Situation de crise à Sevilla, fruit d’erreurs aux coupables multiples depuis des mois

Nous voilà déjà à l’approche de la fin du mois de septembre et le Sevilla FC semble plus que jamais à la peine pour véritablement lancer sa saison. Habituel occupant du top 4 du championnat et régulièrement qualifié en Champions League, les Andalous ne comptabilisent que 5 points en 6 journées et demeurent dans une incertitude importante au cours de cette trêve internationale. Julen Lopetegui est plus que remis en question, mais reste en poste pour le moment, tandis que l’atmosphère extérieure se crispe autour de la direction du club. Si le coach basque vit probablement ces dernières semaines en Andalousie, les responsables d’un début de saison catastrophique, et de ce qui s’annonce comme une campagne difficile, ne semblent pas uniquement se limiter au terrain et à son banc de touche.

Un mercato largement incomplet et questionné, Monchi premier coupable ?

L’été n’a pas manqué de faire couler de l’encre dans les journaux du côté de l’Andalousie où les rumeurs de transferts se sont succédées, et se sont pour beaucoup concrétisées. Alors que le rival, le Betis, a vécu un mercato plutôt calme en conservant la colonne vertébrale de son effectif, le club de Nervión a, pour sa part, tenu à en faire une révision importante.

Ce sont au total un peu plus de 90 millions d’euros qui sont entrés dans les caisses du Sevilla FC durant la fenêtre des transferts qui s’est achevée au début du mois tandis que l’on compte 28 millions d’euros de dépenses. Autrement dit, les Blanquirrojos ont réalisé un important bénéfice de 63 millions d’euros. Un montant non négligeable et qui fait évidemment du bien dans un contexte de crise économique, mais qui ne cache rien d’une réalité sportive bien différente.

Les départs principaux ont évidemment été ceux de Diego Carlos et Jules Koundé, cadors de la défense centrale sévillane jusqu’alors. Ces deux sorties nécessitaient des recrues à la hauteur afin d’être dignement remplacées, d’autant plus lorsque l’on connait l’importance et l’impact que le Brésilien et le Français, en compagnie de Bono, ont eu sur l’ensemble des précédentes saisons. Pour cela, Monchi a souhaité s’attacher les services de Marcão, arrivé au début du mois de juillet en provenance de Turquie, mais aussi de Tanguy Nianzou, connu pour ses passages au PSG et au Bayern. Sur le plan économique, l’opération a tout de réussie : à peine 30 millions de dépenses pour une défense centrale vendue à plus de 80.

Arrivé pour 12 millions d’euros, Marcão devra rapidement faire ses preuves pour relever la défense sévillane… (crédit : Estadio Deportivo)

Problème, Marcão est arrivé dans une condition physique plus que déplorable et n’a d’ailleurs toujours pas disputé la moindre minute de jeu officielle cette saison. Cette absence oblige généralement Lopetegui à composer avec Rekik, critiqué pour ses performances moyennes, ou encore Gudelj, qui n’a aucunement la formation nécessaire pour évoluer dans une charnière centrale. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux mêmes puisque Sevilla a encaissé 11 buts après 6 rencontres, après en avoir seulement concédé 30 lors des 38 journées de l’exercice précédent. Un autre dossier, bouclé en toute fin de mercato, renvoie également la sensation de s’être soldé comme un échec. Alors tout proche d’être transféré à l’Ajax, Lucas Ocampos a finalement rejoint le club néerlandais sous forme d’un simple prêt après que les négociations pour une vente aient été rompues.

Ludwig Augustinsson a quant à lui été envoyé en prêt à Aston Villa, un an seulement après avoir signé pour un peu plus de 5 millions d’euros… A côté de cela, Oussama Idrissi s’est de nouveau vu être cédé, cette fois du côté de Feyenoord. Depuis son arrivée pour 12 millions d’euros, le joueur marocain n’a disputé que 17 rencontres sous le maillot sévillan. Même destin pour Óscar Rodríguez, envoyé en prêt au Celta et qui peine à s’imposer dans les plans de Lopetegui malgré les 13 millions dépensés pour lui à l’été 2020. Rony Lopes a de son côté été cédé à Troyes. Pour le public du Sevilla FC, la gestion des joueurs mentionnés pose évidemment problème et remet en question les compétences de Monchi depuis plusieurs mercatos, avec des investissements économiques conséquents qui s’avèrent de plus en plus décevants.

