Euro 2020 : L’Espagne et la crainte d’une nouvelle déroute ?

Attendu depuis des mois de par sa notoriété sur le continent, et même à l’échelle mondiale, le coup d’envoi de cet Euro atypique est enfin arrivé, censé célébrer ce qui se devait d’être l’édition centenaire de la compétition. Capital, cet évènement est attendu de pied ferme en Espagne, sans ignorer les dangers inquiétants qui pèsent au dessus de sa sélection.

La Roja est à l’aube d’un défi bien plus que sportif, qui compte aussi pour son honneur. Redorer le blason après l’humiliation de 2014 et les échecs de 2016 et 2018, toutes marquées par la transition avec la génération dorée qui a inscrit son nom dans les livres d’histoires. Néanmoins, cette période de changements ne semble pas entièrement achevée aujourd’hui et maintient l’Espagne dans une position instable avant d’affronter la Suède, la Pologne et la Slovaquie en phase de poules de l’Euro. C’est avec de l’envie qu’une sélection largement rajeunie par rapport aux précédentes tentera de briller à nouveau, sous la houlette de Luis Enrique, entre espoirs et craintes. Entre nécessité de triompher et crainte d’un nouvel échec…

Un contexte de préparation angoissant

Difficile de trouver un contexte plus anormal que celui que le football connait depuis une année désormais. Reporté, cet Euro a tout d’une édition qui ne sera pas comme les autres, même jusque dans les sélections. L’Espagne fait partie de ces équipes dont les journalistes ont beaucoup parlé depuis quelques jours. Et pour cause, l’ensemble du staff technique et des joueurs Roja ont dû être placés à l’isolement après que Sergio Busquets ait été testé positif. Chose d’autant plus inquiétante que la nouvelle tombait seulement deux jours après l’amical disputé face au Portugal, terminé sur un terme match nul et vierge.

Réunie depuis le 31 mai avec une liste de 24 joueurs, sur la limite des 26 autorisée par l’UEFA, la convocation de l’équipe nationale espagnole a complètement été chamboulée. La Fédération attend de voir l’évolution du rétablissement du milieu barcelonais, tout en sachant que les chances de pouvoir compter sur le joueur semblent minimes mais pas inexistantes.

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La convocation de la Roja effectuée par Luis Enrique pour cet Euro (crédit photo : @SeFutbol)

Dès lors, plusieurs mesures ont été prises et 6 joueurs ont été contraints de paralyser leurs vacances pour rejoindre l’expédition à Madrid, afin uniquement de se joindre aux entraînements de la sélection parallèlement. Ainsi, Brais Méndez, Carlos Soler, Rodrigo, Pablo Fornals, Raúl Albiol et Kepa ont répondu favorablement à Luis Enrique. Aussitôt, des entraînements de manière individuelle ont été instaurés, malgré la répétition de tests négatifs de la part du reste de l’équipe. On apprendra toutefois dans la nuit du mercredi 9 juin que Diego Llorente a également été testé positif, obligé de quitter momentanément la concentration à son tour, dans un chaos absolu. Deux jours plus tard, les médias de communication officiels de la Roja communiqueront que le défenseur central de Leeds était faux positif, ayant été testé négatif sur les derniers tests PCR réalisés, et serait réintégré au groupe.

Assiégée par les médias, la Selección a dû composer avec un environnement oppressant et presque insupportable par moment. Il faut dire que la formation de Luis Enrique était en proie aux critiques depuis plusieurs jours de par l’unanimité qu’elle génère fortement sur les terres ibériques. La bulle sanitaire et médiatique, presque sacralisée tant elle est importante pour les sportifs, n’aura pas eu l’effet désiré, perturbant ainsi le rythme de préparation de l’Espagne. En effet, la mise en isolement de l’ensemble de La Furia a eu des conséquences sur le match amical programmé contre la Lituanie, le mardi 8 juin. Cette rencontre a finalement été disputée par les joueurs de l’équipe U21, mais officiellement sous le titre de la sélection nationale absolue ! En plus de nombreux records qui sont tombés, le score a surtout été le reflet de la qualité d’une sélection talentueuse, victorieuse 4-0 de la formation lituanienne.

Au final, ces 6 joueurs ont été rejoints par 11 autres en provenance de la sélection U21 pour maintenir les entraînements individuels en parallèle, en prévision d’autres détections de cas positifs. Il faut préciser que l’Espagne aura jusqu’au début de la compétition pour prendre une décision sur le cas de Busquets, et éventuellement le remplacer. La volonté de Luis Enrique et de la sélection est en tout cas de tout mettre en œuvre pour pouvoir compter sur celui qui est le capitaine de l’équipe durant l’Euro. Une fois substitué de la liste officielle, un joueur ne pourra plus participer durant le reste du tournoi. Susceptibles de faire une croix sur ce qui est parfois perçu comme un rêve à tout moment, joueurs et staff font logiquement preuve d’une nervosité nuisible à la préparation de la sélection, aussi source de tensions internes. Pour couronner le tout, la sélection suédoise annonçait de son côté la détection de deux cas positifs à moins d’une semaine d’affronter l’Espagne.

