[MARCA] Iago Aspas : « Je ne partirai pas du Celta, c’est ma maison et je m’y sens bien »

Iago Aspas est au Celta ce que le Celta est à Iago Aspas. Le joueur galicien a manqué à son équipe lorsqu’il était blessé ces dernières semaines et cette absence a fortement pesé pour le club de Vigo. « Je ne veux pas partir d’ici. C’est chez moi et c’est ici que je joue le mieux », a déclaré l’attaquant espagnol à MARCA.

Un match important arrive pour le Celta, pour l’Atlético et aussi pour les rivaux de l’Atlético en Liga qui espèrent un faux-pas colchonero

« Oui, je pense que nous avons une très bonne opportunité pour faire quelque chose. Il est vrai que nous n’avons pas gagné depuis plusieurs matchs, avec des défaites et des nuls, après avoir connu de très bons moments. L’équipe sait qu’elle va jouer sur un terrain compliqué mais ce n’est pas insurmontable. Il y a cinq matchs, nous étions une équipe du niveau de Milan et maintenant nous sommes l’équipe de mon village, c’est pour dire comment les impressions changent. Qu’on perde ou gagne, on reste calme mais nous voulons essayer de retrouver de l’excitation en Liga »

– Pour le Celta, c’est pour retrouver les compétitions européennes qu’il y a nécessité de retrouver de l’excitation en championnat ?

« Bien sûr. C’est vrai que nous sommes en milieu de tableau, mais ce serait une bonne opération de gagner lundi pour prendre des points dans un match compliqué mais pour se reclasser en Liga »

– Comment te sens-tu après la blessure que tu as vécu ?

« Chaque jour, je vais beaucoup mieux. Je n’ai toujours pas retrouvé mon ballon de football sur un terrain mais je me sens mieux. Physiquement, être un mois au repos pour un footballeur professionnel, même si vous vous entraînez et courez beaucoup pendant ces 3-4 semaines, vous perdez le rythme de la compétition, et j’espère le reprendre petit à petit et surtout dans à un match aussi compliqué que celui auquel on s’attend lundi »

Résultat de recherche d'images pour "iago aspas"
(crédit : WorldNewsEra)

– 9 buts inscrits en 18 matchs. On dit que Celta dépend beaucoup de Iago Aspas et les chiffres le prouvent

« Eh bien, les chiffres sont là, ils le disent, mais je pense aussi que dans certains matchs, avec moi sur le terrain, l’équipe a vécu de mauvais moments, compliqués. Par exemple, lors du match contre Villarreal, on a pas très bien joué, l’esprit n’y était pas. Contre Eibar, sans moi, l’équipe a fait beaucoup pour gagner et l’aurait mérité mais n’a pas réussi. J’espère que maintenant, avec mon retour, nous retournerons sur le chemin de la victoire pour revivre un mois aussi bon que celui de décembre »

– Lundi, vous affrontez l’Atlético, le leader de la Liga

« En réalité, ça a toujours été une équipe très compétitive depuis l’arrivée de Simeone et cette année, ils ont donné une autre tournure au club et à son jeu, également parce qu’ils ont de grands joueurs. De plus, ils ont Suárez, qui marque sur chaque opportunité qu’il a »

– Vous avez déjà pu jouer un peu avec lui à Liverpool

« Oui, une saison. C’était déjà un attaquant né, un gagnant dans les matchs. Il se donne toujours à 200%. Ce que vous voyez de lui sur le terrain, c’est aussi ce que vous verriez à l’entraînement »

– Il vous a aidé lors de ton arrivée à Liverpool, pour s’adapter à une nouvelle compétition, une nouvelle langue ?

« Totalement oui, c’est toujours particulier d’arriver dans un nouveau club quand on vient de l’étranger, surtout sans connaitre la langue qui y est parlée, c’est clair que ce n’était pas facile. Nous étions 6 ou 7 joueurs qui parlaient espagnol et portugais, et nous nous comprenions assez bien. Nous avons créé notre propre « regroupement » pour organiser des dîners et des déjeuners avec les familles »

Résultat de recherche d'images pour "iago aspas luis suarez liverpool"
(crédit : La Pelotona)

– Vous attendiez-vous à ce que Luis Suárez donne tant à l’Atlético ?

« Il a toujours été un attaquant très adroit devant le but. Je pense que c’était une connerie de la part du Barça de s’en séparer, mais bon ils étaient aussi en galère par rapport à la question de la limite salariale. L’Atlético en a profité, a été très rapide sur le dossier et a donc signé un grand attaquant. Ils ont obtenu de nombreux points grâce à lui et à ce qu’il a proposé »

– Ce qui n’était pas une « connerie », c’était votre retour au Celta. Qu’est-ce qui vous passait par la tête dans ces moments en dehors du Celta ?

« C’est difficile à expliquer parce que chaque fois que vous partez dans un autre club, Liverpool à l’époque, vous le faites avec des ambitions importantes. Ensuite, il y a des circonstances qui ne sont pas celles qu’on a imaginées et puis rien ne se passe comme on s’y attendait. Je suis très heureux d’être chez moi, avec ma famille, ici tout se passe pour moi et c’est vrai que c’est plus facile de profiter de mon football dans mon pays et dans l’équipe de mon cœur »

– Ces derniers étés, il y a toujours eu des rumeurs et on a même parlé du Real Madrid comme destination possible pour vous…

« Il est vrai qu’il y a eu diverses rumeurs et intérêts, mais j’ai toujours été très heureux à la maison, ici. J’ai déjà quitté le club et ça ne s’est pas passé aussi bien que prévu. J’avais besoin de retourner dans ma zone de confort pour me sentir à nouveau footballeur et retrouver toute cette confiance. Au final, je pense que les chiffres sont là pour le prouver sur les cinq ou six dernières saisons »

– Ta carte d’identité dit que vous avez 33 ans, mais dans votre jeu, vous paraissez en avoir 25…

« Je suis né pour gagner, je n’aime pas perdre même dans les matchs d’entraînement. Je suis quelqu’un d’appliqué, que ce soit contre des rivaux, avec des coéquipiers ou même en parlant aux arbitres, j’aime vraiment gagner et avoir le dernier mot. Je me prépare jour après jour pour jouer chaque week-end et je n’envisage pas de mettre un terme à ma carrière prochainement. J’ai commencé à jouer au football de haut niveau un peu tard, et cela me fait rappelle qu’il faut profiter de tout ce dont on peut profiter, chaque match et sans avoir à penser à demain »

– Une marque comme Adidas vous a contacté en tant que sponsor et vous avez accepté

« Oui, je suis très heureux de rejoindre cette grande famille et qu’ils aient misé sur moi depuis plusieurs saisons. Je pense que ça signifie que je joue bien »

Résultat de recherche d'images pour "iago aspas adidas"
(crédit : Moi Celeste)

– Pour le Celta, la saison semble être étrange...

« Il y a 10 journées, nous étions dans les derniers du classement, il y a 5 matchs, nous étions presque en position européenne et maintenant nous sommes dans le ventre mou du tableau. Coudet est du même style que le Cholo. Sa maxime est de vivre au jour le jour, toujours en nous poussant et nous encourageant à atteindre le meilleur de nous-mêmes »

– Allons-nous voir Aspas au Celta jusqu’à la fin de sa carrière ?

« Oui, il reste encore deux saisons sur le contrat et j’espère qu’il pourra être prolongé. Je n’ai pas l’intention de bouger d’ici »

– J’ai lu dans les journaux que vois étiez nostalgique du football d’avant, celui qui se jouait dans la rue

« Aujourd’hui, il n’y a plus tellement d’enfants qui jouent dans la rue. Il y a des consoles de jeux, des ordinateurs, des tablettes… Les enfants quittent l’école et ne vont plus jouer dans le parc. Lorsqu’il pleut, les enfants rentrent pour ne pas attraper un rhume et aussi parce que les parents protègent davantage leurs enfants désormais. Je quittais l’école à 14h30, je rentrais à la maison pour manger et je ne revenais pas avant 20h. Je revenais avec de la boue de la tête aux pieds. Maintenant, tout se passe dans des écoles de football et sur du gazon synthétique. J’ai commencé à jouer sur un terrain que lorsque j’ai rejoint le Celta »

– Pensez-vous justement qu’on peut retrouver ce football passé d’une certaine manière ?

« C’est difficile, maintenant il y a aussi de nombreux cours l’après-midi. Quand j’étudiais, il n’y avait pas autant de cours à l’école l’après-midi, à part dans les écoles privées. Quand nous étions enfants, on passait beaucoup plus d’heures dehors et dans la rue. Maintenant aussi, il y a plus d’écoles de football et elles s’entraînent sur des terrains en gazon synthétique. Je me souviens des moments où je m’entrainais sur la plage, sur des terrains en terre battue et, quand j’avais de la chance une fois par an pendant la saison, je m’entrainais sur le terrain en herbe naturelle »

– Pensez vous faire votre retour en sélection un jour ? Lorsque vous jouez votre meilleur football, tout semble possible

« J’essaye d’y revenir et de le faire de la meilleure façon possible afin d’espérer avoir à nouveau une chance. L’espoir est la dernière chose que vous perdez. Je continuerai à me battre et je continuerai à marquer des buts pour que le sélectionneur essaie de me donner une autre chance »

Résultat de recherche d'images pour "iago aspas roja"
(crédit : Cadena SER)

– Avez-vous des contacts avec Luis Enrique ? Avez-vous été appelé par la Fédération ou est-ce que cela ne fait pas partie de la manière d’agir de Luis Enrique ?

« Je ne pense pas que ce soit dans sa manière d’agir. Il m’a déjà appelé à d’autres moments mais il a toujours été très proche et très exigeant, comme il l’est au quotidien. J’ai une relation avec lui comme j’en ai déjà eu avec d’autres entraîneurs auparavant »

– La concurrence est rude et le niveau de la sélection est très bon, car lors du dernier match que l’Espagne a disputé, elle était très bonne et elle a battu l’Allemagne

« En sélection, il y a toujours eu un niveau très élevé. Il y a des joueurs qui se débrouillent très bien dans leurs clubs, d’autres qui méritent des opportunités ou qui les veulent comme c’est mon cas. Mettez-vous dans la peau du coach et faites une liste de 22 ou 23 joueurs… Chacun a son avis, le sélectionneur peut vraiment appeler tout type de joueur »

– Quel joueur emmèneriez-vous avec vous aujourd’hui en sélection ?

« Hugo Mallo (latéral droit du Celta, NDLR), en récompense de ses performances lors des dernières saisons »

– Qu’est ce qu’il vous reste à faire dans le football ? Quels sont vos défis ?

« Revenir en équipe nationale et obtenir un titre avec le Celta qui remplirait la vitrine de trophées, je pense que ce serait important au niveau individuel et au niveau collectif »

[AS] Álex Fernández : « Affronter Nacho était génial pour moi parce que c’est mon idole »

Álex Fernández, le milieu de terrain de Cádiz, s’est entretenu avec les médias officiels du club pour parler de son expérience au cours des quatre saisons passées sous le maillot amarilloLe joueur madrilène analyse la première partie de saison de son équipe, évoque le moment spécial lorsqu’il a affronté son frère Nacho à Valdebebas et s’exprime sur le prochain adversaire des Andalous, la Real Sociedad.

