tous les critères la permettant d’intégrer le club. Certains vont même à faire des recherches sur sa généalogie, afin de vérifier la véracité de ses origines basques. Cet accrochage à la philosophie du club fait tâche.
Enfin, lors de cet été 2020, dans une forte tourmente institutionnelle, l’Athletic se voit dans l’obligation d’apaiser les esprits et enregistre la venue de Álex Berenguer. L’ailier débarque en provenance du Torino et voit enfin son transfert devenir officiel, après avoir été l’objet de multiples rumeurs estivales au cours des dernières saisons. Le prix de douze millions d’euros parait beaucoup trop important pour certains supporters mais l’objectif est aussi de ramener un élément capable de relancer l’équipe. Lors de ses premiers mois, l’ailier originaire de Navarre semble plaire mais doit encore prouver davantage.
L’ailier apporte sa technique et sa vitesse pour diversifier l’attaque des Leones (crédit photo : Athletic Club)
L’Athletic est donc un club qui vit surtout grâce à son centre de formation plutôt qu’aux transferts. Et pourtant, ce chantier raté ne s’arrête pas là et a été d’une incompétence inquiétante au cours de l’été 2020. Rumeur principale du mercato estival, le dossier Javi Martínez a fait beaucoup parler. En plus des supporters divisés par son retour, les médias aussi étaient désunis. En août et septembre, les médias allemands annoncent que le retour du milieu est imminent et que le Bayern a trouvé un accord avec l’Athletic pour le montant du transfert.
Les médias basques partagent un point de vue opposé. Après avoir dans un premier temps déclaré le retour de Javi Martínez comme proche plutôt dans l’été, les journaux déclarent ensuite que le joueur et le club ne trouvent pas d’accord sur le salaire. Une partie du public zuri-gorriak s’impatiente dans ce dossier et s’agace du ridicule qu’offre le club dans la presse. Petit à petit, l’illusion prend fin tandis que le milieu semble éteindre les doutes sur son futur en octobre et restera bien à Munich cette saison, avant d’y achever son contrat en 2021.
Lors des ultimes jours du mercato estival, la rumeur Fernando Llorente naît du côté de Bilbao. L’attaquant du Napoli est surveillé par l’Athletic, selon la volonté de Garitano qui se plaint de manquer de buteurs et, à priori, de celle des joueurs. Jusqu’à la clôture du marché des transferts, la venue du joueur du Napoli semble possible tandis que, là encore, les supporters ne sont pas tous du même avis. Au final, l’ancien joueur de l’entité basque ne reviendra pas. A ce moment, la capacité de gestion de Elizegi et Alkorta est fortement critiquée.
Dans les jours suivants, les informations d’un transfert raté tombent face à des supporters qui s’indignent de voir une Junta tant incompétente. La presse basque relaie le lendemain que le transfert aurait été gratuit, le joueur serait arrivé librement : le problème n’était donc pas économique, contrairement à ce que le club avait tenté de faire croire auparavant. Alors qu’une grande partie de la direction était favorable à signer Llorente, seulement trois membres ont fait bloc. On apprendra également que ces trois personnes n’occupent pas les fonctions les plus importantes au club. Une poignée de membres serait donc dominante face à la majorité incarnée par le directeur sportif, le président, le staff et les joueurs ? Un profond sentiment d’incompréhension s’installe au sein de l’afición.
TEMA FERNANDO LLORENTE | TRES DIRECTIVOS son los que han vetado el fichaje de Llorente. TRES DIRECTIVOS cuya opinión pesa más que la de la dirección deportiva, entrenador, plantilla e incluso el presidente que sí querían incorporar al jugador.
Le scandale s’intensifie début octobre. Le lendemain de la fermeture du mercato, Rafa Alkorta présente Berenguer aux médias et n’évite pas les questions sur Llorente ainsi que sur son avenir. Si le directeur sportif déclare ne jamais avoir pensé à démissionner malgré cet échec, il informe les journalistes que ce sont les joueurs qui ont demandé à signer Llorente et que lui s’est ensuite activé sur le dossier sans pour autant parvenir à le boucler. La raison officielle s’apparente à « une décision du club ». Vague réponse pour des fans qui ne supportent plus cette situation.
Mais les aficionados ne sont pas au bout de leur peine. Deux jours plus tard, après quatre moi d’absence médiatique, le président est attendu en conférence de presse pour aborder divers points. Interrogé sur le cas Llorente, le président s’emmêle les pinceaux face aux journalistes et donne une version différente du déroulement du scénario que celle livrée par Alkorta.
💥 RETRATADO HISTÓRICO a ALKORTA, director deportivo del Athletic Club:
Hoy: “Yo no dije que los jugadores iniciaran el fichaje de Llorente”.
Présent parmi le public, le directeur sportif s’en prend au journaliste posant la question. Après avoir ouvertement reconnu le mardi que les joueurs avaient sollicité le directeur sportif pour avancer sur le dossier Llorente, Alkorta nie en bloc et s’aligne sur la version de son président. Ce jeudi 8 octobre, lors de la conférence de presse de Elizegi, le Basque s’offusque et se contredit : « Je n’ai jamais dit que les joueurs avaient demandé la signature de Llorente ». Parmi supporters, la stupeur est immense face à un scénario aussi ridicule tandis que l’image du club se dégrade dans les médias. Le mercato a été le synonyme d’un vrai fiasco et le reflet d’une incapacité à collaborer au sein de la direction.
Des lacunes de communication importantes
La communication est également l’un des grands défauts de cette présidence. A plusieurs reprises, les socios apprennent la création de projets par le biais des médias avant de l’apprendre par le biais du club, officiellement. Le média basque El Correo est qualifié par certains supporters comme « l’outil de propagande » de Elizegi. Le journal est proche du club et publie des informations que les fans estiment qu’ils n’auraient pas dû connaître. Plus généralement, les fuites dans la presse sont courantes.
Les compositions d’équipes sont parfois connues plusieurs jours avant le match tandis que le récent projet de rénovation du centre d’entraînement a d’abord été présenté dans les journaux avant de l’être par le club. Néanmoins, le club semble avoir progressé au développement de ses réseaux sociaux (Twitter, YouTube…) avec la création de contenu innovant mais doit davantage informer ses supporters et socios des décisions qui sont prises. Directeur de la communication, Niko Cuenca y est pour beaucoup dans ce dossier et s’affiche souvent comme la proie des critiques.
Récemment, une partie des supporters accusait Elizegi d’avoir menti dans la dossier Javi Martínez en grossissant l’affaire. Lors du retour de la presse à Lezama en septembre, une vidéo n’a pas échappée aux supporters. Tandis qu’un journaliste filme brièvement l’entraînement des joueurs, s’entend en fond une personne dire : « Nous avons pensé que si dans Marca vous alimentiez le dossier, nous pourrions vous donner… ». Très vite, on comprend qu’une personne du club demande à évoquer fortement la rumeur du retour du milieu du Bayern à l’Athletic dans le quotidien espagnol. Fait commun dans beaucoup de clubs, certes, mais qui agace le public basque.
Promesse de campagne, la communication de la présidence Elizegi est un raté total pour le moment (crédit photo : Naiz)
Les supporters ne sont pas les uniques victimes de ces erreurs de communication. Les joueurs sont aussi concernés. C’est le cas de Markel Susaeta, qui a quitté le club en fin de contrat à l’issue de la saison 2018/19. Capitaine du club et emblème historique, la direction ne communique aucune information au joueur sur son futur au cours de la saison. Dans le flou complet durant plusieurs mois, le joueur voit son temps de jeu diminuer aussi à cause de son niveau avant d’organiser une conférence de presse d’adieux dans laquelle il finira en pleurs.
Un an plus tard, l’histoire se répète. En fin de contrat le 30 juin 2020, Beñat et Mikel San José ne sont pas tenus au courant de leur avenir. Les deux joueurs souhaitent prolonger mais le club reste très longtemps muet sur ce sujet. Au final, les deux joueurs publieront fin juin une carte dans laquelle ils expliquent qu’ils ont accepté de prolonger jusqu’à la fin de saison, en juillet, mais sans toucher de salaire. Le club leur garantira seulement une assure en cas de blessure. Le club, lui, communiquera de façon officielle une semaine après que les deux joueurs resteront. C’en est trop pour des supporters qui estiment que ces deux joueurs historiques ont été insultés par le club. Le divorce entre la direction et le public se consomme de plus en plus.
Beñat et San José, lors de leur denier match à San Mamés (crédit photo : Athletic Club)
Mikel San José déclarera par la suite : « Il s’est passé des choses que je préfère ne pas commenter. Chacun sait quel rôle il a joué dans cette affaire ». Le milieu est évidemment pleinement soutenu par les supporters.
En conférence de presse, en plus de l’évènement Llorente évoqué auparavant, le club se ridiculise davantage. Lors du bilan de fin de saison 2019/20 organisé par Alkorta en juillet 2020, le scandale s’aggrave. Le directeur sportif déclare d’abord que le club ne peut rien entreprendre avec des joueurs pour qui il faudra payer un transfert, en raison de la difficile situation économique.
😳 "Felices vacaciones (…) Habéis estado suaves hoy".
— El Chiringuito TV (@elchiringuitotv) July 29, 2020
A cette période, le club suit, selon les rumeurs, la situation de Merquelanz, joueur talentueux de la Real Sociedad à qui il reste un an de contrat. Interrogé sur l’intérêt du club, le directeur sportif ne sait pas si le joueur qu’il suit a prolongé et demande à l’attaché de presse du club.
Par la suite, le ridicule se poursuit lorsque Alkorta se montre incapable de citer les joueurs qui feront la pré-saison avec l’équipe première ou en faisant erreur sur les données des contrats de certains de ses joueurs. Questionné sur la rentabilité des transferts de Ibai Gómez ou Kenan Kodro, le directeur sportif ironise de la situation de ces joueurs en les qualifiant de « transferts stars ». La conférence de presse s’achèvera sur une remarque de Alkorta, souhaitant ironiquement de bonnes vacances aux journalistes avec peu de classe.