La liste des 17 joueurs ayant travaillé en parallèle de la Roja durant cette préparation à l’Euro (crédit photo : @SeFutbol)

Pendant ce temps, le Ministre de la Culture et des Sports espagnol est monté aux créneaux pour soutenir les joueurs en déclarant qu’ils seraient vaccinés en urgence, avant le début de l’Euro. Mesure officialisée ensuite par la Ministre de la Santé, déclarant que les joueurs seront vaccinés avec le ‘Vaccin Janssen’, pour la plupart des membres de la sélection, à seulement trois jours de leur rencontre d’ouverture. Polémiques et débats se sont alors déclenchés en Espagne, pour ne rien arranger au déroulement de cette préparation. Une partie importante de la population s’est sentie inégale et indignée de voir que les sportifs semblaient privilégiés dans ce dossier.

Dans le même temps, la RFEF se lamentait de ce moment délicat en interne, ne comprenant pas pourquoi le gouvernement n’avait pas vacciné la sélection, avant le début de la concentration. Le président de la Fédération, Luis Rubiales, laissera apparaitre des nouvelles divergences dans les versions en soutenant qu’il avait fait une demande pour vacciner la sélection depuis 2 mois… quand le gouvernement explique avoir eu une première discussion sur le sujet avec lui la semaine précédant le regroupement des joueurs.

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A l’image de Gerard Moreno, l’ensemble des joueurs espagnols ont été vaccinés ce vendredi au siège de la RFEF (crédit photo : @SeFutbol)

C’est d’ailleurs dans cette même ambiance médiatique qu’Aymeric Laporte, grande nouveauté de cette liste, voyait un journaliste l’interroger sur son amour et sa fidélité à réellement défendre le maillot espagnol. Une question qui pèse lourd dans un climat déjà trop anxiogène auquel le défenseur de Manchester City a parfaitement répondu, tout en laissant transparaitre son étonnement : « Je suis enchanté d’être ici, je vais tout faire pour défendre ce maillot ». L’interrogation du journaliste n’a pas manqué de déclencher de nouvelles tensions en Espagne quant à l’utilité et l’objectif d’une telle remarque, sûrement déplacée.

Autre changement qu’il convient de préciser, bien que moins impactant sur la sélection : le changement de la ville hôte de la sélection. A quelques semaines du coup d’envoi de la compétition, l’UEFA a finalement décidé d’attribuer l’accueil de la compétition en Espagne à l’Estadio de la Cartuja, basé à Sevilla, et qui pourra accueillir entre 15 000 et 20 000 spectateurs, annulant par la même occasion l’accord conclu avec l’Estadio San Mamés, de Bilbao. La mairie basque a reçu en échange une somme de compensation pour rembourser une partie des installations et aménagements effectués dans la ville depuis des années à cette occasion. La Roja évoluera donc dans le stade avec lequel la Fédération a conclu un accord commercial puisqu’il est devenu l’enceinte officielle de la sélection mais aussi des finales de Copa pour les prochaines saisons.

Avec un seul match pour régler les détails et permettre aux joueurs de mieux se coordonner, la préparation s’apparente quasiment à un fiasco. Dans une période où le jeu de la Roja est parfois brouillon et où les choix de joueurs ne sont pas encore clairement fixés, la tournure des évènements est bien loin d’être idéale et avantageuse aux Hispaniques, avec un même message qui ne cessait d’être lu partout ces derniers jours : « Alerta en la Selección« . Des zones d’incertitude peut-être trop grandes à quelques jours d’une semaine du début d’un tournoi aussi crucial que l’Euro qui inquiètent et angoissent l’Espagne, d’autant plus face à la mauvaise gestion d’une telle situation qui rappelle étroitement celle de 2018.

Luis Enrique, l’homme de la discorde

Si un homme ne parvient pas à faire l’unanimité au sein de la sélection espagnole, il s’agit bien de son représentant principal : Luis Enrique. Le sélectionneur divise supporters mais aussi médias et journalistes, et la situation ne semble pas être propice à un apaisement. L’Espagne et son football semblent plus fracturés que jamais, bien loin de l’union sacrée qu’est censée incarner une sélection lors de rassemblements internationaux.

