Bilan de saison 2019/20 – Granada CF

« Eterna Lucha ». Une devise si bien portée et surtout deux mots qui illustrent à la perfection l’esprit et la volonté des joueurs du Granada CF lors de cette saison. Car oui, quelques mois après avoir fait chavirer le Nuevo Los Cármenes pour la remontée du club en Primera, le stade, cette fois vide, aura été le théâtre d’une qualification européenne historique.

Historique, oui. Le mot juste pour désigner l’exercice mené par les Andalous qui vont vivre leur première saison Coupe d’Europe. En plus d’avoir impressionné l’Espagne et donné une leçon de ce que l’envie dans le football pouvait amener, Granada a également réalisé un fabuleux parcours en Copa del Rey. En atteignant les demi-finales du tournoi, le promu a été la véritable révélation espagnole, faisant également émerger les talents méconnus de certains de ses joueurs. En combinant avec l’expérience et la jeunesse de son groupe ainsi qu’avec un coach plutôt jeune, le Granada CF a assurément écrit une des plus belles pages de son histoire.

Un promu déjà taillé pour jouer le haut de tableau ?

Dauphin du CA Osasuna lors du précédent exercice, Granada a donc pu retrouver l’élite que le club n’avait plus connu depuis 2017 avec cette place de lanterne rouge. A l’issue de cette saison, émergeait déjà la fierté et l’ambition d’une équipe qui se battrait coûte que coûte pour rester en Primera. Mais très vite, la direction s’est activée notamment sur le marché des transferts.

Le Granada CF a ainsi réalisé de très bon coups. L’arrivée gratuite de Roberto Soldado est une véritable réussite, les signatures en prêt de Carlos Fernández, Maxime Gonalons ou Yangel Herrera ne peuvent qu’être saluées. De plus, les recrutements à très bas prix de Darwin Machís ou encore de Domingos Duarte, pour seulement trois millions d’euros, révèlent d’un mercato judicieux et qui a porté ses fruits.

Enfin, El Grana a également su s’appuyer sur ses jeunes, en témoigne la promotion de Carlos Neva en équipe première. Le jeune espagnol aura impressionné beaucoup de monde sur son couloir gauche. Les footballeurs déjà présents au club depuis un bon moment, comme Antonio Puertas, n’auront fait que confirmer.

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Indéboulonnable dans le XI nazarí, le Portugais Domingos Duarte sort d’une saison réussie en défense centrale (crédit : Record)

Parti pour jouer son maintien, comme tout promu, ou presque, dans le football, les objectifs du Granada CF vont rapidement changer. Pour preuve, le club andalou occupait la première place du championnat lors de la dixième journée de championnat, avec vingt points ! Il était encore trop tôt pour tirer des conséquences, mais ce premier quart de saison était une réussite totale.

Malgré un passage à vide en fin d’année 2019, le Granada CF occupe le milieu de tableau à la mi-saison. Quelques semaines plus tôt, le club présidé par Jiang Lizhang enregistre la prolongation de contrat de son entraîneur, Diego Martínez, jusqu’en 2021, étant alors sous contrat jusqu’à la fin de l’exercice 2019/20. Une décision logique et grandement saluée par les supporters, tous très admiratifs de l’Espagnol. Arrivé en 2018, le jeune entraîneur de seulement trente-neuf ans avait promu le club en Primera dès sa première saison, avant de confirmer dans l’élite comme on le constate aujourd’hui.

Tout semble donc être sous contrôle et bien se passer en Andalousie après les dix-neuf journées disputées. A l’hiver, le club de Granada va pouvoir compter sur les prêts de Jesús Vallejo et Gil Dias. Cédé avec une option d’achat (levée par le club en fin de saison, NDLR), Dimitri Foulquier effectue son retour chez la formation nazarí tandis que Antoñín arrive de Málaga.

