[DOSSIER] Athletic : Elizegi, deux ans de présidence et un fiasco institutionnel

L’Athletic Club traverse peut-être l’un de ses moments les plus difficiles au cours des dernières années. Les résultats en berne, l’absence de public à San Mamés, et la mauvaise gestion d’une direction rendent nerveux et inquiets les supporters basques. Alors que cette particulière année 2020 s’achève, le président du club, Aitor Elizegi, et sa Junta, célèbrent, ce 27 décembre, les deux ans de leur arrivée à la tête de l’entité rojiblanca par le biais de l’Assemblée Générale des socios et dans un climat alarmant de crise.

Si les résultats sont préoccupants en terres basques, supporters et médias savent que cette dynamique peut assez rapidement s’inverser. Gaizka Garitano, l’entraîneur, est dans la tourmente depuis plusieurs mois pour son manque de remise en question dans ses choix et tactiques et est pris pour responsable principal de la crise sportive de l’Athletic. Plusieurs pistes de remplaçant semblent évoquées, comme Marcelino, mais la véritable inquiétude de l’afición réside dans le secteur directionnel, bien plus difficile à faire évoluer. Entre incompétence et mensonges des dirigeants, l’image d’un club historique comme celui des Leones s’est dégradée, et sa gestion inquiète. D’abord masqués par des résultats plutôt bons, à l’heure des difficultés sportives, les responsables de ce marasme sont plus clairement identifiés et pointés du doigt. Le bilan du mi-mandat d’Aitor Elizegi semble donc plus que contrasté, si ce n’est décrié.

Un président élu sur le fil, des contestations prévisibles

En décembre 2018, le 27 plus précisément, dans une campagne présidentielle serrée, Elizegi est donc élu pour les quatre prochaines années à la tête de l’Athletic Club. L’homme qui occupe aussi un poste de chef cuisinier en dehors de son temps dédié au football, remporte les élections de justesse, en glanant 9264 votes. Son adversaire, Alberto Uribe-Echevarría, ancien membre de la précédente direction, est battu par seulement 85 votes de différence, accumulant ainsi 9179 voix. Les socios basques étaient donc déjà très divisés en cette fin d’année 2018.

Aitor Elizegi, Athletic Clubeko presidente berria | Athletic Club
Dans un contexte particulier, se déroule ce 27 décembre 2020, l’Assemblée Générale des socios de l’Athletic. Aitor Elizegi est attendu au tournant par les supporters… (crédit photo : Athletic Club)

Et pourtant. La division, c’est ce qu’il fallait éviter à tout prix. L’enjeu majeur de cette élection est de relever l’entité vizcaína, désunie. La situation sportive y était devenue instable depuis un moment, influencée par les divergences institutionnelles. Après une dernière décennie brillante, sous la présidence de Josu Urrutia (président de l’Athletic de 2011 à 2018, NDLR), où l’Athletic a rayonné sur le plan national, en atteignant à plusieurs reprises la finale de Copa et même en remportant la SuperCopa en 2015, mais aussi sur la scène européenne. La finale de 2012 en Europa League, ou la mythique qualification en Champions, en 2014, semblent déjà bien lointaines.

Même si tout n’a pas été parfait durant ce double-mandat, l’évolution économique du club bilbayen et de ses résultats sportifs a globalement été bien plus que satisfaisante. Seulement, la fin de la direction Urrutia a connu plusieurs difficultés et notamment lors de cette saison 2017-18, où l’Athletic échouera à la seizième place du classement, également éliminé en huitièmes de finale de C3. Peu de temps avant l’appel au vote, le président sortant annonce qu’il ne sera pas candidat. Ce scrutin s’annonçait donc crucial et décisif entre un candidat, Aitor Elizegi, aspirant à un renouveau, et un autre, Alberto Uribe-Echevarría, dans la continuité de la présidence Urrutia, réussie mais ternie sur sa fin.

Plusieurs points figurent alors dans le programme du natif de Bilbao. La création d’une grada de animacion (à l’image de celle de Anfield) pour les supporters est un projet colossal très attendu. Elizegi prévoit aussi de faire grandir le club évidemment, le défendre, le développer économiquement et par son image. Repenser la philosophie de recrutement du club, ce qui intrigue le public, maintenir la confiance en Lezama (le centre de formation, NDLR) et développer ses infrastructures. Enfin, son ambition se traduit aussi par la volonté de vouloir supprimer les clauses libératoires au sein de l’effectif Zurigorriak.

Athletic: Elecciones a la presidencia en un mes | Marca.com
Certains fans du club regrettent déjà la politique de Josu Urrutua, seulement deux ans après son départ (crédit photo : Marca)

Ces élections étaient donc censées amener un vent de fraîcheur dans le club basque, tout en prolongeant la prospérité et la notoriété acquise au cours de son histoire et ces dernières saisons. Le président a d’ailleurs fait le choix de faire équipe avec Rafa Alkorta en tant que directeur sportif, ex joueur mythique de l’Athletic Club en défense centrale. Mais, en réalité, qu’en est-il vraiment ? Derrière la difficulté sportive connue à l’heure actuelle, se trouve une réalité inquiétante que tente de masquer une direction, plus que dispersée dans sa gestion.

Une Junta désorganisée et plus divisée que jamais

En temps de crise, les résultats sont la préoccupation principale dans du moment à l’Athletic. Si certains supporters estiment que la direction ne fait pas tout son possible pour tenter de les corriger, ils sont devenus plus inquiétants au cours des derniers mois. L’année 2019 a été satisfaisante sous Garitano, arrivé seulement quelques semaines avant la nouvelle direction. En revanche, en 2020, une spirale sportive plus compliquée s’est installée. Et très vite, étant déjà présents avant cette période difficile mais en nombre moins conséquent, les doutes concernant la responsabilité de la direction dans cette mauvaise spirale se sont accentués. Un temps masquées par les bons moments du club, les erreurs de l’institution sont dévoilées « au grand jour » désormais. Pourtant, depuis leur arrivée à la tête du club, Aitor Elizegi et ses collègues semblent peu avoir apporté à l’Athletic. Au contraire, beaucoup de choses semblent leur échapper.

Gestion du cas Garitano, de l’unité à la zizanie

La situation de Gaizka Garitano en tant qu’entraîner de l’Athletic fait évidemment couler beaucoup d’encre dans les journaux, surtout ces derniers temps. Si l’entraîneur a été défendu brillement par les supporters, voire même encensé par moments, lors de sa première année sur le banc basque, la tendance a changé. Comme évoqué précédemment, l’année 2020 a été particulière mais également synonyme d’un grand échec sportif pour l’Athletic. Hormis cette précieuse place en finale de Copa, qui doit toujours être disputée, obtenue en mars, le bilan est mitigé, peut-être même décevant. Pourtant, ce parcours remarquable dans la Coupe Nationale fera l’objet d’un élément important dans le futur du coach bilbaíno, peut-être même trop important.

Mai 2019, l’Athletic rate l’Europe de très peu. Les Lions perdent leur septième place qualification pour l’Europa League à la 38e journée de la saison, lors d’un revers à Sevilla, lourd à encaisser. Mais cette saison aurait pu être totalement différente puisqu’au premier tiers de la saison, les joueurs rojiblancos siégeaient à la dix-huitième place du tableau. Avec l’arrivée de Garitano, les choses vont changer. L’équipe pratique un football plus agréable, les joueurs sont plus sereins, la connexion entre les différents éléments de l’équipe se fait plus aisément tandis qu’une solidité défensive redoutable s’installe. Au terme de cet exercice positif, il en convient unanimement que Gaizka Garitano doit être prolongé. La direction n’hésite pas, les supporters approuvent : le Bilbayen voit son contrat être étendu jusqu’en juin 2020.

Aitor Elizegi "Aduriz And Lezama Always Sounds Good To Me" - Inside Athletic
Gaizka Garitano, entouré de Rafa Alkorta (à gauche) et Aitor Elizegi (à droite), lors de sa prolongation de contrat jusqu’en 2020 (crédit photo : Inside Athletic)

Aitor Elizegi, président mais aussi représentant et porte-parole du reste de la direction, affirme à maintes reprises que sa volonté est de poursuivre avec Garitano aux commandes de l’Athletic pour un long moment, si ce n’est jusqu’à la fin de son mandat. Le président, l’entraîneur et le directeur sportif, Rafa Alkorta, se vouent un respect mutuel et affichent un esprit de collaboration inébranlable au quotidien. Un temps saluée, cette très forte entente entre les principaux acteurs du club est discutée chez certains supporters aujourd’hui.

A la fin 2019, Garitano ne déçoit pas et justifie sa prolongation par de très bons résultats, le club étant situé dans la partie haute du classement à la mi-saison. La saison avance plutôt bien. Mais alors que 2020 débute, l’Athletic n’est plus le même. De décembre 2019 à mars 2020, les Basques ne gagneront aucun match de Liga. Pire même, une spirale néfaste de 10 matchs consécutifs sans victoire s’installe. Déjà naissantes, en très faible nombre, auparavant, les critiques envers Gaizka Garitano s’accentuent. Le coach fait des choix incompréhensibles, s’obstine à faire jouer les mêmes joueurs, délaisse la vivacité de la jeunesse, s’enferme dans ses principes et laisse de côté plusieurs des composants talentueux de son effectif. Face à un manque criant de questionnement de sa gestion, le coach est désormais sous le feu des critiques. En quelques mois, la situation a complètement changé et les voix demandant le renvoi de l’entraîneur sont de plus en plus nombreuses.

En championnat, l’Athletic ne retrouvera la victoire que le premier mars, en s’imposant contre Villarreal, avant de confirmer grâce à un large succès à Valladolid, une semaine après. En tout cas, après cette première période vraiment compliquée, il semble bien trop tôt, du point de vue de la direction pour prendre une décision forte, d’autant plus que la saison est encore loin d’être achevée.

Gaizka Garitano "We Are In The Fight For Europe" - Inside Athletic
Dans ses déclarations, Garitano agace également les supporters en faisant parfois preuve de fatalisme et de résignation face à la difficulté, et en remettant la faute sur ses jeunes joueurs (crédit photo : Inside Athletic)

Si la situation est délicate en championnat, la Copa permet de souffler pendant ce temps. Après avoir passé les deux premiers tours avec succès, l’Athletic connait des difficultés par la suite. Contre Elche, en seizièmes de finale, puis contre Tenerife, en huitièmes de finale, les Leones se qualifient avec difficulté, en passant par une séance de tirs au but. De retour à San Mamés, l’entité de Bilbao va reprendre confiance et sortir le Barça en quarts avant de s’offrir Granada en demi-finales aller, mais en tremblant au retour. Malgré une défaite (2-1) chez les Andalous, l’Athletic se qualifie à l’issue d’une rencontre dans laquelle il aura été submergé. Souffrance, certes, mais la place en finale de Copa est là, d’autant plus qu’il s’agit du rival historique en face, la Real Sociedad.

La stupéfaction est grande au sein des observateurs de l’équipe basque. Comment afficher une solidité assez intéressante en coupe mais s’effondrer à ce point en championnat ? Entre décembre et mars, l’Athletic ne triomphe plus en Liga mais, lors des matchs en semaine, fait le travail en Copa. La direction ne cherche pas d’explications et s’empresse simplement de féliciter Garitano. Au sein des aficionados, l’allégresse d’un tel parcours est présente sur les visages. Mais la grande majorité des supporters n’oublie pas cette crise dans laquelle l’Athletic a souffert et qui semble loin d’être résolue, même si l’institution semble mettre de côté cette période. Dans un nouvel élan, les Leones sont interrompus par l’arrêt des compétitions en mars, en raison de la pandémie.

Jusqu’à la mi-juin, le football ne reprendra pas ses droits en Espagne. Les supporters, eux, ne savaient pas encore à cette période qu’ils ne retourneraient plus dans les stades d’ici la fin de l’année. La finale de Copa a, pour honorer les supporters des deux clubs basques, été reportée et la date est vacante. La Liga reprend donc quand l’été approche, mais également quand la fin officielle de la saison 2019/20 s’annonce, au 30 juin.