Après la défaite à Almería, Monchi avait tenté de calmer les ardeurs en allant discuter avec les supporters sévillans ayant fait le déplacement (crédit : Diario de Sevilla)

Le club a toutefois réalisé plusieurs arrivées dans les dernières semaines de mercato. A commencer par Isco, qui a été au centre des attentions dans les jours suivant son arrivée en Andalousie. Alex Telles était aussi arrivé dans le cadre d’un prêt quelques semaines plus tôt dans l’été. Sous la pression de premières journées de Liga désolantes, Monchi s’est activé en voulant renforcer le secteur offensif, véritable inquiétude de l’équipe, en signant Kasper Dolberg sous forme de prêt avec option d’achat et Adnan Januzaj, libre depuis son départ de la Real Sociedad. Le non-recrutement de Raúl de Tomas, désormais au Rayo, qui était largement poussé vers la sortie par l’Espanyol a beaucoup interpellé.

De manière générale, la situation de ce mercato se montre préoccupante à Sevilla. Pour beaucoup, les départs importants ont été mal remplacés et les secteurs défaillants depuis quelques temps n’ont pas été véritablement renforcés, alors que les recrues semblent davantage être des paris que des joueurs de certitude. Les débuts difficiles des joueurs récemment arrivés ne font évidemment que grandir les doutes envers Monchi qui s’était pourtant dit satisfait des opérations réalisées. Celui qui était encore adulé par ses supporters il y a quelques saisons est désormais érigé comme l’un des premiers coupables de la crise que traverse le club…

Un coach trop ridige et des joueurs bien en-dessous des attentes

Comme souvent dans les crises sportives d’un club, les premiers reproches et les menaces vont en direction de l’entraîneur et de son staff. Logiquement, Julen Lopetegui est complètement sous le feu des critiques, dans la presse mais aussi au sein des supporters où, depuis bien longtemps désormais, il ne fait plus du tout l’unanimité. Il faut dire que depuis la brillante saison 2020/2021, peu de choses ont changé sur le plan tactique et le jeu s’en est considérablement appauvri jusqu’à aujourd’hui, où l’incertitude a pris le pas sur tout le reste.

Le moins qui puisse être dit est que le Sevilla FC sort d’une saison 2021/22 particulière. Une première partie d’exercice intéressante symbolisant ce qui était probablement l’apogée de l’ère Lopetegui, malgré quelques failles minimes. Les rencontres face aux gros généralement mal maitrisées par le Basque ont souvent coûté des points précieux, mais n’empêchaient pas l’équipe andalouse de briller dans l’ensemble.

Mais voilà, l’année 2022 entamée, la formation de Lopetegui est méconnaissable et perd les pédales en championnat. Alors qu’il était jusqu’alors assez nettement deuxième, en poursuivant du Real Madrid, Sevilla s’effondre dans les mois suivants, dépassé par un Barça renouvelé avec Xavi et un Atleti qui assure le podium, et peinera jusqu’à la 37e journée pour assurer sa 4e place, qualificative pour la C1. S’ajoute à cela une élimination décevante contre le rival qu’est le Betis en huitièmes de finale de Copa.

Le fiasco de la seconde partie de saison passée n’a évidemment pas échappé aux supporters, qui ont souffert jusqu’à la dernière minute alors que cette campagne avait pris des allures inédites. Le club avait même réalisé l’un des meilleurs débuts de saison de son histoire en championnat. Et pourtant…

Dans ce marasme collectif, la responsabilité de Julen Lopetegui et son staff est indéniable. L’ancien sélectionneur espagnol a manqué d’idées nouvelles pour relancer la dynamique et s’est entêté dans des choix parfois plus que critiquables, en conservant des approches pas toujours comprises et approuvées. Au final, relativement peu de défaites puisque le bloc sévillan a conservé sa solidité défensive, notamment grâce à Koundé, Diego Carlos et Koundé, mais un appauvrissement offensif incontestable a provoqué un grand nombre de matchs nuls, et donc de points perdus. Sur ce début de saison compliqué que connaît le SFC, les problèmes sont similairement les mêmes à la différence que Lopetegui doit composer avec un groupe qui a été amputé de ses meilleurs cadres, mal remplacés, et se retrouve à court de nouvelles solutions tactiques.