En novembre dernier, les supporters font part de leur mécontentement d’une manière particulière. Certains suiveurs du club ont payé des Mariachis, des chanteurs mexicains, pour venir danser et chanter devant Ibaigane (bureaux de la direction de l’Athletic, NDLR). Une partie des supporters ne partage pas ce mouvement car l’image de leur club est moquée et ridiculisée, une fois de plus. Au fil du temps, l’Athletic semble perdre cette image de respect et de sérieux qu’il possédait, entre la mauvaise gestion du club et l’impatience du public basque.
A las 13:30 en el Oye Cómo Va, presentado por Fernando Mendikoa, sacaremos 𝗟𝗮 𝗚𝗮𝗯𝗮𝗿𝗿𝗮 con @KoldoAnso, José Mari Bravo y @basmarti para analizar el convulso entorno del @AthleticClub.
Malgré l’échec assez visible de ces deux premières années de mandat, Aitor Elizegi a réussi à changer le club de façon assez positive dans certains secteurs mais ce renouveau de bonne augure est maigre. L’Athletic a réalisé le bon coup de l’été en nouant un partenariat avec Antiguoko pour le développement de la formation des jeunes. Antiguoko est l’un des 154 clubs agréés à l’Athletic dans ce secteur et était, jusqu’à cet été, partenaire avec son rival historique, la Real Sociedad.
Le club avance aussi sur un projet très attendu qui doit être voté lors de l’Assemblée Générale. La direction de l’Athletic a pour but de réaliser une grada de animación, tant réclamée depuis des années, ce que l’on qualifierait de kop en France. Un projet qui plait, d’autant plus à un public réputé pour sa capacité à mettre le feu aux tribunes et à créer une ambiance remarquable. Si le projet est approuvé, il devrait accueillir plus de 2000 supporters dans la Tribune Nord en 2022. Néanmoins, plusieurs divergences ont lieu car l’occupation de certains groupes de supporters dans le stade est menacée et ces derniers pourraient être contraints de se déplacer à un autre emplacement. Les supporters pointent ici l’unilatéralisme de Elizegi qui ne semble pas tenir compte de ces groupes qui s’opposent à ce projet.
Perturbée par la crise économique, la situation financière de l’Athletic ne se dégrade pas pour autant. L’entité basque dispose de ressources importantes qui s’appliqueront principalement sur le long-terme. Le média Foot Espagne dresse d’ailleurs la situation financière de l’équipe rojiblanca, au cœur d’enjeux importants dans la situation du club et de cette Assemblée Générale.
Enfin, la tendance de la politique Elizegi vise aussi à revoir le statut de certains joueurs au sein de l’équipe. Depuis sa campagne électorale, le président de l’Athletic déclare qu’il veut retirer les clauses libératoires des contrats des joueurs de l’effectif. Il faut dire que l’idée plaît du côté de San Mamés. Retirer les clauses libératoires permet au club et aux joueurs de rester liés et d’afficher un lien de soutien et de respect mutuel. Sans clause, un joueur ne peut partir que si le club accepte une offre ou qu’un accord est trouvé pour la rupture d’un contrat.
Dans un club où les bons joueurs se doivent d’être préservés, au vu de la politique de recrutement qui ne permet pas de recruter et vendre n’importe comment, cette mesure semble aller dans le sens des supporters. A l’heure actuelle, sept joueurs n’ont pas de clause libératoire. On retrouve des pièces importantes de l’effectif dans cette liste comme Iker Muniain, Unai Simón, Unai Núñez, Raúl García et des joueurs qui incarnent les valeurs du club. C’est le cas de Ibai Gómez, Mikel Balenziaga et Óscar De Marcos, attachés aux couleurs bilbaínas. Plusieurs projets et bonnes intentions sont donc évoqués à l’Athletic, mais infériorité en comparaison des évènements qui ont contribué à discréditer l’image du club.
La mi-mandat de Aitor Elizegi se déroule donc dans un environnement anxiogène et de tension, combiné à une crise sanitaire qui n’épargne personne. Aujourd’hui, nombreux sont les supporters qui se sentent trahis par cette Junta. Ceux qui jugeaient les paroles de Elizegi comme trompeuses en 2018 constatent qu’ils avaient vu juste. Les multiples erreurs de cette direction et sa gestion affligeante dégradent l’image du club mais sont aussi un frein aux résultats sportifs d’un club au passé riche et historique, entourés de supporters parfois nostalgiques et en quête de cet ancien temps brillant. Socios et supporters se devront de prendre leur mal en patience en attendant les élections que Elizegi a annoncé à l’issue de la fin 2021/22. En attendant, les supporters les plus motivés s’empressent de dénoncer la politique de la direction et l’option d’une motion de censure à l’encontre de cette Junta n’est pas encore réellement évoquée. Les prochains mois seront décisifs, tant sportivement que institutionnellement dans un club qui semble être à la dérive et dans la difficulté pour se relever.
Basée près de Madrid, l’équipe de Getafe est généralement connue pour son jeu sec, agressif et défensif. Une façon de jouer qui lui attire parfois les critiques, se voyant lui être reproché le fait de trop privilégier la défense aux dépens du secteur offensif. Un domaine du jeu délaissé qui a déjà beaucoup coûté aux Azulones. Désormais, Getafe à décider de se donner les moyens pour mettre fin à ces importantes carences.
Des recrues qui plaisent dans un mercato offensif ambitieux ont rallié le club madrilène cet été. C’est le cas de Enes Ünal, recruté, Cucho Hernández ou encore Darío Poveda, prêtés, qui rajeuniront cet effectif. Ces trois joueurs viennent en complément de noms bien connus en Espagne : Ángel et surtout le célèbre Jaime Mata. Un duo plutôt efficace mais qui a parfois connu ses limites et, pour qui, les renforts feront le plus grand bien. Au cours de cet exercice, c’est aussi en comptant sur ses ailiers que José Bordalás devra solutionner les problèmes offensifs de son équipe.
Une jeunesse attendue pour rafraîchir une attaque de vétérans
Le recrutement mené par le Getafe CF dans le secteur offensif est un choix bien étudié. Avant ce mercato, l’entité madrilène compose avec quatre avant-centres ayant pour moyenne d’âge un peu moins de trente-deux ans. Avec Jaime Mata (trente ans), Ángel (trente-deux ans) et Deyverson (vingt-huit ans), la moyenne grimpe surtout avec Jorge Molina et ses trente-huit ans.
Arrivé gratuitement de Valladolid en 2018, Jaime Mata est une pièce maîtresse du système de Bordalás (crédit : SempreInter.com)
Sur les quarante-trois réalisations des Azulones en championnat, le trio principal, qui exclut Deyverson peu utilisé, en totalise vingt-six (onze de Mata, dix de Ángel et cinq de Molina). Un chiffre colossal qui pose la question de la dépendance à ces joueurs. A titre comparatif, la saison 2018/2019 avait vu Getafe marquer à quarante-huit fois, avec cette fois… trente-six buts de ses trois buteurs principaux !
D’un point de vue général, l’efficacité et le niveau de cette attaque ne faiblit pas vraiment mais a besoin de se relancer. Après s’être séparé de Jorge Molina, suite à une rupture contractuelle « à l’amiable », qui a pris la direction de Granada, les Madrilènes ont fait le choix de conserver les deux autres éléments principaux.
Cependant, cette attaque a également été rajeunie intelligemment. Getafe a obtenu les prêts, pour une saison, de Darío Poveda et Cucho Hernández, respectivement âgés de vingt-trois et vingt-et-un ans. Le premier évoluait jusqu’alors avec la réserve de l’Atlético quand le second est déjà bien connu en terres hispaniques.
Darío Poveda a débuté sa carrière du côté de Villarreal et compte plusieurs matchs en Liga à son compteur (crédit : Marca)
El Cucho a déjà pu expérimenté LaLiga du côté de Huesca, en 2017/18, saison où le club aragonais est promu dans l’élite, et 2018/2019. Son duo intenable, qu’il partageait avec Chimy Ávila, avait à cette époque marqué les esprits. En deux saisons, l’attaquant prêté par Watford inscrira vingt but pour les Oscenses. Enfin, en 2019/2020, Cucho fait parler de lui à Mallorca. En vingt-deux rencontres, il inscrit cinq buts et apporte une aide précieuse dans la construction offensive de son équipe. Au delà des statistiques, c’est un véritable potentiel à exploiter, dont Bordalás devra tirer le maximum.
En marge de ces deux renforts, c’est aussi Enes Ünal qui a débarqué dans la banlieue de la capitale. Barré par la concurrence à Villarreal, le jeune attaquant turc avait évolué au Real Valladolid, lors des deux dernières saisons, en prêt. Bien qu’irrégulières, ses performances avaient dans l’ensemble été convaincantes. Arrivé pour neuf millions d’euros, Ünal sait que le club attend beaucoup de lui.
Pour les deux premières rencontres de championnat de la saison, Cucho a fait équipe avec Jaime Mata devant (crédit : Hola News)
Avec l’arrivée de joueurs au profil différents, José Bordalás compte déjà un banc plus profond et qualitatif à ce poste. Cependant, rien n’indique que le traditionnel 4-4-2 du natif d’Alicante évoluera, pouvant très bien mettre en place une rotation concernant le second buteur qui accompagnera Jaime Mata, vraisemblablement indéboulonnable. Ángel reste une alternative de qualité pour desservir, mais son poste sera désormais exposé à une concurrence plus forte.
Les premières journées de championnat nous ont permis d’observer un Getafe différent d’un match à l’autre. D’un côté, une attaque sporadique et inexistante comme face à Alavés (0-0). De l’autre, un festival de trois buts en une mi-temps, contre le Betis (3-0) qui avait donné l’opportunité au duo Ángel-Cucho de s’exprimer pleinement. De la nouveauté et du changement s’annoncent donc aux avants-postes de l’équipe azulone.