Euro 2020 : la liste de l'Espagne avec un retour surprenant !
Luis Enrique disputera son premier tournoi majeur à la tête de la Roja (crédit photo : Onze Mondial)

Cependant, les critiques dont est victime l’ancien entraîneur du Barça ne sont pas récentes et ont des explications, mais s’accroissent depuis un temps avec danger. La liste des joueurs retenus pour disputer l’Euro n’a pas aidé Enrique à se réconcilier avec l’opinion d’une grande majorité des supporters, le maintenant dans une position relativement inconfortable. Les choix déçoivent et ne sont pas compris.

Le principal absent est évidemment et sans conteste le capitaine historique de cette équipe, Sergio Ramos. Le central du Real Madrid a vécu une saison compliquée avec les Merengues, sans cesse touché par les blessures qui ne lui auront permis que de disputer seulement 4 rencontres officielles en 2021. Au-delà de la qualité, c’est le leadership du personnage qui pourrait manquer à une sélection plutôt novice, qui se cherche et appréhende encore les grands moments. Désolé de l’absence de Ramos, Enrique s’est justifié en conférence de presse en assurant que le manque de temps de jeu du leader espagnol avait pesé dans la balance pour prendre cette lourde décision.

Discutée mais compréhensible, la non-sélection de Ramos ne fait pas autant polémiquer que celle de joueurs tels que Mario Hermoso, Iago Aspas, Sergio Canales, Jesús Navas ou encore Nacho, auteur d’une superbe seconde partie de saison, qui ne s’expliquent pas. Le flou du sélectionneur pour apporter une réponse à ses choix ne satisfait pas les supporters et agace même profondément. Autre fait marquant de cette liste : aucun joueur madrilène n’y figure. C’est une première dans une compétition internationale et officielle que dispute l’Espagne, un tremblement de terre médiatique qui n’a pas manqué de faire parler dans les journaux.

Faut-il y voir des raisons personnelles pour Luis Enrique de ne sélectionner aucun joueur du Real Madrid ? L’ancien entraîneur du Barça est en tout cas pointé du doigt et n’a jamais vraiment justifié les absences de Nacho ou Asensio de la liste initiale. La polémique est d’autant plus forte que parmi les joueurs appelés en renfort, aucun ne provient du club blanco. Certains reprochent à Enrique un manque d’objectivité et de neutralité qui nuirait à la sélection, étant trop influencé par son ancien passage au FC Barcelona, et donc qui pourrait se montrer hostile à la sélection de footballeurs de la Casa Blanca. Vrai ou non, plus largement, c’est l’ensemble des choix qui questionne.

Si Luis Enrique a pu faire appel à Aymeric Laporte, nationalisé espagnol sportivement quelques jours auparavant, le sélectionneur n’a pu être épargné des remarques des médias mais surtout des amateurs du ballon rond. Entre ironie et rire nerveux, c’est surtout l’inquiétude et le manque de clarté autour des choix pour composer cette équipe qui font peur au public espagnol. Enfin, le choix de sélectionner 24 joueurs sur les 26 possibles n’est pas forcément partagé.

Initialement présentes sur les réseaux sociaux et dans les journaux, les critiques se sont multipliées et ont pris une autre dimension. Un cap a été franchi au Wanda Metropolitano quand l’Espagne recevait dans un match amical, le vendredi 4 juin, la sélection portugaise. Alors que le speaker annonçait l’ensemble des titulaires et remplaçants du côté espagnol pour cette rencontre, le nom du sélectionneur a copieusement été sifflé par le public. Symbole des fractures et divergences dont Luis Enrique semble être devenu aujourd’hui le responsable. Cet évènement s’ajoute à la liste de ceux qui nuisent à l’environnement médiatique autour de la sélection espagnole, dont l’image s’est beaucoup ternie au cours des derniers jours… Luis Enrique devra en plus faire face à une situation exceptionnelle avec des joueurs ou membres de son staff pouvant potentiellement être amenés à subitement quitter la sélection.

Toutefois, le sélectionneur a tenu à organiser une conférence de presse le jeudi 10 juin afin de clarifier la situation. Evoquant l’actualité sanitaire mais aussi sportive de la sélection, Luis Enrique s’est montré très confiant et rassurant devant les médias tout en reconnaissant que la préparation n’était pas optimale.

De la qualité mais aussi des incertitudes

Dans une sélection nationale espagnole, les bons, voire très bons, joueurs ne peuvent pas manquer. Historiquement, la Roja a toujours été une des meilleures équipes d’Europe en s’appuyant sur un réservoir de footballeurs très qualitatif. L’Euro 2020 ne fait pas exception à la règle, mais l’effectif composé par Luis Enrique amène aussi beaucoup d’interrogations. Si l’occupation de certains postes est clairement définie, d’autres le sont beaucoup moins.