Sur sa blessure récente : « J’entre déjà dans les derniers jours de récupération, pressé de revenir avec l’équipe. Ça a été une petite gêne musculaire qui m’a permis de faire une pause, mais je vais vraiment très bien »

Bilan de la phase aller du championnat : « L’équipe a montré son vrai visage dans les bons comme mauvais moments. Jouer en Liga est très compliqué puisqu’on a eu de très bons résultats mais on a aussi fait des matchs moyens. C’est là toute la difficulté de la Primera División, lorsque tu affrontes les meilleurs clubs et qu’il peut se passer n’importe quel scénario à chaque match. Je suis satisfait du travail de groupe. Personnellement, je vais bien, j’apprends et je progresse tous les jours, j’apprécie le fait de jouer à des postes différents avec l’objectif clair de toujours aider l’équipe »

Sur l’équipe en général : « Je pense que l’équipe est en bonne posture pour affronter cette deuxième partie de saison qui, nous le savons, va être difficile. Nous nous sommes bien renforcés. Les joueurs qui sont encore ici ont un mental solide et ils savent ce qu’ils ont à faire. L’idée du coach est toujours très claire et on sait qu’en travaillant tous ensemble, tout ira bien »

https://www.diariodecadiz.es/2021/01/04/cadizcf/Alex-Fernandez-balon-entrenamiento_1534956579_130102942_667x375.jpg
(crédit : Diario de Cádiz)

Sur l’adaptation à la première division : « Je n’avais pas joué en Primera División depuis de nombreuses années, c’était plus compliqué que je me l’étais imaginé. J’ai alterné différentes positions sur le terrain et il faut s’adapter rapidement, donner le meilleur de soi-même et encore une fois aider l’équipe au maximum. Je suis satisfait, j’ai beaucoup joué, même si j’ai alterné bonnes et moins bonnes performances, mais en sachant toujours que l’intérêt de l’équipe passe avant le personnel »

Être l’un des capitaines du club : « Au-delà d’être capitaine ou non, c’est avoir du leadership avec ses coéquipiers, le club, les supporters, se sentir identifié aux valeurs du club que je veux d’abord transmettre. Quand je mets le brassard, que les coéquipiers croient en toi ou que les fans supporters te montent leur affection, je ressens une si grande satisfaction parce que ça veut dire que tu fais bien les choses et que tu es sur la bonne voie pour réussir »

L’importance des supporters cadistas : « Ils sont très importants, les supporters sont l’âme de ce club. Ces fans, ce sont eux qui caractérisent Cádiz. Ce virus nous prive de profiter du football à 100%, mais nous voulons nous maintenir pour que notre public ait la chance de nous voir en Primera la saison prochaine »

Opposition Analysis: Cádiz CF - Managing Madrid
(crédit : Managing Madrid)

Son meilleur moment au club : « Je garde en meilleur souvenir le moment de la montée en Primera. L’année dernière a été une excellente année pour l’équipe. Nous avons essayé d’être proches de supporters et je pense que ça faisait longtemps que notre public ne s’était pas senti si identifié au club. Je me suis bien amusé comme un gamin, à chaque match en allant sur le terrain »

Son utilisation à différents postes : milieu de terrain, milieu de terrain ou ailier : « Je vois ces changements comme positifs parce que l’important est de jouer. L’année dernière, dans ma position la plus habituelle, je jouais vraiment bien mais cette année ce qui compte c’est le collectif. Si je dois jouer en tant qu’ailier pour aider l’équipe je le ferai sans problème, en étant ravi. En fait, ça me permet aussi de m’ouvrir des portes et de découvrir un niveaux football »

Avoir affronté son frère Nacho (Real Madrid) à Valdebebas :  « Professionnellement, c’est le meilleur car il est mon idole depuis ma naissance, je le place sur un piédestal. Quand nous nous sommes affrontés à Valdebebas c’était spécial parce qu’il y avait des moments où je ne savais pas comment différencier si j’étais en train de jouer un match de foot ou un simple match contre lui. Ce jour là, l’équipe avait fait un grand match (victoire 0-1) et il restera pour toujours dans ma mémoire »

Real Madrid vs Cádiz: Hay muchos que no están bien... y Zidane es uno de  ellos | Marca.com
(crédit : Marca)

Atteindre l’objectif du maintien : « L’objectif est clair : il faut se maintenir. Ce sera difficile même si nous avons un peu d’avance sur la zone rouge. Je pense que l’équipe est préparée pour la lutte, ce qui va donner vie au club. Nous voulons que notre équipe reste en Liga Santander, nous nous battons pour cela. Ce foutu virus nous a séparés de nos supporters, mais je suis sûr que nous ferons bien les choses pour être tous ensemble à la maison bientôt »

Sur la visite à Anoeta, contre la Real Sociedad ce dimanche : « Ce sera très difficile, très compliqué. Une bonne équipe, un bon entraîneur, ils jouent très bien globalement. Ce sera super compliqué de gagner, comme lors de chaque match de championnat. Nous y allons avec nos armes pour leur faire des dégâts, les titiller et avec la mentalité d’aller y prendre les trois points »

Les jeux sont faits en Liga

C’est désormais officiel, dès la fin du mois d’août 2021 (la date du 30 a été avancée, sans certitudes encore), les clubs de football espagnols ne pourront plus nouer de partenariats de sponsoring avec des entreprises de paris sportifs.

Un mini-séisme au-delà des Pyrénées, tant ces sociétés ont apposé leur marque culturellement et économiquement. Au début de la décennie, déjà, le Real Madrid faisait la promotion de Bwin dans une publicité tape-à-l’œil où figuraient entre autres ses stars Karim Benzema et Sergio Ramos.

Un business fructueux qui rapporte énormément à toutes les équipes, d’où l’importance de cette interdiction qui pourrait ainsi faire très mal aux porte-monnaie de plusieurs clubs. Début 2019, 19 clubs de Liga sur 20 étaient sponsorisés par des marques de paris sportifs, seule la Real Sociedad faisant bande à part après avoir par le passé déjà collaboré avec la franchise Betway. Cette année encore, ce ne sont pas moins de sept clubs de l’élite qui affichent un site de paris comme sponsor principal sur leur maillot, à savoir les deux clubs de Sevilla, Granada, Alavés, Valence, Cádiz et Levante. Le gouvernement a fait savoir à 25 clubs au total qu’ils devaient rompre leurs contrats avec ces entreprises, le tout sur un délai d’un an.

C:\Users\dylan\AppData\Local\Microsoft\Windows\INetCache\Content.Word\EkiBIIDXIAIE_Cs.jpgGranada, ici face au Sevilla FC (sponsorisé par Marathon Bet), pourra au moins éviter les tacles de son propre sponsor Winamax sur Twitter (crédit photo : Sportbuisness Mag)

A titre de comparaison, on dénombre neuf sociétés de paris sportifs sponsorisant des clubs de première division en France en 2020 (Winamax, Pasino Bet, Pokerstars, Parions Sport, PMU, Betclic, VBet, Unibet et Zebet), signe là encore de l’ancrage du succès de ces entreprises dans le football moderne. Cette législation peut paraître particulièrement sévère pour des clubs ayant basé leur économie sur les revenus liés à ces sponsorings. Mais en réalité, c’est une mesure devenue nécessaire pour contrecarrer l’influence grandissante des sociétés de paris sportifs en Espagne depuis des années.

En Espagne, on parie que vous allez payer…

C:\Users\dylan\AppData\Local\Microsoft\Windows\INetCache\Content.Word\El Pais.jpg
Les casa apuestas sont partout dans Madrid, qui comptait 362 établissements de ce genre début 2020 (Crédit photo : El Pais)

Il faut avant tout plonger dans l’atmosphère du jeu chez nos voisins ibériques pour mieux saisir la situation. Dans un pays où le taux de chômage équivaut au double de la moyenne européenne (15,3% contre 8% dans la zone euro fin juillet 2020), le jeu apparaît comme un moyen d’échapper à la réalité, à l’instar de nombreuses dépendances. Mais là où certaines addictions sont marginalisées (alcool, drogue…), le tabou qui règne autour du jeu depuis longtemps a laissé libre court à toutes les dérives. Pire encore, tout est fait pour inciter le citoyen espagnol à s’adonner à la pratique avec le concept des maisons de jeu (ou « casa apuestas »).

Dans ces salons, normalement interdits aux mineurs, on peut venir boire à prix réduit, jouer à toutes sortes de jeux d’argent, mais aussi parier et suivre les retransmissions sportives. Un cadre attrayant et très populaire, puisque la ville de Madrid comptait 362 boutiques de ce genre début 2020, plus que toute autre ville au monde. Mais cette facilité d’accès à ses répercussions. La pratique est incontrôlée chez de nombreux joueurs, et le nombre de ludopathes déclarés ne cesse d’augmenter, tout comme les associations d’aides pour ces personnes. L’addiction est telle que bon nombre de clients vont eux-mêmes réclamer auprès de la police une interdiction d’accéder à ces lieux, un chiffre qui montait à 17700 en 2017 !

Autre motif d’inquiétude, cette clientèle se fait de plus en plus jeune, avec le développement des paris sportifs ! Friande de sport, et en particulier de football, discipline la plus populaire sur les sites de paris, la jeunesse est forcément une cible de choix dans un pays aussi attaché à sa culture sportive. Alors que la règlementation en vigueur délimitait, dans les faits, un espace minimum de 500 mètres entre tout établissement scolaire et une « casa apuestas » (maison de jeu), 144 boutiques de ce genre enfreignent cette loi, et 25 d’entre elles se situent même à moins de 100 mètres de collèges et autres écoles.

C:\Users\dylan\AppData\Local\Microsoft\Windows\INetCache\Content.Word\LaSexta.jpg
L’exemple frappant du collège Agustina Diez, à Madrid. Quatre maisons de jeu se trouvent à moins de 500 mètres de l’établissement, dont une à quelques pas.

Et les responsables ne semblent pas contre ce rajeunissement de leur clientèle, puisque ces quatre dernières années, 40% des nouveaux joueurs étaient âgés de 18 à 25 ans. 

Une contestation élevée sur tous les terrains

Manifestation contre la prolifération des maisons de jeu le 6 Octobre 2019, dans les rues de Madrid (Crédit photo : El Pais)

Pour autant, malgré l’emprise croissante de l’industrie du jeu sur la société espagnole, les voix dissonantes se font de plus en plus nombreuses à l’encontre de ce modèle. Des manifestations sont organisées en ce sens, mais la plus marquante s’est déroulée à Madrid le 6 octobre 2019.  Confinement oblige, les opposants n’ont pu revenir dans la rue comme il était prévu le 23 mai dernier, mais une autre date est prévue pour le 13 décembre. Certains vont même encore plus loin, à l’image du groupe « Apuesta por tu barrio » (En français, « Mise sur ton quartier »). Derrière ce slogan, on retrouve un groupe de partisans d’extrême gauche prêts à vandaliser les façades des maisons de jeu de Madrid pour y afficher des messages hostiles. Un mode opératoire radical mais qui souligne la volonté pour de nombreux espagnols de proscrire le jeu et les paris sportifs de leurs quartiers.

S’associer aux paris sportifs, c’est également une affaire très sérieuse aux yeux des supporters de clubs espagnols. Si la majorité des clubs espagnols sont associés à ce business avant le passage de cette loi, peu d’aficionados voient d’un bon œil ce sponsoring. Le cas de la Real Sociedad constitue un exemple symbolique : Seul club de Liga l’an passé à ne pas avoir cédé aux sirènes des contrats avec ces marques, le club basque était sponsorisé par Betway entre 2016 et 2018. Au moment de la renégociation, l’entreprise a proposé une offre faramineuse de 3 millions aux Txuri-Urdin, mais la direction n’a pas voulu se décider et a laissé ses supporters s’exprimer dans un référendum populaire. Résultat, 86% de l’afición s’opposait à ce partenariat, au motif que les valeurs de la marque ne correspondaient pas à celles du club. Dans les divisions inférieures, le mépris pour ces partenariats est plus prononcé encore, en atteste certains exemples comme les statuts de l’Independiente de Vallecas, qui proscrit du club nazis et maisons de jeu. De quoi donner une idée de l’ampleur du rejet.

Loin des débats engagés dans la société, le monde du football se fait globalement assez discret sur le sujet. Mais certains acteurs ont malgré tout évoqué le sujet pour affirmer leur hostilité à ce phénomène, à l’image de Borja Iglesias dans une réponse sur Twitter sans équivoque. Le journaliste pour la UAB, Albert Ortega, énumérait les spots publicitaires qu’il voyait au cours de la mi-temps de la rencontre opposant le Celta Vigo à Eibar : « Paris sportifs, voiture, paris sportifs, voiture, paris sportifs, paris sportifs, jeux vidéo, paris sportifs… ». En guise de réaction, l’attaquant andalou se fend d’un simple mais très éloquent : « C’est une honte… »

Deux autres joueurs avaient également pris la parole, David Carmona (Real Betis) et Dani Giménez (Sans club, anciennement au Deportivo la Corogne). Alors qu’il évoluait au Racing Santander, le premier regrettait sur Twitter « qu’une drogue qui détruit tant de gens comme le jeu soit promue dans notre sport », insistant sur cette comparaison avec les drogues en soulignant qu’avec « ces publicités aussi fréquentes, c’est comme si on poussait à en consommer ». S’il a supprimé ses messages depuis, ce n’est pas le cas du gardien Giménez, interrogé au micro de Marca après des soupçons de corruption sur un coéquipier de son équipe. Peu tendre à l’égard de cette tendance, il déclarait ainsi :

« Personne n’aime que les bookmakers soient dans les quartiers populaires et qu’ils profitent de ceux qui ont le moins de ressources. Au final, ils sponsorisent des équipes, des compétitions, et j’espère qu’il n’est pas trop tard pour que nous nous en rendions compte »

En attendant de voir l’application réelle de cette loi, Giménez semble visiblement avoir été entendu.