La faute revient également à l’effectif qui, dans sa majorité, ne se montre pas au niveau. Des joueurs comme Rafa Mir et En-Nesyri ont disparu des radars, Erik Lamela n’aura jamais vraiment su s’imposer, Suso et Papu Gómez ont déçu, malgré quelques éclairs de génie ponctuels. Rakitic n’est plus celui d’il y a quelques années alors qu’un joueur comme Thomas Delaney peine à entrer dans les plans de Lopetegui en raison de son irrégularité.

L’élimination en Copa face au Betis avait sonné comme un véritable fracas, dans un match rejoué après avoir été interrompu pour cause de jets de projectiles (crédit : 20 Minutos)

Autrement, des footballeurs comme Gudelj ou Rekik n’ont pas la capacité d’apporter un plus suffisant à ce collectif. Seuls quelques éléments comme Acuña, l’éternel mais aussi vieillissant Jesús Navas ou encore les milieux Joan Jordán et Fernando montrent un visage intéressant et ont leur place parmi les meilleurs dans l’équipe, bien qu’ils ne soient pas toujours irréprochables. Un effectif, donc, dans son ensemble préoccupant car il n’affiche pas le rendement attendu… Rare réjouissement dans une zone d’ombre : l’éclosion progressive et prometteuse du jeune latéral, José Ángel Carmona, déjà buteur cette saison et qui gagne en importance dans le dispositif sévillan

Tout n’est bien sûr pas perdu dès septembre, mais la tâche s’annonce complexe, et ce malgré les dernières performances légèrement plus encourageantes dans les résultats. Rappelons que Sevilla n’a décroché qu’un succès en championnat cette saison, celui-ci étant arrivé au bout de 5 journées, contre l’Espanyol (2-3). En Europe, la situation semble pratiquement irréversible après une première lourde défaite contre City et un nul à Copenhague, en attendant le match contre Dortmund et le début de la phase retour…

Pepe Castro et la responsabilité d’un été trop improvisé et mal préparé

Comme largement montré depuis le début de saison, cette équipe du Sevilla se retrouve en grande difficulté sur le terrain et paraît parfois perdue dans ses repères à tel point que la formation victorieuse de l’Europa League 2020 est désormais bien loin. Pourtant, les prémices de la crise actuelle sont observables depuis plusieurs mois, surtout sur le plan sportif.

Mais, la direction, elle, n’a pas bougé et a même largement tenu à maintenir la situation en état. La remise en question incessante de Lopetegui qui, donc, durait déjà depuis plusieurs mois, n’a pas pousser le président du club, Pepe Castro, a renouvelé ses plans en fin de saison passée. Le doute qui a plané dans la presse sur la continuité de l’entraîneur n’en n’était pas vraiment un, mais toujours est-il que l’été est passé et que les choses sont restées telles quelles, au grand désarroi de nombreux aficionados.

Julen Lopetegui, Monchi et Pepe Castro apparaissent inévitablement comme les principaux coupables du moment à Sevilla… (crédit : Estadio Deportivo)

Les résultats de présaison ont été en demi-teinte même si la lourde défaite (6-0) contre Arsenal aura largement rappelé la fragilité de l’équipe andalouse. Une possible substitution de Julen Lopetegui en cours de saison ne serait évidemment en aucun cas idéale, d’autant plus après près de quatre mois sans compétitions officielles qui avaient largement laissé le temps à une préparation pouvant être davantage optimisée.

Enfin, le manque d’implication du président dans le renforcement de l’effectif a aussi ses conséquences. Si Monchi n’a pas réalisé les meilleures opérations et fait les meilleurs choix durant ce mercato, c’est aussi parce que la direction sportive l’en a empêché ou, du moins, a refusé de l’accompagner dans certains dossiers, comme celui de RDT. Cet ensemble a contribué à l’aggravation de la crise touchant tous les étages du club.