La première incertitude se trouve à un poste aussi crucial que celui du gardien de but. Installé dans les cages hispaniques depuis novembre, Unai Simón sort d’une saison irrégulière avec l’Athletic où il a alterné parades décisives et erreurs. Le but concédé contre le Kosovo venait d’une sortie absolument ratée de sa part, mais Luis Enrique maintient pour le moment sa confiance envers le portier basque. De Gea, lui, est plus expérimenté, mais semble anéanti mentalement depuis un temps et dans la difficulté de se relever, aussi récent perdant de l’Europa League. Enfin, Robert Sánchez est nouveau depuis mars. Auteur d’une saison prometteuse avec Brighton, le natif de Cartagena, semblait pouvoir s’emparer du poste de titulaire selon les rumeurs. Incertitudes pour le staff de la sélection, mais aussi, et logiquement, au sein de la population espagnole. Un remaniement complet des joueurs était sollicité par le public à ce poste, avec notamment les noms de Remiro, Asenjo ou encore Pacheco qui ressortaient à la suite de leur bonne saison dans leur club respectif.

Selección Española de Fútbol on Twitter: "🛑 ¡¡NO PASARÁN!! 😏 Vale, lo  confieso. Me encantan estas fotografías. #SomosEspaña #EURO2020  https://t.co/xXL6WVjNwV" / Twitter
L’expérience de David De Gea sera assurément précieuse pour les autres portiers de la sélection (crédit photo : @SeFutbol)

La défense centrale préoccupe légèrement car, sans Ramos, l’esprit du vestiaire n’est plus le même. Laporte et Pau Torres semblent être les favoris pour jouer, mais Eric García ou Diego Llorente paraissent être à un niveau inférieur pour assurer une titularisation à ce poste. Les couloirs sont bien garnis, avec notamment le positionnement de Marcos Llorente comme arrière droit que beaucoup de supporters auraient préféré voir dans un rôle plus offensif ou au milieu de terrain, comme sous les ordre de Simeone à l’Atlético. A noter, le retour de César Azpilicueta qui n’avait plus joué en sélection depuis la fin 2018. Quant à eux, et sans surprise, Gayà et Alba tiendront le couloir gauche de la défense.

Le milieu est extraordinairement talentueux pour sa part et n’a pas besoin d’être changé quand on y retrouve des joueurs comme Koke, Pedri, Thiago, Busquets ou encore Fabián Ruiz. Pour l’attaque, la qualité ne manque pas même si beaucoup d’autres joueurs auraient pu être appelés. Préféré par le sélectionneur, Morata ne semble toutefois pas faire l’unanimité à la pointe de l’attaque espagnole, d’autant plus après ses nombreuses imprécisions contre le Portugal, et nombreux sont les supporters qui aimeraient davantage voir Gerard Moreno. Enfin, malgré l’absence douloureusement regrettée d’Iago Aspas, les ailiers convoqués rassurent et ont en eux un fort potentiel bien représenté par la jeunesse : Dani Olmo, Oyarzabal, Adama Traoré, Ferran Torres, même si la présence de Pablo Sarabia est quant à elle plus contestée.

Spain humble Germany 6-0 in Nations League
Ferran Torres fait partie des meilleurs ailiers espagnols du moment, en pleine explosion à Manchester City (crédit photo : The Financial Express)

Reste désormais à coordonner cet ensemble pour tenter d’obtenir des résultats satisfaisants, avec la maitrise du jeu. C’est ce qui a parfois manqué à l’Espagne de Luis Enrique avec des victoires poussives, comme en Géorgie, ou bien des faux pas désagréables contre la Grèce et la Suisse. La défaite contre l’Ukraine en octobre avait fait tâche bien qu’il s’agisse du dernier revers de la sélection jusqu’à aujourd’hui. On note depuis une victoire écrasante contre l’Allemagne (6-0) ainsi qu’un succès contre le Kosovo (3-1), dans un bilan plutôt mitigé ou du moins qui ne tend pas forcément à directement rassurer.

Dans une période difficile et mouvementée, l’Espagne se présente donc à l’Euro 2020 où faire un bon parcours, avec la manière, s’est imposé comme quelque chose de vital pour l’histoire du sport hispanique. Avec l’envie de retrouver la gloire passée, le chemin est encore long et semé d’embûches, mais aussi d’incertitudes et de divisions qu’il faudra tenter d’éliminer durant le tournoi. Mais la Roja n’est pas n’importe quelle sélection et sait de quoi elle est elle-même capable. La jeunesse manque peut-être d’expérience mais assurément pas d’envie, et c’est ce qu’il faut retenir. Le défi est clair et important, renaître de ses cendres ou s’effondrer à nouveau.

Bilan de saison 2019/20 – Real Sociedad

Une équipe qui a tenu en haleine toute l’Espagne ainsi que les amoureux de LaLiga du monde entier. La Real Sociedad a ravi ses aficionados et ses joueurs durant une bonne partie de cette saison. Luttant pour la Ligue des Champions, qualifiée en finale de la Copa après une démonstration contre le Real Madrid, l’équipe d’Imanol a finalement bu la tasse du confinement. La belle Real a fini la saison lacérée et a sauvé in extremis une place en Ligue Europa en terminant à la sixième place.