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Un mercato judicieux et à faible coût, Granada a réalisé de très bons coups (crédit : Spain’s News)

Au cours de la seconde partie de l’exercice, Granada va maintenir un court écart avec les places européennes. Dans le sprint final, plus serré que jamais, l’équipe andalouse va battre des adversaires directs tels que la Real Sociedad (2-3) ou Getafe (2-1) et accrocher des équipes comme le Valencia CF (2-2). Enfin, lors de la dernière journée, l’Europe est toujours indécise pour la sixième et septième place. Largement victorieux (4-0) d’un Athletic terrassé, la tension de l’avant-match fait place à l’allégresse et la joie de retrouver l’Europe.

Avant de pouvoir enchanter les jeudis soir du Nuevo Los Cármenes, les Granadinos devront disputer le second et troisième tour de qualification pour espérer atteindre un barrage qui les enverrait en Europa League. La route est longue, mais quand l’envie et le rêve sont associés, plus rien ne semble impossible…

L’envie et le rêve ont fait bon ménage

Européen. Demi-finaliste de Copa. Comment ne pas dire que la saison du Granada CF est un rêve ? Les attentes fixées en début de saison ont évidemment largement été dépassées. Et pourtant, cela était loin d’être prévisible lorsque l’exercice 2019/20 a débuté.

Granada, dix-huitième budget de Primera División, possédait au début de cette saison un des effectifs les plus faibles de cette Liga. Chose plutôt logique pour un promu. Les bonnes performances sont arrivées d’une équipe, avant tout, redoutable mentalement. Un groupe soudé et uni qui n’a fait que croire à ce qu’il voulait avec des joueurs qui se sont surpassés. L’équipe a su hausser son niveau bien plus haut de que ce qu’on pouvait imaginer.

Dans cette équipe, on pourrait presque y voir du fantastique. Au cours de cette campagne, le Granada CF a démontré que l’argent était loin de faire toute la différence dans le football. En voyant le maintien s’assurer plus facilement que prévu, alors c’est évidemment une vague de joie et de gaieté qui s’est emparée du club et de ses supporters.

Pourtant, au lieu de se relâcher, ayant assuré sa place dans l’élite pour la prochaine saison, Granada a continué de se battre, pour terminer le plus haut possible. Et à force d’y croire, ce qui paraissait être un rêve va en fait devenir une réalité. Mis à rude épreuve au cours de ces mois de compétition, le mental collectif de cette équipe s’est révélé être impressionnant.

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Le parcours notable en Copa est le reflet de cette combinaison entre envie et rêve. Avant d’atteindre la demi-finale, l’équipe de Diego Martínez s’est heurtée à plusieurs adversaires, en apparence plus faibles, qui lui ont posé de sérieux soucis. Intégré au tournoi lors du premier tour, Granada va souffrir et connaître les prolongations à plusieurs reprises. Face à des équipes telles que L’Hospitalet, Badalona et Badajoz, l’équipe andalouse connaîtra des prolongations desquelles elle sortira triomphante.

Dans une édition des plus surprenantes, Granada va se défaire du Valencia CF (2-1) en quarts de finale avant de trébucher sur l’Athletic lors de la demi-finale aller-retour. Battus (1-0) et dominés à l’aller, les Andalous s’imposent (2-1) au retour mais sont éliminés par la règle des buts à l’extérieur malgré leur performance remarquable. Mais le positif à retenir est évidemment dans le contenu. Le Granada CF n’aura jamais baissé les bras, ni cessé de croire à ses rêves et aura surtout eu le mérite d’obtenir ce qu’il méritait, pour le plus grand bonheur de ses formidables supporters.

Copa del Rey | Granada - Valencia: Soldado desata la locura en ...
Face à son ancien club, Roberto Soldado inscrira un doublé libérateur pour envoyer son équipe dans le dernier carré de la compétition (crédit : Marca)

L’énergie de la jeunesse guidée par l’expérience des vétérans

Des vingt-deux ans de Yangel Herrera aux trente-cinq de Roberto Soldado, il y a un monde. L’un réalise une des premières saisons au haut niveau dans le football professionnel quand l’autre arrive sur la fin d’une carrière où il aura tout connu. C’est ce qu’a réussi à bâtir Diego Martínez : un équilibre parfait entre la jeunesse et les joueurs qui ont déjà un passé d’expérience dans le monde du football.