Et puis, il faut dire que l’entourage du président et l’atmosphère autour de lui deviennent de plus en plus hostiles, même si ce dernier a récemment déclaré aux micros d’El Chiringuito « ne pas comprendre le sens de la frustration des supporters ». Un président qui semble démuni et qui voit son adversaire principal et ancien président du club, José María del Nido, le mettre constamment sous pression dans ses actes et déclarations, comme après la débacle face à Manchester City. Celui qui est également avocat évoque évasiment un possible retour à la présidence du Sevilla FC, d’autant plus que les actionnaires principaux perdent peu à peu confiance en Pepe Castro.

En bref, c’est avec un effectif largement décevant et mal renforcé que Lopetegui et son staff doivent composer pour relever la tête. Bien que leurs erreurs aient aussi pénalisé le Sevilla à de nombreuses reprises, les mauvais coups de Monchi et la mauvaise préparation de l’exercice en cours ont également leurs répercussions sur ce que connait en ce moment la formation blanquirroja. Une culpabilité commune, fruit de décisions prises dans de mauvaises circonstances et qui conduit aujourd’hui le Sevilla FC vers un avenir proche incertain, d’autant plus avec le niveau affiché pour la course à l’Europe qui rendra la bataille encore plus difficile. Si Julen Lopetegui sait que ses chances de ne pas terminer la saison sont élevées, le reste du club doit rapidement trouver une solution à la crise qui n’est désormais plus seulement sportive et contribue à l’installation d’un climat toujours plus hostile avec les supporters…

Bilan de saison 2019/20 – Sevilla FC

Quatrième et surtout qualifié pour la Champions League, le Sevilla FC pouvait difficilement rêver mieux. Au terme d’une fantastique saison, réussie du début à la fin, les Andalous se sont transformés en véritable rouleau compresseur afin de retrouver la C1. Mené par Lopetegui, le club andalou a tourné à plein régime pendant de longs mois, tout en composant avec un XI au top de sa forme.

Ocampos, Navas, Munir, Diego Carlos, Koundé, Reguilón… tant de noms qui ont emmené le Sevilla FC dans le haut du classement. C’est donc trois saisons après sa dernière qualification en Champions League, et l’élimination en quarts contre le Bayern, que les Sevillistas vont pouvoir de nouveau côtoyer les plus grands d’Europe. Agile offensivement, bien en place au milieu et solide en défense, l’équipe andalouse a largement complété ses objectifs et va donc connaître sa quatorzième saison en Europe sur les quinze dernières. La formation de Lopetegui a impressionné l’Espagne, tant dans son jeu comme dans ses résultats, sans montrer de failles particulières, et laisse présager qu’elle pourrait bien continuer de faire des dégâts sur le territoire hispanique.

Sérénité et maîtrise : la clé de la réussite sévillane

Parmi les dix-neuf succès qu’a connu le Sevilla FC cette saison, en ressortent deux points importants, présents quasiment tout le long de la saison. D’une part, la confiance et la sérénité du bloc de Lopetegui qui n’a pas ressenti la peur, et ne s’est jamais effondré. Et d’autre part, nous avons pu observer une équipe qui, la grande majorité du temps, imposait son rythme, contrôlait et maîtrisait ses rencontres.

Les excellentes performances sevillistas s’expliquent en partie par cet équilibre parfait qui a été trouvé entre l’attaque et la défense, ainsi qu’avec un milieu qu’il a été difficile de bouger. Mené par plusieurs joueurs que nous évoquerons un peu plus tard dans l’article, mais plus généralement par un bloc soudé et uni, les Andalous ont terminé cinquième meilleure attaque de Liga, avec 54 réalisations inscrites. Un chiffre pas excessivement impressionnant mais correct, pourtant moins élevé que celui de la précédente saison.