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Le huis clos, l’une des conséquences de cette pandémie, pénalise fortement un club comme l’Athletic, proche de son public (crédit photo : AP News)

Mais alors, que faire pour Garitano qui voit la date de fin de son contrat approcher ? Les opinions sont multiples. Finalement, la direction fera le choix de le prolonger jusqu’à l’été 2021. L’arrivée en finale de Copa joue en la faveur du technicien. La Junta estime, peut-être trop naïvement, que Garitano doit pouvoir disputer cette finale, étant le responsable principal de la qualification pour cette ultime rencontre du tournoi. De plus, la volonté de poursuivre le projet avec Garitano parmi les dirigeants est intacte.

Certains supporters sont plutôt satisfaits de cet acte mais d’autres sont perplexes. Une partie des fans peu en accord avec ce choix estime que l’entraîneur devait cesser de diriger la formation basque, quand l’autre se montre plus modérée. Leur volonté était de prolonger l’entraîneur jusqu’en juillet et d’aviser, une fois arrivé à cette date, que faire, en se basant principalement sur une une éventuelle qualification en Europe. A cette période, la division est déjà forte au sein des amoureux du club même si la direction semble alors être sur une même longue d’onde.

Finalement, l’Athletic décevra et achèvera la campagne à la onzième place. Durant cette période particulière de football entre juin et juillet, le jeu de l’équipe est qualifié de « préhistorique » par des journalistes. La colère en dehors de San Mamés monte. Pourtant, lors d’une conférence de presse pour dresser le bilan de l’exercice, Alkorta qualifie d' »impeccable » le travail de Garitano, déchainant ainsi l’incompréhension et l’agacement de supporters, fatigués du manque d’exigence au sein du club.

Pendant ce temps, le président est porté disparu. Après avoir tenu une conférence de presse avant la reprise du championnat, faisant notamment le point sur le fonctionnement du club à venir dans cette période de crise, Elizegi n’apparait plus. Aucune trace du président qui, hormis une intervention réclamant un arbitrage plus rigoureux à la suite d’un match polémique contre le Real Madrid en juillet, ne prendra pas la parole pour faire un compte-rendu de la situation. Pour quelques journalistes et supporters, Garitano est l’objet de communication du club. Le coach est acclamé, vanté et mis en avant par Alkorta et Elizegi lorsque les résultats sont bons mais se retrouve esseulé pour faire face aux critiques.

La Junta est fragilisée par les critiques, pointée du doigt. Garitano, lui, est certes reponsable des mauvais résultats mais n’est pas celui qui dirige le club ni celui qui prend les décisions. S’il est encore en poste à l’issue de cette saison, c’est parce que les dirigeants l’ont voulu. Difficile de manifester physiquement son mécontentement en période de crise sanitaire, les stades étant fermés et les manifestations interdites.

Alors, les supporters improvisent et font des réseaux sociaux leur moyen de lutte principal. Les tweets demandant la démission de la direction et le renvoi de Garitano fusent, certains dénoncent la politique de Elizegi tandis que les hashtags de colère se multiplient au milieu des nostalgiques de la belle époque, quand d’autres refusent de céder à l’agitation et maintiennent tant bien que mal leur foi et leur optimisme envers leur club de cœur. Ces différents comportements agacent les uns et les autres, estimant que certains en font trop ou pas assez en se montrant trop respectueux de l’institution. Dans ce profond désaccord, le glorieux Athetic d’il y a quelques années ne semble être plus qu’un vague souvenir.

Le compte @laa_mus, sur Twitter, qui analyse au détail la situation institutionnelle du club, figure comme référant dans le domaine et ses propos forts ne manquent pourtant pas de souligner la véracité d’une situation bien plus inquiétante qu’elle n’y parait.

« Nous avons un directeur sportif avec une sérieuse allergie à l’effort, un amoureux du show business, de la posture et de l’arrogance, un ennemi du travail acharné et de la préparation, avec une responsabilité et un salaire bien supérieur à ses capacités. Il est incapable de donner le niveau minimum requis pour le football professionnel de haut niveau »

Critique envers le directeur sportif, Rafa Alkorta

« Garitano n’est pas le principal responsable de la détérioration de l’image subie par le club. Il n’est pas le premier responsable du sentiment actuel de manque de confiance dans le projet que représente ce club. Gaizka n’est pas celui qui a généré cette aura de discrédit et de médiocrité qui entoure actuellement l’Athletic. Gaizka n’est pas la personne censée définir la stratégie à court, moyen et long terme de l’équipe »

Remise en question profonde du projet sportif du club

« Il faut rappeler que nous avons un président spécialiste du dessin de scénarios flous, où le leadership brille par son absence, en vivant trop confortablement avec des mensonges, et des fausses promesses, en idéalisant la situation […] et en contribuant à générer de l’incertitude à chaque fois qu’il prend la parole »

Aitor Elizegi n’est pas épargné par les reproches, lui non plus
El cocinero que venció a las dudas, el 'aval' del PNV y la Ley del Deporte:  así es Aitor Elizegi, el nuevo presidente del Athletic - elEconomista.es
La politique menée par Aitor Elizegi va bien plus loin que celle de l’aspect sportif, toute une gestion intere est concernée (crédit photo : El Economista)

Dans cette première partie de saison 2020/21, le chaos s’installe. Le contenu proposé par la formation de Garitano s’appauvrit davantage, combiné à une efficacité offensive moindre et à une solidité défensive moins impériale qu’auparavant. Après huit matchs, au début du mois de novembre, la situation est au plus mal. Si l’Athletic a déjà été dans le rouge avant la trêve d’octobre en ne gagnant que très peu, l’équipe vient de s’incliner à Valladolid, qui n’avait toujours pas gagné de la saison, juste avant la trêve de novembre.

Quatorzième à ce moment, Garitano sait qu’il est menacé et qu’il a perdu une immense majorité de la confiance et même du respect des supporters. Même la direction, qui l’avait toujours soutenue jusqu’à présent, commence à se diviser. Le tacticien bénéficie toujours du soutien des membres principaux du conseil mais ne fait clairement plus l’unanimité. Les supporters réclament un changement d’entraîneur pour profiter de la trêve mais la direction fait le choix de donner un ultimatum à Garitano contre le Betis.

L’ancien entraîneur de la SD Eibar se retrouve alors dans la contrainte d’accorder de la confiance aux jeunes. Pour se sauver, Garitano remodélise son XI et vainc la formation bética avec la manière. Les enseignements sont nombreux. Une partie de ces remaniements sera conservée, ayant définitivement convaincu Garitano mais certains choix restent inexplicables. La disparition de joueurs de qualité comme Unai López ou Jon Morcillo et l’inutilisation de profils talentueux comme ceux de Ibai Gómez ou Iñigo Vicente laissent les supporters perplexes et consternés, obligés de supporter cette gestion exécrable de l’effectif.

Debuts en el Athletic Club en 2020 | Athletic Club
L’Athletic reste cependant un club basé sur son centre de formation malgré les particularités de chaque entraîneur au club (crédit photo : Athletic Club)

A la fin de cette année 2020, Garitano est toujours en poste et finira l’année, avec un derby contre la Real Sociedad, prévu le 31 décembre. Au vu du calendrier difficile qui attend les Leones début 2021, il est difficile d’annoncer un possible scénario concernant le futur du banc zuri-gorriak. Malgré les différents ultimatums reçus, le Bilbayen tient bon jusqu’à présent.

Les réunions de la Junta sont de plus en plus nombreuses et ses défenseurs disparaissent petit à petit. Mais au milieu de cette discorde qui prend de l’ampleur, le maillon fort de cette direction, représenté par Alkorta et Elizegi, est inflexible et affiche continuellement son soutien à l’entraîneur.

La saison avance, avec la SuperCopa en approche à la mi-janvier, et Garitano est toujours là, résistant tant bien que mal à la pression et à l’environnement extérieurs au club. Critiques et dénonciations s’accumulent. L’Assemblée Générale se tient ce dimanche 27 décembre 2020 et une partie des socios promet de faire bloc à la gestion de la présidence de Aitor Elizegi.

Le mercato, un chantier raté qui tourne au ridicule

L’Athletic Club n’est pas l’équipe la plus active au mercato. Depuis les massives arrivées de 2018 et le départ de Kepa, le club n’a que très peu recruté. Cette direction s’est donc peu employée dans le domaine des transferts. Et pourtant, le peu qui a été effectué dans ce secteur de la gestion s’est révélé être laborieux, voire même ridicule.

Deux semaines après son arrivée à l’Athletic, la direction officialise le retour de Ibai Gómez en provenance du Deportio Alavés. A la fin de ce mois de janvier 2019, le club signe Kenan Kodro. L’avant-centre arrive de Copenhague, totalement inconnu du public rojiblanco.

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Kenan Kodro, enlacé par Ibai Gómez, lors de son premier but en tant que lion (crédit photo : Deia)

Aujourd’hui, la rentabilité de ces deux transferts est plus que décriée. Chouchou du public pour son brillant passé chez les Basques, Ibai est inutilisé par Garitano, ne disposant d’aucun temps de jeu. Les supporters estiment que le faire revenir a été une profonde erreur. Abattu par les blessures, l’ailier ne figure pas dans les plans du staff.

Kenan Kodro vit également une situation plus ou moins similaire. L’attaquant est bosniaque de nationalité mais est originaire de San Sebastián, et donc éligible à défendre les couleurs du club basé à San Mamés. Son temps de jeu est également très maigre et l’ancien joueur de Copenhague doit se contenter de miettes.

Mais les erreurs ne s’arrêtent pas là. En juillet 2019, l’équipe féminine s’offre les services de l’Allemande Bibiane Schulze Solano. Selon les supporters, la joueuse ne complète pas tous les critères la permettant d’intégrer le club. Certains vont même à faire des recherches sur sa généalogie, afin de vérifier la véracité de ses origines basques. Cet accrochage à la philosophie du club fait tâche.

Enfin, lors de cet été 2020, dans une forte tourmente institutionnelle, l’Athletic se voit dans l’obligation d’apaiser les esprits et enregistre la venue de Álex Berenguer. L’ailier débarque en provenance du Torino et voit enfin son transfert devenir officiel, après avoir été l’objet de multiples rumeurs estivales au cours des dernières saisons. Le prix de douze millions d’euros parait beaucoup trop important pour certains supporters mais l’objectif est aussi de ramener un élément capable de relancer l’équipe. Lors de ses premiers mois, l’ailier originaire de Navarre semble plaire mais doit encore prouver davantage.

Álex Berenguer debuts as a lion | Athletic Club
L’ailier apporte sa technique et sa vitesse pour diversifier l’attaque des Leones (crédit photo : Athletic Club)

L’Athletic est donc un club qui vit surtout grâce à son centre de formation plutôt qu’aux transferts. Et pourtant, ce chantier raté ne s’arrête pas là et a été d’une incompétence inquiétante au cours de l’été 2020. Rumeur principale du mercato estival, le dossier Javi Martínez a fait beaucoup parler. En plus des supporters divisés par son retour, les médias aussi étaient désunis. En août et septembre, les médias allemands annoncent que le retour du milieu est imminent et que le Bayern a trouvé un accord avec l’Athletic pour le montant du transfert.

Les médias basques partagent un point de vue opposé. Après avoir dans un premier temps déclaré le retour de Javi Martínez comme proche plutôt dans l’été, les journaux déclarent ensuite que le joueur et le club ne trouvent pas d’accord sur le salaire. Une partie du public zuri-gorriak s’impatiente dans ce dossier et s’agace du ridicule qu’offre le club dans la presse. Petit à petit, l’illusion prend fin tandis que le milieu semble éteindre les doutes sur son futur en octobre et restera bien à Munich cette saison, avant d’y achever son contrat en 2021.