Un tournant radical signé Alberto Garzón

Le ministre de la Consommation et nouveau meilleur ami de Javier Tebas, Alberto Garzón (Crédit photo : AFP)

L’homme derrière cette mesure s’appelle Alberto Garzón, celui qui déclarait en 2015, pour Panenka : « Si votre nom est Messi, vous n’allez pas en prison », en référence aux déboires fiscaux connus par ce dernier. Pas la personne la moins à l’aise pour mettre les pieds dans le plat, comme vous l’aurez compris. Actuel ministre de la Consommation au sein du gouvernement de Pedro Sánchez, il représente Izquierda Unida depuis 2016, une coalition de plusieurs gauches oscillant autour du parti communiste. C’est d’ailleurs le premier communiste à accéder au statut de ministre depuis 1939, avec Yolanda Diaz, ministre du Travail et de l’Economie sociale. En tant que membre influent des Indignés au début des années 2010, il est fort logiquement témoin de la paupérisation d’une part de l’Espagne, des classes ciblées par l’empire des paris sportifs. 

Cette loi, le ministre l’a défendue dans un entretien pour Marca :

« Les footballeurs célèbres fonctionnent comme des clubs, ils renvoient une image par leurs agissements et un message au reste du pays. Les mineurs ne doivent pas normaliser une pratique aussi dangereuse, le sport peut et doit réorienter sa fonction sociale. Je suis convaincu que de nombreux joueurs professionnels sont concernés par cela. C’est une activité qui, au final, peut être très dérangeante pour la famille »

Garzon est d’ailleurs persuadé que les voix se délieront progressivement pour soutenir cette politique :

« Une fois que les partenariats de sponsoring auront cessé,  il n’y aura plus de risque de conflit d’intérêts et de nombreux joueurs seront encouragés à nous donner leur avis. C’est transversal : Footballeurs de gauche, de droite, apolitiques… il s’agit d’une mesure qui a reçu le soutien de la plupart des groupes de supporters et de la société civile en générale »

Il convient également de préciser que cette interdiction s’inscrit dans un corpus de nombreuses autres mesures à l’encontre de la publicité pour les paris sportifs, comme la limitation des publicités pour ces sociétés entre 1h et 5h du matin.

Grosse mesure, gros impact, grosses pertes ?

Problème, cette mesure déjà dévastatrice pour l’économie des clubs risque de faire plus de dégâts encore dans le contexte actuel. La recherche de sponsors était compliquée en raison de la pandémie de Covid-19, et l’urgence de la situation risque d’aggraver la donne. Le ministre concède la difficulté, mais insiste malgré tout chez Marca :

«Nous avons fixé un délai d’adaptation d’un an. On peut ne pas être d’accord mais la santé de tous doit prévaloir. Un an, c’est suffisant pour changer d’opérateur, certains avaient déjà commencé à le faire de façon préventive »

L’application sera-t-elle réellement effective ? Une première loi sur le jeu avait déjà été tentée en 2011, comportant de nombreuses mesures, mais il a fallu neuf ans pour convertir le pari par des actions concrètes. Preuve en est que le projet est particulièrement sensible et se heurte à de nombreux adversaires, à commencer par le patron de la Liga, Javier Tebas. Le président du championnat a ainsi évoqué le sujet, en Octobre dernier, lors d’une conférence à l’Université Cardenal Herrera CEU :

« C’est une question importante car le monde du jeu est sauvage, mais c’est un monde qu’il faudrait réglementer plutôt qu’interdire Le parrainage des bookmakers est essentiel puisque ces derniers assurent au football espagnol près de 90 millions d’euros ».

Cette mesure pourrait selon lui signifier un affaiblissement des clubs espagnols et, à terme, une perte des talents en Liga : « Nous sommes le pays qui traite de la pire manière ses athlètes. Cela va rendre le championnat moins compétitif, LaLiga, c’est une industrie, une marque qui compte énormément d’emplois »

« Le monde du jeu est sauvage, mais c’est un monde qu’il faudrait réglementer plutôt qu’interdire »

L’opinion de Javier Tebas vis à vis de ces nouvelles mesures

Garzon soulignait également l’une des failles que pourrait connaître cette mesure, avec les rencontres se déroulant au-delà des frontières espagnoles, comme en Coupe d’Europe ou lors des tournois de présaison, et impliquant des pays et des clubs qui n’interdisent pas ces types de sponsorings : « La technologie pourra peut-être nous permettre d’éviter la mise en avant de ces publicités». Tebas, lui, se moquait déjà des probables incohérences lors de retransmissions d’évènements mondialement connus comme le Tour de France ou les Grand Prix de Formule 1. 

Preuve en est que le pari sera dur à relever…

Le sous-marin jaune peut-il franchir un cap ?

Après un cru 2019-2020 de belle facture conclu à la cinquième place, le Villarreal CF ne compte pas rester sur une belle saison sans lendemain et a peut-être réalisé le mercato le plus sexy d’Espagne. Reste à matérialiser le tout sur le terrain, sous la houlette d’un revenant en Liga, Unai Emery.

Le mercato ambitieux de Villarreal

Dès les premiers jours du mercato, le club castillan annonçait la couleur en s’emparant non pas d’un mais des deux milieux centraux titulaires du grand rival, le Valencia CF. Placés (inexplicablement) sur le marché des transferts par le club dirigé par Peter Lim, Francis Coquelin et surtout Dani Parejo, illustre capitaine des Blanquinegros, étaient débarqués sans la moindre reconnaissance et à prix modique, pour à peine plus de 10 millions. Une affaire que ne va pas rater Villarreal.

Fichajes Villarreal: Parejo: "El Villarreal es un grande de España, el  mejor sitio en el que podía estar" | Marca.com
Piquer le capitaine de l’équipe rivale, c’est quand même un coup de maître (crédit : Marca)

Ce double coup n’était que le début d’un excellent mercato puisque le club est ensuite parvenu à obtenir le prêt de Takefusa Kubo, la jeune promesse nippone du Real Madrid auteure d’une saison remarquable à Mallorca l’an passé.

Au rayon des pépites, c’est aussi Pervis Estupiñán qui a rallié le dernier cinquième de Liga, pour une indemnité record de 15 millions, plus gros transfert de l’histoire du club, un investissement justifié pour le latéral gauche équatorien prêté par Watford à Osasuna l’an passé et qui était l’une des révélations de l’exercice 2019-2020 en Liga (1 but et 6 passes décisives). Un transfert à l’origine effectué pour pallier la grave blessure au genou d’Alberto Moreno mais qui pourrait offrir davantage qu’une solution de remplacement.

Parmi les autres recrues, Gerónimo Rulli arrive pour officier en tant que doublure d’Asenjo après son expérience à Montpellier, le jeune Haïssem Hassan arrive de Châteauroux pour 2 millions et enfin, le club devrait boucler son mercato avec l’arrivée de Juan Foyth en prêt, avec une option d’achat fixée à 15 millions.

Le capitaine Emery à la manœuvre

Ce recrutement se termine enfin par l’intronisation d’Unai Emery, premier entraîneur à avoir remporté l’Europa League trois fois d’affilée, avec le Sevilla FC. Après ses échecs relatifs au PSG, dans un milieu qu’il n’aura jamais réussi à maîtriser, et à Arsenal où la relève d’Arsène Wenger était particulièrement compliquée à assumer, le tacticien espagnol revient sur le devant de la scène.

Un retour dans une pièce taillée pour lui, à la houlette d’un outsider de Liga qualifié en C3. En tant qu’apôtre de la récupération rapide par le pressing et de la possession de balle, Emery part déjà bien armé en récupérant le duo de Murciélagos, Parejo-Coquelin, le premier apportant son expérience, son leadership et sa vista. Des manieurs de ballon auxquels on peut ajouter Moi Gómez, Manu Trigueros ou encore Samu Chukwueze, de quoi permettre à l’entraîneur basque de mettre en place son idéal de jeu basé sur la possession tout en ayant plusieurs cordes à son arc.

Un duo d’attaque déjà en grande forme

Toutes ces arrivées viennent en outre renforcer un terreau d’origine déjà intéressant pour les Castillans. A commencer par un duo d’attaque redoutable, la paire Gerard Moreno-Paco Alcácer.

La victoire contre Alavés (3-1, lors de la quatrième journée, NDLR) reflète bien les qualités de cette association, avec un premier but signé Alcácer, tout en finesse et preuve de la confiance actuelle du joueur, qui en est à 3 buts marqués en 4 matchs, tout comme son compère Gerard Moreno. Sur le troisième pion inscrit, ce sont les deux attaquants qui prennent la profondeur sur la passe en profondeur de Moi Gómez, provoquant une véritable pression sur les défenseurs. Ce schéma, dans lequel le premier attaquant, par son déplacement, libère des espaces pour le second attaquant qui s’y engouffre, symbolise le principe de jeu d’Emery, qu’importe si cela doit passer par du jeu court ou des passes en profondeur (comme ici).

La superbe passe en profondeur de Moi Gómez et le déplacement des attaquants contre Alavés (Crédit : Liga Santander)

Avec deux offensifs de cette qualité technique et aussi adroits à la finition, Villarreal peut se targuer de disposer de l’une des meilleures attaques de Liga. Il suffit de revoir le bijou inscrit par Moreno contre Eibar, qui élimine toute la défense sur un dribble similaire à celui réalisé par Robson-Kanu face à la Belgique lors de l’Euro 2016.

En outre, ces deux joueurs représentent pour chacun la promesse d’une vingtaine de buts minimum en championnat, Gerard Moreno ayant terminé troisième meilleur buteur de Liga l’an passé (18 buts en championnat) quand Paco Alcácer, malgré des saisons tronquées par les blessures et autres transferts, gravite régulièrement autour des dix buts en championnat chaque saison. Un atout non-négligeable pour permettre à Villarreal de draguer les places européennes.

La parole est à la défense

Si le portrait global de Villarreal est plutôt laudatif sur ces premiers matchs, il reste malgré tout un gros point noir qu’Unai Emery va devoir corriger, à savoir la défense. C’est simple, les Castillans ont encaissé au moins un but à chaque journée. Et si l’on y inclut les matchs de préparation, il n’y a eu qu’un clean-sheet pour le sous-marin jaune en neuf matchs. Une faille particulièrement évidente lorsque Villarreal affronte des équipes prônant le jeu offensif, comme face à Huesca en ouverture (1-1), un match que le promu aurait pu remporter.

L’addition salée face au Barça n’est pas forcément problématique (4-0) puisque le club culé possède une force de frappe offensive très difficile à contenir, mais le positionnement statique des joueurs sur les buts d’Ansu Fati peut inquiéter.

Why Villarreal needs a center back worse than anything else - Villarreal USA
Albiol et Pau Torres, l’expérience et la jeunesse de la charnière du sous marin jaune (crédit : Villarreal USA)

Et les deux tauliers de la défense que sont Pau Torres et Sergio Asenjo ont déjà commis deux grosses erreurs individuelles coûtant un but, loin de leurs standards habituels (surtout pour le premier, néo-international espagnol et particulièrement en vue lors du rassemblement début septembre). Dans ce contexte, l’arrivée de Juan Foyth en prêt pourrait apporter une concurrence intéressante à un secteur qui a toujours fait la fierté de Villarreal lors de la dernière décennie (Godín, Musacchio, Bailly).

A l’aube d’un automne bien rempli par l’Europa League (et les déplacements copieux qui s’annoncent dans celle-ci), il faudra donc faire des paris dans le jeu et dans les compositions. On le sait, Unai Emery affectionne particulièrement la C3, ce qui devrait donner beaucoup d’objectifs à l’équipe cette saison. L’objectif sera de déterminer si Villarreal peut oui ou non franchir un cap cette saison, au-delà de sa cinquième place de l’an passé.

« Le fait d’aller loin dans les Coupes d’Europe, de jouer une demi-finale de Ligue des Champions ou trois demi-finales de Ligue Europa. Le chemin est magnifique même s’il n’y a rien au bout. Le chemin, c’est le rêve. Avoir des gens qui s’identifient au club. Avoir des joueurs qui travaillent dur et qui se sentent fiers de faire partie de ce projet »

Les rêves sont libres, comme l’a déclaré Emery lors de sa présentation.

Villarreal va en tout cas se donner tous les moyens pour surprendre, et il ne faudra pas rater ça.

Bilan de saison 2019/20 – RCD Espanyol

Débâcle historique ! L’Espanyol de Barcelona va retrouver la Segunda pour la cinquième fois de son histoire après une saison 2019/2020 cauchemardesque du début jusqu’à la fin. Malgré sa participation en Ligue Europa, douze ans après sa dernière campagne européenne, l’entité perica n’a jamais su où elle allait durant cet exercice qui a vu quatre entraîneurs s’asseoir sur le banc du RCDE Stadium.

Quatre-vingt-cinq saisons dans un championnat qui en comptera quatre-vingt-dix en 2021. Un chiffre qui montre ce que représente l’Espanyol dans le football hispanique. Une image écornée cette année avec une équipe qui n’a pris que vingt-cinq points pour terminer dernier de LaLiga. Pour couronner le tout, elle est reléguée à trois journées de la fin dans le stade de son voisin et ennemi azulgrana. Les raisons de cet échec monumental sont multiples, mais tous les points convergent vers une même direction : une très mauvaise préparation d’une saison qui devait historique pour le nouveau projet blanquiazul.