Athletic de Bilbao vs Sevilla: Goles y resumen de partido de La Liga
La qualification en C1 du Sevilla s’explique aussi par la réussite à l’extérieur : seconde équipe à avoir pris le plus de points (33), hors de son domicile (crédit : Milenio)

Malgré le plus faible rendement offensif, en comparaison de l’exercice précédent, Sevilla a quand même réussi à se hisser en C1, chose que le club n’a pas réalisé la saison passée. Cela s’explique en partie par le fait que défensivement l’équipe soit une des meilleures des dernières années. Avec le renforcement en défense centrale, les arrivées de Diego Carlos et Koundé, Sevilla n’a encaissé que 34 buts. Il s’agit là de la troisième meilleure défense du championnat.

L’assurance dégagée par les Blanquirrojos se justifie également par le contrôle au milieu de terrain. Le jeu qu’affiche la formation andalouse se base beaucoup sur la possession : Sevilla affiche un pourcentage moyen de 58.7% par match, complétant encore une fois le podium. Un milieu qui fait parfaitement circuler la balle, se classant comme la troisième équipe de Liga a avoir complété le plus de passes. La confiscation du ballon permet ainsi de concéder peu d’occasions venant du camp adverse.

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L’autre fait intéressant est d’observer que cette formation andalouse subit peu de danger dans sa surface de réparation. La solidité et l’unité du bloc défensif contraint les autres équipes à souvent tenter de loin, rendant difficile la tâche d’atteindre les cages de Vaclik. Confiante mentalement et battante sur le terrain, l’équipe du Sevilla FC ne se sent que très peu inquiété, et le démontre sur le terrain.

Une équipe régulière emmenée par des joueurs cruciaux

Lucas Ocampos : l’intenable

Comme évoqué récemment, le Sevilla FC a donc répondu présent dans les différents secteurs du jeu, étant ainsi très régulier dans ses résultats. L’équipe de Lopetegui est composée de plusieurs leaders, à tous les postes, qui ont propulsé leur club vers les plus hautes places. Le véritable gros coup reste évidemment le transfert de Lucas Ocampos. L’Argentin, arrivé de Marseille, a réalisé une saison tout simplement exceptionnelle, tout comme ses coéquipiers offensifs comme Munir.

Vidéo - Quand Ocampos finit gardien de but… et sauve Séville ...
Réputé pour ses talents d’attaquant, Lucas Ocampos a aussi enfilé les gants en cette fin de saison pour sortir un magnifique arrêt contre Eibar ! (crédit : Goal.com)

En plus d’avoir excellé sur le plan sportif avec ses quatorze buts et trois passes décisives en Liga, Ocampos pourrait apporter une vraie plus-value financière au club. Acheté pour une quinzaine de millions d’euros, ce prix fait sourire aujourd’hui. Sa valeur marchande serait actuellement estimée à cinquante millions d’euros. Un transfert qui traduirait une certaine fierté, tant chez le joueur que chez le club.

Jesús Navas : l’inépuisable capitaine

A 34 ans, le capitaine du Sevilla FC continue de bercer tout un club. Inépuisable sur le terrain, le latéral droit a joué à chaque journée de cette saison de Liga ! Malgré l’âge, Navas n’a pas cessé d’accélérer sur son couloir droit, à grandes enjambées, avant de délivrer de magnifiques centres. Décisif et indipensable à cette équipe, le capitaine revenu dans son club formateur, en 2017, en provenance de Manchester City, reste un véritable poison d’autant plus dans le secteur offensif.

Éver Banega : la légende s’en va

La légende Banega va donc quitter le Sevilla FC pour rejoindre l’Arabie Saoudite. Après une dernière saison magnifique, le milieu argentin quitte donc la Liga sur un golazo, inscrit contre l’Athletic sur coup franc-direct. Une oeuvre d’art à l’image de la carrière d’un joueur qui a tout de même délivré sept passes décisives lors de cette campagne. Âgé de 32 ans, Banega sait qu’il a probablement vécu les meilleurs moments de sa carrière en Andalousie.