Maintenir Jaime Mata au haut niveau
Véritable dynamiteur de cette attaque, Jaime Mata inquiète les défenses de Liga. En plus des très bons coups réalisés par une équipe qui n’a perdu aucun élément essentiel de son XI cet été, Getafe a la chance de pouvoir disposer d’un buteur de taille.
Essence même de cette attaque, Jaime Mata s’est imposé comme l’un des meilleurs buteurs de la saison précédente de Liga. Du haut de ses onze réalisations, le Madrilène est peut-être l’élément dont l’équipe de Getafe dépend le plus, probablement avec David Soria. Malgré les deux victoires sans sa présence lors du dernier exercice en championnat, (0-1 contre le Celta et 4-0 face à Levante, NDLR), les Azulones ont connu des complications comme lors de leurs revers à Granada (2-1) et Sevilla (0-3), où ils avaient dû se passer de leur attaquant fétiche.
Jaime Mata reste une des options pour la Roja de Luis Enrique, à un poste où les incertitudes s’enchaînent… (crédit : Eurosport)
Les difficultés offensives de l’équipe madrilène se sont ressenties également lorsque les ailes peinaient à trouver leur goleador. La création de danger a alors souvent été moindre. Pour José Bordalás, et l’ensemble du staff technique, le défi est important, surtout tactiquement. Incruster de nouveaux joueurs dans le fonctionnement de l’attaque, tout en continuant de faire progresser ceux déjà présents.
En plus de cela, une connexion mutuelle se devra d’être établie pour un jeu plus collectif et moins basé sur les individualités, sur qui Getafe se montre parfois trop dépendant. Une méthode pour tenter de remédier aux lacunes d’une équipe pourtant si complète, et qui ne manque pas d’énegie.
Les ailes, un secteur capital
Les couloirs ont été un véritable point fort du Getafe CF lors des dernières saisons, d’autant plus lors de l’ultime. L’élément principal reste assurément Marc Cucurella, dont la technique et la vitesse impressionnent. Avec une attaque dotée d’un si bon jeu de tête, l’ancien du Barça n’a pas eu de mal à délivrer ses six passes décisives de la précédente saison.
L’ailier gauche dispose d’une qualité de centre remarquable, qui regroupe précision et puissance, en faisant ainsi une arme redoutable. Cucurella est un des joueurs les plus impliqués du système azulone. Son rôle est crucial au sein du XI et son profil colle à la philosophie de Bordalás. A vingt-deux ans, le Catalan assume pleinement son statut et ne cesse d’impressionner l’Espagne. Il est, en plus de ça, un joueur régulièrement sélectionné avec les U21 de la Rojita.
Face au Betis, Marc Cucurella a pu démontrer tout son potentiel en s’illustrant notamment sur un somptueux but (crédit : JuniperSports)
L’effectif de Getafe s’appuie aussi sur le sportif qu’est Allan Nyom. Latéral droit de formation, le natif de Neuilly-sur-Seine évolue principalement en tant que milieu et ailier droit. Son physique est d’une utilité non négligeable dans les duels, tout en profitant de sa rapidité mais également de sa force. Le Français doit composer avec un caractère réputé pour être souvent contestataire, et parfois même dans l’excès.
Le club compte aussi avec Amath Ndiaye, Francisco Portillo, deux autres ailiers mais qui ne jouent clairement pas les premiers rôles. Enfin, l’apport offensif de la paire uruguayenne des latéraux Damián Suárez et Mathías Olivera est évidemment indéniable et nécessaire, voire même irremplaçable.
Associés à plusieurs clubs étrangers, les coéquipiers sud-américains semblent être partis pour rester à Getafe (crédit : OM : Coeur Marseillais)
Privé de compétition européenne, le Getafe CF est donc dans l’obligation de se reprendre au cours de cette nouvelle campagne. Les carences offensives des dernières saisons doivent disparaître et les Azulones semblent se donner les moyens de les résoudre avec un mercato intéressant, axé sur une jeunesse peut-être trop peu présente jusqu’à maintenant. Pièce maîtresse du projet, Pepe Bordalás va rester dans la capitale ibérique, symbole de la continuité que le club veut installer tout en exprimant une volonté constante de faire mieux sans oublier ses valeurs.
Passé à quelques points de son maintien, le Real Mallorca aura vécu une saison difficile mais en même temps pleine d’espoir et de positif. Bien que l’équipe n’ait pas réussi à conserver sa place dans l’élite, elle a pris du plaisir et, comme son concurrent madrilène, Leganés, a eu le mérite, la force et la volonté d’y croire jusqu’à la dernière minute. Après trois promotions de suite, Los Bermellones retournent en Segunda, mais avec la tête haute.
C’est une relégation avec de la déception, logiquement, mais qui est acceptée par les joueurs et ses supporters. Le RCD Mallorca n’avait rien à perdre sur cette saison, sachant d’entrée de jeu qu’obtenir son maintien serait difficile. La joie d’avoir pu retrouver la Primera, après plus de six saisons sans, était plus importante que tout et l’essentiel a été atteint. D’autant plus en y retournant après un match de promotion de folie, la saison passée, face au Depor. Même si l’objectif est manqué, le plaisir pris et la passion de cette équipe du RCD Mallorca sur le terrain ont été remarquables et synonymes d’une équipe soudée et unie qui n’aura jamais baissé les bras.
Lutter avec ses armes
Promu dans les dernières minutes de la saison 2018/2019, le RCD Mallorca avait donc arraché un ticket qui aurait également pu lui échapper. L’équipe des Baleares montait dans l’élite, certainement avec l’effectif le « plus faible » sur le papier mais a eu l’honneur et la force de lutter avec ses armes. Mallorca était d’ailleurs le 19e budget du championnat.
L’équipe a donc lutté avec ses propres moyens. L’obtention en prêt de Kubo a été intelligente et n’a rien coûté. Le Japonais a réalisé d’excellentes performances qui lui ont permis de progresser et de tirer l’équipe vers le haut grâce à sa technique et son agilité. Même constat pour Cucho, cédé par Watford, qui, après avoir manqué la première partie de saison pour blessure, a marqué à plusieurs reprises. Là encore, une opération à coût zéro qui a profité au joueur comme au club. Le prêt de Alejandro Pozo est aussi à compter en seconde partie de saison même s’il a été peu fructueux.
Le duo de la jeunesse et de la complicité a grandement intéressé le public espagnol (crédit : Marca)
Arrivé gratuitement en 2017, le gardien Manolo Reina a été un des piliers de ce XI. Capitaine, le portier s’est employé à 122 reprises, étant ainsi le second gardien à faire le plus d’arrêts en Liga. Son expérience et ses 35 ans ont servi à rassurer, motiver et encourager le reste des joueurs. Un portero dont les supporters sont extrêmement reconnaissants, notamment pour son mental imperturbable et sa qualité à rester droit et positif au quotidien, ayant toujours les bons mots pour aider le groupe. L’arrivée libre de Aleix Febas, en provenance de Madrid, est, elle aussi, un transfert plutôt réussi.
Le club sait aussi s’appuyer sur la force de son centre de formation. Ainsi des joueurs jeunes formés au club, tels que Joan Sastre et Idrissu Baba, ont brillé cette saison. Cet exercice a aussi été l’occasion de découvrir la révélation Luka Romero. Entré en jeu contre le Real Madrid, le milieu offensif est devenu le joueur le plus jeune de l’histoire à disputer un match en Liga, âgé de 15 ans, seulement.
En plus de faire venir des joueurs gratuitement et de piocher dans sa cantera, Mallorca sait aussi trouver les bons coups du marché. Le club a, par exemple, acheté définitivement à l’été dernier Ante Budimir. Le buteur croate a réalisé une magnifique saison avec treize réalisations à son compteur, et est le meilleur buteur de l’équipe.
Ante Budimir a été la véritable bombe offensive du Mallorca au cours de cet exercice (crédit : Football Espana)
Enfin, les cadres du club ont également assumé leur rôle de leader. Des joueurs expérimentés tels que Salva Sevilla, Dani Rodríguez ou Antonio Raíllo qui ont montré l’exemple et représenté les valeurs du club au cours de cet exercice, tout en assurant sur le terrain avec de bonnes performances.
Relégués, mais avec la manière
Logé à l’avant dernière place du classement, avec 33 points, soit quatre de retard sur le premier non relégable et trois sur Leganés, premier relégable, le RCD Mallorca n’aura pas véritablement vu sa situation au classement évoluer au cours de la saison. En effet, la formation des Baléares n’est plus sorti de la zone rouge depuis la 23e journée.
Avant ça, Mallorca se situait aux alentours de la 15e et 16e place durant une bonne partie de la pré-saison et ne connaîtra sa place de 19e que lors de la 35e journée, après l’avoir brièvement occupé en septembre. Cependant, le club s’est toujours maintenu à une distance de points raisonnable des places pour le maintien.
L’union d’une équipe qui a soudé ses joueurs jusqu’à la dernière minute (crédit : Modern Ghana)
Pour preuve, l’équipe de Vicente Moreno restera pendant de longues journées à trois, quatre, cinq, voire six points, de la 17e place. Pourtant mis à huit points du Celta, lors de la 32e journée, Mallorca va s’accrocher et y croire jusqu’au bout. La relégation en D2 ne sera d’ailleurs officielle que lors de l’avant-dernière journée, suite à la défaite contre un autre promu qu’est Granada (1-2).
Le club et ses joueurs se sont donc battus avec leurs armes, qualitativement inférieures à une très grande partie de celles des autres équipes de Liga. Cette équipe a néanmoins vécu ce sprint final sous l’espoir du maintien et avec une force mentale et collective qui ne s’achète pas. Sur le terrain, onze joueurs se sont battus et ont cru jusqu’à la dernière minute à leur maintien.