Le football est souvent cruel et c’est essentiellement ce qui fait son charme. On peut passer d’une journée à l’autre de l’éclat de joie à la tristesse. Même si ce n’est jamais la fin du monde avec ce sport si merveilleux, puisque la tristesse d’aujourd’hui peut se transformer en allégresse demain, mais rien n’est plus malheureux que de boucler une saison dans le désenchantement. L’angoisse du Covid, le mutisme du huis clos et un collectif qui s’écroule comme un château de cartes. La Real Sociedad avait bien débuté mais a mal terminé. Toutefois, cette fin de saison laborieuse ne va pas balayer les sensations que cette équipe nous a offertes sous la houlette d’Imanol Alguacil et de ses jeunes pépites qui ont ébloui l’Espagne.

La richesse du jeu donne la beauté des résultats

Dans la Monarchie ibérique, il est de coutume de rappeler les grands gardiens de but que le Pays Basque a fourni à la sélection, mais n’oublions pas les clubs et le beau jeu que cette terre offre à LaLiga. Dans la province du Gipzukoa où se trouve la Real Sociedad de San Sebastián, le football a encore une fois bouleversé les maximes. Comme l’a souligné l’ancien technicien txuri urdin, Juanma Lillo (2008/2009), « c’est le jeu qui vous enrichit, pas le résultat. Le résultat est donné ». Son successeur des années plus tard l’a bien compris. 

Imanol Alguacil, ancien joueur, puis devenu entraîneur de la Real Sociedad
Après avoir entraîné les jeunes de la Real, Imanol Alguacil est revenu sur le banc de l’équipe première en décembre 2018 et réalisé sa meilleure saison en tant qu’entraîneur. (Crédit : Real Sociedad)

Imanol Alguacil a redonné vie à Anoeta, aujourd’hui Reale Arena, qui a enregistré l’une des affluences moyennes les plus élevées de LaLiga cette saison avant la pandémie (près de 34 000 fans en moyenne par match, NDLR). Une chose est sûre, ce ne sont pas uniquement les résultats qui ont drainé la masse dans l’enceinte rénovée, mais le jeu que les joyaux de Donostia ont pratiqué. Des talents rassemblés dans une équipe que le natif d’Orio (Gipuzkoa) et enfant de la maison txuri-urdine a façonnée à sa manière pour nous en mettre plein les yeux.

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Tout d’abord, une saison réussie passe souvent par le mercato et celui de la Real a été irréprochable. L’équipe donostierra a amené cet été trois joueurs transcendantaux qui sont venus épauler Mikel Oyarzabal, la pépite nationale qui a le plus grandi ces dernières années, et Mikel Merino, un joueur d’une classe infinie. Ces trois recrues ne sont autres que Nacho Monreal, Martin Ødegaard et Cristian Portugués « Portu ». 

De retour en Liga sous les couleurs de la Real Sociedad, Martin Ødegaard a réalisé une saison magnifique.
Ødegaard a montré toutes les qualités qu’on attendait de lui cette saison à Anoeta, même si le sprint final a été compliqué. (Crédit : Diario AS)

Le premier a apporté l’expérience de la Premier League, un championnat dans lequel les défenseurs sont les plus sollicités que dans n’importe quel autre. Ødegaard, lui est un cas à part, un joueur mis à l’honneur depuis l’âge de 16 ans avec toutes les difficultés que ça implique. Toutes les décisions qu’il a prises sur le terrain ont été aussi brillantes que celles prises dans sa carrière.

Le pas en arrière aux Pays-Bas, dans les modestes clubs d’Heerenven et de Vitesse, et ces trois saisons passées chez les Bataves, où les jeunes sont soignés comme des tulipes, ont ramené en Liga un joueur magnifique. Quant à Portu, ses prestations, il faut les vivre. Si le prix de l’intensité existait, il en serait sûrement le lauréat. Un cocktail magnifique qui aura illuminé LaLiga 2019/20, mais qui, à l’épilogue d’une saison prolongée par la pandémie du coronavirus, a manqué de fraîcheur et d’inspiration.

Du rêve …

La sensation du huis clos, la Real l’a vécu avant tout le monde, avec Eibar. Elle a joué et gagné (1-2) dans un Ipurua vide, le 10 mars dernier, quatre jours avant le début de l’état d’urgence en Espagne. C’était le dernier match disputé en Liga jusqu’au 11 juin. Dans ce derby guipuzcoano, elle venait d’enregistrer une dixième victoire en douze matchs. Une période dans laquelle, elle a validé son ticket pour la finale de la Copa del Rey face à Mirandés (2-1 / 0-1), après avoir éliminé le Real Madrid au Bernabeù (3-4) dans un quart de finale spectaculaire.