Le succès du Granada CF passe aussi par là. La révélation de nombreux jeunes joueurs cette saison, tels que Rui Silva ou Carlos Fernández, s’explique en partie par ce qu’ils ont pu apprendre auprès des joueurs plus âgés. En attaque, Roberto Soldado a connu un début de saison compliqué avant de finir en beauté. A trente-quatre ans, ses très belles statistiques (sept buts et cinq passes décisives) ont un lien avec son association réussie à Carlos Fernández.

En défense, Germán Sánchez a su épauler à la perfection Domingos Duarte. Les trente-deux ans de Víctor Díaz ont également été un moteur pour animer l’aile droite du Granada CF. La jeunesse a, de son côté, aussi beaucoup contribué à la qualification en Europe du club andalou. Les contributions de talents tels que Yangel Herrera, Gil Dias et Vallejo prouvent que chaque joueur de ce onze s’est senti impliqué et important pour permettre au club de connaître sa première qualification en coupe continentale.

Granada / Yangel Herrera, de baja y pendiente de pruebas médicas
Prêté par Manchester City, Yangel Herrera a été une des révélations de cette saison du côté du Granada CF (crédit : Mundo Deportivo)

Ainsi s’achève donc une saison historique pour le Granada CF. Européen pour la première fois de son histoire, demi-finaliste de Copa, l’équipe andalouse venait pourtant tout juste d’être promue dans l’élite du football espagnol. En déjouant les pronostics grâce à son mental, son esprit d’équipe et ses belles performances, plusieurs révélations ont émergé dans cette formation. Il sera difficile de retenir tout le monde. Alors que certains vont repartir de leur prêt, d’autres hésitent entre partir pour des clubs de très haut niveau ou bien prendre part à la saison européenne, sans oublier ceux qui savent déjà que quitter ce club n’est pas envisageable. En conservant cet esprit compétitif et cette volonté de toujours aller de l’avant, cette équipe sait assurément qu’elle pourra continuer d’écrire l’histoire du Granada CF. Qui a dit que les rêves n’existaient pas dans le foot ?

Ces joueurs de Liga dont on parle trop peu (#1)

Ce ne sont quelques noms parmi tant d’autres, à première vue. Des noms dont on entend en réalité très peu parler. Et pourtant, ils mériteraient sans doute plus d’attention. Cet article sera l’occasion de s’intéresser, dans les différents clubs de Primera, aux joueurs trop peu médiatisés de notre beau championnat espagnol. Dans cette première partie, nous vous présenterons, en détail, cinq joueurs trop peu mentionnés que nous avons sélectionné.

Le menu de ce premier épisode nous emmènera à la découverte de joueurs dont beaucoup ont des qualités communes. A commencer par Ander Capa, le brillant latéral de l’Athletic, puis, Marc Cucurella, une des pièces maîtresses du jeu du Getafe qui fait un excellent travail sur son côté gauche, ou encore Chimy Ávila, l’intenable auteur de golazos à Osasuna. Pour terminer, nous aborderons également le cas de Darwin Machís, porteur permanent de danger sur le flan offensif du Granada, sans oublier Emerson Jr, imperturbable sur son aile droite, au Betis. C’est parti pour ce premier épisode !

Ander Capa 🇪🇸 (Athletic Club)

Installé en tant que titulaire sur le flanc droit du XI de Gaizka Garitano, Ander Capa réalise une saison admirable pour son deuxième exercice chez les Leones. Arrivé pour un montant de trois millions d’euros en provenance de la SD Eibar, au mercato estival de 2018, le natif de Portugalete a explosé sur ces derniers mois après avoir passé la saison dernière un peu plus dans l’ombre de son coéquipier, Óscar de Marcos.

Il faut dire que Capa avait des raisons d’être remarqué dès l’été dernier, notamment lors des premiers matchs de Liga. En effet, le Basque s’était hissé en tête du classement des passeurs en réalisant trois passes décisives lors des trois premières rencontres. Avec quatre unités à l’heure actuelle, Ander Capa se place parmi les latéraux droits les plus décisifs de cette Liga, derrière Daniel Wass ou Emerson, sur qui nous reviendrons un peu plus tard, entre autres.