Lors des ultimes jours du mercato estival, la rumeur Fernando Llorente naît du côté de Bilbao. L’attaquant du Napoli est surveillé par l’Athletic, selon la volonté de Garitano qui se plaint de manquer de buteurs et, à priori, de celle des joueurs. Jusqu’à la clôture du marché des transferts, la venue du joueur du Napoli semble possible tandis que, là encore, les supporters ne sont pas tous du même avis. Au final, l’ancien joueur de l’entité basque ne reviendra pas. A ce moment, la capacité de gestion de Elizegi et Alkorta est fortement critiquée.

Dans les jours suivants, les informations d’un transfert raté tombent face à des supporters qui s’indignent de voir une Junta tant incompétente. La presse basque relaie le lendemain que le transfert aurait été gratuit, le joueur serait arrivé librement : le problème n’était donc pas économique, contrairement à ce que le club avait tenté de faire croire auparavant. Alors qu’une grande partie de la direction était favorable à signer Llorente, seulement trois membres ont fait bloc. On apprendra également que ces trois personnes n’occupent pas les fonctions les plus importantes au club. Une poignée de membres serait donc dominante face à la majorité incarnée par le directeur sportif, le président, le staff et les joueurs ? Un profond sentiment d’incompréhension s’installe au sein de l’afición.

Le scandale s’intensifie début octobre. Le lendemain de la fermeture du mercato, Rafa Alkorta présente Berenguer aux médias et n’évite pas les questions sur Llorente ainsi que sur son avenir. Si le directeur sportif déclare ne jamais avoir pensé à démissionner malgré cet échec, il informe les journalistes que ce sont les joueurs qui ont demandé à signer Llorente et que lui s’est ensuite activé sur le dossier sans pour autant parvenir à le boucler. La raison officielle s’apparente à « une décision du club ». Vague réponse pour des fans qui ne supportent plus cette situation.

Mais les aficionados ne sont pas au bout de leur peine. Deux jours plus tard, après quatre moi d’absence médiatique, le président est attendu en conférence de presse pour aborder divers points. Interrogé sur le cas Llorente, le président s’emmêle les pinceaux face aux journalistes et donne une version différente du déroulement du scénario que celle livrée par Alkorta.

Présent parmi le public, le directeur sportif s’en prend au journaliste posant la question. Après avoir ouvertement reconnu le mardi que les joueurs avaient sollicité le directeur sportif pour avancer sur le dossier Llorente, Alkorta nie en bloc et s’aligne sur la version de son président. Ce jeudi 8 octobre, lors de la conférence de presse de Elizegi, le Basque s’offusque et se contredit : « Je n’ai jamais dit que les joueurs avaient demandé la signature de Llorente ». Parmi supporters, la stupeur est immense face à un scénario aussi ridicule tandis que l’image du club se dégrade dans les médias. Le mercato a été le synonyme d’un vrai fiasco et le reflet d’une incapacité à collaborer au sein de la direction.

Des lacunes de communication importantes

La communication est également l’un des grands défauts de cette présidence. A plusieurs reprises, les socios apprennent la création de projets par le biais des médias avant de l’apprendre par le biais du club, officiellement. Le média basque El Correo est qualifié par certains supporters comme « l’outil de propagande » de Elizegi. Le journal est proche du club et publie des informations que les fans estiment qu’ils n’auraient pas dû connaître. Plus généralement, les fuites dans la presse sont courantes.

Les compositions d’équipes sont parfois connues plusieurs jours avant le match tandis que le récent projet de rénovation du centre d’entraînement a d’abord été présenté dans les journaux avant de l’être par le club. Néanmoins, le club semble avoir progressé au développement de ses réseaux sociaux (Twitter, YouTube…) avec la création de contenu innovant mais doit davantage informer ses supporters et socios des décisions qui sont prises. Directeur de la communication, Niko Cuenca y est pour beaucoup dans ce dossier et s’affiche souvent comme la proie des critiques.

Récemment, une partie des supporters accusait Elizegi d’avoir menti dans la dossier Javi Martínez en grossissant l’affaire. Lors du retour de la presse à Lezama en septembre, une vidéo n’a pas échappée aux supporters. Tandis qu’un journaliste filme brièvement l’entraînement des joueurs, s’entend en fond une personne dire : « Nous avons pensé que si dans Marca vous alimentiez le dossier, nous pourrions vous donner… ». Très vite, on comprend qu’une personne du club demande à évoquer fortement la rumeur du retour du milieu du Bayern à l’Athletic dans le quotidien espagnol. Fait commun dans beaucoup de clubs, certes, mais qui agace le public basque.

El segundo examen de Aitor Elizegi ante los socios llega en el momento más  delicado | Athletic | Naiz
Promesse de campagne, la communication de la présidence Elizegi est un raté total pour le moment (crédit photo : Naiz)

Les supporters ne sont pas les uniques victimes de ces erreurs de communication. Les joueurs sont aussi concernés. C’est le cas de Markel Susaeta, qui a quitté le club en fin de contrat à l’issue de la saison 2018/19. Capitaine du club et emblème historique, la direction ne communique aucune information au joueur sur son futur au cours de la saison. Dans le flou complet durant plusieurs mois, le joueur voit son temps de jeu diminuer aussi à cause de son niveau avant d’organiser une conférence de presse d’adieux dans laquelle il finira en pleurs.

Un an plus tard, l’histoire se répète. En fin de contrat le 30 juin 2020, Beñat et Mikel San José ne sont pas tenus au courant de leur avenir. Les deux joueurs souhaitent prolonger mais le club reste très longtemps muet sur ce sujet. Au final, les deux joueurs publieront fin juin une carte dans laquelle ils expliquent qu’ils ont accepté de prolonger jusqu’à la fin de saison, en juillet, mais sans toucher de salaire. Le club leur garantira seulement une assure en cas de blessure. Le club, lui, communiquera de façon officielle une semaine après que les deux joueurs resteront. C’en est trop pour des supporters qui estiment que ces deux joueurs historiques ont été insultés par le club. Le divorce entre la direction et le public se consomme de plus en plus.

INSIDE I The tribute to Beñat and San José | Athletic Club
Beñat et San José, lors de leur denier match à San Mamés (crédit photo : Athletic Club)

Mikel San José déclarera par la suite : « Il s’est passé des choses que je préfère ne pas commenter. Chacun sait quel rôle il a joué dans cette affaire ». Le milieu est évidemment pleinement soutenu par les supporters.

En conférence de presse, en plus de l’évènement Llorente évoqué auparavant, le club se ridiculise davantage. Lors du bilan de fin de saison 2019/20 organisé par Alkorta en juillet 2020, le scandale s’aggrave. Le directeur sportif déclare d’abord que le club ne peut rien entreprendre avec des joueurs pour qui il faudra payer un transfert, en raison de la difficile situation économique.

A cette période, le club suit, selon les rumeurs, la situation de Merquelanz, joueur talentueux de la Real Sociedad à qui il reste un an de contrat. Interrogé sur l’intérêt du club, le directeur sportif ne sait pas si le joueur qu’il suit a prolongé et demande à l’attaché de presse du club.

Par la suite, le ridicule se poursuit lorsque Alkorta se montre incapable de citer les joueurs qui feront la pré-saison avec l’équipe première ou en faisant erreur sur les données des contrats de certains de ses joueurs. Questionné sur la rentabilité des transferts de Ibai Gómez ou Kenan Kodro, le directeur sportif ironise de la situation de ces joueurs en les qualifiant de « transferts stars ». La conférence de presse s’achèvera sur une remarque de Alkorta, souhaitant ironiquement de bonnes vacances aux journalistes avec peu de classe.

En novembre dernier, les supporters font part de leur mécontentement d’une manière particulière. Certains suiveurs du club ont payé des Mariachis, des chanteurs mexicains, pour venir danser et chanter devant Ibaigane (bureaux de la direction de l’Athletic, NDLR). Une partie des supporters ne partage pas ce mouvement car l’image de leur club est moquée et ridiculisée, une fois de plus. Au fil du temps, l’Athletic semble perdre cette image de respect et de sérieux qu’il possédait, entre la mauvaise gestion du club et l’impatience du public basque.

Du positif dans une gestion plus que discutable ?

Malgré l’échec assez visible de ces deux premières années de mandat, Aitor Elizegi a réussi à changer le club de façon assez positive dans certains secteurs mais ce renouveau de bonne augure est maigre. L’Athletic a réalisé le bon coup de l’été en nouant un partenariat avec Antiguoko pour le développement de la formation des jeunes. Antiguoko est l’un des 154 clubs agréés à l’Athletic dans ce secteur et était, jusqu’à cet été, partenaire avec son rival historique, la Real Sociedad.

Le club avance aussi sur un projet très attendu qui doit être voté lors de l’Assemblée Générale. La direction de l’Athletic a pour but de réaliser une grada de animación, tant réclamée depuis des années, ce que l’on qualifierait de kop en France. Un projet qui plait, d’autant plus à un public réputé pour sa capacité à mettre le feu aux tribunes et à créer une ambiance remarquable. Si le projet est approuvé, il devrait accueillir plus de 2000 supporters dans la Tribune Nord en 2022. Néanmoins, plusieurs divergences ont lieu car l’occupation de certains groupes de supporters dans le stade est menacée et ces derniers pourraient être contraints de se déplacer à un autre emplacement. Les supporters pointent ici l’unilatéralisme de Elizegi qui ne semble pas tenir compte de ces groupes qui s’opposent à ce projet.

Perturbée par la crise économique, la situation financière de l’Athletic ne se dégrade pas pour autant. L’entité basque dispose de ressources importantes qui s’appliqueront principalement sur le long-terme. Le média Foot Espagne dresse d’ailleurs la situation financière de l’équipe rojiblanca, au cœur d’enjeux importants dans la situation du club et de cette Assemblée Générale.

Enfin, la tendance de la politique Elizegi vise aussi à revoir le statut de certains joueurs au sein de l’équipe. Depuis sa campagne électorale, le président de l’Athletic déclare qu’il veut retirer les clauses libératoires des contrats des joueurs de l’effectif. Il faut dire que l’idée plaît du côté de San Mamés. Retirer les clauses libératoires permet au club et aux joueurs de rester liés et d’afficher un lien de soutien et de respect mutuel. Sans clause, un joueur ne peut partir que si le club accepte une offre ou qu’un accord est trouvé pour la rupture d’un contrat.

Dans un club où les bons joueurs se doivent d’être préservés, au vu de la politique de recrutement qui ne permet pas de recruter et vendre n’importe comment, cette mesure semble aller dans le sens des supporters. A l’heure actuelle, sept joueurs n’ont pas de clause libératoire. On retrouve des pièces importantes de l’effectif dans cette liste comme Iker Muniain, Unai Simón, Unai Núñez, Raúl García et des joueurs qui incarnent les valeurs du club. C’est le cas de Ibai Gómez, Mikel Balenziaga et Óscar De Marcos, attachés aux couleurs bilbaínas. Plusieurs projets et bonnes intentions sont donc évoqués à l’Athletic, mais infériorité en comparaison des évènements qui ont contribué à discréditer l’image du club.

La mi-mandat de Aitor Elizegi se déroule donc dans un environnement anxiogène et de tension, combiné à une crise sanitaire qui n’épargne personne. Aujourd’hui, nombreux sont les supporters qui se sentent trahis par cette Junta. Ceux qui jugeaient les paroles de Elizegi comme trompeuses en 2018 constatent qu’ils avaient vu juste. Les multiples erreurs de cette direction et sa gestion affligeante dégradent l’image du club mais sont aussi un frein aux résultats sportifs d’un club au passé riche et historique, entourés de supporters parfois nostalgiques et en quête de cet ancien temps brillant. Socios et supporters se devront de prendre leur mal en patience en attendant les élections que Elizegi a annoncé à l’issue de la fin 2021/22. En attendant, les supporters les plus motivés s’empressent de dénoncer la politique de la direction et l’option d’une motion de censure à l’encontre de cette Junta n’est pas encore réellement évoquée. Les prochains mois seront décisifs, tant sportivement que institutionnellement dans un club qui semble être à la dérive et dans la difficulté pour se relever.