La curiosidad en el golazo de Banega para Sevilla - Olé
D’un magique coup de patte, Éver Banega avait transformé un coup-franc en fin de saison (crédit : Olé)

Koundé – Diego Carlos : la Ligue 1 s’exporte

Respectivement arrivés de Bordeaux et de Nantes au mercato estival dernier, Jules Koundé et Diego Carlos se sont largement imposés dans la charnière centrale sévillane. Deux anciens joueurs de Ligue 1, réputés pour leurs excellentes qualités défensives qu’ils ont démontré en Espagne. Diego Carlos n’a pas flanché. Titulaire à pratiquement toutes les rencontres de Liga, le Brésilien a été un véritable roc infranchissable.

Son coéquipier français, lui, a prouvé que, malgré son jeune âge, il avait les épaules pour évoluer dans un grand club. Laissé sur le banc en début de saison, Koundé a très vite montré qu’il était le joueur idéal pour former une paire, avec Diego Carlos, qui pourrait bien atteindre des records. Avec un gardien de la qualité de Vaclik dans les cages, la sérénité défensive du Sevilla est assurée.

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Diego Carlos s’est révélé très rapidement comme le chef de la défense (crédit : RMC Sport)

Les retours de prêt : l’arme du futur ?

Après un mercato estival dernier très agité, Sevilla a dû se séparer de certains joueurs, qui ne correspondaient pas aux attentes du clubs. Cependant, le Sevilla FC compte aussi, dans le futur, sur des joueurs qui ont été prêtés cette saison, et qui ont convaincu.

Carlos Fernandez, prêté à Granada, a largement participé à la qualification européenne du club promu en Primera cette saison. Taillé pour occuper le poste d’avant-centre, il y a aussi Marc Gual, cédé au Real Madrid Castilla et Girona. Enfin, le club andalou possède aussi des joueurs de qualité comme Alejandro Pozo ou encore la pépite Bryan Gil. Beaucoup de jeunes qui pourraient bien faire parler d’eux dans les prochaines années.

Lopetegui, ¡bueníssimo!

Choisi lors de l’été dernier pour ramener le Sevilla FC vers la Champions League, Julen Lopetegui a, en plus de compléter les objectifs, réalisé un travail exceptionnel à la tête d’une équipe dont il a eu carte blanche. Accompagné de Monchi pour la direction sportive, le coach basque est grandement impliqué dans la gestion sportive et le mercato du club. Même si tous les transferts n’ont pas été fructueux, une bonne partie a convaincu.

Son formidable travail passe notamment par les décisions prises. Les choix visant à faire confiance à Jules Koundé en défense centrale, à signer Óliver Torres, qu’il avait connu à Porto, ou à aller chercher Luuk de Jong au PSV ont été payants. Lopetegui a également su faire le tri entre les joueurs qu’il ne désirait pas et ceux qui n’avaient plus la qualité pour rester titulaire.

Fortement critiqué après sa sortie compliquée de la Roja et son mauvais passage à Madrid, Julen Lopetegui a surpris plus d’un supporter cette saison. Alors que certains se montraient réticents lors de son arrivée en Andalousie, le Basque a fait taire les critiques lancées par certains médias et supporters.

Lopetegui: "If I would go back to Madrid? I don't think about the ...
Très agité dans sa zone technique (et même parfois en dehors), Julen Lopetegui n’exprime pas ses émotions à moitié (crédit : Real Madrid Sport)

Avec lui, le Sevilla FC a donc su retrouver un jeu plus direct, plus défensif mais également plus tranchant offensivement. Des qualités qui avaient quelque peu manqué à l’équipe andalouse lors des précédents exercices. La possession prônée est également une de ses volontés tactiques qui, jusqu’à présent, semble porter ses fruits.

A l’heure de tirer un bilan de cet exercice, il est extrêmement positif pour Sevilla. En plus d’avoir rempli les objectifs et d’avoir retrouvé la Champions League, que les fans attendaient avec impatience, l’équipe a également dégagé beaucoup de maîtrise et de confiance tout au long de sa saison. Lopetegui a réussi à imposer ce qu’il voulait à cette équipe mais veut encore apporter beaucoup de nouveautés au Sevilla FC, en continuant de travailler autour d’un effectif soudé et de qualité pour le présent, et le futur. Encore en lice en Europa League, un trophée serait une excellente manière de récompenser la très belle saison du club sévillan.