L’arrière droit de 28 ans s’est même montré presque indispensable en inscrivant deux beaux buts cette saison, ses premiers sous les couleurs de l’Athletic. Le latéral possède de bonnes qualités offensives en partie grâce à son passage chez les Armeros. Sous Mendilibar, Ander Capa a débuté au poste d’ailier droit avant de, progressivement, en venir au poste qu’il occupe aujourd’hui.

Ander Capa inscrivait sa première réalisation chez les Zuri-gorriak d’une superbe reprise de volée pour offrir la victoire à son équipe (crédit : LaLiga)

Ce qui fait la force du défenseur rojiblanco, c’est aussi sa robustesse qui l’amène souvent à user de son physique pour attaquer. Sa vélocité, également, fait de lui un joueur redoutable comme le montre la pointe de vitesse qu’il a réalisé, une des plus grosses de la saison, à 34.5km/h. La force de frappe qu’il possède est également notable et apporte un vrai danger devant.

Agile pour centrer, Capa sait aussi défendre de manière assez virile dans ses interventions. Peut-être même un peu trop par moments puisqu’il a écopé de dix cartons jaunes cette saison (le classant ainsi comme le 5e joueur ayant pris le plus de jaunes cette saison en Liga), qui lui ont valu deux suspensions pour accumulation d’avertissements. Mais Ander Capa joue bien évidemment un rôle majeur dans la défense très solide que l’Athletic tient en ce moment.

L’arrière droit de l’Athletic a donc de nombreuses qualités, notamment sur le plan offensif. Des qualités qui lui vaudront peut être une sélection avec la Roja de Luis Enrique dans les prochains mois dans un couloir droit où la hiérarchie des joueurs semble remise en jeu, comme à beaucoup de postes.

Sevilla - Athletic: Gol de Ander Capa, en Vídeo, Jornada 19
Ander Capa célébrant son but face à Sevilla (1-1), au début du mois de janvier (crédit : El Desmarque)

Marc Cucurella 🇪🇸 (Getafe CF)

Marc Cucurella, c’est la vivacité et la tonicité. Deux atouts qui font que le milieu gauche est très dur à contenir en raison de ses mouvements, offensifs ou défensifs, constants. Principalement habitué à évoluer sur l’aile gauche du traditionnel 4-4-2 de Getafe, Cucurella peut également être positionné en tant qu’arrière gauche. A Eibar, où il était cédé la saison dernière, son talent n’avait fait que se confirmer aux yeux du public. Et aujourd’hui, de nouveau prêté une saison par le Barça, l’Espagnol joue à un niveau plus élevé. Oui, puisqu’en portant le maillot des Azulones, Cucurella dispute, par la même occasion, l’Europa League. Une compétition qui a endurci le jeune catalan et l’a fait s’améliorer.

Tenace tout en refusant de baisser les bras, Marc Cucurella fait mal sur son côté gauche. Aussi bien offensivement, avec ses nombreuses percées, que défensivement, où sa mobilité lui permet de ne pas quitter son adversaire d’une semelle. Statistiquement, le joueur apprécié par José Bordalás se montre crucial dans la conclusion des occasions grâce à ses quatre assistances et son unique réalisation cette saison en Liga.

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Marc Cucurella, dont la coiffure fait parfois sourire, sait sans doute qu’il n’est qu’au début de sa fulgurante progression (crédit : Football Addict)

Là où l’ailier crée de l’insécurité dans la défense adverse, c’est quand il vient percer dans l’axe pour ensuite lancer en profondeur les finisseurs de l’équipe madrilène. Cucurella aime partir de son côté gauche pour s’introduire petit à petit vers le cœur du terrain. C’est d’ailleurs en effectuant ce repli axial qu’il a été le plus décisif. Un replacement qu’il fait sans particulièrement utiliser les dribbles mais plutôt sa vitesse et aussi grâce à sa capacité à se faufiler entre les défenseurs rivaux.

Pour terminer de vanter les mérites du natif de Alella, dans la province de Barcelone, il faut parler de ses centres millimétrés. De véritables délices, minutieusement déposés sur la tête ou le bout du pied du buteur. Et à Getafe, les attaquants sont connus pour ne pas se faire prier quand il s’agit de conclure.