Bilan de saison 2019/20 – Athletic Club

Tout avait si bien commencé lorsque le mythique Aritz Aduriz avait signé son dernier but d’une chilena inoubliable, contre Barcelone. Alors que cette saison semblait prometteuse pour l’Athletic, le club basque a de nouveau manqué la qualification en Europe, son grand objectif. Avec la qualité de son effectif, l’équipe de Garitano a beaucoup déçu en échouant en seconde partie de tableau au vu des attentes placées en elle. Véritable arme au quotidien, le silence de San Mamés n’aura fait que déstabiliser davantage une équipe qui s’est écroulée sur la fin de saison...

La saison de l’Athletic Club semble paradoxale, avant d’avoir été irrégulière. Avec un groupe de joueurs qui n’a pas évolué par rapport à l’exercice précédent, l’impression reflétée est une amélioration nette du niveau de l’équipe qui ne s’est pourtant pas traduit dans les résultats. Une onzième place, restée en travers de la gorge des supporters, expliquée par un jeu parfois simple et trop peu axé sur l’attaque. Après une première partie de saison réussie, l’Athletic a ralenti en seconde partie d’exercice, remettant ainsi en cause le statut de son entraîneur et de ses ambitions. L’espoir du public rojiblanco n’aura pas pu envoyer une équipe, capable du meilleur comme du pire, en compétition continentale, encore une fois. Et ce malgré la qualité d’une équipe soudée.

Une imperméabilité défensive pour tenter de combler un irréalisme offensif

La défense a été la vraie force de cette campagne pour l’Athletic, avec d’impressionnantes performances. Cinquième meilleure défense du championnat à l’issue de la dernière journée, l’équipe ZuriGorriak a été emmenée par son indéboulonnable charnière centrale composée de Iñigo Martínez et Yeray. L’ancien de la Real Sociedad a été un véritable taulier au mental remarquable qui a su gérer ses coéquipiers de par son assurance.

A ses côtés, Yeray sort d’un exercice maîtrisé. Le canterano basque ne cesse de progresser et son évolution a été nette au cours des matchs, toujours très habile dans son secteur. Moins utilisé, Unai Núñez a aussi su être remarquable dans ses interventions.

Sur les couloirs, Ander Capa et Yuri Berchiche ont également répondu présent tant défensivement qu’offensivement, surtout pour l’ancien Parisien dont le niveau a été exceptionnel. Une ligne de quatre défenseurs déjà bien gardée et des meilleures de Liga qui, avec 38 buts concédés en autant de rencontres, réalise une saison historique.

Enfin, le dernier rempart a assurément été la grande révélation de cette saison pour les Leones. Gardées par Unai Simón et ses 23 ans, les cages basques sont restées inviolées à treize reprises en Liga. Le portier de Vitoria-Gasteiz a fait à merveille son travail, sauvant ainsi son équipe à plusieurs reprises cette saison. Le vivier défensif de l’Athletic pourrait d’ailleurs être une des pioches importantes de La Roja pour les prochains rassemblements.

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Choisi par Gaizka Garitano pour garder les cages de l’Athletic, Unai Simón a surpassé les attentes placées en lui en sortant d’incroyables parades (crédit : Mundo Deportivo)

Cependant, l’Athletic a pêché offensivement. Une faille majeure et impardonnable traduisant un manque cruel de réalisme. Seulement 41 buts inscrits par les Bilbaínos, un total bien trop faible pour une équipe qui désire jouer le haut de tableau.

Pourtant, les occasions n’ont pas manqué pour le club basque qui possède de biens meilleurs chiffres que l’an passé et qui, surtout, a souvent dominé ses rencontres sans pour autant s’imposer. Portée par Raúl García et ses quinze réalisations, qui sort de sa meilleure saison depuis le début de sa carrière en Liga, l’attaque rojiblanca a été trop peu efficace. L’enfant du club, Iñaki Williams n’a marqué qu’à six reprises cette saison tandis que Muniain, certes plus impliqué dans la construction que dans la finition, a inscrit cinq goles.

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Dans ce qui est du 4-2-3-1 de Garitano, l’attaque a parfois été réajustée. Positionné en tant qu’avant-centre lors de la première partie de l’exercice, la Pantera s’est finalement déportée sur l’aile droite pour laisser place à l’ancien Colchonero, qui a convaincu à ce poste. Avec l’émergence du jeune Oihan Sancet en tant que milieu offensif, Iker Muniain s’est parfois retrouvé sur le flanc gauche de l’attaque, prenant ainsi la place d’un Iñigo Córdoba dont la saison a été ratée.

Les apparitions, attendues plus régulières par le public basque, d’Asier Villalibre ont proposé une alternative notable pour le poste de buteur de l’Athletic. Le natif de Gernika profite aussi du départ d’Aritz Aduriz, retraité, pour gagner du temps de jeu. De plus, il faut souligner l’apport des deux latéraux Yuri et Capa qui totalisent cinq buts et six passes décisives à eux deux en Liga.

Athletic de Bilbao: Encouraging scorers for Raúl García and ...
Malgré leur saison à la dynamique opposée, Iñaki Williams et Raúl García s’entendent à merveille sur le terrain et en dehors (crédit : JuniperSports)

Le problème de cette équipe se situe également au milieu de terrain. La charnière, souvent composée de l’infatigable Dani García et du jeune Unai López, a manqué d’implication offensive. Si le second a tout de même délivré quatre passes décisives, le premier réalise à merveille ses tâches défensives mais se montre trop peu présent devant.

Les rôles des deux milieux sont logiquement différents mais, globalement, il y a peu de créativité vers l’avant et une difficulté à conserver la balle et la faire circuler, qui se retrouve dans l’ensemble de l’équipe. Avec un entre-jeu pas assez décisif, l’Athletic s’appuie sur une défense très solide mais doit également se réinventer avec l’arrivées de jeunes et des retours de prêt pour être plus tranchant en attaque.

L’irrégularité, résultat d’une saison à deux visages

Si l’Athletic n’a pas pu atteindre les places européennes, c’est en grande partie à cause de son irrégularité. Bien que le club soit resté durant la seconde partie de saison seulement à quelques unités des places continentales, après les avoir bien occupé durant la phase aller du championnat, il n’y a jamais eu de dynamique concrète sur le long-terme.

En difficulté à l’extérieur, avec seulement quatre succès, l’Athletic a donc du mal à installer une spirale de résultats positifs. Même si les Basques se sont montrés meilleurs en dehors de leur camp lors de cette campagne qu’auparavant, en partie grâce au huis clos, ils n’ont parfois pas su prendre des points vitaux dans des matchs où ils étaient supérieurs. Ce même huis clos s’est également révélé être un obstacle pour San Mamés, enceinte où les Leones sont habituellement réputés pour être solides.

Valencia 0-2 Athletic: Raúl García y el Athletic dejan al Valencia ...
En fin de saison, les zuri-gorriak avaient empoché trois points cruciaux en signant un important succès à Mestalla (crédit : El Español)

Pour beaucoup de joueurs, la saison a été irrégulière, à l’image des performances. Si on a senti un Athletic serein et en forme lors de la première partie de la campagne, il l’a été beaucoup moins ensuite. Avec seulement quatre défaites et sept victoires après dix-neuf matchs, le club occupait la huitième place, à un seul point de l’Europe.

Mais la phase retour va se compliquer. L’Athletic va notamment connaître une série de dix matchs sans victoire dont quatre défaites consécutives mais, étonnement, continue de triompher lors des matchs en semaine en Copa. Défensivement, la solidité sera diminuée : treize buts encaissés en phase aller contre 25 en retour. Les clean-sheets d’Unai Simón en témoignent, neuf sur la phase aller contre quatre dans la seconde partie. Des chiffres notables mais qui prouvent la chute d’une équipe au fur et à mesure du temps.

L’Athletic a donc eu une difficulté à maintenir le même niveau durant toute la saison. Malgré la diminution du rendement défensif, l’attaque s’est montrée plus dangereuse et prolifique sur la deuxième phase du championnat. En bref, mis à part la charnière centrale, le poste de gardien et sûrement Yuri Berchiche, le reste des joueurs a globalement fait une saison irrégulière, du « haut vers le bas », de más a menos.

Effectivement, la saison de cet Athletic est particulière. En plus d’être terriblement irrégulière, cette campagne installe un fait paradoxal. Lors du bilan de cette saison, le constat est frappant. Cette équipe a clairement progressé par rapport à la saison 2018/19 sur le plan individuel individuel mais aussi collectif. On sent une défense plus sereine, un milieu plus impliqué et libre et une attaque peut-être plus créatrice mais moins réaliste.

Leganes Beat Athletic Club
Avec l’expulsion d’Unai Simón a dû s’incliner contre Leganés pour l’avant-dernière journée mais surtout dit au revoir à retrouver l’Europe (crédit : Bleacher Report)

Pourtant, la formation emmenée par son capitaine Muniain n’a pas tellement fait mieux. Avec cette onzième place, les Lions terminent à cinq points de l’Europe quand ils étaient à égalité avec le septième l’an passé. Il est clair que le niveau de la Liga s’est resserré durant ces mois de compétition et que la lutte pour l’Europe a été plus rude. Cependant, les problèmes offensifs évoqués auparavant ont également été un frein bien que l’équipe ait nettement progressé collectivement.

Malgré le très bon parcours en Copa avec l’arrivée en finale, dont le verdict final est toujours attendu, la Liga 19/20 du club basé à Bilbao symbolisera un nouvel échec pour obtenir une qualification européenne.

Gaizka Garitano et l’ombre d’un doute qui plane

Le football évolue vite. Il y a un peu plus d’an et demi, Gaizka Garitano arrivait à la tête de l’Athletic. Nommé en décembre 2018, le technicien basque a la tâche de remonter une équipe qui occupe la zone rouge. Chose promise, chose due. Le club achève la saison en tant que huitième du classement, ayant perdu sa place européenne à la dernière journée au profit de l’Espanyol. Après ses six mois à la tête du club, la satisfaction envers lui est grande et il est donc logiquement prolongé jusqu’en 2020.

Pour cette saison 2019/20, Garitano veut poursuivre sur la même lancée qu’il a finit la précédente campagne. Reprendre ce 4-2-3-1 mais avec quelques évolutions concernant les joueurs. Malgré les quelques échecs tactiques, la première partie de l’exercice est bonne, avant de se dégrader en partie à cause de son coaching.

Bilbao : Gaizka Garitano prolonge d'une saison
En 72 matchs sur le banc des Lions, Garitano comptabilise 33 succès (crédit : Foot Mercato)

Le natif de Bilbao va essuyer les critiques à plusieurs reprises. Son manque de rotation est décrié, tout comme la tactique qu’il aura tenté de mettre en place au début de l’année. Principalement utilisé de janvier à février, le 5-3-2 instauré se révèle être un échec : l’Athletic ne gagne plus, subit et manque énormément de rigueur. Il faudra mystérieusement attendre que le 4-2-3-1 revienne de façon permanente pour revoir des succès.

Garitano compose ses XI avec un bloc fixe, ne faisant que très peu tourner et accordant peu de confiance à son banc, certes de qualité moindre à certains postes. Dans des moments de difficulté, les supporters rojiblancos n’ont pas toujours compris pourquoi des profils tels que celui d’Ibai Gómez n’avaient pas été sollicités pour débloquer la situation.

Enfin, son coaching en général est jugé trop frileux. A plusieurs reprises, le coach basque a cherché à défendre et assurer le score au lieu d’essayer de tuer le match, cela même lorsque le score affichait un match nul. Pourtant, avec lui, l’Athletic a déjà pu réaliser de bonnes performances lorsque ses choix étaient justes.