«Plus que le résultat encombrant, la dernière victoire (contre le Celta, NDLR) montre que l’équipe continue d’insister […] L’équipe a foi et continue de croire»
Le coach Vicente Moreno, après la défaite (3-0) contre l’Atlético de Madrid, pour le compte de la 34e journée (RCD Mallorca)
Une équipe soudée et qui aura rendu son public fier de sa saison. Malgré la relégation, le RCD Mallorca a pu reprendre contact avec la première division espagnole, six ans après y avoir joué pour la dernière fois. C’est tout un club, ses dirigeants, ses joueurs et ses supporters, qui ont pris du plaisir à revoir l’équipe en Primera. L’objectif n’est pas atteint, certes, mais la combativité affichée jusqu’au dernier triple coup de sifflet de la saison efface en partie la tristesse de la relégation tant cette équipe peut être fière d’elle et d’y avoir cru, même quand le maintien était sur un fil ou que la situation devenait tout simplement délicate.
Remotivées par leur gardien et capitaine, Reina, les troupes de Vicente Moreno ont obtenu des succès importants dans le sprint final, comme contre Leganés (1-1), le Celta (5-1), Levante (2-0) ou bien Osasuna (2-2), qui n’ont malheureusement pas été suffisants pour maintenir l’équipe de Majorque.
L’accomplissement de Vicente Moreno
Vicente Moreno restera assurément l’un des coachs les plus importants de l’histoire du club. Après trois années de bons services rendus, l’entraîneur valencien a décidé de quitter le RCD Mallorca suite à la relégation du club. Il laisse ainsi une équipe à son image, bâtie par lui même et qu’il avait appris à connaître parfaitement. Mallorca possède aujourd’hui l’héritage de cet homme.
Le technicien a pris la direction de l’Espanyol cet été, estimant probablement que son cycle était terminé (crédit : Football Espana)
Vicente Moreno débarque à Mallorca en 2017. L’équipe est alors en difficulté puisqu’elle vient d’être reléguée en Segunda B, troisième échelon du football espagnol. Certains éléments de l’équipe actuelle sont déjà là à ce moment et vont vite s’acclimater au jeu désiré par leur nouvel entraîneur, qui a pour but de faire remonter l’équipe.
L’arrivée de Moreno se révèle être un succès. Lors de la première saison, le club va finir champion de Segunda B et ainsi remonter aussitôt en Segunda. Le parcours est plus difficile lors de cette campagne 2018/19 mais Mallorca parvient à accrocher une place de barragiste, en terminant à la cinquième place. Lors des play-off, l’équipe se défait d’Albacete, puis du Dépor en finale, à l’issue d’un match retour de folie où les locaux remonteront les Galiciens (3-0), après leur défaite (2-0) de l’aller. Cette équipe a donc déjà un mental solide, venant d’enchaîner deux promotions en deux saisons.
Malgré la triste fin de cette aventure, le passage de Moreno à Mallorca est évidemment réussi. Son accomplissement s’explique notamment par le contact avec le groupe qui est passé à merveille, dès le début. Des joueurs tels que Lago Junior, l’éternel Manolo Reina, Antonio Raíllo, Joan Sastre, Fran Gámez, Salva Sevilla ou encore Abdón Prats étaient déjà là quand le club évoluait en troisième division. Aujourd’hui, ils ont un rôle plus ou moins important dans l’équipe selon certains mais ont adhéré et rendu crédible le projet mené par le club et Vicente Moreno.
Au début du mois d’août, la belle aventure entre Moreno et Mallorca a pris fin (crédit : JuniperSports)
Au delà de ses performances sportives de classe (56 succès en 133 matchs), Vicente Moreno a donc su créer une famille et une entente remarquable avec tous ses joueurs. Sa relation avec le groupe a aussi servi à fonder un collectif soudé et qui, malgré la relégation, a su retenir l’essentiel de ce passage en Primera et en garde le positif. La déception est présente, certes, mais le club valorise également ce que l’équipe a fait de bien.
L’héritage laissé par Vicente Moreno fait donc l’objet de cette équipe vaillante et combative dont l’honneur est sauf à l’heure actuelle. La relégation est une déception mais la façon dont les joueurs ont terminé la saison montrent une image beaucoup plus positive du club, emmené par un groupe qui n’a jamais cessé de croire et de se battre pour son maintien. Porté par quelques individualités, mais avant tout par un collectif qui ne faisait qu’un, le RCD Mallorca a lutté avec ses propres moyens et ne peut qu’être fier de sa saison. Le club revient désormais en Segunda, mais a l’objectif de remonter dès que possible, toujours avec la même force mentale et cet esprit d’équipe imperturbable.
L’exultation pour prendre le relais de la souffrance lors du coup de sifflet final de cette saison. Pour une seconde campagne de suite, le RC Celta a joué le maintien et n’est pas passé loin d’une catastrophe. L’espoir d’une équipe composée d’individualités talentueuses aura fini par l’emporter difficilement sur la crainte de retomber en Segunda.
Une dernière journée et un match nul sur la pelouse de l’Espanyol pour se sauver et ainsi décrocher son maintien. Une rencontre terne et triste pour illustrer la campagne ratée d’une équipe en manque de créativité. Après la saison 2018/19, le Celta a de nouveau dû batailler pour conserver sa place en Primera, jusqu’à la dernière journée. Une place à laquelle l’équipe galicienne ne devrait pas se situer, mais évoluer dans la première partie du tableau. Les exploits du génie Iago Aspas n’ont pas suffi à sortir le club de la souffrance et à le ramener à sa place.
Capables du meilleur, comme du pire…
Des résultats en montagnes russes pour une équipe capable d’afficher un visage étincelant, mais aussi capable d’être complètement submergée et méconnaissable lors de la rencontre suivante. Chiffrement, la saison du Celta est mauvaise. Déjà avec cette place de premier non relégable mais aussi avec ces sept succès, un total faible pour une équipe de cette qualité.
L’irrégularité du Celta se traduit par des succès notables contre des équipes jouant pour l’Europe, telles que la Real Sociedad (1-0), l’Athletic (1-0), Valencia (1-0), Villarreal (3-1), ou contre des rivaux directs pour le maintien comme Leganés (1-0) et même le grand succès contre le Deportivo Alavés (6-0), soit la victoire la plus large de cette saison en Liga.
L’équipe de Vigo a aussi confirmé qu’elle pouvait faire le travail en obtenant de bons points, contre des clubs du haut de tableau notamment, comme l’Atlético (0-0 et 1-1), Sevilla (1-1), Osasuna (1-1), Athletic (1-1), Real Madrid (2-2), Barça (2-2) ou encore Getafe (0-0). Des équipes qui ont donc joué les premiers rôles, ou du moins, ont évolué en première partie de tableau. Pour une équipe en difficulté, ces points récoltés étaient synonymes d’excellentes opérations et donnaient de l’espoir à tout un groupe.
Malgré la 17e place, tout n’est pas à jeter dans la saison du Celta (crédit : Juniper Sports)
L’autre partie des résultats est, quant à elle, bien plus terne et décevante. Les Galiciens ont connu des revers difficiles contre des adversaires tels que Mallorca (2-2 et 5-1), Leganés (3-2), Alavés (2-0), le Betis (2-1), Levante (3-2), ou de pauvres matchs nuls comme contre l’Espanyol (1-1 et 0-0), qui étaient pourtant des matchs à la portée des hommes de Óscar García. Des rencontres à gagner face à des équipes prenables et qui, en plus de ça, luttaient dans la même partie du classement.
Capable d’accrocher les plus grands, le Celta a donc aussi perdu des points précieux, que cette équipe aurait pu et dû prendre. Un groupe capable de se surpasser face aux cadors et qui, pour se rapprocher des premières places, doit afficher ce niveau de jeu de battant un maximum de fois dans la saison. L’équipe d’Óscar doit aussi prendre tous les matchs au sérieux pour engranger un maximum de points.
L’objectif du Celta est clairement loin du maintien. Si l’équipe galicienne n’est peut être pas la mieux taillée, parmi les nombreuses en lice, pour se qualifier en Europe, elle doit évidemment se rapprocher des positions continentales, ou du moins terminer en première partie de tableau. Il reste beaucoup à faire.
La force collective du Celta est redoutable, d’autant plus quand elle est emmenée par Iago Aspas (crédit : El Desmarque)
Des individualités ont brillé, d’autres ont sombré
L’exercice raté du Celta est un véritable échec sur le plan sportif, mais il l’est également sur le plan économique. La 17e place obtenue est évidemment mauvaise en raison de la crise financière mais elle ne permet pas de rentabiliser de façon optimale les transferts effectués. Certaines de ses recrues n’ont d’ailleurs pas été au rendez-vous quand d’autres n’ont fait que confirmer leur talent. Une telle hétérogénéité entre les différents acteurs a rendu difficile la tâche de trouver un équilibre entre les joueurs galiciens.
Dans ceux qui ont réussi, et même plus, on ne peut pas oublier Iago Aspas. Avec quatorze buts inscrits en championnat, l’attaquant légendaire du Celta n’a pas autant marqué que l’an dernier mais a continué de porter son équipe. Véritable moteur sur le terrain, Aspas a souvent remobilisé ses troupes dans les moments difficiles et n’a cessé de croire au maintien de son club.
Sans ce but d’importance maximale, le Celta aurait terminé 17e, à égalité de points avec Leganés (crédit : Barça Blaugranes)
C’est également lui qui a ramené de précieux points à son équipe. Son but sur coup-franc direct, contre le Barça, pour égaliser s’est révélé être crucial, comme lors des victoires contre l’Athletic, Leganés et la Real Sociedad, entre autres, où sa présence a été vitale. Le natif de Moaña ne tremble pas et sa confiance se dégage sur le terrain. Il faut aussi préciser que Iago Aspas n’a manqué qu’une seule rencontre en Liga, face à Getafe (suspension pour accumulation de cartons jaunes, NDLR). En bref, un génie qui a complété sa tâche, impliqué sur près de la moitié des buts de son équipe en championnat.