Même si ce n’est pas le poste où il joue le plus souvent, Marc Cucurella pourrait bien dépanner dans la ligne défensive blaugrana. Sur une aile gauche où Junior Firpo ne semble pas avoir convaincu et sur laquelle Jordi Alba qui vieillit, et est de plus en plus souvent victimes de blessures, le joueur de 21 ans pourrait se faire une place dans l’équipe dirigée par Quique Setién. Néanmoins, les dernières rumeurs penchaient plutôt vers le recrutement d’un nouveau latéral gauche.

Un exemple pour illustrer le déplacement crucial de Cucurella de la gauche vers l’axe
(à partir de 0:05) (crédit : LaLiga)

Rajoutons que les Catalans auraient pu le perdre l’an dernier. En effet, lors de son prêt à Eibar, le club Armero avait fait le choix de lever l’option d’achat de deux millions d’euros. Le Barça avait, auparavant, fixé une clause de rachat à quatre millions d’euros que le club a choisi d’activer aussitôt que les Basques avaient officiellement acheté l’Espagnol. Dans cette affaire, le club du Gipuzkoa a pu se faire une petite marge intéressante de deux millions d’euros ! Déjà sélectionné avec la Roja U16, U17, U19 et U21, Marc Cucurella peut rêver de porter le maillot de l’équipe senior dans le futur.

Chimy Ávila 🇦🇷 (CA Osasuna)

Un des moteurs de l’équipe gorritxoak, nous parlons bien évidemment de Chimy Ávila. Doté d’une incroyable finition et d’une agilité distinguée, le matador d’Osasuna n’en finit plus de surprendre. Et c’est sans compter sur les merveilles qu’il inscrit très souvent. L’Argentin a débarqué en Navarre cet été en étant transféré en provenance de San Lorenzo, pour la somme de 2.7 millions d’euros. Un prix qui paraît bien dérisoire quand on voit comment le buteur a explosé. Choisi et mis en confiance par la direction du club, aux trois quarts de la saison, le pari semble déjà être plus que réussi.

Ezequiel Ávila, de sa véritable identité, connaissait déjà la Liga. Effectivement, le goleador, originaire de la célèbre ville de Rosario, a évolué la saison passée sous les couleurs de Huesca, en prêt. Le club aragonais est aujourd’hui en Segunda mais Chimy, lui, continue de jouer en première division, à Osasuna, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas tendre avec les défenses…

Chimy Ávila, autor del gol: "Contento porque gracias a Dios pude ...
Chimy Ávila, toujours très expressif sur le terrain (crédit : Navarra.com)

Impliqué dans quatorze des buts Rojillos dans l’exercice en cours (neuf buts et trois passes décisives), en Liga, Chimy Ávila s’est très vite montré indispensable dans le XI de Jagoba Arrasate. La preuve ? Avec lui, Osasuna compte six victoires, cinq défaites et neuf nuls en vingt matchs. Sans lui, c’est seulement deux succès, quatre défaites et un nul en sept rencontres. Le bilan est donc nettement moins bon quand l’Argentin n’est pas sur le terrain. Osasuna, dépendant de Chimy ?

Difficile de répondre à cette problématique mais une chose est claire. Sans sa présence, l’attaque des Rojillos n’a plus autant de mordant. Un mordant que Chimy amène, justement. Appel, démarcation et finition : ce sont les trois « devoirs typiques » d’un buteur pour terminer une action au fond des filets. Mais avec le numéro neuf que porte l’avant-centre gorritxoak, on a presque l’impression de redécouvrir la finition d’un but tellement il l’accomplie magnifiquement bien.