Garitano: “We must keep a cool head” | Athletic Club
Dans sa zone technique, l’entraîneur rojiblanco est très tonique et expressif (crédit : Athletic Club)

Du côté du public, on espère évidemment que Garitano offrira plus de temps de jeu à la jeunesse et n’hésitera pas à remanier son bloc dans les moments compliqués. Récemment, sa prolongation jusqu’en 2021 a fait débat, du fait qu’il n’atteigne pas l’objectif européen. Toutefois, la direction continue de lui afficher sa plus grande confiance et les supporters ont salué la performance histoire du club en Copa avec lui.

C’est donc une nouvelle saison sans Europe qui s’annonce pour les basques de l’Athletic Club. Après avoir connu la joie et soutenu leur équipe en confiance durant les premiers mois de compétition, les aficionados rojiblancos ont vu leur équipe s’écrouler en seconde partie de saison et manquer ses objectifs. La solide défense du club est un véritable atout, reconnu nationalement, et même au delà des frontières espagnoles, avec des renforts de taille venant du centre de formation, mais l’attaque doit à tout prix trouver un nouveau souffle. Malgré les critiques, Garitano sera donc en charge de mener à bien cette équipe talentueuse tout en résolvant la faille de l’irrégularité et en améliorant son coaching qui a coûté des points, aujourd’hui regrettables de ne pas avoir été pris.

Bilan de saison 2019/20 – Sevilla FC

Quatrième et surtout qualifié pour la Champions League, le Sevilla FC pouvait difficilement rêver mieux. Au terme d’une fantastique saison, réussie du début à la fin, les Andalous se sont transformés en véritable rouleau compresseur afin de retrouver la C1. Mené par Lopetegui, le club andalou a tourné à plein régime pendant de longs mois, tout en composant avec un XI au top de sa forme.

Ocampos, Navas, Munir, Diego Carlos, Koundé, Reguilón… tant de noms qui ont emmené le Sevilla FC dans le haut du classement. C’est donc trois saisons après sa dernière qualification en Champions League, et l’élimination en quarts contre le Bayern, que les Sevillistas vont pouvoir de nouveau côtoyer les plus grands d’Europe. Agile offensivement, bien en place au milieu et solide en défense, l’équipe andalouse a largement complété ses objectifs et va donc connaître sa quatorzième saison en Europe sur les quinze dernières. La formation de Lopetegui a impressionné l’Espagne, tant dans son jeu comme dans ses résultats, sans montrer de failles particulières, et laisse présager qu’elle pourrait bien continuer de faire des dégâts sur le territoire hispanique.

Sérénité et maîtrise : la clé de la réussite sévillane

Parmi les dix-neuf succès qu’a connu le Sevilla FC cette saison, en ressortent deux points importants, présents quasiment tout le long de la saison. D’une part, la confiance et la sérénité du bloc de Lopetegui qui n’a pas ressenti la peur, et ne s’est jamais effondré. Et d’autre part, nous avons pu observer une équipe qui, la grande majorité du temps, imposait son rythme, contrôlait et maîtrisait ses rencontres.

Les excellentes performances sevillistas s’expliquent en partie par cet équilibre parfait qui a été trouvé entre l’attaque et la défense, ainsi qu’avec un milieu qu’il a été difficile de bouger. Mené par plusieurs joueurs que nous évoquerons un peu plus tard dans l’article, mais plus généralement par un bloc soudé et uni, les Andalous ont terminé cinquième meilleure attaque de Liga, avec 54 réalisations inscrites. Un chiffre pas excessivement impressionnant mais correct, pourtant moins élevé que celui de la précédente saison.

Athletic de Bilbao vs Sevilla: Goles y resumen de partido de La Liga
La qualification en C1 du Sevilla s’explique aussi par la réussite à l’extérieur : seconde équipe à avoir pris le plus de points (33), hors de son domicile (crédit : Milenio)

Malgré le plus faible rendement offensif, en comparaison de l’exercice précédent, Sevilla a quand même réussi à se hisser en C1, chose que le club n’a pas réalisé la saison passée. Cela s’explique en partie par le fait que défensivement l’équipe soit une des meilleures des dernières années. Avec le renforcement en défense centrale, les arrivées de Diego Carlos et Koundé, Sevilla n’a encaissé que 34 buts. Il s’agit là de la troisième meilleure défense du championnat.

L’assurance dégagée par les Blanquirrojos se justifie également par le contrôle au milieu de terrain. Le jeu qu’affiche la formation andalouse se base beaucoup sur la possession : Sevilla affiche un pourcentage moyen de 58.7% par match, complétant encore une fois le podium. Un milieu qui fait parfaitement circuler la balle, se classant comme la troisième équipe de Liga a avoir complété le plus de passes. La confiscation du ballon permet ainsi de concéder peu d’occasions venant du camp adverse.

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L’autre fait intéressant est d’observer que cette formation andalouse subit peu de danger dans sa surface de réparation. La solidité et l’unité du bloc défensif contraint les autres équipes à souvent tenter de loin, rendant difficile la tâche d’atteindre les cages de Vaclik. Confiante mentalement et battante sur le terrain, l’équipe du Sevilla FC ne se sent que très peu inquiété, et le démontre sur le terrain.

Une équipe régulière emmenée par des joueurs cruciaux

Lucas Ocampos : l’intenable

Comme évoqué récemment, le Sevilla FC a donc répondu présent dans les différents secteurs du jeu, étant ainsi très régulier dans ses résultats. L’équipe de Lopetegui est composée de plusieurs leaders, à tous les postes, qui ont propulsé leur club vers les plus hautes places. Le véritable gros coup reste évidemment le transfert de Lucas Ocampos. L’Argentin, arrivé de Marseille, a réalisé une saison tout simplement exceptionnelle, tout comme ses coéquipiers offensifs comme Munir.

Vidéo - Quand Ocampos finit gardien de but… et sauve Séville ...
Réputé pour ses talents d’attaquant, Lucas Ocampos a aussi enfilé les gants en cette fin de saison pour sortir un magnifique arrêt contre Eibar ! (crédit : Goal.com)

En plus d’avoir excellé sur le plan sportif avec ses quatorze buts et trois passes décisives en Liga, Ocampos pourrait apporter une vraie plus-value financière au club. Acheté pour une quinzaine de millions d’euros, ce prix fait sourire aujourd’hui. Sa valeur marchande serait actuellement estimée à cinquante millions d’euros. Un transfert qui traduirait une certaine fierté, tant chez le joueur que chez le club.

Jesús Navas : l’inépuisable capitaine

A 34 ans, le capitaine du Sevilla FC continue de bercer tout un club. Inépuisable sur le terrain, le latéral droit a joué à chaque journée de cette saison de Liga ! Malgré l’âge, Navas n’a pas cessé d’accélérer sur son couloir droit, à grandes enjambées, avant de délivrer de magnifiques centres. Décisif et indipensable à cette équipe, le capitaine revenu dans son club formateur, en 2017, en provenance de Manchester City, reste un véritable poison d’autant plus dans le secteur offensif.

Éver Banega : la légende s’en va

La légende Banega va donc quitter le Sevilla FC pour rejoindre l’Arabie Saoudite. Après une dernière saison magnifique, le milieu argentin quitte donc la Liga sur un golazo, inscrit contre l’Athletic sur coup franc-direct. Une oeuvre d’art à l’image de la carrière d’un joueur qui a tout de même délivré sept passes décisives lors de cette campagne. Âgé de 32 ans, Banega sait qu’il a probablement vécu les meilleurs moments de sa carrière en Andalousie.

La curiosidad en el golazo de Banega para Sevilla - Olé
D’un magique coup de patte, Éver Banega avait transformé un coup-franc en fin de saison (crédit : Olé)

Koundé – Diego Carlos : la Ligue 1 s’exporte

Respectivement arrivés de Bordeaux et de Nantes au mercato estival dernier, Jules Koundé et Diego Carlos se sont largement imposés dans la charnière centrale sévillane. Deux anciens joueurs de Ligue 1, réputés pour leurs excellentes qualités défensives qu’ils ont démontré en Espagne. Diego Carlos n’a pas flanché. Titulaire à pratiquement toutes les rencontres de Liga, le Brésilien a été un véritable roc infranchissable.

Son coéquipier français, lui, a prouvé que, malgré son jeune âge, il avait les épaules pour évoluer dans un grand club. Laissé sur le banc en début de saison, Koundé a très vite montré qu’il était le joueur idéal pour former une paire, avec Diego Carlos, qui pourrait bien atteindre des records. Avec un gardien de la qualité de Vaclik dans les cages, la sérénité défensive du Sevilla est assurée.

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Diego Carlos s’est révélé très rapidement comme le chef de la défense (crédit : RMC Sport)

Les retours de prêt : l’arme du futur ?

Après un mercato estival dernier très agité, Sevilla a dû se séparer de certains joueurs, qui ne correspondaient pas aux attentes du clubs. Cependant, le Sevilla FC compte aussi, dans le futur, sur des joueurs qui ont été prêtés cette saison, et qui ont convaincu.

Carlos Fernandez, prêté à Granada, a largement participé à la qualification européenne du club promu en Primera cette saison. Taillé pour occuper le poste d’avant-centre, il y a aussi Marc Gual, cédé au Real Madrid Castilla et Girona. Enfin, le club andalou possède aussi des joueurs de qualité comme Alejandro Pozo ou encore la pépite Bryan Gil. Beaucoup de jeunes qui pourraient bien faire parler d’eux dans les prochaines années.

Lopetegui, ¡bueníssimo!

Choisi lors de l’été dernier pour ramener le Sevilla FC vers la Champions League, Julen Lopetegui a, en plus de compléter les objectifs, réalisé un travail exceptionnel à la tête d’une équipe dont il a eu carte blanche. Accompagné de Monchi pour la direction sportive, le coach basque est grandement impliqué dans la gestion sportive et le mercato du club. Même si tous les transferts n’ont pas été fructueux, une bonne partie a convaincu.

Son formidable travail passe notamment par les décisions prises. Les choix visant à faire confiance à Jules Koundé en défense centrale, à signer Óliver Torres, qu’il avait connu à Porto, ou à aller chercher Luuk de Jong au PSV ont été payants. Lopetegui a également su faire le tri entre les joueurs qu’il ne désirait pas et ceux qui n’avaient plus la qualité pour rester titulaire.

Fortement critiqué après sa sortie compliquée de la Roja et son mauvais passage à Madrid, Julen Lopetegui a surpris plus d’un supporter cette saison. Alors que certains se montraient réticents lors de son arrivée en Andalousie, le Basque a fait taire les critiques lancées par certains médias et supporters.

Lopetegui: "If I would go back to Madrid? I don't think about the ...
Très agité dans sa zone technique (et même parfois en dehors), Julen Lopetegui n’exprime pas ses émotions à moitié (crédit : Real Madrid Sport)

Avec lui, le Sevilla FC a donc su retrouver un jeu plus direct, plus défensif mais également plus tranchant offensivement. Des qualités qui avaient quelque peu manqué à l’équipe andalouse lors des précédents exercices. La possession prônée est également une de ses volontés tactiques qui, jusqu’à présent, semble porter ses fruits.

A l’heure de tirer un bilan de cet exercice, il est extrêmement positif pour Sevilla. En plus d’avoir rempli les objectifs et d’avoir retrouvé la Champions League, que les fans attendaient avec impatience, l’équipe a également dégagé beaucoup de maîtrise et de confiance tout au long de sa saison. Lopetegui a réussi à imposer ce qu’il voulait à cette équipe mais veut encore apporter beaucoup de nouveautés au Sevilla FC, en continuant de travailler autour d’un effectif soudé et de qualité pour le présent, et le futur. Encore en lice en Europa League, un trophée serait une excellente manière de récompenser la très belle saison du club sévillan.

Le bilan de la 28e journée de Liga

Très attendue, puisqu’elle marquait le retour du championnat espagnol pour la première fois depuis mars, cette 28e journée de Liga, entamée par El Gran Derbi, signifiait que la vie reprenait peu à peu son cours. Et ce fut le cas, les dix matchs de cette journée se sont déroulés sans incident majeur avec toujours autant d‘enjeux à tous les étages. Retour sur les rencontres de cette 28e journée de Primera.