Un projet ambitieux à terre

C’est dans un Camp Nou vide, souvent illuminé par quelques feux d’artifice des supporters blaugranas en dehors de l’enceinte, que l’ambitieux projet de l’Espanyol a pris du plomb dans l’aile le 8 juillet dernier.

« J’espère que l’Espanyol sera en Ligue des Champions et en bonne santé dans moins de trois ans », avait déclaré l’homme d’affaires chinois, Chen Yansheng, en janvier 2016, le jour de ses débuts en tant que président du club blanquiazul.

Du rêve de la Ligue des Champions aux excuses publiques pour une descente en deuxième division, le président de l’Espanyol ne comprend toujours pas ce qu’il s’est passé. (Crédit image : The Bulletin Time)

Quatre ans plus tard, il a assisté à une régression inattendue de son équipe. Pourtant, tout semblait rouler parfaitement pour l’entité barcelonaise, qui, financièrement, avait retrouvé une certaine stabilité. Une dette de 40 millions d’euros, un budget qui touche les 130 millions d’euros et surtout neuvième masse salariale de LaLiga.

Une gestion plutôt encourageante qui a été récompensée par une qualification en Ligue Europa, une première depuis douze ans. La petite coupe d’Europe, une étape préliminaire avant de rêver à la grande, un passage pour apprendre et pour grandir. Malheureusement, les vieux démons se sont réveillés à Cornellà.

L’Espanyol et l’Europe font très rarement bon ménage. À chaque fois que les bleus et blancs associent les obligations européennes aux tâches domestiques, ils passent tout près de la catastrophe. Mais cette fois-ci, la chute a été tellement brutale que personne ne la voyait venir au coup d’envoi de la saison.

Un triste derby, sans public, face à un triste Barça pour retourner en Segunda après vingt-sept saisons consécutives dans l’élite. (Crédit vidéo : Bein Sports France)

La direction perica était sur la bonne voie, mais a complètement perdu le nord cette saison. Le retour sur le vieux continent l’a-t-elle aveuglé ? Difficile d’y apporter une réponse claire. Toutefois, tout ce que l’on peut analyser est qu’elle a mal préparé une saison qui devait être historique.

Un mercato estival frileux, très frileux même. Un choix d’entraîneur très douteux dès le départ, qui a entraîné trois changements sur le banc. Une instabilité qui a perdu un effectif limité, dans lequel les héros de la saison dernière n’ont rien montré de bons à part se plaindre des tactiques des coachs.

De Gallego à Machin, du pareil au même

L’exultation, quand l’équipe de Rubi avait terminé septième en 2018/2019, a laissé place à un chantier quelques mois plus tard. Le technicien catalan a préféré rejoindre le Benito Villamarín où il n’a pas connu le même succès. Pendant ce temps, à Cornellà, la tâche de mener la saison a été confiée à David Gallego, entraîneur de l’équipe B, dont la seule expérience au haut niveau était un intérim en avril 2018 après le limogeage Quique Sánchez Flores.

Le costume était trop grand. (Crédit image : Mundo Deportivo)

Avec Gallego, les phases éliminatoires de la Ligue Europa se passent plutôt bien, puisque l’équipe a atteint la phase de groupes, mais le début du championnat est une autre histoire. Manque de préparation, un groupe diminué avec les départs de Borja Iglesias (Real Betis), meilleur buteur de la saison dernière, et de Mario Hermoso (Atlético de Madrid), révélation en défense.

Le club a récolté plus de cinquante millions d’euros pour ces deux ventes, mais n’a même pas dépensé la moitié pour se renforcer. Fernando Calero est venu pour huit millions d’euros en provenance du Real Valladolid. Matías Vargas (Vélez Sarsfield, dix millions d’euros) n’a rien apporté.

Les autres transactions s’étaient limitées à des prêts, comme Jonathan Calleri, Bernardo Espinosa, et aussi des transferts libres comme Ander Iturraspe. Sans compter, les joueurs promus de l’équipe B, Victor Campuzano ou encore Adrià Pedrosa. Un mercato estival très peu ambitieux pour une équipe qui doit jouer trois compétitions très exigeantes.

Des erreurs que l’Espanyol a payées cash dès l’entame de LaLiga. L’idée de Gallego ne prenait pas, son plan de jeu, sous l’apparence d’un 4-4-2, était «compliqué». Les joueurs ne l’ont pas compris. Ils ne savaient pas ce que l’entraîneur leur demandait. Ainsi, l’équipe a enchaîné les contre-performances en Liga. Néanmoins, sur la scène européenne, les résultats étaient un peu mieux, dans une poule où seul le CSKA Moscou était à craindre.

Cette fois-ci, la «Machín» n’a pas marché. (Crédit image : Reuters)

Avec une seule victoire (Eibar 1-2) après huit journées, l’Espanyol était logiquement relégable (dix-neuvième) et Gallego a été remercié pour laisser la place à Pablo Máchin, qui lui non plus n’aura pas eu de vieux os sur le banc du RCDE Stadium.

Malgré l’expérience ratée au Sevilla FC, le club a parié sur le technicien de Soria, qui a assuré la qualification en seizième de finale de la Ligue Europa. Cependant en Liga, le scénario ne changea point, car il n’aura ajouté cinq pauvres points sur le bilan de Gallego.

Son 3-5-2 fétiche n’a rien apporté, à part rouiller encore plus la machine blanquiazule qui n’arrivait pas à se retrouver dans son système très exigeant. Son manque de flexibilité a rapidement mis l’équipe mal à l’aise. Machín a subi la même impression que son prédécesseur, le vestiaire n’était pas prêt à assimiler ses idées de jeu très arrêtées.

Pablo est à son tour remercié après seulement soixante-dix-sept jours lors de la défaite 2-0 à Leganés, concurrent direct pour le maintien. Bilan : quinze matchs (dix en Liga), quatre victoires (deux en C3 et un en Copa), trois nuls (deux en Liga) et huit défaites (un en C3) ainsi qu’une place de colista (lanterne rouge).

Deux expériences sur le banc complètement ratées qui ont finalement eu raison du moral du vestiaire. Dès le départ, ni les joueurs, ni la direction ne savaient quel chemin prendre pour négocier cette saison. Avant même la fin de la phase aller de LaLiga, l’entité perico avait déjà consommé deux entraîneurs.

Un cadeau empoisonné pour Abelardo

Évidemment, le gros problème de l’Espanyol cette saison est la planification complètement hasardeuse. Des joueurs qui ne comprennent pas leurs entraîneurs. Et des entraîneurs, qui apparemment n’avaient pas le profil pour diriger ce vestiaire. L’un n’avait pas l’expérience et l’autre, un borné dans sa tactique.

Son licenciement a été incompréhensible, comme si la direction cherchait un énième bouc émissaire. (Crédit image : Diario Sport)

La troisième sera la bonne, pensa alors l’Espanylismo. Et Abelardo est arrivé. Un jeu simple et pratique. Le 4-4-2 d’une vie. Des lignes bien ajustées et des transitions rapides pour surprendre les adversaires. En plus, la direction a voulu corriger le tir du précédent mercato. Mais n’était-il pas trop tard ? Certes Raúl de Tomas, Leandro Cabrera ou encore Adrián Embarba ont apporté un plus dans le jeu, mais l’équipe n’a jamais pu sortir de la spirale négative.

Malgré son premier match qui a apporté beaucoup d’espoir (2-2 dans le derby barcelonais, NDLR) suivi d’une victoire à Villarreal (1-2), l’Espanyol n’a jamais quitté la dernière place de LaLiga jusqu’à la fin de la saison.

La dynamique positive initiée avec l’Asturien a été cassée par la Real Sociedad en Copa. En Europe, l’aventure s’est arrêté en seizième de finale après une démonstration de force de Wolverhampton, 4-0 au Molineux, même si le match retour a été gagné pour l’honneur.

La victoire 2-0 contre Alavés au retour du confinement laisser penser que la dynamique allait s’inverser pour le sprint final, mais c’était du pétard mouillé. (Crédit image : Rtve)

Avec Abelardo, l’équipe avait semblé gagner en qualité dans le jeu, mais les succès se sont fait rares. Hormis les trois points pris à la Cerámica, seuls Mallorca (première victoire à domicile, journée 23) et le Deportivo Alavés sont tombés devant les perruches.

Il a obtenu quatorze points en treize matchs, un meilleur bilan que ses prédécesseurs, mais insuffisant pour éviter de subir le même sort qu’eux. Son renvoi à la 31e journée n’a fait que confirmer une chose : la direction est le coupable numéro un de ce désastre sportif.

Ce qu’elle a bien assumé quand le directeur sportif, Francisco Rufete a terminé la saison sur le banc au milieu de l’effectif qu’il a bâti pour réaliser la pire saison du club. Un effectif dans lequel, certains joueurs n’avaient certainement pas le niveau pour concourir dans l’élite espagnole.

Bilan de saison 2019/20 – RCD Mallorca

Passé à quelques points de son maintien, le Real Mallorca aura vécu une saison difficile mais en même temps pleine d’espoir et de positif. Bien que l’équipe n’ait pas réussi à conserver sa place dans l’élite, elle a pris du plaisir et, comme son concurrent madrilène, Leganés, a eu le mérite, la force et la volonté d’y croire jusqu’à la dernière minute. Après trois promotions de suite, Los Bermellones retournent en Segunda, mais avec la tête haute.

C’est une relégation avec de la déception, logiquement, mais qui est acceptée par les joueurs et ses supporters. Le RCD Mallorca n’avait rien à perdre sur cette saison, sachant d’entrée de jeu qu’obtenir son maintien serait difficile. La joie d’avoir pu retrouver la Primera, après plus de six saisons sans, était plus importante que tout et l’essentiel a été atteint. D’autant plus en y retournant après un match de promotion de folie, la saison passée, face au Depor. Même si l’objectif est manqué, le plaisir pris et la passion de cette équipe du RCD Mallorca sur le terrain ont été remarquables et synonymes d’une équipe soudée et unie qui n’aura jamais baissé les bras.

Lutter avec ses armes

Promu dans les dernières minutes de la saison 2018/2019, le RCD Mallorca avait donc arraché un ticket qui aurait également pu lui échapper. L’équipe des Baleares montait dans l’élite, certainement avec l’effectif le « plus faible » sur le papier mais a eu l’honneur et la force de lutter avec ses armes. Mallorca était d’ailleurs le 19e budget du championnat.

L’équipe a donc lutté avec ses propres moyens. L’obtention en prêt de Kubo a été intelligente et n’a rien coûté. Le Japonais a réalisé d’excellentes performances qui lui ont permis de progresser et de tirer l’équipe vers le haut grâce à sa technique et son agilité. Même constat pour Cucho, cédé par Watford, qui, après avoir manqué la première partie de saison pour blessure, a marqué à plusieurs reprises. Là encore, une opération à coût zéro qui a profité au joueur comme au club. Le prêt de Alejandro Pozo est aussi à compter en seconde partie de saison même s’il a été peu fructueux.

Liga Española: El Mallorca del 'Cucho' Hernández ve la luz como visitante |  MARCA Claro Colombia
Le duo de la jeunesse et de la complicité a grandement intéressé le public espagnol (crédit : Marca)

Arrivé gratuitement en 2017, le gardien Manolo Reina a été un des piliers de ce XI. Capitaine, le portier s’est employé à 122 reprises, étant ainsi le second gardien à faire le plus d’arrêts en Liga. Son expérience et ses 35 ans ont servi à rassurer, motiver et encourager le reste des joueurs. Un portero dont les supporters sont extrêmement reconnaissants, notamment pour son mental imperturbable et sa qualité à rester droit et positif au quotidien, ayant toujours les bons mots pour aider le groupe. L’arrivée libre de Aleix Febas, en provenance de Madrid, est, elle aussi, un transfert plutôt réussi.

Le club sait aussi s’appuyer sur la force de son centre de formation. Ainsi des joueurs jeunes formés au club, tels que Joan Sastre et Idrissu Baba, ont brillé cette saison. Cet exercice a aussi été l’occasion de découvrir la révélation Luka Romero. Entré en jeu contre le Real Madrid, le milieu offensif est devenu le joueur le plus jeune de l’histoire à disputer un match en Liga, âgé de 15 ans, seulement.

En plus de faire venir des joueurs gratuitement et de piocher dans sa cantera, Mallorca sait aussi trouver les bons coups du marché. Le club a, par exemple, acheté définitivement à l’été dernier Ante Budimir. Le buteur croate a réalisé une magnifique saison avec treize réalisations à son compteur, et est le meilleur buteur de l’équipe.