Il faut aussi parler de l’importance de Rubén Blanco. Le canterano galicien vient de réaliser une nouvelle saison de grande classe. Le gardien du Celta n’a pas cessé de bondir et de rassurer ses coéquipiers. Il a disputé 33 matchs de Liga pour 10 clean-sheets, ce qui est honorable. De plus, il est également l’un des grands acteurs de la défense correct du club, et ses 49 buts encaissés.
L’autre patron de cette défense, c’est Jeison Murillo. Le central prêté par la Sampdoria au mercato hivernal a été spectaculaire tout au long de la seconde partie de saison. Imposant par son physique et sa force, le joueur colombien possède un jeu de tête remarquable, utile dans le secteur défensif mais aussi offensif. Son profil ressemble également à celui d’un capitaine, véhiculant ainsi l’image de la sérénité au sein de son équipe. Il pourrait d’ailleurs porter les couleurs celtistas définitivement dès le prochain exercice.
L’agilité technique de Murillo aura été accompagnée par Néstor Araujo et Joseph Aidoo lorsque la défense à trois était de sortie (crédit : Moi Celeste)
Enfin, il est aussi nécessaire d’évoquer la saison réussie de Rafinha. Prêté par le Barça, l’attaquant n’a marqué qu’à quatre reprises mais sa technique et sa prise de risque dans le jeu ont été bénéfiques au Celta. Constat similaire pour Denis Suárez, élément essentiel du milieu dont le recrutement s’est révélé payant. Lucas Olaza, cédé par Boca, a été une des révélations de cette saison, tandis que des joueurs comme Fran Beltrán ou Nolito, arrivé en toute fin de saison grâce au joker médical, ont également apporté à cette équipe de par leur talent indéniable.
Pour d’autres joueurs de qualité, ils n’ont pas été au rendez-vous. C’est le cas pour Santi Mina, intégré dans un échange avec Maxi Gómez au Valencia, qui sort d’une saison moyenne avec six réalisations en 34 matchs, peu impliqué dans le jeu de son équipe. Prêté du Lokomotiv Moscou, Fedor Smolov n’a également pas convaincu en attaque afin de remédier au faible rendement offensif de l’équipe avec deux buts en quatorze rencontres jouées. En effet, avec 37 buts inscrits en 38 journées, l’attaque celeste a connu de sérieuses difficultés lors de cet exercice.
Au cours de cette campagne, le capitaine Hugo Mallo a également déçu dans son couloir droit. De même pour Brais Méndez qui n’a pas marqué en championnat, ayant pourtant joué une trentaine de matchs, une véritable déception. Bilan critique aussi pour Pione Sisto. L’ailier danois a été pris par plusieurs problèmes extra-sportifs et n’a pas répondu sur le terrain.
Pour la première fois de sa jeune carrière, Brais Méndez n’a pas marqué en championnat (crédit : Fichajes.com)
Entre les stars du Celta et les déceptions, il y a un fort contraste qui n’a pas permis de trouver une homogénéité dans le groupe. Quand certains ont porté le club, d’autres l’ont malheureusement alourdi et rendu la tâche du maintien assez difficile.
Óscar García, sauveur dans la continuité ?
Alors que le Celta occupe la 18e place, avec neuf points, Óscar García est nommé le 3 novembre 2019 pour sauver l’équipe galicienne. La direction a voulu agir tôt dans la saison, après douze journées, pour rectifier le tir le plus tôt possible. Ainsi, le club se sépare de Fran Escribá, qui avait lui même sauver le Celta de la relégation lors des derniers matchs de la saison passée.
De la treizième à la dernière journée, le Celta n’ira jamais plus haut que la seizième place, à cinq points de la première place de relégable. Le coach catalan a donc assuré le maintien de l’équipe, non sans difficulté. Les problèmes d’irrégularité et la différence importante de niveau entre les joueurs titulaires ont été des problèmes, déjà présents depuis un moment, non résolus par Óscar.
Objectif maintien atteint, mais, maintenant, rebondir est impératif pour le Celta (crédit : Diario As)
L’entraîneur ne reprend pas l’équipe dans de bonnes conditions, certes, mais il atteint l’objectif réajusté de maintenir le club qui vient de fêter son 97e anniversaire. Cependant, les résultats et le jeu n’étaient pas toujours au rendez-vous.
Ses choix ont parfois été décriés, comme celui de partir avec un jeu axé défense contre des équipes que le Celta avait les moyens d’inquiéter. Sa volonté de ne pas chercher à tuer le match, mais à préserver le score est un des reproches qui peut lui être fait par le public vigués. Pourtant, la direction a acté à la fin du mois de juin, avant même le maintien assuré, la prolongation d’Óscar jusqu’en juin 2021. Une décision loin de faire l’unanimité parmi les supporters.
Ces derniers estiment que leur technicien a fait le travail en garantissant la place du Celta en Primera mais qu’en ayant disputé deux tiers du championnat, il aurait pu amener l’équipe encore bien plus haut. Le choix de la facilité est pointé du doigt, remettant ainsi la volonté de la direction qui, pour certains, s’est contentée du minimum. Désormais, il ne reste plus qu’à répondre par les résultats pour Óscar afin de montrer qu’il a su saisir la chance donnée par sa direction. Cela passera par un vaste changement du type de jeu et par des victoires plus régulières en championnat.
Óscar García a déjà son mercato en tête et souhaite la venue de plusieurs joueurs, à différents postes, pour renforcer son équipe (crédit : Marca)
La menace plane, et le Celta le sait. Le club galicien a échappé de peu, pour la seconde fois consécutive, à la relégation en Segunda. Avec quatre points de moins que l’an dernier, le Celta a fait moins bien et doit impérativement s’activer pour espérer conserver une place dans l’élite. Les cadres devront continuer de briller quand les autres joueurs devront hausser leur niveau de jeu et ce collectif devra trouver, ensemble, une régularité dans ses résultats pour jouer plus haut dans le classement. Critiqué, Óscar doit voir cette prolongation comme une véritable chance, la saisir et ainsi espérer redorer le blason d’une équipe taillée pour terminer bien plus haut qu’à quelques unités de la zone rouge. Se servir des échecs pour rebondir, telle est la nouvelle mission du Celta de Vigo, club historique du championnat espagnol.
La saison de la débâcle, c’est ainsi que l’on pourrait nommer l’exercice du Real Betis. Après une campagne 2018/19 décevante, l’équipe andalouse était attendue au tournant mais a de nouveau déçu en accrochant une quinzième place inquiétante. Le bas de tableau aura été la zone occupée par cette équipe qui revendique pourtant vouloir jouer l’Europe. Dans ces conditions, et avec un tel manque de rigueur, l’objectif est logiquement manqué.
Un calvaire interminable et de la souffrance tout au long de la saison. Rares ont été les moments de répit et de réconfort qu’ont pu connaître les joueurs du Betis, d’abord guidés par Rubi, et qui ont fini la saison avec Alexis Trujillo, assurant l’intérim. Pénalisé par ses énormes lacunes défensives, le Betis semble aussi avoir échoué lors de son mercato estival, et les erreurs se voient aujourd’hui. Une équipe de qualité mais dans l’incapacité de se réveiller, pour viser le haut du classement, qui a même finalement lutté pour son maintien, malgré les divins exploits de sa légende, Joaquín.
Avec un tel effectif, comment et pourquoi avoir si peu gagné ?
Comme c’est le cas pour certains clubs de Primera, l’interrogation réside autour de la qualité d’un tel effectif à ne pas avoir pu atteindre les plus hautes places du classement. Les problèmes du Betis ont été nombreux cette saison, mais principalement en défense. Mais de façon plus générale, avec un groupe des mieux valorisés économiquement et qualitativement en Liga, le Real Betis a connu une défaillance majeure dans tous ses secteurs pour cette campagne.
Les lacunes de cette équipe demeurent en grande partie dans l’arrière garde du terrain. La défense a été un véritable souci comme le démontrent les soixante buts encaissés en championnat. Autrement dit, il s’agit de la 19e défense de Liga, devant Mallorca et ses 65 buts. En étant quinzième, le Betis possède donc des chiffres défensifs digne d’un relégable, ce qui est inquiétant.
Joel Robles, gardien titulaire depuis le départ de Pau López à la Roma, est probablement le moins bon joueur de cette équipe. Auteur de nombreuses bourdes et peu rassurant, la fébrilité défensive du Betis s’explique en grande partie par ses mauvaises performances. La question autour du recrutement à ce poste se pose naturellement, mais la direction songe aussi à donner une chance à sa jeune doublure Dani Martín, qui avait été convaincant sur la fin de saison qu’il avait pu disputer.
Sur ce coup-franc de Nolito, le placement du portier espagnol avait été vivement critiqué (crédit : ElDesmarque)
Autrement, le reste de l’effectif du Betis est évidemment riche en terme de qualité, mais les joueurs ont tout simplement déçu, à l’image de la charnière Bartra-Mandi. Les deux joueurs ont une expérience importante mais n’ont pas toujours été au niveau. Offensivement, les latéraux Emerson et Álex Moreno sont quasiment irréprochables mais en revanche plus critiqués sur le plan défensif.
Des joueurs tels que Andrés Guardado et William Carvalho au milieu ont été en dessous de leur niveau, même si le second a connu de grosses blessures. L’arrivée hivernale de Carles Aleñá ou de Guido Rodríguez ont servi à renforcer ce secteur du terrain mais ils n’ont pas été assez impactants pour instaurer une nouveauté dans le jeu bético.
Parmi les recrues, le buteur Borja Iglesias est probablement le grand manqué de ce mercato estival 2019. En 35 rencontres de Liga jouées, l’ancien attaquant de l’Espanyol n’a marqué que trois buts et a reçu de nombreuses critiques sur ses performances. Néanmoins, il faut aussi souligner les signatures intelligentes de joueurs comme Dani Martín (5M€, venu du Real Sporting, et champion d’Europe espoir avec la Roja, NDLR) en tant que doublure, Emerson et même Álex Moreno, dont nous avons brièvement parlé précédemment.