Malheureusement, les supporters pamplonais devront patienter pour revoir leur attaquant fétiche sur la pelouse. En effet, Chimy a été victime de la pire des blessures, une rupture des ligaments croisés, au début du mois de février, qui devrait l’écarter des terrains au minimum jusqu’au mois d’août. Saison terminée probablement, mais tout dépendra de quand celle ci s’achèvera. Une absence qui fait déjà mal et qu’il faudra combler du mieux possible. Récemment, son nom a d’ailleurs été lié à de grandes écuries d’Espagne et même d’Europe, de quoi laisser penser à l’Argentin qu’il peut encore rêver plus grand…

Mais ce qui étonne toujours chez Ezequiel Ávila, c’est sa faculté à marquer des buts de n’importe quelle partie du corps et dans n’importe quelle position. Et même, à n’importe quel moment. Reprise, tête, piqué, acrobatie… Chimy donne l’impression de tout maîtriser et montre qu’il sait saisir les opportunités pour marquer !

Un golazo de l’Argentin, rien que ça (crédit : Aficionado Azul)

Darwin Machís 🇻🇪 (Granada CF)

Fraîchement de retour sur l’aridité des terres andalouses, Darwin Machís fait parler de lui à Granada. De retour, oui, puisque le Vénézuélien ne découvre pas le club. En effet, c’est de 2012 à 2018 qu’il a porté le maillot Granadista enchaînant, pendant cette période, plusieurs prêts au Portugal et en Espagne ou des titularisations avec la réserve du club. Le joueur appartenait en réalité à l’Udinese, mais qui a décidé de le laisser partir en Espagne afin qu’il s’acclimate au football européen.

En 2018, il revient à l’Udinese alors que Granada est en D2. Mais finalement, le joueur ne s’est pas imposé et a été prêté la deuxième partie de saison dernière, au Cádiz CF, avant d’acter son retour définitif au club, cette fois en Primera, l’été suivant, pour trois millions d’euros.

Lors de l’exercice en cours, Darwin Machís a pu se faire sa place dans le XI du Granada. Présent en tant qu’ailier gauche dans l’équipe de Diego Martínez, El Niño Maravilla a inscrit six buts et délivré trois passes décisives, dans le championnat espagnol. Sa rapidité et son sens du placement dans les phases offensives sont un point clé de la réussite du Granada face aux cages adverses.

A 27 ans, Darwin a été disputé 24 matchs avec la sélection vénézuélienne (crédit : Extra Venezuela)

Sur le front de l’attaque, Darwin Machís a la chance d’avoir un compagnon bien connu : Roberto Soldado. L’expérimenté buteur espagnol s’entend parfaitement avec l’ailier gauche si bien que leur duo dégage une belle complicité. Le coach Diego Martínez accorde une totale confiance dans son attaquant, parfois reconduit en tant que milieu offensif ou ailier droit. Et cela se prouve simplement puisqu’il est le joueur qui a joué le plus de matchs au club en championnat, cette saison, à égalité avec Domingos Duarte et Rui Silva.

Rusé, et même renard des surfaces, Machís sait qu’il pèse dans le jeu offensif rien que dans son placement. Il n’hésite pas à se proposer en retrait pour enrayer le marquage adverse quitte à laisser des joueurs plus défensifs monter aux avants-postes ou alors à s’exécuter sur des centres extrêmement précis. Autrement, s’approcher à petites enjambées de la surface pour commencer à percuter avant de frapper est une de ses spécialités.

Plus discret dans la première moitié de la saison, le Vénézuélien est passé dans une autre dimension ensuite. Son doublé face à Osasuna ou encore son match remarquable contre l’Espanyol sont des témoignages de son amélioration continue depuis le lancement de cet exercice 2019/20. Pour le public du Granada et ses supporters, continuer d’observer Darwin restera sans aucun doute un plaisir. Un joueur souriant, heureux et qui porte avec fierté l’écusson du club qu’on espère voir encore longtemps sur les pelouses de Liga alors que l’intérêt de plusieurs équipes prestigieuses pourrait s’accumuler prochainement autour de lui.

Placé à l’opposé de l’action, Darwin se fait discret avant de débouler dans la surface ! (crédit : Aficionado Amarillo)

Emerson Jr 🇧🇷 (Real Betis)

A l’image du style d’Ander Capa et de Marc Cucurella, Emerson Junior apporte un vrai plus à une équipe du Betis parfois trop molle. Le Brésilien possède un statut de joueur en prêt dans le club sévilllan. En effet, après avoir fait une demie-saison concluante, étant arrivé en prêt de Clube Atlético Mineiro, au Brésil, lors du mercato hivernal, Emerson a tout de suite intéressé les recruteurs du Barça qui ont déboursé douze millions d’euros pour s’acheter ses services.