Sevilla eye Mallorca striker Ante Budimir - Football Espana
Ante Budimir a été la véritable bombe offensive du Mallorca au cours de cet exercice (crédit : Football Espana)

Enfin, les cadres du club ont également assumé leur rôle de leader. Des joueurs expérimentés tels que Salva Sevilla, Dani Rodríguez ou Antonio Raíllo qui ont montré l’exemple et représenté les valeurs du club au cours de cet exercice, tout en assurant sur le terrain avec de bonnes performances.

Relégués, mais avec la manière

Logé à l’avant dernière place du classement, avec 33 points, soit quatre de retard sur le premier non relégable et trois sur Leganés, premier relégable, le RCD Mallorca n’aura pas véritablement vu sa situation au classement évoluer au cours de la saison. En effet, la formation des Baléares n’est plus sorti de la zone rouge depuis la 23e journée.

Avant ça, Mallorca se situait aux alentours de la 15e et 16e place durant une bonne partie de la pré-saison et ne connaîtra sa place de 19e que lors de la 35e journée, après l’avoir brièvement occupé en septembre. Cependant, le club s’est toujours maintenu à une distance de points raisonnable des places pour le maintien.

Midfielder Baba Idrissu Excel For RCD Mallorca In 5-1 Win Against Celta Vigo
L’union d’une équipe qui a soudé ses joueurs jusqu’à la dernière minute (crédit : Modern Ghana)

Pour preuve, l’équipe de Vicente Moreno restera pendant de longues journées à trois, quatre, cinq, voire six points, de la 17e place. Pourtant mis à huit points du Celta, lors de la 32e journée, Mallorca va s’accrocher et y croire jusqu’au bout. La relégation en D2 ne sera d’ailleurs officielle que lors de l’avant-dernière journée, suite à la défaite contre un autre promu qu’est Granada (1-2).

Le club et ses joueurs se sont donc battus avec leurs armes, qualitativement inférieures à une très grande partie de celles des autres équipes de Liga. Cette équipe a néanmoins vécu ce sprint final sous l’espoir du maintien et avec une force mentale et collective qui ne s’achète pas. Sur le terrain, onze joueurs se sont battus et ont cru jusqu’à la dernière minute à leur maintien.

«Plus que le résultat encombrant, la dernière victoire (contre le Celta, NDLR) montre que l’équipe continue d’insister […] L’équipe a foi et continue de croire»

Le coach Vicente Moreno, après la défaite (3-0) contre l’Atlético de Madrid, pour le compte de la 34e journée (RCD Mallorca)

Une équipe soudée et qui aura rendu son public fier de sa saison. Malgré la relégation, le RCD Mallorca a pu reprendre contact avec la première division espagnole, six ans après y avoir joué pour la dernière fois. C’est tout un club, ses dirigeants, ses joueurs et ses supporters, qui ont pris du plaisir à revoir l’équipe en Primera. L’objectif n’est pas atteint, certes, mais la combativité affichée jusqu’au dernier triple coup de sifflet de la saison efface en partie la tristesse de la relégation tant cette équipe peut être fière d’elle et d’y avoir cru, même quand le maintien était sur un fil ou que la situation devenait tout simplement délicate.

Remotivées par leur gardien et capitaine, Reina, les troupes de Vicente Moreno ont obtenu des succès importants dans le sprint final, comme contre Leganés (1-1), le Celta (5-1), Levante (2-0) ou bien Osasuna (2-2), qui n’ont malheureusement pas été suffisants pour maintenir l’équipe de Majorque.

L’accomplissement de Vicente Moreno

Vicente Moreno restera assurément l’un des coachs les plus importants de l’histoire du club. Après trois années de bons services rendus, l’entraîneur valencien a décidé de quitter le RCD Mallorca suite à la relégation du club. Il laisse ainsi une équipe à son image, bâtie par lui même et qu’il avait appris à connaître parfaitement. Mallorca possède aujourd’hui l’héritage de cet homme.

https://icdn.football-espana.net/wp-content/uploads/2020/07/vicente-moreno-epa15072020.jpg
Le technicien a pris la direction de l’Espanyol cet été, estimant probablement que son cycle était terminé (crédit : Football Espana)

Vicente Moreno débarque à Mallorca en 2017. L’équipe est alors en difficulté puisqu’elle vient d’être reléguée en Segunda B, troisième échelon du football espagnol. Certains éléments de l’équipe actuelle sont déjà là à ce moment et vont vite s’acclimater au jeu désiré par leur nouvel entraîneur, qui a pour but de faire remonter l’équipe.

L’arrivée de Moreno se révèle être un succès. Lors de la première saison, le club va finir champion de Segunda B et ainsi remonter aussitôt en Segunda. Le parcours est plus difficile lors de cette campagne 2018/19 mais Mallorca parvient à accrocher une place de barragiste, en terminant à la cinquième place. Lors des play-off, l’équipe se défait d’Albacete, puis du Dépor en finale, à l’issue d’un match retour de folie où les locaux remonteront les Galiciens (3-0), après leur défaite (2-0) de l’aller. Cette équipe a donc déjà un mental solide, venant d’enchaîner deux promotions en deux saisons.

Malgré la triste fin de cette aventure, le passage de Moreno à Mallorca est évidemment réussi. Son accomplissement s’explique notamment par le contact avec le groupe qui est passé à merveille, dès le début. Des joueurs tels que Lago Junior, l’éternel Manolo Reina, Antonio Raíllo, Joan Sastre, Fran Gámez, Salva Sevilla ou encore Abdón Prats étaient déjà là quand le club évoluait en troisième division. Aujourd’hui, ils ont un rôle plus ou moins important dans l’équipe selon certains mais ont adhéré et rendu crédible le projet mené par le club et Vicente Moreno.

Mallorca, firm, demands the clause by Vicente Moreno - JuniperSports
Au début du mois d’août, la belle aventure entre Moreno et Mallorca a pris fin (crédit : JuniperSports)

Au delà de ses performances sportives de classe (56 succès en 133 matchs), Vicente Moreno a donc su créer une famille et une entente remarquable avec tous ses joueurs. Sa relation avec le groupe a aussi servi à fonder un collectif soudé et qui, malgré la relégation, a su retenir l’essentiel de ce passage en Primera et en garde le positif. La déception est présente, certes, mais le club valorise également ce que l’équipe a fait de bien.

L’héritage laissé par Vicente Moreno fait donc l’objet de cette équipe vaillante et combative dont l’honneur est sauf à l’heure actuelle. La relégation est une déception mais la façon dont les joueurs ont terminé la saison montrent une image beaucoup plus positive du club, emmené par un groupe qui n’a jamais cessé de croire et de se battre pour son maintien. Porté par quelques individualités, mais avant tout par un collectif qui ne faisait qu’un, le RCD Mallorca a lutté avec ses propres moyens et ne peut qu’être fier de sa saison. Le club revient désormais en Segunda, mais a l’objectif de remonter dès que possible, toujours avec la même force mentale et cet esprit d’équipe imperturbable.

Bilan de saison 2019/20 – RC Celta

L’exultation pour prendre le relais de la souffrance lors du coup de sifflet final de cette saison. Pour une seconde campagne de suite, le RC Celta a joué le maintien et n’est pas passé loin d’une catastrophe. L’espoir d’une équipe composée d’individualités talentueuses aura fini par l’emporter difficilement sur la crainte de retomber en Segunda.

Une dernière journée et un match nul sur la pelouse de l’Espanyol pour se sauver et ainsi décrocher son maintien. Une rencontre terne et triste pour illustrer la campagne ratée d’une équipe en manque de créativité. Après la saison 2018/19, le Celta a de nouveau dû batailler pour conserver sa place en Primera, jusqu’à la dernière journée. Une place à laquelle l’équipe galicienne ne devrait pas se situer, mais évoluer dans la première partie du tableau. Les exploits du génie Iago Aspas n’ont pas suffi à sortir le club de la souffrance et à le ramener à sa place.

Capables du meilleur, comme du pire…

Des résultats en montagnes russes pour une équipe capable d’afficher un visage étincelant, mais aussi capable d’être complètement submergée et méconnaissable lors de la rencontre suivante. Chiffrement, la saison du Celta est mauvaise. Déjà avec cette place de premier non relégable mais aussi avec ces sept succès, un total faible pour une équipe de cette qualité.

L’irrégularité du Celta se traduit par des succès notables contre des équipes jouant pour l’Europe, telles que la Real Sociedad (1-0), l’Athletic (1-0), Valencia (1-0), Villarreal (3-1), ou contre des rivaux directs pour le maintien comme Leganés (1-0) et même le grand succès contre le Deportivo Alavés (6-0), soit la victoire la plus large de cette saison en Liga.

L’équipe de Vigo a aussi confirmé qu’elle pouvait faire le travail en obtenant de bons points, contre des clubs du haut de tableau notamment, comme l’Atlético (0-0 et 1-1), Sevilla (1-1), Osasuna (1-1), Athletic (1-1), Real Madrid (2-2), Barça (2-2) ou encore Getafe (0-0). Des équipes qui ont donc joué les premiers rôles, ou du moins, ont évolué en première partie de tableau. Pour une équipe en difficulté, ces points récoltés étaient synonymes d’excellentes opérations et donnaient de l’espoir à tout un groupe.

The best images of RC Celta - JuniperSports
Malgré la 17e place, tout n’est pas à jeter dans la saison du Celta (crédit : Juniper Sports)

L’autre partie des résultats est, quant à elle, bien plus terne et décevante. Les Galiciens ont connu des revers difficiles contre des adversaires tels que Mallorca (2-2 et 5-1), Leganés (3-2), Alavés (2-0), le Betis (2-1), Levante (3-2), ou de pauvres matchs nuls comme contre l’Espanyol (1-1 et 0-0), qui étaient pourtant des matchs à la portée des hommes de Óscar García. Des rencontres à gagner face à des équipes prenables et qui, en plus de ça, luttaient dans la même partie du classement.

Capable d’accrocher les plus grands, le Celta a donc aussi perdu des points précieux, que cette équipe aurait pu et dû prendre. Un groupe capable de se surpasser face aux cadors et qui, pour se rapprocher des premières places, doit afficher ce niveau de jeu de battant un maximum de fois dans la saison. L’équipe d’Óscar doit aussi prendre tous les matchs au sérieux pour engranger un maximum de points.

L’objectif du Celta est clairement loin du maintien. Si l’équipe galicienne n’est peut être pas la mieux taillée, parmi les nombreuses en lice, pour se qualifier en Europe, elle doit évidemment se rapprocher des positions continentales, ou du moins terminer en première partie de tableau. Il reste beaucoup à faire.

Polémica: Penalti de Diego Llorente a Iago Aspas, Real Sociedad ...
La force collective du Celta est redoutable, d’autant plus quand elle est emmenée par Iago Aspas (crédit : El Desmarque)

Des individualités ont brillé, d’autres ont sombré

L’exercice raté du Celta est un véritable échec sur le plan sportif, mais il l’est également sur le plan économique. La 17e place obtenue est évidemment mauvaise en raison de la crise financière mais elle ne permet pas de rentabiliser de façon optimale les transferts effectués. Certaines de ses recrues n’ont d’ailleurs pas été au rendez-vous quand d’autres n’ont fait que confirmer leur talent. Une telle hétérogénéité entre les différents acteurs a rendu difficile la tâche de trouver un équilibre entre les joueurs galiciens.

Dans ceux qui ont réussi, et même plus, on ne peut pas oublier Iago Aspas. Avec quatorze buts inscrits en championnat, l’attaquant légendaire du Celta n’a pas autant marqué que l’an dernier mais a continué de porter son équipe. Véritable moteur sur le terrain, Aspas a souvent remobilisé ses troupes dans les moments difficiles et n’a cessé de croire au maintien de son club.

Iago Aspas: I knew the Barcelona wall would jump - Barca Blaugranes
Sans ce but d’importance maximale, le Celta aurait terminé 17e, à égalité de points avec Leganés (crédit : Barça Blaugranes)

C’est également lui qui a ramené de précieux points à son équipe. Son but sur coup-franc direct, contre le Barça, pour égaliser s’est révélé être crucial, comme lors des victoires contre l’Athletic, Leganés et la Real Sociedad, entre autres, où sa présence a été vitale. Le natif de Moaña ne tremble pas et sa confiance se dégage sur le terrain. Il faut aussi préciser que Iago Aspas n’a manqué qu’une seule rencontre en Liga, face à Getafe (suspension pour accumulation de cartons jaunes, NDLR). En bref, un génie qui a complété sa tâche, impliqué sur près de la moitié des buts de son équipe en championnat.

Il faut aussi parler de l’importance de Rubén Blanco. Le canterano galicien vient de réaliser une nouvelle saison de grande classe. Le gardien du Celta n’a pas cessé de bondir et de rassurer ses coéquipiers. Il a disputé 33 matchs de Liga pour 10 clean-sheets, ce qui est honorable. De plus, il est également l’un des grands acteurs de la défense correct du club, et ses 49 buts encaissés.