Arrivé à l’été dernier pour un peu moins de 30 millions d’euros, Borja Iglesias est encore loin d’avoir convaincu le club et les supporters (crédit : Hammers News)
En bref, le gros problème de ce collectif est sans doute la régularité. Très peu de joueurs ont su rester à un niveau stable toute la saison. Et cela se démontre par les succès importants que les Andalous ont pu décrocher quand, ensemble, ils ont performé, comme face à la Real Sociedad (3-0), le Real Madrid (2-1) ou Osasuna (3-0).
Mais, en face, l’irrégularité leur a coûté des revers cruciaux : Villarreal (2-4), Alavés (0-2), Levante (4-2) contre des adversaires pas toujours supérieurs. Comme pour beaucoup d’équipes possédant un bon effectif, la régularité a manqué et fait que la saison a été décevante. Un véritable frein pour jouer le haut de tableau.
Rares sont les joueurs qu’on pourrait qualifier d’irréprochables au cours de cette saison, au Real Betis Balompié. Joaquín et Sergio Canales sont les seuls qui ont vraiment affiché un niveau correct et constant. D’autres joueurs ont été très bons, comme Emerson ou Loren, mais leur irrégularité n’aura pas aidé l’équipe à rebondir. De même pour Nabil Fekir, arrivé de Lyon, qui a su être étincelant, voire même exceptionnel, en portant son équipe. Cependant, il a parfois été invisible dans certaines rencontres.
Rubi et le Betis, un duo qui n’a pas marché
Nommé au cours de l’intersaison 2019, Rubi arrive au Betis en provenance de l’Espanyol, club qu’il vient de qualifier pour l’Europa League. Si tout le peuple bético, ou presque, approuve sa nomination, les choses ne vont pourtant pas se passer comme prévu. Dès le début de saison, le Betis va avoir du mal à décoller et va en fait occuper la seconde partie de tableau durant 36 des 38 journées de cet exercice.
Le technicien catalan fait aussi des choix qui ne sont pas toujours compris et appréciés. Il donne peu de minutes à des joueurs prometteurs comme Diego Lainez et Edgar González, qui montrent pourtant de bonnes choses. En revanche, d’autres joueurs en difficulté, comme Cristian Tello ou Andrés Guardado disposent d’un temps de jeu convenable.
Le manque de remise en question tactique de Rubi est aussi un des facteurs de la mauvaise saison du Betis (crédit : El Desmarque)
Pendant une très grosse partie de la saison, le Betis occupe la seconde partie de tableau, constamment menacé par la zone rouge qui n’est que quelques points derrière. En 34 matchs occupés sur le banc verdiblanco, toutes compétitions confondues, Rubi ne va ramener que dix succès et dix matchs nuls, contre quatorze revers. Soit une très faible moyenne de 1.14 points par match en moyenne. L’élimination prématurée contre le Rayo Vallecano, dès le 3e tour de Copa, est le symbole de l’impuissance renvoyée par cette équipe.
#DATO 26,66% de victorias de Rubi en Primera División con el @RealBetis. Ya empeora los números de Gustavo Poyet (27,27% de victorias).
Pour couronner le tout, Rubi s’avère même être l’entraîneur du Betis avec le moins bon pourcentage de victoires en Primera División (26.66%)
A de nombreuses reprises, le Catalan a reçu des avertissements de sa direction. Mais pratiquement à chaque fois, il a su obtenir un succès lorsque la situation devenait critique. Finalement, le 21 juin, après la défaite (1-0) contre l’Athletic, le technicien sera démis de ses fonctions, pour laisser place à Alexis Trujillo. Tactiquement, l’entraîneur catalan n’aura jamais su innover pour se relancer.
Dans cette campagne digne d’un échec, la direction a aussi une grosse part de responsabilité. Certains supporters et journalistes estiment que cette dernière a mis trop de temps à réagir, a pris une décision tardivement et que le changement de coach aurait déjà dû être fait avant l’arrêt provisoire des compétitions. L’arrivée par intérim de Alexis n’aura, en plus de ça, pas permis à l’équipe de se relever en accrochant une quinzième place, révélatrice des maux du Betis au cours de cet exercice.
Le pénalty manqué de Canales, lors des dernières minutes de jeu à San Mamés, scellera la défaite du Betis et surtout le renvoi de Rubi (crédit : Deia)
Joaquín, l’éternelle légende
Il est entré un peu plus dans la légende du Betis au cours de cette saison, pour tenter d’apporter une touche de bonheur à cet exercice. Joaquín aura été un élément précieux de l’équipe verdiblanca en championnat, où il a beaucoup servi de par son expérience. Ses huis réalisations et trois passes décisives en Liga démontrent qu’à 39 ans, l’Espagnol n’a rien perdu de son génie et continue de tirer son équipe vers le haut. Son expérience reste grandement utile, d’autant plus pour un joueur qui a déjà disputé la Champions League.
Revenu en 2015 de la Fiorentina dans son club formateur, le natif de la commune d’El Puerto de Santa María, en Andalousie, impressionne par son physique, loin d’être rongé par les blessures. Joueur le plus âgé du championnat, depuis le départ d’Aritz Aduriz à la retraite, Joaquín fait partie de ces attaquants vétérans mais qui continuent de carburer, et ils sont nombreux en Espagne.
En effet, l’Andalou n’a manqué que quatre rencontres cette saison, une où il était sur le banc et trois autres pour une blessure vers la reprise du championnat, en juillet. Pour les 34 autres, il n’a pas toujours débuté en tant que titulaire mais il est clair que sa présence a été plus que vitale pour une équipe dont la saison a été difficile.
En fin d’année 2019, Joaquín a prolongé son contrat jusqu’en 2021, au plus grand bonheur de ses supporters (crédit : RMC Sport)
Si Joaquín est peut-être le meilleur bético de cette saison, et également le plus régulier, c’est parce qu’il a de nouveau écrit l’histoire. Le 8 décembre 2019, devant 45 322 spectateurs, face à l’Athletic, l’Estadio Benito Villamarín va assister à un moment unique. En vingt minutes, Joaquín Sánchez va inscrire un triplé et ainsi entrer dans l’histoire en devant le joueur le plus âgé à éditer cette performance en Liga ! Trois buts qui scelleront un succès important (3-2) du Betis, face aux Basques.
Par ailleurs, c’est aussi le premier triplé de sa longue carrière. Enfin, l’oeuvre laissée par cet immense joueur se résume aussi à son historique de matchs. Il est aujourd’hui un des joueurs les plus capés du championnat, ayant 552 rencontres disputées à son actif, au Betis, à Valencia et Málaga. Déjà joueur ayant joué le plus de fois au Betis, Joaquín achèvera sans doute sa carrière parmi les joueurs les plus utilisés dans l’histoire de ce championnat. Une belle preuve de la carrière respectable d’un joueur tout simplement légendaire.
Joaquín, lors de son triplé historique (crédit : 90min)
Un exercice sans Europe s’achève donc pour le Betis. Un exercice raté, tout simplement, avec peu d’enseignements positifs à tirer. L’effectif n’aura pas répondu présent, malgré sa qualité, en raison de son irrégularité mais aussi des choix parfois incohérents de Rubi, dont le passage au club aura peut-être été mal géré par la direction. Beaucoup de fautifs, donc. Un enchaînement d’erreurs au sein du club qui a fait que cette saison se classe comme l’une des pires du club, lors de ces dernières années. Avec l’arrivée de Manuel Pellegrini et le projet ambitieux qui se profile, il faudra faire mieux pour la prochaine campagne, rien que pour faire finir en beauté la carrière de la légende de ce club, Joaquín.
Quelque peu isolé au cœur du territoire espagnol, Valladolid continuera d’être une terre de football de Primera pour la prochaine saison. Grâce à la gestion saine et correcte, et à l’unité d’une équipe, le Real Valladolid a pu assurer son maintien dans l’élite du football hispanique. Entre confiance et sérénité, l’équipe de Sergio a fait ses preuves en assurant, notamment, son maintien plus tôt que l’an passé.
Une treizième place pour couronner une saison réussie pour le Real Valladolid. Remonté dans l’échelon le plus élevé du football espagnol en 2018, le club présidé par Ronaldo a assuré son maintien en championnat avec une certaine aisance bien que tout n’ait pas été si facile. Avec ce constat plus que positif, Pucela pourrait s’assurer une place sur le long-terme en Primera. La gestion parfaite et le coaching remarquable de Sergio ont emmené cette équipe vers le haut de la seconde partie de tableau. Malgré un effectif pas des plus impressionnants qualitativement, Valladolid a su accrocher une treizième place d’honneur.
Le travail de Sergio
La progression du Real Valladolid sur l’espace de ces deux dernières saisons en Primera est remarquable. Maintenu lors de l’avant-dernière journée en 2019 avec une seizième place obtenu après beaucoup de souffrances, le club blanquivioleta s’en est légèrement mieux sorti cette saison. Avec six points d’avance sur le premier relégable, contre quatre l’an passé, Valladolid a terminé à la treizième place de Liga.
Au delà de la légère progression au classement, il y a une vraie amélioration dans le jeu, la construction et la gestion de cette équipe. Le club pucelano explique aussi ses résultats par le grand travail mené par son coach, Sergio González, qui a parfaitement su faire avancer cette équipe. L’Espagnol est parvenu à trouver un bon rythme de croisière à son équipe et a régulièrement adapté son XI de départ.
El Real Valladolid y su competitividad ante sus rivales directos (5 últimos clasificados):
📈 21 de 27 puntos posibles ✅ Ninguna derrota 🛡️ 5 goles encajados
— Balón en Profundidad (@BProfundidad) June 17, 2020
Face à des concurrents directs, les cinq derniers du classement, le Real Valladolid a empoché 21 des 27 points possibles, sans aucune défaite, cette saison
Cette équipe prend donc, petit à petit, la patte de Sergio. Le technicien est en poste chez le club blanquivioleta depuis la fin de saison 2017/18. Etant encore en Segunda, il avait alors réussi à faire monter le club en première division. Sa présence à la tête de l’équipe est importante car il la fait progresser et devenir plus solide.