Le 14 septembre 2019, lors de la 4e journée de LaLiga, la Real montrait sa force à l’Atléti, le premier gros coup de la saison. (Video : Bein Sports)

Un indicateur de la force du groupe qu’Imanol a dirigé cette saison. Le spectacle ne manquait jamais avec cette équipe que ce soit dans la défaite ou dans la victoire. Son revers à Séville (3-2) en début de saison fut l’un des matchs les plus agréables à suivre, mais aussi la victoire à Osasuna tout juste avant la trêve de Noël.

« Avant on générait des occasions avec deux ou trois passes, on s’implantait bien  devant le gardien adverse car tout fonctionnait bien dans les passes, les centres et les occasions de buts. Maintenant, on y arrive plus »

Le constat d’impuissance du gardien Álex Remiro après la défaite contre le Celta le 25 juin dernier. (Source : El País)

Remiro a bien raison de se lamenter puisque tout ce qu’il a constaté n’est que pure vérité. La Real, avant le confinement, ne courait pas, elle volait comme l’a bien souligné le Diario Vasco après la nette victoire 3-1 sur le Real Betis lors de la 9e journée. Une explosivité soutenue par Igor Zubeldia au milieu, qui a donné le champ libre aux autres pour apporter un soutien à l’attaque. De ce fait, grâce au jeu bidirectionnel et sans défaut apparent de Mikel Merino, de loin le joueur le plus complet de l’équipe, Mikel Oyarzabal et Martin Ødegaard ont pu exprimer leur potentiel intarissable.

Mikel Merino, playmaker de l'équipe basque de la Real Sociedad.
Les attaquants ont volé la vedette, mais Mikel Merino reste de loin le meilleur joueur de la Real Sociedad cette saison. (Crédit : Left Back Football)

Les passes téléguidées du Norvégien, qui d’un autre côté ne rechignait pas à faire les efforts défensifs, ont permis à Merino de jouer un rôle plus important et de donner plus d’espaces aux attaquants. Un front offensif qui tournait autour du Brésilien Willian José (11 buts) et du géant Suédois, Alexander Isak (9 buts).

Toutefois, l’une des faiblesses de cette équipe a été la défense qui a concédé 48 buts alors que de l’autre côté du terrain les filets ont tremblé à 56 reprises. Robin Le Normand a revendiqué une place de titulaire après la blessure d’Aritz Elustondo qui, à son retour, a partagé son temps de jeu avec le Français et Diego Llorente. Mais cela n’a pas empêché à cette équipe létale en contre-attaque d’être colocataire des places nobles pour la Ligue des Champions jusqu’à la suspension du championnat mi-mars.

À la désillusion

Imanol a dû maudire le confinement. Au soir de la 27e journée, la dernière disputée avant l’arrêt de LaLiga, la Real Sociedad était quatrième avec 46 points, talonnée par Getafe et l’Atlético de Madrid. Loin derrière, Villarreal, huitième, se tenait à huit points de retard. À la clôture du championnat, le sous-marin jaune a terminé devant elle avec quatre points d’avance.

Autrement dit, le club basque a récolté dix petits points sur trente-trois possibles dans la trame finale de la saison. Malgré ce changement de visage radical et surprenant, elle a pu sauver sa place européenne mais devra se contenter de la Ligue Europa

Anoeta n’avait plus de public et son équipe ne brillait plus. la flamme a commencé à s’éteindre dès la reprise contre les rojillos d’Osasuna (1-1) avant de s’arrêter nettement durant quatre journées consécutives (Alavés 2-0, Real Madrid 1-2, Celta 0-1 et Getafe 2-1). Quatre revers de suite qui ont fait oublier la belle dynamique avec laquelle elle avait enchaîné les matchs de la Copa et de LaLiga entre janvier et mars.

« Je pense que le problème est général et ne découle pas d’une situation particulière. Quand tout va bien, il semble que tout le monde joue bien, tout est fluide. Maintenant c’est le contraire et le prix à payer est conséquent »

L’analyse de la situation d’Imanol Alguacil après la défaite contre le Celta pour défendre Martin Ødegaard qui ne mettait plus un pied devant l’autre. (Source : El País)

Certes, le joueur prêté par le Real Madrid a perdu toute son inspiration durant ce long break de presque trois mois, mais ses coéquipiers non plus n’ont pas été à la hauteur pour piloter le navire. Merino était devenu méconnaissable, Monreal avait perdu une partie de son étincelle, Isak qui, avait commencé à briller, s’était éteint; Willian José avait perdu son instinct et Portu ne trouvait plus sa place. Mikel Oyarzabal a tenté de maintenir son niveau dans les trois premiers matchs, mais semblait épuisé mentalement lors du quatrième. Seul le Belge Adnan Januzaj semblait branché, mais son impact à lui seul ne suffisait guère.