L’autre patron de cette défense, c’est Jeison Murillo. Le central prêté par la Sampdoria au mercato hivernal a été spectaculaire tout au long de la seconde partie de saison. Imposant par son physique et sa force, le joueur colombien possède un jeu de tête remarquable, utile dans le secteur défensif mais aussi offensif. Son profil ressemble également à celui d’un capitaine, véhiculant ainsi l’image de la sérénité au sein de son équipe. Il pourrait d’ailleurs porter les couleurs celtistas définitivement dès le prochain exercice.

Jeison Murillo convence en su debut con el Celta ~ Celta de Vigo ...
L’agilité technique de Murillo aura été accompagnée par Néstor Araujo et Joseph Aidoo lorsque la défense à trois était de sortie (crédit : Moi Celeste)

Enfin, il est aussi nécessaire d’évoquer la saison réussie de Rafinha. Prêté par le Barça, l’attaquant n’a marqué qu’à quatre reprises mais sa technique et sa prise de risque dans le jeu ont été bénéfiques au Celta. Constat similaire pour Denis Suárez, élément essentiel du milieu dont le recrutement s’est révélé payant. Lucas Olaza, cédé par Boca, a été une des révélations de cette saison, tandis que des joueurs comme Fran Beltrán ou Nolito, arrivé en toute fin de saison grâce au joker médical, ont également apporté à cette équipe de par leur talent indéniable.

Pour d’autres joueurs de qualité, ils n’ont pas été au rendez-vous. C’est le cas pour Santi Mina, intégré dans un échange avec Maxi Gómez au Valencia, qui sort d’une saison moyenne avec six réalisations en 34 matchs, peu impliqué dans le jeu de son équipe. Prêté du Lokomotiv Moscou, Fedor Smolov n’a également pas convaincu en attaque afin de remédier au faible rendement offensif de l’équipe avec deux buts en quatorze rencontres jouées. En effet, avec 37 buts inscrits en 38 journées, l’attaque celeste a connu de sérieuses difficultés lors de cet exercice.

Au cours de cette campagne, le capitaine Hugo Mallo a également déçu dans son couloir droit. De même pour Brais Méndez qui n’a pas marqué en championnat, ayant pourtant joué une trentaine de matchs, une véritable déception. Bilan critique aussi pour Pione Sisto. L’ailier danois a été pris par plusieurs problèmes extra-sportifs et n’a pas répondu sur le terrain.

El Celta de Vigo renueva a Brais Méndez
Pour la première fois de sa jeune carrière, Brais Méndez n’a pas marqué en championnat (crédit : Fichajes.com)

Entre les stars du Celta et les déceptions, il y a un fort contraste qui n’a pas permis de trouver une homogénéité dans le groupe. Quand certains ont porté le club, d’autres l’ont malheureusement alourdi et rendu la tâche du maintien assez difficile.

Óscar García, sauveur dans la continuité ?

Alors que le Celta occupe la 18e place, avec neuf points, Óscar García est nommé le 3 novembre 2019 pour sauver l’équipe galicienne. La direction a voulu agir tôt dans la saison, après douze journées, pour rectifier le tir le plus tôt possible. Ainsi, le club se sépare de Fran Escribá, qui avait lui même sauver le Celta de la relégation lors des derniers matchs de la saison passée.

De la treizième à la dernière journée, le Celta n’ira jamais plus haut que la seizième place, à cinq points de la première place de relégable. Le coach catalan a donc assuré le maintien de l’équipe, non sans difficulté. Les problèmes d’irrégularité et la différence importante de niveau entre les joueurs titulaires ont été des problèmes, déjà présents depuis un moment, non résolus par Óscar.

Celta | Oscar García: "El Óscar futbolista no sería titular en ...
Objectif maintien atteint, mais, maintenant, rebondir est impératif pour le Celta (crédit : Diario As)

L’entraîneur ne reprend pas l’équipe dans de bonnes conditions, certes, mais il atteint l’objectif réajusté de maintenir le club qui vient de fêter son 97e anniversaire. Cependant, les résultats et le jeu n’étaient pas toujours au rendez-vous.

Ses choix ont parfois été décriés, comme celui de partir avec un jeu axé défense contre des équipes que le Celta avait les moyens d’inquiéter. Sa volonté de ne pas chercher à tuer le match, mais à préserver le score est un des reproches qui peut lui être fait par le public vigués. Pourtant, la direction a acté à la fin du mois de juin, avant même le maintien assuré, la prolongation d’Óscar jusqu’en juin 2021. Une décision loin de faire l’unanimité parmi les supporters.

Ces derniers estiment que leur technicien a fait le travail en garantissant la place du Celta en Primera mais qu’en ayant disputé deux tiers du championnat, il aurait pu amener l’équipe encore bien plus haut. Le choix de la facilité est pointé du doigt, remettant ainsi la volonté de la direction qui, pour certains, s’est contentée du minimum. Désormais, il ne reste plus qu’à répondre par les résultats pour Óscar afin de montrer qu’il a su saisir la chance donnée par sa direction. Cela passera par un vaste changement du type de jeu et par des victoires plus régulières en championnat.

Celta: Oscar García: "Los errores individuales nos están ...
Óscar García a déjà son mercato en tête et souhaite la venue de plusieurs joueurs, à différents postes, pour renforcer son équipe (crédit : Marca)

La menace plane, et le Celta le sait. Le club galicien a échappé de peu, pour la seconde fois consécutive, à la relégation en Segunda. Avec quatre points de moins que l’an dernier, le Celta a fait moins bien et doit impérativement s’activer pour espérer conserver une place dans l’élite. Les cadres devront continuer de briller quand les autres joueurs devront hausser leur niveau de jeu et ce collectif devra trouver, ensemble, une régularité dans ses résultats pour jouer plus haut dans le classement. Critiqué, Óscar doit voir cette prolongation comme une véritable chance, la saisir et ainsi espérer redorer le blason d’une équipe taillée pour terminer bien plus haut qu’à quelques unités de la zone rouge. Se servir des échecs pour rebondir, telle est la nouvelle mission du Celta de Vigo, club historique du championnat espagnol.

Bilan de saison 2019/20 – Real Betis

La saison de la débâcle, c’est ainsi que l’on pourrait nommer l’exercice du Real Betis. Après une campagne 2018/19 décevante, l’équipe andalouse était attendue au tournant mais a de nouveau déçu en accrochant une quinzième place inquiétante. Le bas de tableau aura été la zone occupée par cette équipe qui revendique pourtant vouloir jouer l’Europe. Dans ces conditions, et avec un tel manque de rigueur, l’objectif est logiquement manqué.

Un calvaire interminable et de la souffrance tout au long de la saison. Rares ont été les moments de répit et de réconfort qu’ont pu connaître les joueurs du Betis, d’abord guidés par Rubi, et qui ont fini la saison avec Alexis Trujillo, assurant l’intérim. Pénalisé par ses énormes lacunes défensives, le Betis semble aussi avoir échoué lors de son mercato estival, et les erreurs se voient aujourd’hui. Une équipe de qualité mais dans l’incapacité de se réveiller, pour viser le haut du classement, qui a même finalement lutté pour son maintien, malgré les divins exploits de sa légende, Joaquín.

Avec un tel effectif, comment et pourquoi avoir si peu gagné ?

Comme c’est le cas pour certains clubs de Primera, l’interrogation réside autour de la qualité d’un tel effectif à ne pas avoir pu atteindre les plus hautes places du classement. Les problèmes du Betis ont été nombreux cette saison, mais principalement en défense. Mais de façon plus générale, avec un groupe des mieux valorisés économiquement et qualitativement en Liga, le Real Betis a connu une défaillance majeure dans tous ses secteurs pour cette campagne.

Les lacunes de cette équipe demeurent en grande partie dans l’arrière garde du terrain. La défense a été un véritable souci comme le démontrent les soixante buts encaissés en championnat. Autrement dit, il s’agit de la 19e défense de Liga, devant Mallorca et ses 65 buts. En étant quinzième, le Betis possède donc des chiffres défensifs digne d’un relégable, ce qui est inquiétant.

Joel Robles, gardien titulaire depuis le départ de Pau López à la Roma, est probablement le moins bon joueur de cette équipe. Auteur de nombreuses bourdes et peu rassurant, la fébrilité défensive du Betis s’explique en grande partie par ses mauvaises performances. La question autour du recrutement à ce poste se pose naturellement, mais la direction songe aussi à donner une chance à sa jeune doublure Dani Martín, qui avait été convaincant sur la fin de saison qu’il avait pu disputer.

Celta-Betis: Fallo de Joel Robles en la Barrera y Gol de Nolito
Sur ce coup-franc de Nolito, le placement du portier espagnol avait été vivement critiqué (crédit : ElDesmarque)

Autrement, le reste de l’effectif du Betis est évidemment riche en terme de qualité, mais les joueurs ont tout simplement déçu, à l’image de la charnière Bartra-Mandi. Les deux joueurs ont une expérience importante mais n’ont pas toujours été au niveau. Offensivement, les latéraux Emerson et Álex Moreno sont quasiment irréprochables mais en revanche plus critiqués sur le plan défensif.

Des joueurs tels que Andrés Guardado et William Carvalho au milieu ont été en dessous de leur niveau, même si le second a connu de grosses blessures. L’arrivée hivernale de Carles Aleñá ou de Guido Rodríguez ont servi à renforcer ce secteur du terrain mais ils n’ont pas été assez impactants pour instaurer une nouveauté dans le jeu bético.

Parmi les recrues, le buteur Borja Iglesias est probablement le grand manqué de ce mercato estival 2019. En 35 rencontres de Liga jouées, l’ancien attaquant de l’Espanyol n’a marqué que trois buts et a reçu de nombreuses critiques sur ses performances. Néanmoins, il faut aussi souligner les signatures intelligentes de joueurs comme Dani Martín (5M€, venu du Real Sporting, et champion d’Europe espoir avec la Roja, NDLR) en tant que doublure, Emerson et même Álex Moreno, dont nous avons brièvement parlé précédemment.

Borja Iglesias reveals why he picked Real Betis over West Ham ...
Arrivé à l’été dernier pour un peu moins de 30 millions d’euros, Borja Iglesias est encore loin d’avoir convaincu le club et les supporters (crédit : Hammers News)

En bref, le gros problème de ce collectif est sans doute la régularité. Très peu de joueurs ont su rester à un niveau stable toute la saison. Et cela se démontre par les succès importants que les Andalous ont pu décrocher quand, ensemble, ils ont performé, comme face à la Real Sociedad (3-0), le Real Madrid (2-1) ou Osasuna (3-0).

Mais, en face, l’irrégularité leur a coûté des revers cruciaux : Villarreal (2-4), Alavés (0-2), Levante (4-2) contre des adversaires pas toujours supérieurs. Comme pour beaucoup d’équipes possédant un bon effectif, la régularité a manqué et fait que la saison a été décevante. Un véritable frein pour jouer le haut de tableau.

À LIRE : Le bilan de saison de la SD Eibar

Rares sont les joueurs qu’on pourrait qualifier d’irréprochables au cours de cette saison, au Real Betis Balompié. Joaquín et Sergio Canales sont les seuls qui ont vraiment affiché un niveau correct et constant. D’autres joueurs ont été très bons, comme Emerson ou Loren, mais leur irrégularité n’aura pas aidé l’équipe à rebondir. De même pour Nabil Fekir, arrivé de Lyon, qui a su être étincelant, voire même exceptionnel, en portant son équipe. Cependant, il a parfois été invisible dans certaines rencontres.

Rubi et le Betis, un duo qui n’a pas marché

Nommé au cours de l’intersaison 2019, Rubi arrive au Betis en provenance de l’Espanyol, club qu’il vient de qualifier pour l’Europa League. Si tout le peuple bético, ou presque, approuve sa nomination, les choses ne vont pourtant pas se passer comme prévu. Dès le début de saison, le Betis va avoir du mal à décoller et va en fait occuper la seconde partie de tableau durant 36 des 38 journées de cet exercice.

Le technicien catalan fait aussi des choix qui ne sont pas toujours compris et appréciés. Il donne peu de minutes à des joueurs prometteurs comme Diego Lainez et Edgar González, qui montrent pourtant de bonnes choses. En revanche, d’autres joueurs en difficulté, comme Cristian Tello ou Andrés Guardado disposent d’un temps de jeu convenable.

Real Betis: Claúsulas de Despido Incluidas en el Contrato de ...
Le manque de remise en question tactique de Rubi est aussi un des facteurs de la mauvaise saison du Betis (crédit : El Desmarque)

Pendant une très grosse partie de la saison, le Betis occupe la seconde partie de tableau, constamment menacé par la zone rouge qui n’est que quelques points derrière. En 34 matchs occupés sur le banc verdiblanco, toutes compétitions confondues, Rubi ne va ramener que dix succès et dix matchs nuls, contre quatorze revers. Soit une très faible moyenne de 1.14 points par match en moyenne. L’élimination prématurée contre le Rayo Vallecano, dès le 3e tour de Copa, est le symbole de l’impuissance renvoyée par cette équipe.