Sevilla FC 2-0 Real Betis : le retour du football made in Ocampos

Un derby, deux buts, une victoire sevillista mais surtout une performance sensationnelle pour Lucas Ocampos. Qualifié d’événement mondial par Javier Tebas, ce match que tout le monde attendait depuis plusieurs jours a illustré la situation de deux équipes à la dynamique contraire.

Première rencontre pour illustrer le « nouveau football » et son protocole sanitaire si particulier, ce derby n’aura pas été le meilleur de ces dernières années mais probablement celui qui aura provoqué le plus d’excitation et d’engouement. Dans un triste Ramón Sánchez Pizjuán vide, ce sont d’abord les locaux qui se montrent les plus dangereux avec une frappe d’Ocampos s’écrasant sur la barre de Joel Robles (10′).

Les assauts Blanquirrojos vont se poursuivre avec les coups de tête de Jules Koundé (21′) puis Luuk de Jong (26′) qui frôlent à chaque fois le montant gauche du but du Betis. A l’issue de ce premier acte, les Verdiblancos sont tout simplement inexistants et débordés.

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Lucas Ocampos, sensation de la fin de saison ? (crédit : beInSports)

Au retour des vestiaires, la formation de Lopetegui accélère et vient ouvrir le score (55′) par le biais de son Argentin, sur un pénalty provoqué par Marc Bartra qui avait accroché De Jong sur corner, qui prend Robles à contre-pied. Premier but de ce retour du football en Primera.

Dépassée, la défense du Betis va concéder un deuxième but (61′) dans les minutes suivantes. C’est Fernando qui vient placer sa tête sur un nouveau corner, après que la balle ait subtilement été déviée du pied par Lucas Ocampos. Un second but encaissé sur coup de pied arrêté pour les hommes de Rubi. Dans la dernière demi-heure, le Betis va se montrer plus entreprenant, notamment avec les entrées de Lainez et Joaquín, mais sans véritablement inquiéter Vaclík. Affichant un visage terriblement inquiétant, les Verdiblancos s’inclinent donc dans le derby et permettent au Sevilla FC de consolider sa troisième place.

Résumé du match (11 juin 2020, 22h)

Granada CF 2-1 Getafe CF : l’Europe et le rêve andalou

Dans une des affiches les plus alléchantes de ce week-end, c’est finalement l’équipe madrilène qui s’est inclinée après avoir pourtant mené durant une bonne partie de la rencontre. Une défaite dérangeante pour Getafe mais un succès de prestige pour Granada.

En effet, en début de soirée, sous la chaleur andalouse, ce sont les hommes de José Bordalás (devenu au passage l’entraîneur ayant dirigé le plus de matchs dans l’histoire du Getafe CF, NDLR) qui ouvrent le score avec un golazo magnifique de Timor (19′) après une passe intelligente de Cucurella ! Une enroulée puissante qui achève sa course dans la lucarne de Rui Silva.

Durant la première période, David Soria a à peine à s’employer pour saisir quelques ballons mais rien de bien dangereux. Néanmoins, face aux offensives du Granada, les Azulones reculent et finissent par concéder l’égalisation sur un contre-son-camp de Djené. Le central togolais est surpris de voir le ballon rebondir devant lui pensant que Soria s’en était saisi.

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Toute la joie de David Timor, auteur d’un but somptueux (crédit : Mundo Deportivo)

Paniqués et probablement inquiétés des attaques grandissantes du Granada CF, David Soria et ses coéquipiers vont se faire renverser. C’est Carlos Fernández, à l’issue d’une bonne percée, qui profite d’une boulette inhabituelle du gardien espagnol, qui avait relâché un ballon, pour venir l’allumer et mettre son équipe devant au tableau d’affichage (78′). Au final, la persévérance des Andalous aura payé alors qu’ils ne sont plus qu’à deux points de l’Europe !

Résumé du match (12 juin 2020, 19h30)

Valencia CF 1-1 Levante UD : quand la folie s’empare du money-time

Pour le second derby de cette 28e journée, l’importance de gagner pour le Valencia CF était fondamentale. Au terme d’une rencontre équilibrée et qui s’est enflammée sur la fin, c’est un partage des points à Mestalla.

Relativement calme, le premier acte de ce match n’a permis à aucune des deux équipes de se détacher de l’autre avec beaucoup de déchet technique dans le jeu. Seule la frappe de Carlos Soler (28′) venant fracasser le montant de Aitor Fernández est à signaler parmi les rares offensives de cette première période.

Le match va s’animer après la pause, comme dans la plupart des rencontres de cette journée de reprise. C’est d’abord la frappe de Rodrigo (66′), qui oblige le portier du Levante à s’incliner pour sortir un bel arrêt, qui intervient avant l’expulsion de Roger Martí (73′). L’attaquant Granota avait alors été averti une seconde fois après sèchement tamponné le jeune Hugo Guillamón.

Levante: Toca suplir el gol de Roger en el Levante | Marca.com
L’expulsion de Roger a marqué un tournant du match (crédit : Marca)

Finalement, ce sont les joueurs Chés qui vont marquer en premier (89′) grâce à leur numéro 19, Rodrigo Moreno, venant couper au premier poteau un centre à ras de terre de José Luis Gayà. Mais le match n’est pas terminé, au contraire. Sur l’ultime coup franc du match, Rúben Vezo est accroché par Mouctar Diakhaby à l’entrée de la surface de réparation. Un pénalty donc, aisément transformé par Gonzalo Melero (98′), entré en jeu. Un nul logique sur le fond mais au goût de défaite pour le VCF, dont les supporters ont exprimé leur colère auprès de leur central responsable du pénalty.

Résumé du match (12 juin 2020, 22h)

RCD Espanyol 2-0 Deportivo Alavés : le match du déclic ?

Très vite en infériorité numérique, le Deportivo Alavés a souffert durant toute la rencontre sans même pouvoir tirer une seule fois. Un succès qui fait la joie de l’Espanyol, de nouveau dans l’espoir de pouvoir se maintenir.

C’est une vingtaine de minutes que le match va prendre un tournant différent, jusqu’alors assez calme et équilibré. Sur un ballon en profondeur lancé par la défense barcelonaise, Fernando Pacheco manque complètement sa sortie et se saisit du ballon dans l’arc de cercle de sa surface, se voyant logiquement expulsé (18′). Cette exclusion donne donc l’occasion à Roberto, gardien remplaçant du Deportivo Alavés, de pouvoir s’illustrer à de nombreuses reprises.

Le gardien viendra d’abord réaliser un beau double arrêt face à Wu Lei (29′), puis un nouveau, cette fois-ci en s’illustrant avec un sauvetage réflexe sur le retourné de Adrián Embarba (42′). Impressionnant jusque là, avant de finir par céder sur un coup de tête rageur de Bernardo Espinosa (45+2′), juste avant la pause.

Bernardo Espinosa anotó gol en el triunfo del Espanyol ante el Alavés
Dominant largement la rencontre, l’Espanyol a enfin été récompensé de ses efforts (crédit : Revista Semana)

Et puis, quelques secondes après avoir débuté la seconde période, l’Espanyol va inscrire un second but par Wu Lei qui se présente en face à face devant Roberto (47′). L’attaquant chinois avait été complètement oublié de la défense basque. La fin de match sera plutôt calme malgré les deux tentatives des Pericos (52′ et 80′), respectivement captées et détournées par Roberto, important dans ce match. Le tout avant que Sergi Dader vienne manquer le cadre sur une offrande de RDT (88′). Avec cette victoire, l’Espanyol reprend confiance et peut espérer un déclic dans le but de se maintenir.

Résumé du match (13 juin 2020, 14h)

RC Celta 0-1 Villarreal CF : entre exultation et colère

Proche d’obtenir un point cruellement important pour son maintien, le Celta s’est finalement effondré dans le temps additionnel après avoir longtemps tenu face à une équipe de Villarreal énergique.

La première action du match est à mettre au profit de la formation valencienne avec un premier tir de Gerard Moreno, renvoyé par la défense, et surtout suivi d’un second de Santi Cazorla, bloqué net par Rubén Blanco (15′). Dans la minute suivante, le sous-marin jaune accélère et Vicente Iborra voit sa puissante frappe, venant d’un centre de Mario Gaspar, être détournée par les mains fermes de Rubén (16′).

Les assauts s’enchaînent de la part du Villarreal CF et les Galiciens ne cessent de reculer, se reposant sur leur gardien, comme l’a prouvé la belle incursion dans la surface de Gerard Moreno (35′) mais qui n’a pas pu cadrer. En seconde période, la défense du Celta est mise à mal par le rush de Chukwueze (66′) avant de subir la percée de Carlos Bacca (86′), qui avait pourtant mis à terre Rubén Blanco, voyant son tir raser le poteau.

Samu parachuta al Villarreal en Vigo - Valencia City
Héroïque pendant 90 minutes, Rubén Blanco a finalement dû s’incliner en toute fin de rencontre (crédit : ValenciaCity)

Submergés et sans cesse en train de reculer, le Celta va craquer. Et c’est de Manu Trigueros que va venir la solution. Après une nouvelle intervention du portier galicien dans les pieds de Bacca, Manu Trigueros va finalement récupérer ce ballon et le propulser dans les cages (93′) après qu’il ait été dévié par la jambe de Jeison Murillo. Un résultat qui fait les faveurs du Villarreal CF, exultant, pour la course à l’Europe mais qui enfonce le Celta, abasourdi, dans la lutte pour le maintien.

Résumé du match (Samedi 13 juin, 17h)

CD Leganés 1-2 Real Valladolid : un maintien aux trajectoires différentes

C’était LE match du maintien de cette journée de reprise, dans ce sprint final encore tant indécis, dans lequel deux formations luttent pour rester dans l’élite du football espagnol. Ambitieux mais peu réaliste, le CD Leganés a finalement fini par être puni.

En même temps, il faut dire qu’il y a difficilement pire comme scénario que celui d’encaisser un but dès les premières minutes pour une erreur… Pourtant, c’est une mésentente totale entre le portier Pichu Cuéllar et son défenseur, Chidozie Awaziem, qui a permis à Enes Ünal (2′) d’ouvrir le score. Un ballon qu’aucun des deux protagonistes n’a pris mais poursuivi avant finalement qu’il finisse dans le but.

Voulant repartir de l’avant, Leganés a tenté quelques incursions à l’image de Kévin Rodrigues (11′) ou Guido Carillo (43′) mais avec un cruel manque de précision et de rigueur. Peu présent offensivement, l’équipe de Sergio va doubler la mise grâce à Rubén Alcaraz, tout heureux de marquer (54′) en voyant le ballon boxé par Pichu Cuéllar, atterrir devant lui après qu’un de ses coéquipiers ait manqué sa reprise.

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La gaffe défensive des Madrilènes aura permis à Ünal d’inscrire son cinquième but de la saison (crédit : Pucela Fichajes)

Insistant pour marquer, les Pepineros vont finalement obtenir un pénalty en raison d’une faute de Mohammed Salisu sur Roger Assalé. L’homme des coups de pieds arrêtés et prêté par le Real, Óscar Rodríguez, ne se fera pas prier pour venir tromper Masip (83′). Motivé mais peu transcendant, Leganés s’incline finalement et peut avoir des regrets en sachant que le maintien sera de plus en plus difficile à acquérir.

Résumé du match (13 juin à 19h30)

RCD Mallorca 0-4 FC Barcelona : déjà du lourd pour la reprise

Un match avec un semblant d’incertitude qui s’est en réalité très vite décidé entre deux formations dont l’objectif est le maintien pour les locaux et évidemment, le titre pour les visiteurs a conclu ce samedi soir. Au final, le suspens n’aura pas duré.

C’est seulement après quelques secondes que Arturo Vidal a pu venir crucifier (1′) Manolo Reina d’un cabezazo très bien placé sur un centre millimétré de Jordi Alba. Le travail de Frenkie de Jong sur l’action du but est également à souligner. Mallorca ne baisse pas les bras, comme tout au long du match, et rétorque avec une frappe enroulée de Kubo à l’entrée de la surface mais sortie par les gants de Ter-Stegen (21′).