La porte de la C1 s’est fermé après cette défaite contre le Celta de Iago Aspas qui cherchait le chemin du salut. (Vidéo : Bein Sport)

Au final, deux succès importants, d’abord contre l’Espanyol (2-1), puis à la Cerámica (1-2) ont permis à la Real de conserver sa place parmi les Européens de LaLiga. Elle a aussi bénéficié de circonstances favorables, comme la chute de Getafe et l’inconstance de l’Athletic Club. L’autre grande formation basque qu’elle retrouvera en finale de la Copa à une date encore indéterminée.

Imanol et son équipe nous ont régalé pendant une bonne partie de cette saison mais le sprint final a été décevant. Le coronavirus est arrivé au pire moment. Cette année était sans doute celle d’une Real Sociedad qui allait enfin retrouver la Ligue des Champion après sa dernière participation en 2013/2014. Cependant, le football nous encore montré que la vérité d’aujourd’hui ne sera pas forcément celle de demain.

La Real Sociedad peut-elle tout perdre ?

Méconnaissable depuis la reprise de LaLiga, la Real Sociedad s’écroule en championnat. Défaits à plusieurs reprises et incapables de retrouver leur rendement offensif qui éblouissait il y a encore quelques temps, les Basques perdent de précieux points. Et à l’approche de la fin de saison, ce n’est plus le moment de faire de faux pas.

Avant l’arrêt provisoire de LaLiga, la Ligue des Champions était encore un objectif réel et espéré par les joueurs de la Real. Aujourd’hui, les choses ont changé, plutôt dans un sens négatif. Avant de se déplacer à Getafe, ce lundi soir, la Real Sociedad occupe la septième place du classement et voit son avance, sur les autres concurrents, fondre petit à petit dans la course à l’Europe. Ce climat particulier de fin de saison déstabilise assurément les hommes d’Imanol Alguacil, qu’il semble plus probable de voir lutter pour une place en Europa League. Avec la finale de Copa del Rey en ligne de mire, et vu les difficultés actuelles, les Txuri-Urdin peuvent-ils tout perdre sur ces derniers matchs ?

Une dynamique inquiétante

Passée tout proche d’une défaite lors de la journée de reprise face à Osasuna (1-1), après avoir été dominée et menée, la Real Sociedad n’a pas su engranger le moindre point sur ses trois dernières rencontres. Des statistiques incroyablement inquiétantes, notamment avec les deux déroutes à Anoeta, qui témoignent d’une faiblesse importante.

Le test final - Real Sociedad de Fútbol S.A.D.
Les joueurs de la Real à l’entraînement, dans leur stade (crédit : Real Sociedad)

Ceux qui ont porté cette équipe durant les deux premiers tiers de la saison sont largement en dessous depuis la reprise, et cela a une conséquence sur les résultats. En attaque, Mikel Oyarzabal est peu visible alors que Alexander Isak et Willian José sont en concurrence pour le poste d’avant-centre, mais aucun des deux ne parvient réellement à convaincre Imanol Alguacil.

Portu se crée, quant à lui, de très bonnes occasions et dynamise le jeu offensif. De même pour Adnan Januzaj, titulaire face au Celta et auteur d’une très bonne performance. Malheureusement leur influence reste trop limitée et pas assez forte pour permettre d’inverser la tendance. En quatre rencontres, la Real n’a marqué que deux buts. Un total bien trop faible pour une équipe classée dans les meilleures attaques du championnat.

Pourtant, les Txuri-Urdin savent mettre du rythme dans leurs matchs par moments et montrent qu’ils savent encore inquiéter les défenses adverses. Mais dans le dernier geste, la finition n’y est pas et elle a pénalisé les joueurs de San Sebastián a plusieurs reprises sur les derniers affrontements.

Alavés 2-0 Real Sociedad: La Real Sociedad no vuelve del parón y ...
Vaincue 2-0 par Alavés, la Real Sociedad a perdu le dernier derby basque de la saison en Liga (crédit : El Español)

Au milieu, Martin Odegaard est en galère, beaucoup trop imprécis, tout comme Mikel Merino. Le Basque commet, anormalement, un nombre de fautes excessif depuis la reprise. Un constat qui s’applique à l’ensemble de l’équipe plus généralement. Les autres joueurs utilisés à ce poste, tels que Zurutuza, Zubimendi ou encore Igor Zubeldia, n’ont pas réussi à apporter un renouveau dans l’entre-jeu.