Pour couronner le tout, Rubi s’avère même être l’entraîneur du Betis avec le moins bon pourcentage de victoires en Primera División (26.66%)

A de nombreuses reprises, le Catalan a reçu des avertissements de sa direction. Mais pratiquement à chaque fois, il a su obtenir un succès lorsque la situation devenait critique. Finalement, le 21 juin, après la défaite (1-0) contre l’Athletic, le technicien sera démis de ses fonctions, pour laisser place à Alexis Trujillo. Tactiquement, l’entraîneur catalan n’aura jamais su innover pour se relancer.

Dans cette campagne digne d’un échec, la direction a aussi une grosse part de responsabilité. Certains supporters et journalistes estiment que cette dernière a mis trop de temps à réagir, a pris une décision tardivement et que le changement de coach aurait déjà dû être fait avant l’arrêt provisoire des compétitions. L’arrivée par intérim de Alexis n’aura, en plus de ça, pas permis à l’équipe de se relever en accrochant une quinzième place, révélatrice des maux du Betis au cours de cet exercice.

https://fotos01.deia.eus/2020/06/20/690x278/canalespenalti.jpg
Le pénalty manqué de Canales, lors des dernières minutes de jeu à San Mamés, scellera la défaite du Betis et surtout le renvoi de Rubi (crédit : Deia)

Joaquín, l’éternelle légende

Il est entré un peu plus dans la légende du Betis au cours de cette saison, pour tenter d’apporter une touche de bonheur à cet exercice. Joaquín aura été un élément précieux de l’équipe verdiblanca en championnat, où il a beaucoup servi de par son expérience. Ses huis réalisations et trois passes décisives en Liga démontrent qu’à 39 ans, l’Espagnol n’a rien perdu de son génie et continue de tirer son équipe vers le haut. Son expérience reste grandement utile, d’autant plus pour un joueur qui a déjà disputé la Champions League.

Revenu en 2015 de la Fiorentina dans son club formateur, le natif de la commune d’El Puerto de Santa María, en Andalousie, impressionne par son physique, loin d’être rongé par les blessures. Joueur le plus âgé du championnat, depuis le départ d’Aritz Aduriz à la retraite, Joaquín fait partie de ces attaquants vétérans mais qui continuent de carburer, et ils sont nombreux en Espagne.

En effet, l’Andalou n’a manqué que quatre rencontres cette saison, une où il était sur le banc et trois autres pour une blessure vers la reprise du championnat, en juillet. Pour les 34 autres, il n’a pas toujours débuté en tant que titulaire mais il est clair que sa présence a été plus que vitale pour une équipe dont la saison a été difficile.

https://img.bfmtv.com/c/1256/708/dae/1e09a4fcc65babd81436926ab7f11.jpeg
En fin d’année 2019, Joaquín a prolongé son contrat jusqu’en 2021, au plus grand bonheur de ses supporters (crédit : RMC Sport)

Si Joaquín est peut-être le meilleur bético de cette saison, et également le plus régulier, c’est parce qu’il a de nouveau écrit l’histoire. Le 8 décembre 2019, devant 45 322 spectateurs, face à l’Athletic, l’Estadio Benito Villamarín va assister à un moment unique. En vingt minutes, Joaquín Sánchez va inscrire un triplé et ainsi entrer dans l’histoire en devant le joueur le plus âgé à éditer cette performance en Liga ! Trois buts qui scelleront un succès important (3-2) du Betis, face aux Basques.

Par ailleurs, c’est aussi le premier triplé de sa longue carrière. Enfin, l’oeuvre laissée par cet immense joueur se résume aussi à son historique de matchs. Il est aujourd’hui un des joueurs les plus capés du championnat, ayant 552 rencontres disputées à son actif, au Betis, à Valencia et Málaga. Déjà joueur ayant joué le plus de fois au Betis, Joaquín achèvera sans doute sa carrière parmi les joueurs les plus utilisés dans l’histoire de ce championnat. Une belle preuve de la carrière respectable d’un joueur tout simplement légendaire.

Joaquín Overtakes Real Madrid Legend to Become Oldest Player to Score La  Liga Hat-Trick | ht_media
Joaquín, lors de son triplé historique (crédit : 90min)

Un exercice sans Europe s’achève donc pour le Betis. Un exercice raté, tout simplement, avec peu d’enseignements positifs à tirer. L’effectif n’aura pas répondu présent, malgré sa qualité, en raison de son irrégularité mais aussi des choix parfois incohérents de Rubi, dont le passage au club aura peut-être été mal géré par la direction. Beaucoup de fautifs, donc. Un enchaînement d’erreurs au sein du club qui a fait que cette saison se classe comme l’une des pires du club, lors de ces dernières années. Avec l’arrivée de Manuel Pellegrini et le projet ambitieux qui se profile, il faudra faire mieux pour la prochaine campagne, rien que pour faire finir en beauté la carrière de la légende de ce club, Joaquín.

Bilan de saison 2019/20 – Real Valladolid

Quelque peu isolé au cœur du territoire espagnol, Valladolid continuera d’être une terre de football de Primera pour la prochaine saison. Grâce à la gestion saine et correcte, et à l’unité d’une équipe, le Real Valladolid a pu assurer son maintien dans l’élite du football hispanique. Entre confiance et sérénité, l’équipe de Sergio a fait ses preuves en assurant, notamment, son maintien plus tôt que l’an passé.

Une treizième place pour couronner une saison réussie pour le Real Valladolid. Remonté dans l’échelon le plus élevé du football espagnol en 2018, le club présidé par Ronaldo a assuré son maintien en championnat avec une certaine aisance bien que tout n’ait pas été si facile. Avec ce constat plus que positif, Pucela pourrait s’assurer une place sur le long-terme en Primera. La gestion parfaite et le coaching remarquable de Sergio ont emmené cette équipe vers le haut de la seconde partie de tableau. Malgré un effectif pas des plus impressionnants qualitativement, Valladolid a su accrocher une treizième place d’honneur.

Le travail de Sergio

La progression du Real Valladolid sur l’espace de ces deux dernières saisons en Primera est remarquable. Maintenu lors de l’avant-dernière journée en 2019 avec une seizième place obtenu après beaucoup de souffrances, le club blanquivioleta s’en est légèrement mieux sorti cette saison. Avec six points d’avance sur le premier relégable, contre quatre l’an passé, Valladolid a terminé à la treizième place de Liga.

Au delà de la légère progression au classement, il y a une vraie amélioration dans le jeu, la construction et la gestion de cette équipe. Le club pucelano explique aussi ses résultats par le grand travail mené par son coach, Sergio González, qui a parfaitement su faire avancer cette équipe. L’Espagnol est parvenu à trouver un bon rythme de croisière à son équipe et a régulièrement adapté son XI de départ.

Face à des concurrents directs, les cinq derniers du classement, le Real Valladolid a empoché 21 des 27 points possibles, sans aucune défaite, cette saison

Cette équipe prend donc, petit à petit, la patte de Sergio. Le technicien est en poste chez le club blanquivioleta depuis la fin de saison 2017/18. Etant encore en Segunda, il avait alors réussi à faire monter le club en première division. Sa présence à la tête de l’équipe est importante car il la fait progresser et devenir plus solide.

Le groupe de joueurs prend aussi beaucoup de confiance, la preuve en est ces matchs où le Real Valladolid a titillé les plus gros lors de cette campagne. La formation Pucela a notamment accroché le Real Madrid (1-1), la Real Sociedad (0-0), l’Atlético de Madrid (0-0), Valencia (1-1), Villarreal (1-1) ou encore le Sevilla FC (1-1). Les victoires obtenues par les Merengues et les Blaugranas au stade José Zorilla ont été difficiles tant Valladolid s’est agréablement bien battu.

Son système est aussi parfaitement manié. Durant la fin de saison, avec des matchs qui s’enchaînaient, Sergio a su organiser une excellente rotation de son groupe, donnant une chance de jouer à une grande partie de ses joueurs. Une gestion peu commune et qui a permis à son club d’assurer son maintien dans l’élite.

Sergio Gonzalez - Sergio Gonzalez Photos - Real Valladolid vs ...
Sur le banc du club, Sergio continue de faire l’unanimité au sein des supporters (crédit : Zimbio)

Dans les matchs où le Real Valladolid était loin d’être favori, il est aussi intéressant d’observer que Sergio a disposé ses joueurs en 4-2-3-1 ou bien dans un 4-3-3. Dans ces systèmes, Pucela n’a pas forcément obtenu tant de points mais n’a pas refusé le jeu face aux plus gros notamment.

Le joyau de cette équipe : la zone défensive

Ayant pour objectif le maintien, la saison du Real Valladolid est évidemment correcte. Malgré une élimination prématurée en Copa, dès les 16emes de finale, contre Tenerife, le club a affiché un bon visage. Un exercice correct renforcé par une stabilité défensive remarquable.

Valladolid a encaissé 43 buts cette saison, en Liga, classant l’équipe comme… la septième meilleure défense du championnat ! Une statistique absolument sensationnelle pour une équipe jouant normalement le bas de tableau. Il faut dire que la solidité est assurée avec Jordi Masip. Le gardien catalan occupe les cages du Real Valladolid depuis 2017 et continue de convaincre et rassurer.

À LIRE : Le bilan de la saison du Levante UD

Avec 87 parades réalisées en 35 matchs joués, Jordi Masip a une moyenne de 2.49 arrêts par match et a gardé sa cage inviolée à onze reprise. Un chiffre qui le classe aussi parmi les portiers les plus décisifs du championnat espagnol. Du point de vue du collectif, le gardien a rassuré son équipe et l’a sauvée lors de nombreuses rencontres. De plus, Masip est capable d’assumer un rôle de leader à Valladolid.

Image
Masip, stoppant un pénalty de Iago Aspas (crédit : LaLiga sur Twitter)

La ligne de quatre de Valladolid a aussi été solide grâce à sa grande révélation, Mohammed Salisu. Récemment transféré vers Southampton, le défenseur central impressionne par l’assurance et la maîtrise qu’il dégage, à seulement 21 ans. Salisu a donc été un véritable taulier dans la charnière défensive, capable de hausser son niveau de jeu de façon exceptionnelle.

Le Ghanéen a généralement été accompagné par Kiko Olivas. L’Espagnol a démontré sa constance et son intelligence défensive en plus d’avoir été décisif. Moins utilisé, le jeune Joaquín Fernández a tout de même été un élément important dans l’imperméabilité du Real Valladolid. Malgré la perte du central Ghanéen, que vous pouvez découvrir ici, Pucela possède donc encore de bonnes armes pour continuer de briller dans ce secteur du terrain.

Un effectif intelligemment construit

Des résultats se font forcément à partir d’une philosophie, d’une construction, d’une gestion et d’un effectif. Encore faut-il que ce dernier soit bien structuré. Dans ce domaine, le Real Valladolid est probablement un des clubs les mieux gérés d’Espagne, tout en étant un des plus petits budgets du championnat. Le club use régulièrement de prêts ou réalise de très bons coups qui lui permettent de mieux rebondir.

En attaque, les deux prêts consécutifs obtenus pour Enes Ünal se sont révélés être un succès. L’attaquant prêté par Villarreal, et désormais vendu à Getafe, n’a pas fait de saison flamboyante mais a répondu aux attentes. Il faut également préciser que l’attaque est le gros problème de cette équipe. Avec seulement 32 buts marqués, cette attaque est une des moins efficaces du championnat. Le recrutement d’un autre avant-centre, Sergi Guardiola, au Córdoba CF, pour quelques trois millions d’euros démontre le bon travail mené par la cellule de recrutement.

https://www.jornadaperfecta.com/blog/wp-content/uploads/2019/08/Gol-Guardiola.png
Avec huit réalisations en championnat, Sergi Guardiola vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière en Liga (crédit : Jornada Perfecta)

Pour citer d’autres exemples, l’arrivée libre de Waldo Rubio ou encore de Óscar Plano ainsi que les 50.000€ déboursés pour racheter Toni Villa sont des opérations concluantes. Débarqué de Girona en 2018, pour un seul million d’euros, le recrutement de Rubén Alcaraz est une autre démonstration des bonnes signatures effectuées par le Real Valladolid. Capital et talentueux à Eibar, Fabián Orellana portera les couleurs blanquivioletas la saison prochaine, après être arrivé librement.