Avec idées mais sans organisation, les Bermellones perdent rapidement le ballon et encaissent un second but (37′), après plusieurs erreurs, inscrit par Martin Braithwaite d’une puissante reprise, son premier avec le Barça. Le Danois va obtenir une nouvelle occasion de but mais sortie du bout du pied par Manolo Reina (58′) alors que Ante Budimir avait tenté sa chance vers les cages blaugranas quelques minutes plus tôt (48′).

Mallorca 0 - Barcelona 4: resumen, resultado y goles - AS.com
De retour avec un nouveau look, Messi continue d’être demandé par les supporters… même à huis clos ! (crédit : AS)

A son tour, le jeune Ronald Araújo va venir inquiéter les cages majorquines en frappant sur le poteau sur un centre de Sergi Roberto (59′). Enfin, c’est Jordi Alba qui va venir crucifier Manolo Reina après un caviar de Messi en profondeur (78′) suivi d’un nouveau but de ce dernier (90+3′). Une victoire logique mais un score dur pour une équipe de Mallorca qui sera restée motivée et qui devra continuer son combat pour se maintenir.

Résumé du match (13 juin 2020, 22h)

Athletic Club 1-1 Atlético de Madrid : le nul qui n’arrange absolument personne

Attendu comme un véritable duel pour l’Europe, ce partidazo a finalement vu l’Athletic et l’Atlético se neutraliser logiquement en se répondant coup pour coup dans un San Mamés vide et, inhabituellement mais logiquement, muet.

Dominés pendant le premier quart d’heure du match dans ce premier match du dimanche, les Basques subissent dans un premier temps les offensives des Colchoneros. Après avoir alarmé les buts gardés par Unai Simón avec une frappe de Carrasco (12′), l’Atleti recule et concède deux occasions importantes dans le domaine aérien… toutes détournées par l’incroyable Jan Oblak. La première est signée Iñaki Williams (25′) sur un centre de Capa, et la seconde de Yeray après un bon ballon de Muniain (32′).

Avec ce gros temps fort, les Leones en profitent pour ouvrir la marque grâce à leur capitaine Iker Muniain, plaçant un extérieur subtil, aidé par Thomas Partey, sur une passe de Yuri Berchiche (36′). Mais la réplique des Colchoneros ne se fait pas attendre. Après une mauvaise relance de Yeray, Koke et Diego Costa se jouent de la défense basque pour venir remettre les compteurs à égalité (39′) et battre Unai Simón.

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Iker Muniain a célébré son but en hommage des personnes décédées du coronavirus (crédit : Deia)

La deuxième période sera, pour une fois, plus apaisée mais tout de même agitée sur la fin. Renan Lodi et Santiago Arias obligent en effet le dernier rempart de l’Athletic à venir réaliser un double arrêt (79′), premièrement sur le centre-tir enroulé du Brésilien, avant de sauver ses cages en se relevant rapidement pour faire barrage au Colombien de l’Atlético. A l’issue de la rencontre, c’est donc un match nul qui n’avantage ni les Lions pour la course à l’Europa League, ni les Colchoneros pour se qualifier en Champions League.

Résumé du match (14 juin 2020, 14h)

Real Madrid 3-1 SD Eibar : la qualité madrilène a surpassé l’envie basque

Attendu pour répondre à son rival barcelonais, qui avait déroulé la veille, le Real Madrid n’a pas déçu. Une victoire sans trembler au profit de la formation d’Eibar, dans une situation bien différente.

Comme à l’image du Barça, le club madrilène a voulu suivre le même début de match. A savoir une ouverture du score très tôt dans le match, ici grâce à Toni Kroos reprenant sans contrôle un ballon expédié directement dans la lucarne de Dmitrovic (3′). Un but cependant contesté pour une minime position de hors jeu de Karim Benzema, non signalée par l’arbitrage vidéo. Pourtant peu dangereux, le Real va surtout se montrer réaliste et inscrire le second but (30′) du match grâce à Sergio Ramos. Monté aux avants-postes, le capitaine Merengue n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets après le service d’Eden Hazard.

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Malgré leur envie forte de lutter, les Armeros ont craqué face à la force collective du Real (crédit : Libertad Digital)

L’addition va s’alourdir avec un troisième but, signé Marcelo, envoyant un ballon flottant, mal dégagé par la défense, dans le petit filet de Marko Dmitrović. Avant la mi-temps, le portier serbe va néanmoins réaliser un bel arrêt (45+2′) sur une reprise de Rodrygo. Le Real va ensuite lever le pied et Eibar va en profiter avec Edu Expósito obligeant Thibaut Courtois à s’employer magnifiquement bien à deux reprises (48′ et 56′). Dans la foulée, Sergi Enrich va même venir déposer un ballon sur la barre du portier belge (58′).

Juste après cela, Eibar va enfin trouver la faille et marquer (59′). C’est Pablo de Blasis qui s’exécute avec une reprise, déviée par le dos de Pedro Bigas, qui viendra tromper Thibaut Courtois sur qui la balle aura doucement rebondi. Après ça, plus grand chose n’empêchera Madrid de sceller le score de ce match et de poursuivre le Barça. Eibar se devra de rebondir vite pour son maintien.

Résumé du match (14 juin 2020, 19h30)

Real Sociedad 1-1 CA Osasuna : le coup d’arrêt txuri-urdin

Avec comme objectif de terminer quatrième pour voir la Champions League lors de la prochaine saison, la Real Sociedad a vu hier ses plans être compliqués par la très bonne équipe d’Osasuna. Tenaces et entreprenants, les Rojillos ont fait caler la Real dès la reprise.

Dans ce que l’on pourrait une surprise de la rentrée, ce sont les Txuri-Urdin qui vont se distinguer les premiers dans une rencontre presque ennuyeuse par moments. Aritz Elustondo récupère un ballon en profondeur de Portu à la suite d’un coup-franc mais bute sur le pied salvateur de Rubén Martínez (25′). Un instant plus tard, Robin Le Normand, fraîchement prolongé avec la Real, touche un centre de Adrián de la main et, par conséquent, concède un pénalty que l’auteur du centre transformera dans la lucarne de Remiro (29′).

Les joueurs de Jagoba Arrasate se montrent entreprenants et s’offrent une nouvelle occasion grâce à Marc Cardona (51′) qui récupère en vitesse un ballon mais qui vient mourir à quelques centimètres. Solide, la défense navarraise va commettre une erreur qui coûte chère, laissant Oyarzabal seul de tout marquage qui ne tremblera pas pour égaliser (60′) qui avait déjà vu une de ses tentatives stoppée par Rubén auparavant (54′).

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Osasuna ne sera pas passé loin d’une belle victoire (crédit : Navarra.com)

En fin de match, Osasuna va avoir trois grosses opportunités de passer devant au tableau d’affichage mais Remiro en sauvera une première (88′) alors que les deux autres ne passeront à rien des cages du gardien basque (90′ et 92′). Un nul qui fige les positions des deux équipes au classement.

Résumé du match (14 juin 2020, 22h)

La buena operación de la journée

Très certainement à mettre au profit de l’Espanyol de Barcelona, cette journée aura permis aux Pericos de revenir à seulement trois points du Celta, premier non-relégable. Avec les défaites de tous les concurrents directs (Leganés, Mallorca, Celta, Eibar), les Catalans font un coup parfait dans l’optique du maintien même s’ils occupent toujours la dernière place du classement.

Le golazo de la journée

Difficile de faire un choix mais c’est la frappe sensationnelle de Toni Kroos qui est très certainement le plus beau but de ce week-end. Limpide et sans contrôle, elle a vu le ballon venir se loger magnifiquement bien dans les cages des Armeros. La frappe de Timor reste, quant à elle, un chef d’oeuvre également.

Cette journée de reprise nous aura permis donc de reprendre contact avec le football espagnol et ses dernières journées qui s’annoncent toujours pleines d’incertitudes. Avec les résultats, on peut, peut-être, déjà penser que cette pause aura très certainement fait du bien physiquement et moralement, ou au contraire casser la dynamique, de certaines équipes du championnat. Ces dix rencontres sont aussi l’occasion d’avoir une vision plus tranchée du huis clos dans les stades, comblé en partie par le public et l’ambiance virtuels mis en place.

Aduriz, une étoile s’éteint dans le ciel basque

« Le moment est venu de se dire au revoir et c’est la fin de ce voyage, inoubliable et merveilleux du début à la fin », tels étaient les derniers mots d’Aritz Aduriz. Le mercredi 20 mai, dans un message poignant, le mythique attaquant de l’Athletic Club annonce qu’il raccroche les crampons et qu’il ne terminera pas une saison qui se prolongera jusqu’au milieu de l’été.

Parti mais revenu, Aritz Aduriz n’aura jamais pu vraiment quitter sa maison. C’est après pas moins de quatorze ans passés chez les Leones que l’avant-centre, natif de San Sebastian, a décidé de tirer sa révérence, laissant ses admirateurs dans le plus grand des regrets. Son aventure, tout au long de sa carrière, n’aura pas été toute rose mais elle aura eu le mérite de s’achever sur une note symbolique. Vu comme un dieu vivant à San Mamés, Aduriz a également vécu des moments sous les maillots de Burgos, Valladolid, Mallorca, Valencia en revenant à plusieurs reprises sur les traces de ses débuts. Des retours réguliers à l’Athletic peut-être synonymes d’une envie profonde de finir par s’y imposer. Retour sur la carrière surprenante et atypique d’un attaquant admiré et respecté.

Aduriz inscrivait en août dernier son dernier but avec l’Athletic, une chilena à jamais gravée dans l’Histoire… (crédit : Depor)

« Globe-trotter » mais avec une âme bilbaína

Aritz Aduriz débute son parcours de footballeur à l’âge de 19 ans, au CD Aurrerá de Vitoria, dans la ville de Vitoria-Gasteiz, ville connue pour le club de foot qui y réside, Alavés. Dans une famille où le ski de fond est un sport régulièrement pratiqué, le football n’a pas tellement la côte. Pourtant, c’est la passion d’Aduriz. Il intégrera le Bilbao Athletic (équipe B de l’Athletic, NDLR) en 2002 avec quelques rares apparitions en équipe première.

Aritz Aduriz, avec le Bilbao Athletic, en 2000 (crédit : Mundo Deportivo)

En 2003, alors âgé de 22 ans, le Basque s’envole pour Burgos où il y réalise une saison correcte. Du côté du Real Valladolid lors de l’exercice suivant, alors en deuxième division, Aduriz prend de l’importance et s’affirme à son poste d’avant-centre. De retour, en 2006, dans le club où il écrira l’histoire dans le futur, le Donostiarra effectuera des premiers matchs satisfaisants, notamment en inscrivant un doublé dans un derby, avant de passer dans l’ombre de Fernando Llorente.

Attristé par le manque de confiance de sa direction, Aritz Aduriz est transféré à Mallorca pour la somme de six millions d’euros. Il y fait des prestations remarquables et se hisse dans les premières places du classement des buteurs. Le tout avant de poser ses valises à Valencia. Là-bas, il ne s’imposera jamais réellement en voyant que Roberto Soldado lui est préféré. En 2012, après avoir sillonné quelques endroits de l’Espagne, l’Athletic décide alors de repêcher l’attaquant. Un transfert critiqué et surprenant à l’époque mais encensé, voire même adulé, à l’heure où cet article est rédigé…

Aduriz et Jordi Alba, dans une équipe différente aujourd’hui, les deux hommes entretiennent une bonne relation (crédit : Zimbio)

Un symbole du football espagnol qui brise la normalité

Dans le monde du football actuel, Aduriz porte un peu cette image de contre-exemple de ce qu’est la normalité pour un joueur offensif. Et cela s’explique par ce cliché de la vieillesse et de l’âge qu’il a su briser. En effet, c’est après avoir passé la trentaine que le Zorro s’est révélé être une véritable machine pouvant atteindre plusieurs records. Une leçon notable dans une société footballistique où les regards se figent de plus en plus sur la jeunesse et ses talents, laissant parfois de côté des joueurs expérimentés qui regorgent encore de véritables qualités.