Enfin, défensivement, c’est là qu’on retrouve le plus gros souci de cette équipe. Une dernière ligne coupable sur beaucoup de buts concédés par la formation basque. En effet, la Real Sociedad a concédé pas moins de six pénaltys sur ses six derniers matchs de Liga. La charnière centrale, composée de Llorente et Le Normand, y est pour beaucoup dans cette affaire.

De plus, pour cette fin de saison, les Basques devront composer sans leur capitaine Illarramendi, qui a rechuté en processus de récupération (et déjà blessé depuis fin août, NDLR), et Ander Guevara. Les jeunes Luca Sangalli et Ander Barrenetxea sont eux aussi blessés, en attaque. Deux absences qui vont probablement poser problème pour la rotation et pour relancer une équipe en difficulté pour marquer.

https://www.mundodeportivo.com/r/GODO/MD/p7/Futbol/Imagenes/2020/06/28/Recortada/20200624-637286256300604877_20200624200506-kgpB-U482005781928vnH-980x554@MundoDeportivo-Web.jpg
Jusqu’alors impressionnante, l’armada offensive de la Real connaît ses limites (crédit : Mundo Deportivo)

L’Europe, un objectif toujours possible ?

Dans le nord de l’Espagne, la grande crainte est évidemment de manquer l’Europe après avoir fait une telle saison. Quasiment irréprochable sur ces 27 premières journées, la Real Sociedad occupait une place qualificative pour la Champions League au moment de l’arrêt du championnat. Aujourd’hui, avec un match de moins, qui sera joué ce soir contre Getafe, le club est logé à la septième place. Autrement dit, une place envoyant en l’Europa League mais à l’issue de tours de qualifications.

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Avançant à un rythme bien trop lent, la Real a vu une qualification en C1 se compliquer, comptant déjà sept points de retard sur Sevilla, quatrième, et commence désormais à s’interroger sur la C3. Villarreal est cinquième, avec quatre unités de plus, suivi de Getafe à 49 points. La Real et ses 47 points sont talonnés de près par Valencia (46 points) et l’Athletic (45 points) alors que Granada (43 points) est légèrement plus en retrait. Avec seulement un point pris sur douze possibles en quatre rencontres, il faut vite repartir.

Il faut d’ailleurs préciser que leur calendrier de fin de saison va être difficile à négocier. Après le déplacement à Getafe de ce lundi 29 juin, les Basques recevront l’Espanyol. Ils affronteront ensuite, dans les dernières journées, Levante, Granada, Villarreal, Sevilla et l’Atlético, avec chaque fois une alternance domicile/extérieur.

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En parallèle, les Txuri-Urdin espèrent prolonger le prêt de Martin Odegaard la saison prochaine (crédit : Marca)

Parmi tous ces adversaires, on peut distinguer au moins cinq matchs cruellement décisifs pour l’Europe. Ce sont donc dans ces moments que la Real Sociedad devra répondre présente comme elle a su le faire auparavant. Même si la réalité sportive est plus difficile en ce moment, mathématiquement rien n’est déjà figé pour une place en Europe.

Une finale de Copa en jeu

A défaut de savoir quand se jouera cette finale, reportée pour pouvoir être jouée avec du public, on connait déjà l’adversaire des coéquipiers de Mikel Oyarzabal, qui sera l’Athletic. Le voisin, et rival basque, lutte également pour une place en compétition continentale. Mais le plus intéressant là est évidemment cette confrontation historique en finale.

Contrairement à la dynamique affichée par les deux équipes avant la trêve, l’Athletic semble aujourd’hui en meilleure forme que son adversaire direct. Les Leones se sont rapprochés des places européennes et affichent un bon état d’esprit depuis la reprise. La Real paraît plus faible à côté mais c’était bien l’inverse en mars dernier.

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Victorieuse à Mirandés, la Real Sociedad validait son billet pour la finale le 4 mars dernier (crédit : Le Soir)

Cela dit, il est encore trop tôt pour tenter de donner un favori, étant donné que les sensations des joueurs évolueront. D’autant plus qu’on ne sait pas si cette finale se jouera cette saison, apparemment non, en début de saison prochaine ou même l’année prochaine. Tout cela dépendra du retour du public dans les stades. En bref, nous sommes encore trop loin pour annoncer une équipe en meilleure posture que l’autre pour cette finale, à Sevilla.

Même si la faiblesse se fait ressentir dans les résultats de la Real, il n’est donc pas question de s’affoler. Les joueurs sont conscients de la situation, et des objectifs, et sont toujours en position européenne pour l’instant mais vont vite devoir se reprendre pour y rester. Dans une lutte qui est historiquement acharnée, les faux pas dans le sprint final ne sont pas permis. Et avec la finale de Copa Del Rey dans un coin de la tête, la Real sait qu’elle se doit de retrouver un niveau correct dans cette atmosphère du « nouveau football ».