Dans un couloir droit où il n’était pas destiné à avoir une place dans l’immédiat, la direction de Bartomeu a fait le choix de l’envoyer dans le sud de l’Espagne pour deux ans, le faisant revenir plus près des Pyrénées à l’été 2021. Notons d’ailleurs que c’est un prêt payant de six millions d’euros chez les Béticos. Pour préciser d’avantage, si ses possesseurs souhaitent le rappeler avant la fin de son prêt, ils seront contraints de payer le double du montant évoqué à l’instant. Estimé à trois millions quand il a débarqué en terre ibérique, il en vaudrait déjà dix-huit, en ce moment même, selon le site Transfermarkt. Une progression sur le plan financier qui concorde, sans surprise, avec un progrès remarquable sur le gazon du Benito Villamarín.

Emerson says he's ready to play for Barcelona - Barca Blaugranes
Le jeune brésilien de 21 ans est probablement une des révélations de la saison (crédit : Barca Blaugranes)

Placé en tant qu’arrière droite par Rubi, Emerson se montre tout de même précieux quand il s’agit de sauver une défense parfois en difficulté. Le latéral droit, et international brésilien, ne se livre pas et reste sur ses appuis mais éprouve parfois des difficultés à contenir les adversaires qui aiment varier les directions de leur course. Cependant, Emerson est un maître des tacles défensifs, ce qui lui permet de revenir sur ce genre d’adversaires justement. Il possède également un niveau technique que peu de joueurs défensifs du championnat ont. Assez discret sur le terrain, le défenseur Verdiblanco affiche toujours un mental combatif, ce qui lui confère un état d’esprit solide.

Concernant le plan de l’attaque, Emerson maîtrise bien les transversales renversant rapidement le jeu et parvient à distribuer de très bons ballons en profondeur, souvent à ras de terre. Son habitude à s’engouffrer proche des buts adverses pour centrer à ras de terre, en retrait, est créatrice d’actions dangereuses. De plus, il aime se positionner dans l’angle droit de la surface, en proposant une solution, pour tenter sa chance, même si ses frappes terminent rarement au fond des filets. Sa forte présence dans la zone de vérité, lors des attaques andalouses, se remarque puisqu’elle est souvent source de bonnes occasions. Emerson n’hésite pas également à déployer sa vitesse lors des contres. Les trois buts qu’il a inscrit et les cinq passes décisives qu’il a délivré en Liga sont aussi le fruit de son bon jeu de tête.

Avec un avenir qui s’inscrira sans doute dans la Seleção brésilienne, Emerson peut également espérer revêtir, dans le futur, la tunique de l’actuel Champion d’Espagne. Surtout à un poste où, là aussi, la confiance, en l’occurrence envers Sergi Roberto et Nélson Semedo ici, n’est plus la même qu’il y a encore quelques temps. En continuant sur la voie du progrès et avec de la motivation, Emerson aura sûrement la possibilité de devenir un des meilleurs à son poste en Liga et, pourquoi pas, à l’échelle continentale ou même mondiale.

Un boulet de canon signé Emerson propulsé dans les cages d’Asenjo, avec un peu de réussite
(à partir de 0:17) (crédit : LaLiga)

C’est donc la fin de notre premier épisode qui nous a emmené à la rencontre de cinq joueurs, comme l’indique le titre, dont on parle bien trop peu. Alors qu’en fait, ces footballeurs regorgent de véritables talents en eux. Pour les prochains épisodes, d’une « série » qui n’aura sans doute pas de fin (en terme de nombre d’épisodes), l’idée sera de vous faire découvrir des joueurs d’autres postes et d’autres clubs tout en décrivant principalement ce qui savent le mieux faire. En attendant le retour du football, n’hésitez pas à faire quelques recherches sur ces joueurs afin de mieux les connaître !