Le groupe de joueurs prend aussi beaucoup de confiance, la preuve en est ces matchs où le Real Valladolid a titillé les plus gros lors de cette campagne. La formation Pucela a notamment accroché le Real Madrid (1-1), la Real Sociedad (0-0), l’Atlético de Madrid (0-0), Valencia (1-1), Villarreal (1-1) ou encore le Sevilla FC (1-1). Les victoires obtenues par les Merengues et les Blaugranas au stade José Zorilla ont été difficiles tant Valladolid s’est agréablement bien battu.
Son système est aussi parfaitement manié. Durant la fin de saison, avec des matchs qui s’enchaînaient, Sergio a su organiser une excellente rotation de son groupe, donnant une chance de jouer à une grande partie de ses joueurs. Une gestion peu commune et qui a permis à son club d’assurer son maintien dans l’élite.
Sur le banc du club, Sergio continue de faire l’unanimité au sein des supporters (crédit : Zimbio)
Dans les matchs où le Real Valladolid était loin d’être favori, il est aussi intéressant d’observer que Sergio a disposé ses joueurs en 4-2-3-1 ou bien dans un 4-3-3. Dans ces systèmes, Pucela n’a pas forcément obtenu tant de points mais n’a pas refusé le jeu face aux plus gros notamment.
Le joyau de cette équipe : la zone défensive
Ayant pour objectif le maintien, la saison du Real Valladolid est évidemment correcte. Malgré une élimination prématurée en Copa, dès les 16emes de finale, contre Tenerife, le club a affiché un bon visage. Un exercice correct renforcé par une stabilité défensive remarquable.
Valladolid a encaissé 43 buts cette saison, en Liga, classant l’équipe comme… la septième meilleure défense du championnat ! Une statistique absolument sensationnelle pour une équipe jouant normalement le bas de tableau. Il faut dire que la solidité est assurée avec Jordi Masip. Le gardien catalan occupe les cages du Real Valladolid depuis 2017 et continue de convaincre et rassurer.
Avec 87 parades réalisées en 35 matchs joués, Jordi Masip a une moyenne de 2.49 arrêts par match et a gardé sa cage inviolée à onze reprise. Un chiffre qui le classe aussi parmi les portiers les plus décisifs du championnat espagnol. Du point de vue du collectif, le gardien a rassuré son équipe et l’a sauvée lors de nombreuses rencontres. De plus, Masip est capable d’assumer un rôle de leader à Valladolid.
La ligne de quatre de Valladolid a aussi été solide grâce à sa grande révélation, Mohammed Salisu. Récemment transféré vers Southampton, le défenseur central impressionne par l’assurance et la maîtrise qu’il dégage, à seulement 21 ans. Salisu a donc été un véritable taulier dans la charnière défensive, capable de hausser son niveau de jeu de façon exceptionnelle.
Le Ghanéen a généralement été accompagné par Kiko Olivas. L’Espagnol a démontré sa constance et son intelligence défensive en plus d’avoir été décisif. Moins utilisé, le jeune Joaquín Fernández a tout de même été un élément important dans l’imperméabilité du Real Valladolid. Malgré la perte du central Ghanéen, que vous pouvez découvrir ici, Pucela possède donc encore de bonnes armes pour continuer de briller dans ce secteur du terrain.
Un effectif intelligemment construit
Des résultats se font forcément à partir d’une philosophie, d’une construction, d’une gestion et d’un effectif. Encore faut-il que ce dernier soit bien structuré. Dans ce domaine, le Real Valladolid est probablement un des clubs les mieux gérés d’Espagne, tout en étant un des plus petits budgets du championnat. Le club use régulièrement de prêts ou réalise de très bons coups qui lui permettent de mieux rebondir.
En attaque, les deux prêts consécutifs obtenus pour Enes Ünal se sont révélés être un succès. L’attaquant prêté par Villarreal, et désormais vendu à Getafe, n’a pas fait de saison flamboyante mais a répondu aux attentes. Il faut également préciser que l’attaque est le gros problème de cette équipe. Avec seulement 32 buts marqués, cette attaque est une des moins efficaces du championnat. Le recrutement d’un autre avant-centre, Sergi Guardiola, au Córdoba CF, pour quelques trois millions d’euros démontre le bon travail mené par la cellule de recrutement.
Avec huit réalisations en championnat, Sergi Guardiola vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière en Liga (crédit : Jornada Perfecta)
Pour citer d’autres exemples, l’arrivée libre de Waldo Rubio ou encore de Óscar Plano ainsi que les 50.000€ déboursés pour racheter Toni Villa sont des opérations concluantes. Débarqué de Girona en 2018, pour un seul million d’euros, le recrutement de Rubén Alcaraz est une autre démonstration des bonnes signatures effectuées par le Real Valladolid. Capital et talentueux à Eibar, Fabián Orellana portera les couleurs blanquivioletas la saison prochaine, après être arrivé librement.
La formation est également un secteur important. Repéré en Afrique, Mohammed Salisu a pu intégrer le centre de formation du club grâce à un partenariat mis en place au Ghana. Son passage avec l’équipe B, réputée pour être de qualité, et évoluant en Segunda B, a été fructueux comme ses performances ont pu le démontrer. La cantera du Real Valladolid est un joyau où plusieurs talents, tel que Fernando Calero, aujourd’hui joueur de l’Espanyol.
Le groupe de joueurs est donc plutôt bien composé avec des arrivées intelligentes, des jeunes joueurs venant de la formation et d’autres prêtés. Pour le cas de ces derniers, le club doit également faire attention à ne pas en être trop dépendant. En effet, un simple prêt ne dure en général qu’une saison, voire deux parfois et n’est pas forcément un élément qui va s’intégrer dans le long-terme à un projet.
Óscar Plano est un des joueurs-clé de l’animation offensif pucela (crédit : El Desmarque)
Même si le club achète souvent les joueurs qui ont fait bonne impression chez lui en prêt, il faudra remplacer correctement les départs de joueurs tels Sandro Ramírez, cédé par Everton, ou encore Pedro Porro, venu de City. Valladolid enregistre tout de même les retours de prêt de plusieurs jeunes intéressants comme El Hacen (Lugo), ou bien des deux attaquants Sekou Gassama (Fuenlabrada) et Marcos André (Mirandés).
La fabuleuse gestion d’un effectif intelligemment composé par Sergio sur le long-terme se reflète donc aujourd’hui. Avec cette treizième place obtenue en Liga, le Real Valladolid vient de réaliser une saison pleine d’enseignements où les joueurs ont su trouver un bon équilibre mais le club sait qu’il doit réparer un problème offensif. Un souci qui, une fois résolue, pourrait permettre à l’équipe pucelana d’obtenir son maintien encore plus tôt dans la saison. De plus, le groupe doit continuer de se renforcer grâce au bon travail mené par le centre de formation et la cellule de recrutement. A la suite d’un exercice encourageant, beaucoup d’indices portent à croire que le futur du Real Valladolid continuera certainement de concourir en Primera dans les prochaines saisons.
Tout avait si bien commencé lorsque le mythique Aritz Aduriz avait signé son dernier but d’une chilena inoubliable, contre Barcelone. Alors que cette saison semblait prometteuse pour l’Athletic, le club basque a de nouveau manqué la qualification en Europe, son grand objectif. Avec la qualité de son effectif, l’équipe de Garitano a beaucoup déçu en échouant en seconde partie de tableau au vu des attentes placées en elle. Véritable arme au quotidien, le silence de San Mamés n’aura fait que déstabiliser davantage une équipe qui s’est écroulée sur la fin de saison...
La saison de l’Athletic Club semble paradoxale, avant d’avoir été irrégulière. Avec un groupe de joueurs qui n’a pas évolué par rapport à l’exercice précédent, l’impression reflétée est une amélioration nette du niveau de l’équipe qui ne s’est pourtant pas traduit dans les résultats. Une onzième place, restée en travers de la gorge des supporters, expliquée par un jeu parfois simple et trop peu axé sur l’attaque. Après une première partie de saison réussie, l’Athletic a ralenti en seconde partie d’exercice, remettant ainsi en cause le statut de son entraîneur et de ses ambitions. L’espoir du public rojiblanco n’aura pas pu envoyer une équipe, capable du meilleur comme du pire, en compétition continentale, encore une fois. Et ce malgré la qualité d’une équipe soudée.
Une imperméabilité défensive pour tenter de combler un irréalisme offensif
La défense a été la vraie force de cette campagne pour l’Athletic, avec d’impressionnantes performances. Cinquième meilleure défense du championnat à l’issue de la dernière journée, l’équipe Zuri–Gorriak a été emmenée par son indéboulonnable charnière centrale composée de Iñigo Martínez et Yeray. L’ancien de la Real Sociedad a été un véritable taulier au mental remarquable qui a su gérer ses coéquipiers de par son assurance.
A ses côtés, Yeray sort d’un exercice maîtrisé. Le canterano basque ne cesse de progresser et son évolution a été nette au cours des matchs, toujours très habile dans son secteur. Moins utilisé, Unai Núñez a aussi su être remarquable dans ses interventions.
Sur les couloirs, Ander Capa et Yuri Berchiche ont également répondu présent tant défensivement qu’offensivement, surtout pour l’ancien Parisien dont le niveau a été exceptionnel. Une ligne de quatre défenseurs déjà bien gardée et des meilleures de Liga qui, avec 38 buts concédés en autant de rencontres, réalise une saison historique.
Avec "seulement" 38 buts encaissés, l'Athletic réalise sa meilleure performance défensive au XXIe siècle. Triste quand on sait que 6 buts ont été encaissés sur les deux derniers matchs. #LigaFR
Enfin, le dernier rempart a assurément été la grande révélation de cette saison pour les Leones. Gardées par Unai Simón et ses 23 ans, les cages basques sont restées inviolées à treize reprises en Liga. Le portier de Vitoria-Gasteiz a fait à merveille son travail, sauvant ainsi son équipe à plusieurs reprises cette saison. Le vivier défensif de l’Athletic pourrait d’ailleurs être une des pioches importantes de La Roja pour les prochains rassemblements.