La formation est également un secteur important. Repéré en Afrique, Mohammed Salisu a pu intégrer le centre de formation du club grâce à un partenariat mis en place au Ghana. Son passage avec l’équipe B, réputée pour être de qualité, et évoluant en Segunda B, a été fructueux comme ses performances ont pu le démontrer. La cantera du Real Valladolid est un joyau où plusieurs talents, tel que Fernando Calero, aujourd’hui joueur de l’Espanyol.

Le groupe de joueurs est donc plutôt bien composé avec des arrivées intelligentes, des jeunes joueurs venant de la formation et d’autres prêtés. Pour le cas de ces derniers, le club doit également faire attention à ne pas en être trop dépendant. En effet, un simple prêt ne dure en général qu’une saison, voire deux parfois et n’est pas forcément un élément qui va s’intégrer dans le long-terme à un projet.

Óscar Plano, del Real Valladolid, Analiza la Visita a San Mamés
Óscar Plano est un des joueurs-clé de l’animation offensif pucela (crédit : El Desmarque)

Même si le club achète souvent les joueurs qui ont fait bonne impression chez lui en prêt, il faudra remplacer correctement les départs de joueurs tels Sandro Ramírez, cédé par Everton, ou encore Pedro Porro, venu de City. Valladolid enregistre tout de même les retours de prêt de plusieurs jeunes intéressants comme El Hacen (Lugo), ou bien des deux attaquants Sekou Gassama (Fuenlabrada) et Marcos André (Mirandés).

La fabuleuse gestion d’un effectif intelligemment composé par Sergio sur le long-terme se reflète donc aujourd’hui. Avec cette treizième place obtenue en Liga, le Real Valladolid vient de réaliser une saison pleine d’enseignements où les joueurs ont su trouver un bon équilibre mais le club sait qu’il doit réparer un problème offensif. Un souci qui, une fois résolue, pourrait permettre à l’équipe pucelana d’obtenir son maintien encore plus tôt dans la saison. De plus, le groupe doit continuer de se renforcer grâce au bon travail mené par le centre de formation et la cellule de recrutement. A la suite d’un exercice encourageant, beaucoup d’indices portent à croire que le futur du Real Valladolid continuera certainement de concourir en Primera dans les prochaines saisons.

Bilan de saison 2019/20 – Valencia CF

Le football prend parfois des allures cauchemardesques. Une saison à oublier où les malheurs et mauvaises nouvelles se sont succédés, accompagnés de résultats décevants, c’est ce qu’a vécu le Valencia CF. Pas qualifié en Europe, le club Ché traverse une longue crise depuis plusieurs mois qui ne cesse de faire du dégât dans les rangs du VCF.

La bronca de Mestalla n’était pas là pour assister à ces derniers matchs compliqués du Valencia CF afin de conclure un exercice qui sonnait comme un véritable désastre. Sans Marcelino, ce sont Celades, puis Voro, qui ont tenté de sauver un club qui est à la dérive. Dirigé par une direction largement et logiquement critiquée, l’extra-sportif du Valencia CF est en train d’empiéter sur les résultats sportifs du club, et cela devient pesant pour les supporters et les joueurs. La preuve en est cette non-qualification en Europa, qui aura été l’objectif de fin de saison après avoie abandonné la possibilité d’aller en C1. A l’aube d’un grand ménage qui semble s’annoncer sur le mercato, c’est avant tout la colère et la frustration de toute équipe, qui n’aura pas su être au niveau pour jouer dans les hautes places du classement, qui s’exprime…

L’extra-sportif a pris le dessus sur tout tout le reste

C’est une direction qui n’est pas là pour le football, et cela se voit un peu plus chaque jour. L’incompétence de Lim, propriétaire du club, et de ses acolytes est en train d’envoyer le Valencia CF à la dérive sur le plan sportif. Sans Europe, la déception est déjà grande, et l’est d’autant plus quand on comprend les raisons d’un tel échec.

La chute visible du VCF commence dès ce début de saison, après que le club ait remporté une Copa historique l’année de son centenaire en mai 2019. En interne, les choses s’étaient pourtant envenimées depuis un moment. En effet, Marcelino va être limogé après quelques journées de Liga seulement. Malgré le début de saison compliqué en championnat, il n’est pas encore question de s’affoler du côté des supporters. La direction ne sera pas du même avis.

Cependant, le licenciement de Marcelino est toujours aussi incompréhensible. Lors d’une réunion en fin de saison passée, Lim aurait alors exposé au coach sa volonté de délaisser la coupe nationale pour se concentrer sur le championnat. Une requête que le staff et les joueurs ont refusé tout en assurant une qualification en Champions League, en plus de ramener un trophée. Rajoutons à cela un très honorable parcours en Europa League avec une demi-finale atteinte. Malgré tout cela, Marcelino ne comprendra jamais pourquoi il s’est vraiment fait virer, expliquant son départ par le seul fait qu’il ait joué la Copa jusqu’au bout, avec l’intention de la gagner. Chose qui aurait déplu aux dirigeants…

Valencia CF: Marcelino: "Nos van a decir 'empatas más que el ...
Entraîneur lors de la saison du centenaire et ayant remporté la Copa, Marcelino ne sera pas oublié des fans du Valencia CF (crédit : Marca)

Par la suite, le club va également enregistrer le départ du directeur sportif de Mateu Alemany, qui partageait le point de vue de Marcelino et dont l’entente avec le président et propriétaire n’était pas des meilleures. La direction nommera Celades au poste d’entraîneur mais ne prendra pas de directeur sportif. Entre les fans et les dirigeants, la tension monte face aux actes de Lim et Anil Murthy, le président, dans lesquels aucune cohérence sportive n’est retrouvée.

La gestion exécrable du cas de Ferran Torres ou des problèmes en interne illustre parfaitement la situation d’un club qui explose de partout et dont les conséquences finissent par se faire ressentir sur le terrain. Et personne ne se mobilise vraiment pour stopper ce désastre. De plus, le mercato est un gros point de désaccord à Valencia, où la direction s’implique peu, faisant parfois des choix surprenants.

Un exemple de ce à quoi la situation ressemblerait au VCF selon les médias valenciens

Les dernières rumeurs soutenaient d’ailleurs que le club prévoyait de se séparer de beaucoup de ses cadres lors de cet été. En bref, il est évident que les décisions prises par cette direction ont influencé les résultats de l’équipe. L’arrivée de Voro pour remplacer Celades en toute fin de saison a été débattue et n’aura pas fait effet. Avec un tel manque d’activité et de présence de la part des hommes occupant les fonctions importantes, le club Ché ne semble pas prêt de sortir de sa crise si rien ne change…

Un effectif largement en dessous de ses capacités

Même si la pagaille extra-sportive n’a évidemment pas aidé à tirer le VCF vers le haut du classement, il faut également reconnaître une défaillance sportive des joueurs. Dans tous les secteurs du jeu, l’équipe, qui aura conclu la saison avec Voro comme entraîneur, a connu des difficultés, majoritairement défensives.

Comme certaines équipes cette saison, à l’image de l’Espanyol, de l’Athletic, du Celta ou du Betis, Valencia n’a pas atteint ses objectifs sportifs alors que le club pouvait compter sur un effectif riche et solide. Il faut dire que les Chés n’ont pas été épargnés par les blessures qui ont particulièrement ravagé la défense.

Les multiples absences de Garay, blessé puis atteint du virus, ont laissé place à une charnière bien plus fragile composée de Mangala et Diakhaby lorsque Paulista n’était pas là. D’autres joueurs importants, comme Gayà ou Rodrigo, n’ont également pas échappé à des pépins physiques.

Gabriel Paulista se lesiona el tobillo en el partido ante el ...
Sorti sur blessure contre l’Atlético, Gabriel Paulista n’avait manqué que quelques matchs mais son absence s’était faite ressentir (crédit : InfoBiwenger)

Cependant, les résultats compliqués ne peuvent pas être expliqués que par ces blessures. L’absence de cadres a permis à des remplaçants de gagner en temps de jeu sans qu’ils ne se soient convaincants pour autant, remettant ainsi en question la fragilité du banc à certains postes.

Un des problèmes majeurs de cette équipe se situe sur la ligne de buts. Cillessen et Jaume ont déçu cette saison. Le portier néerlandais arrivé du Barça n’a pas su rehausser son niveau, qui avait chuté ces dernières années, et a logiquement été mis remplaçant à plusieurs reprises. Globalement plus rassurant, Jaume Doménech n’aura pourtant pas pu sauver le navire. Cette incertitude dans les cages aggrave les failles défensives d’un club qui a encaissé cinquante-trois réalisations en championnat.

Offensivement, la création de danger a cruellement manqué. Rodrigo sort d’une saison où son inefficacité est un énorme souci, Maxi Gómez se doit d’améliorer sa régularité et Gameiro n’a pas été assez tranchant sur le peu qu’il a joué. De leur côté, Cheryshev, Guedes, Soler, Ferran ou encore Manu Vallejo n’ont pas su relancer l’attaque du Valencia CF.

Le cœur du jeu a été, comme les autres postes, un véritable casse-tête. Le capitaine Dani Parejo a libéré son équipe à plusieurs reprises dans la saison sans pour autant réaliser un exercice fabuleux. Ses coéquipiers français, Coquelin et Kondogbia, n’ont pas été les joueurs que nous avons pu connaitre lors de la campagne précédente. Malgré la révélation intéressante de Hugo Guillamón, en défense centrale, c’est donc la quasi-totalité d’une équipe qui a montré un visage décevant, voire même laborieux par moments.

Leganés, 36e journée : le Valencia CF jouait une de ses dernières chances de qualification en Europe mais s’incline dans un match où Parejo aura manqué un pénalty (crédit : JuniperSports)

Dans cette défaillance sportive de tout un effectif, il faut également souligner que le changement d’entraîneur au cours de la saison n’a pas aidé à trouver une stabilité. En poste de septembre à juin, Albert Celades a dirigé l’équipe pendant une grande partie de la saison sans innover, contrairement à son prédécesseur, licencié, et reconnu pour ses qualités tactiques. Mené par Voro pour les derniers matchs, le club n’a pas vraiment vu les choses évoluer positivement au classement. Le tout avec une direction critiquée.

Une incapacité à rebondir et à se relever

La mauvaise passe que traverse le Valencia CF depuis plusieurs mois est également le fruit d’un manque de capacité à se relever des échecs. Mentalement, on peut penser que cette équipe manque d’un véritable leader. Parejo porte le brassard et a déjà pu remobiliser les troupes lorsqu’il le fallait mais il semble être plutôt seul dans cette tâche.

Les difficultés mentales de ce groupe se notent à l’extérieur. Loin de Mestalla, le VCF affiche un inquiétant niveau de jeu. Sans son public, la formation valencienne n’a collecté que treize points. Avec un taux de points aussi faible, Valencia est la dix-septième équipe à l’extérieur en Liga. Seulement trois succès contre une douzaine de défaites. Dont de nombreux points perdus dans des confrontations importantes pour l’Europe.

Ces chiffres démontrent que les joueurs n’y arrivent pas quand ils jouent ailleurs qu’à Mestalla. Ravagés par les échecs dans les autres stades de Liga, les coéquipiers de Parejo n’arrivent plus à s’imposer et souffrent de cette série noire sur le terrain. Cela dit, ce problème dont est victime le VCF est récurrent chez plusieurs formations de Liga.

A la différence de ces déplacements périlleux, il reste toute fois important de souligner que le Valencia CF a été une excellente équipe à domicile, ne s’inclinant qu’une seule fois et glanant pas moins de onze succès et quarante points. Toutefois, Valencia va avoir besoin de rapidement retrouver une certaine solidité et oublier ses échecs pour enchaîner, un défaut qui a coûté trop de points lors de cet exercice. Renverser les matchs doit aussi redevenir une qualité de cette formation si talentueuse

https://plazadeportiva.valenciaplaza.com/public/Image/2020/6/2495058c3296fc0589e83fe74d17fd0f82c15498_NoticiaAmpliada.jpg
La défaite à Eibar dans la fin de saison illustrait parfaitement cette description d’un VCF méconnaissable à l’extérieur et incapable de se relever (crédit : Plaza Deportiva)

Les points positifs de la saison du Valencia CF sont donc en infériorité numérique en comparaison des événements plus douloureux. Les performances de cette équipe ont été très décevantes, comme le montre le classement, mais le sportif n’est pas l’unique explication de cette déroute. La qualité des joueurs n’a pas su relancer un club qui vit une crise difficile depuis plusieurs mois, face à une direction sourde devant les critiques, continuant, tête baissée, à avancer et à mener une politique qui nuit au VCF. Un tableau qui montre donc beaucoup de négatif et une situation qui pourrait bien continuer de s’aggraver si rien n’évolue. Pourtant, cette équipe a la capacité de redevenir ce qu’elle était lors de sa saison centenaire, où elle a fait rêver l’Espagne et son peuple valencien. Il faudra pour cela de l’envie, du courage et du changement en attendant de retrouver les « Amunt » du public de Mestalla.