Après avoir donc été longtemps dans des situations instables, Aduriz a fait ses preuves à l’Athletic et enchaîne les bonnes performances. Au delà de ses frappes et de sa finition redoutées, c’est surtout le jeu de tête qu’il laisse émerger qui est tout simplement exceptionnel. Aritz Aduriz est d’ailleurs le deuxième joueur ayant marqué le plus de buts de la tête, 34, sur les dix dernières saisons de Liga derrière Cristiano Ronaldo et ses 49 unités.

Derrière les deux monstres que sont Messi et l’ex-Madrilène, il est difficile de se faire une place. Cependant, l’attaquant des Lions parviendra à glaner en 2015 et 2016, probablement les meilleurs moments de sa carrière, le trophée Zarra (trophée qui récompense le meilleur buteur espagnol du championnat, NDLR).

Un véritable cabezazo, face au Real, signé Aritz Aduriz ! (crédit : LaLiga)

Au fil des saisons, Aduriz cartonne et fait peur aux défenses de Liga malgré, ou plutôt grâce à son âge, à tel point qu’on le comparera régulièrement au bon vin qui se bonifie avec temps. Ou même parfois, plus surprenant, il est comparé à Benjamin Button. Le personnage principal d’un film qui naît vieux, à 80 ans, et vit sa vie à l’envers.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de la saison 2012/13 à 2016/17, il ne redescendra jamais en dessous de la barre des quatorze buts en championnat, atteignant même les vingt unités en 2016.

Des performances qui lui vaudront une reconnaissance infinie au sein de son club de cœur mais aussi dans l’ensemble de l’Espagne. En effet, en mettant un terme à sa carrière, Aduriz termine ainsi second meilleur buteur espagnol de Liga au 21e siècle avec 158 buts. Il est devancé par David Villa et ses 186 réalisations. C’est aussi le sixième meilleur buteur de Primera sur la dernière décennie.

Aritz Aduriz aura marqué contre 35 équipes différentes en Liga (janvier 2018) (crédit : Marca)

Un des moments où Aritz Aduriz a, sans doute, beaucoup fait parler de lui, c’était au moment de la SuperCopa de 2015, remportée par l’Athletic. En plus d’avoir ramené un trophée au club, le premier du siècle, il avait également signé un triplé au match aller, à San Mamés, et inscrit un but au retour, au Camp Nou !

Un trophée qu’il estime avoir mieux valorisé au fil du temps, se rendant compte de l’importance qu’il a eu auprès des supporters. Probablement, aussi, un des moments dans lequel il a prouvé que l’âge ne le freinait en aucun cas.

« Si on écrivait une histoire, un tel scénario serait impossible. Pour nous, pour tout ce que cela suppose pour l’Athletic le fait de gagner un titre, c’est la plus grande chose qui puisse arriver, surtout face au Barça »

Les déclarations d’Aritz Aduriz, à l’issue de la double confrontation
La SuperCopa, le premier et unique titre d’Aduriz dans sa carrière (crédit : Cadena SER)

Mais si Aduriz sait briller sur la scène nationale, il n’a pas de mal à le faire à l’échelle européenne. En mémoire, vous avez probablement son but contre Marseille : une superbe reprise lobée, à 35 mètres des cages, qui venait battre Steve Mandanda. Encore un but pour démontrer à quel point le goleador de l’Athletic pouvait frapper fort et à n’importe quel moment.

L’Europa League ? C’était probablement la compétition qu’Aduriz aimait le plus. En 49 matchs, il aura inscrit pas moins de 31 buts, le classant ainsi comme le troisième meilleur buteur de l’histoire de cette coupe, à égalité avec Radamel Falcao. Et puis en parlant de performances sensationnelles, Aritz Aduriz est aussi le seul joueur du format actuel à avoir inscrit un quintuplé en Europa League. C’était le 3 novembre 2016, face à Genk, et en images ça donne ça…

Un autre moment phare de la longue carrière d’Aduriz est celui de la qualification en Champions League, la deuxième du club depuis son existence. Lors de la saison 2014/15, l’Athletic parvient à se qualifier pour la phase de groupes de la plus prestigieuse des compétitions en éliminant le Napoli en barrages. Après avoir concédé le nul 1-1 en Italie, les Basques s’imposeront 3-1 au retour, notamment grâce à un doublé de l’attaquant mythique du club. Un match de plus pour écrire des nouvelles lignes de l’histoire de l’équipe rojiblanca.

Ses prestations remarquables en Europe auront largement contribué à augmenter son compteur de buts avec l’Athletic. Aujourd’hui, à l’heure des comptes, en 407 matchs officiels chez les Leones, Aritz Aduriz aura propulsé le ballon à 172 reprises au fond des filets. Une statistique qui fait de lui le septième meilleur buteur de l’histoire de la formation bilbaína.

Une de ses victimes favorites restera Ter-Stegen, un des gardiens contre lequel l’attaquant basque a le plus marqué… lui laissant quelques mauvais souvenirs !

Enfin, Aritz Aduriz a également porté à quelques reprises les couleurs de la Roja. C’est en octobre 2010 qu’il honore sa première sélection, face à la Lituanie, dans un match de qualification à l’Euro 2012. Sa première réalisation avec la sélection espagnole interviendra en novembre 2016. Alors âgé de 35 ans, il devient, et est toujours, le joueur le plus âgé à avoir marqué un but pour la Selección. Le joueur qui a crucifié pas moins de 91 gardiens différents dans sa carrière a aussi disputé une douzaine de matchs avec l’Euskal Selekzioa.

20 buts d’Aritz Aduriz avec le maillot de l’Athletic (crédit : Athletic Club)

Vous l’aurez donc compris, en plus d’être un attaquant redouté des défenses, Aritz Aduriz a aussi inscrit son nom dans l’histoire de l’Athletic, faisant de lui une légende. Notons d’ailleurs qu’il est le seul joueur du club à avoir réussi à marquer deux buts ou plus dans cinq compétitions différentes (Liga, Copa, SuperCopa, Champions League et Ligue Europa).

Un rêve inachevé

Jouer la finale de Coupe du Roi, voire même la gagner, était évidemment important aux yeux d’Aduriz. Mais en se retirant maintenant, El Zorro del Athletic manque surtout les adieux du publics de San Mamés en tant que joueur. Un rêve sur lequel, lui et les supporters doivent faire une croix. Puisque oui, brusquement, tout s’est arrêté.

Le 9 août 2019, Aritz Aduriz avait déclaré qu’il prendrait sa retraite, à l’issue de l’actuelle saison. Une semaine après cette annonce, l’avant centre zuri-gorriak venait crucifier le FC Barcelona dans les ultimes minutes de la rencontre, quelques secondes seulement après être entré en jeu sous une ovation de San Mamés. Le match d’ouverture de cette saison 2019/20 semblait déjà annoncer la couleur pour un footballeur qui n’en finissait décidément plus de surprendre.

Un dernier but digne d’une oeuvre d’art qui laissera un souvenir indélébile du joueur.
Finir sa carrière sur une telle réalisation, signe du destin ou pur hasard ? (crédit : LaLiga)

Mais dans l’après-midi du mercredi 20 mai, Aritz Aduriz publie un communiqué annonçant qu’il raccroche les crampons. Une triste nouvelle précipitée par une opération à la hanche et l’implantation d’une prothèse. En effet, victime d’une blessure à cette partie du corps en novembre dernier, et absent jusqu’en février, Aritz Aduriz avait déjà confié qu’il souffrait et que cette lésion resterait peut-être à vie.

Finalement, ce qui pouvait s’imaginer comme une dernière saison exceptionnelle, sous des cérémonies de remerciements chaleureuses, va presque virer au cauchemar du point de vue des supporters. On peut quand même logiquement supposer qu’un hommage lui sera rendu quand les aficionados viendront repeupler les stades.

Mais pour Aduriz, sa retraite n’est rien en comparaison de la crise mondiale actuelle. Lui qui avait récemment déclaré, au début du confinement en Espagne, qu’il fallait apprendre à redonner la juste valeur aux choses et qu’il fallait relativiser sur certains points. Finalement, peut-être que tout cela n’est pas si grave même si, évidemment, il regrette d’être parti de cette façon.

« Il est clair que j’aurais aimé dire adieu au football en gagnant la finale de Coupe du Roi contre la Real Sociedad, mais je n’ai pas regrets. Je ne peux pas me plaindre alors que des gens meurent et sont malades à cause de ce virus. Avec le coronavirus, le football a cessé d’être important. Et c’est normal. »

Aritz Aduriz dans une interview pour SoFoot
Samedi 22 mai, à San Mamés, Aduriz est applaudi par ses coéquipiers avant de répondre aux questions des journalistes dans un stade bien vide (crédit : Athletic Club)

Cette blessure à la hanche n’était peut-être pas anodine. Contraint de s’arrêter plusieurs mois à cause de cette dernière, elle lui a aussi rappelé qu’il était temps de s’arrêter, que son corps avait donné le maximum pour qu’il lutte, qu’il reste au niveau. Mais maintenant, il fallait mettre un terme à tout cela et Aduriz l’a très certainement compris quand il a choisi d’écouter ce que lui disait son corps.

Après tout, il n’avait pas tellement de choix même si la rumeur d’une éventuelle prolongation jusqu’en 2021 se murmurait ces dernières semaines. Aduriz a fait ce choix qui, au fond, est compréhensible malgré la tristesse qu’il a provoqué. Il abandonne à côté de lui toute une équipe, même une famille, des fans, des amis, un stade, des adversaires, une saison qui tenait encore beaucoup de suspens. Il abandonne ce qu’est réellement le football.

Toute la fierté d’un joueur avec l’âme d’un lion quitte le monde du football (crédit : Fandom)

Un véritable exemple, comme le disent certains joueurs, sur le terrain comme en dehors. Toutes ses marques de respect et d’humilité ainsi que son envie permanente de se battre et de mouiller le maillot laisseront de lui un souvenir inoubliable dans les mémoires d’une très grande partie des fans du football espagnol.

Lui qui estime avoir eu la chance d’avoir pu faire ce dont il avait envie, jouer dans son club de cœur, et qui pense que les premiers hommages qui lui ont été rendus sont plus que ce qu’il méritait. Lors de sa conférence de presse d’adieux à San Mamés, on a senti tout le plaisir, tout l’amour qu’il avait eu avec le maillot de l’Athletic, et plus généralement, dans l’ensemble de sa carrière. En remerciant toutes les personnes qui l’ont aidées à en venir à là, en s’excusant auprès des adversaires avec lesquels il n’a pas été toujours correct, Aritz Aduriz se retire mais ne perd pas le sourire, s’estimant déjà chanceux d’avoir pu faire du football son métier.

C’est donc une page, même plus que ça, un chapitre, qui se tourne dans l’histoire de l’Athletic avec le départ d’un tel élément. Combatif et solide, Aritz Aduriz renvoie aujourd’hui une image d’un joueur qui va dans le sens inverse de la grande majorité des attaquants. L’âge aura même été un tremplin dans sa longue carrière. Une carrière composée de moments magnifiques comme difficiles mais dans laquelle il a pris du plaisir. Pour lui, ce n’était ni le succès, ni les trophées et encore moins l’argent qui comptaient. Ses valeurs étaient bien différentes et simples. L’humilité, le respect, la santé, la gratitude et la gaieté de pouvoir faire au quotidien ce qu’il aimait par dessus tout : jouer au football. C’était ça qui l’importait le plus. Le monde du football perd plus qu’un joueur, il perd un homme passionné et ses valeurs qui, aujourd’hui, semblent s’oublier bien trop facilement.

Eskerrik asko Aritz…