Choisi par Gaizka Garitano pour garder les cages de l’Athletic, Unai Simón a surpassé les attentes placées en lui en sortant d’incroyables parades (crédit : Mundo Deportivo)
Cependant, l’Athletic a pêché offensivement. Une faille majeure et impardonnable traduisant un manque cruel de réalisme. Seulement 41 buts inscrits par les Bilbaínos, un total bien trop faible pour une équipe qui désire jouer le haut de tableau.
Pourtant, les occasions n’ont pas manqué pour le club basque qui possède de biens meilleurs chiffres que l’an passé et qui, surtout, a souvent dominé ses rencontres sans pour autant s’imposer. Portée par Raúl García et ses quinze réalisations, qui sort de sa meilleure saison depuis le début de sa carrière en Liga, l’attaque rojiblanca a été trop peu efficace. L’enfant du club, Iñaki Williams n’a marqué qu’à six reprises cette saison tandis que Muniain, certes plus impliqué dans la construction que dans la finition, a inscrit cinq goles.
Dans ce qui est du 4-2-3-1 de Garitano, l’attaque a parfois été réajustée. Positionné en tant qu’avant-centre lors de la première partie de l’exercice, la Pantera s’est finalement déportée sur l’aile droite pour laisser place à l’ancien Colchonero, qui a convaincu à ce poste. Avec l’émergence du jeune Oihan Sancet en tant que milieu offensif, Iker Muniain s’est parfois retrouvé sur le flanc gauche de l’attaque, prenant ainsi la place d’un Iñigo Córdoba dont la saison a été ratée.
Les apparitions, attendues plus régulières par le public basque, d’Asier Villalibre ont proposé une alternative notable pour le poste de buteur de l’Athletic. Le natif de Gernika profite aussi du départ d’Aritz Aduriz, retraité, pour gagner du temps de jeu. De plus, il faut souligner l’apport des deux latéraux Yuri et Capa qui totalisent cinq buts et six passes décisives à eux deux en Liga.
Malgré leur saison à la dynamique opposée, Iñaki Williams et Raúl García s’entendent à merveille sur le terrain et en dehors (crédit : JuniperSports)
Le problème de cette équipe se situe également au milieu de terrain. La charnière, souvent composée de l’infatigable Dani García et du jeune Unai López, a manqué d’implication offensive. Si le second a tout de même délivré quatre passes décisives, le premier réalise à merveille ses tâches défensives mais se montre trop peu présent devant.
Les rôles des deux milieux sont logiquement différents mais, globalement, il y a peu de créativité vers l’avant et une difficulté à conserver la balle et la faire circuler, qui se retrouve dans l’ensemble de l’équipe. Avec un entre-jeu pas assez décisif, l’Athletic s’appuie sur une défense très solide mais doit également se réinventer avec l’arrivées de jeunes et des retours de prêt pour être plus tranchant en attaque.
L’irrégularité, résultat d’une saison à deux visages
Si l’Athletic n’a pas pu atteindre les places européennes, c’est en grande partie à cause de son irrégularité. Bien que le club soit resté durant la seconde partie de saison seulement à quelques unités des places continentales, après les avoir bien occupé durant la phase aller du championnat, il n’y a jamais eu de dynamique concrète sur le long-terme.
En difficulté à l’extérieur, avec seulement quatre succès, l’Athletic a donc du mal à installer une spirale de résultats positifs. Même si les Basques se sont montrés meilleurs en dehors de leur camp lors de cette campagne qu’auparavant, en partie grâce au huis clos, ils n’ont parfois pas su prendre des points vitaux dans des matchs où ils étaient supérieurs. Ce même huis clos s’est également révélé être un obstacle pour San Mamés, enceinte où les Leones sont habituellement réputés pour être solides.
En fin de saison, les zuri-gorriak avaient empoché trois points cruciaux en signant un important succès à Mestalla (crédit : El Español)
Pour beaucoup de joueurs, la saison a été irrégulière, à l’image des performances. Si on a senti un Athletic serein et en forme lors de la première partie de la campagne, il l’a été beaucoup moins ensuite. Avec seulement quatre défaites et sept victoires après dix-neuf matchs, le club occupait la huitième place, à un seul point de l’Europe.
Mais la phase retour va se compliquer. L’Athletic va notamment connaître une série de dix matchs sans victoire dont quatre défaites consécutives mais, étonnement, continue de triompher lors des matchs en semaine en Copa. Défensivement, la solidité sera diminuée : treize buts encaissés en phase aller contre 25 en retour. Les clean-sheets d’Unai Simón en témoignent, neuf sur la phase aller contre quatre dans la seconde partie. Des chiffres notables mais qui prouvent la chute d’une équipe au fur et à mesure du temps.
L’Athletic a donc eu une difficulté à maintenir le même niveau durant toute la saison. Malgré la diminution du rendement défensif, l’attaque s’est montrée plus dangereuse et prolifique sur la deuxième phase du championnat. En bref, mis à part la charnière centrale, le poste de gardien et sûrement Yuri Berchiche, le reste des joueurs a globalement fait une saison irrégulière, du « haut vers le bas », de más a menos.
Effectivement, la saison de cet Athletic est particulière. En plus d’être terriblement irrégulière, cette campagne installe un fait paradoxal. Lors du bilan de cette saison, le constat est frappant. Cette équipe a clairement progressé par rapport à la saison 2018/19 sur le plan individuel individuel mais aussi collectif. On sent une défense plus sereine, un milieu plus impliqué et libre et une attaque peut-être plus créatrice mais moins réaliste.
Avec l’expulsion d’Unai Simón a dû s’incliner contre Leganés pour l’avant-dernière journée mais surtout dit au revoir à retrouver l’Europe (crédit : BleacherReport)
Pourtant, la formation emmenée par son capitaine Muniain n’a pas tellement fait mieux. Avec cette onzième place, les Lions terminent à cinq points de l’Europe quand ils étaient à égalité avec le septième l’an passé. Il est clair que le niveau de la Liga s’est resserré durant ces mois de compétition et que la lutte pour l’Europe a été plus rude. Cependant, les problèmes offensifs évoqués auparavant ont également été un frein bien que l’équipe ait nettement progressé collectivement.
Malgré le très bon parcours en Copa avec l’arrivée en finale, dont le verdict final est toujours attendu, la Liga 19/20 du club basé à Bilbao symbolisera un nouvel échec pour obtenir une qualification européenne.
Gaizka Garitano et l’ombre d’un doute qui plane
Le football évolue vite. Il y a un peu plus d’an et demi, Gaizka Garitano arrivait à la tête de l’Athletic. Nommé en décembre 2018, le technicien basque a la tâche de remonter une équipe qui occupe la zone rouge. Chose promise, chose due. Le club achève la saison en tant que huitième du classement, ayant perdu sa place européenne à la dernière journée au profit de l’Espanyol. Après ses six mois à la tête du club, la satisfaction envers lui est grande et il est donc logiquement prolongé jusqu’en 2020.
Pour cette saison 2019/20, Garitano veut poursuivre sur la même lancée qu’il a finit la précédente campagne. Reprendre ce 4-2-3-1 mais avec quelques évolutions concernant les joueurs. Malgré les quelques échecs tactiques, la première partie de l’exercice est bonne, avant de se dégrader en partie à cause de son coaching.
En 72 matchs sur le banc des Lions, Garitano comptabilise 33 succès (crédit : Foot Mercato)
Le natif de Bilbao va essuyer les critiques à plusieurs reprises. Son manque de rotation est décrié, tout comme la tactique qu’il aura tenté de mettre en place au début de l’année. Principalement utilisé de janvier à février, le 5-3-2 instauré se révèle être un échec : l’Athletic ne gagne plus, subit et manque énormément de rigueur. Il faudra mystérieusement attendre que le 4-2-3-1 revienne de façon permanente pour revoir des succès.
Garitano compose ses XI avec un bloc fixe, ne faisant que très peu tourner et accordant peu de confiance à son banc, certes de qualité moindre à certains postes. Dans des moments de difficulté, les supporters rojiblancos n’ont pas toujours compris pourquoi des profils tels que celui d’Ibai Gómez n’avaient pas été sollicités pour débloquer la situation.
Enfin, son coaching en général est jugé trop frileux. A plusieurs reprises, le coach basque a cherché à défendre et assurer le score au lieu d’essayer de tuer le match, cela même lorsque le score affichait un match nul. Pourtant, avec lui, l’Athletic a déjà pu réaliser de bonnes performances lorsque ses choix étaient justes.
Dans sa zone technique, l’entraîneur rojiblanco est très tonique et expressif (crédit : Athletic Club)
Du côté du public, on espère évidemment que Garitano offrira plus de temps de jeu à la jeunesse et n’hésitera pas à remanier son bloc dans les moments compliqués. Récemment, sa prolongation jusqu’en 2021 a fait débat, du fait qu’il n’atteigne pas l’objectif européen. Toutefois, la direction continue de lui afficher sa plus grande confiance et les supporters ont salué la performance histoire du club en Copa avec lui.
C’est donc une nouvelle saison sans Europe qui s’annonce pour les basques de l’Athletic Club. Après avoir connu la joie et soutenu leur équipe en confiance durant les premiers mois de compétition, les aficionadosrojiblancos ont vu leur équipe s’écrouler en seconde partie de saison et manquer ses objectifs. La solide défense du club est un véritable atout, reconnu nationalement, et même au delà des frontières espagnoles, avec des renforts de taille venant du centre de formation, mais l’attaque doit à tout prix trouver un nouveau souffle. Malgré les critiques, Garitano sera donc en charge de mener à bien cette équipe talentueuse tout en résolvant la faille de l’irrégularité et en améliorant son coaching qui a coûté des points, aujourd’hui regrettables de ne pas avoir été pris.