Entretien exclusif avec Jérémy Blasco, défenseur central de la SD Huesca

A l’occasion de la finale de Coupe des Pyrénées de ce mercredi 6 septembre, entre Pau et Huesca, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Jérémy Blasco. Dans cette interview, le jeune défenseur central nous donne ses impressions sur les enjeux de ce match amical, mais revient également sur son début de carrière à la Real Sociedad, sa place à Huesca, ses modèles en tant que footballeur, ses objectifs, son quotidien, le niveau du championnat de Segunda, l’ambiance au sein du vestiaire… Une occasion de mieux connaître ce jeune joueur qui gagne en importance dans le dispositif des Azulgranas.

LigActu: Bonjour Jérémy, comment vas-tu ?

Jérémy Blasco : Bonjour à tous, ça va très bien, merci. On est sorti d’un match hier (contre Mirandés) et aujourd’hui on a un peu de repos à l’entraînement.

L : Voilà, une petite séance de décrassage. On est avec toi grâce à Bastien de LALIGA, LALIGA Impulso, à l’occasion d’un match face à Pau pour la Coupe des Pyrénées. On va avoir ce petit entretien pour te présenter et présenter cette rencontre. Du coup, je voulais en savoir un peu plus sur toi. Tu as 24 ans, tu es né à Bayonne et tu joues à Huesca : quels sont tes modèles, quelles sont tes références ? Comment se passe ce début de carrière ?

J : C’est un début de carrière plaisant, d’abord à la Real Sociedad où on monte en deuxième division. On était en troisième division, l’équivalent de la Nationale en France, où on fait une superbe année avec Xabi Alonso. On monte en deuxième division, pour une équipe de réserve c’est un peu compliqué car c’est une équipe jeune, sans expérience. Il y a une première année où on descend, on a un modèle de jeu plutôt intéressant, on joue plutôt bien au football niveau technique, tactique, grosse possession de balle, etc. On met pas mal d’équipes en danger mais notre problème c’est dans les deux surfaces, tant défensivement que offensivement il nous manque cette expérience d’une équipe de deuxième division. Après cela, mon contrat se terminait et je cherche un club en deuxième division pour continuer ma progression et en juillet Huesca s’intéresse à moi. Ils venaient de descendre l’année d’avant et ça fait un an qu’ils étaient en deuxième division. Et pour moi c’est une opportunité, je me dis que c’est un endroit où je vais pouvoir grandir en tant que joueur, me consolider, où la ville est tranquille un peu comme à Pau.

L : C’est l’essentiel dans un début de carrière, surtout avec ton expérience…

J : Oui, en étant jeune, c’est ça… Et puis au final, à la Real Sociedad c’était un cocon très familial, c’est une entité un peu spéciale. C’était aussi la première fois où je sortais de cette commodité, parce que ça faisait 12 ans que j’y étais, je pense que Huesca c’était le bon endroit pour grandir à 23 ans. Voilà, l’année dernière c’est une saison normale en deuxième division. J’ai dû me battre pour gagner ma place, finalement j’ai joué presque une trentaine de matchs donc je suis content de ce que j’ai joué et de comment j’ai joué. Et cette année, mon objectif c’est de faire pareil ou plus.

L : Oui, évidemment. Tu nous parlais un peu de Xabi Alonso et de ton expérience avec le Sanse de la Real Sociedad. Est-ce que le jeu des équipes avec Huesca tu retrouves ça ou c’est un modèle différent ?

J : Je pense qu’ici, avec l’entraîneur qu’on a, c’est un modèle plutôt différent. On est bien plus défensifs qu’avec la Real Sociedad, où depuis tout petit ils t’inculquent le fait d’avoir beaucoup la possession, d’être très peu défensifs car on a toujours la possession, jouer très haut. Et quand on arrive ici… Au final, c’est un peu la catégorie, la deuxième division, qui te demande ça parce que c’est des détails qui font que les matchs se décident. Franchement, ici beaucoup plus dans l’aspect et les automatismes défensifs et tout ça. Du moins avec l’entraîneur actuel. C’est un modèle complètement différent de celui de la Real, c’est pour ça que j’ai mis un peu de temps à gagner ma place l’année dernière car comme je te disais, je sortais de 12 ans où on avait toujours la balle, la possession à passer à être solide défensivement, c’était un peu différent. Mais en Espagne dans la globalité, c’est quand même un football où ça joue beaucoup en ressortant le ballon derrière, c’est très tactique.

L : C’est sûr qu’on peut le voir aussi en première division avec pas mal d’équipes qui essaient d’aller vers l’avant, il y a cette culture du foot espagnol, mais il y a aussi des équipes qui jouent derrière avec des schémas à 3 ou à 2. En tout cas, ton choix prend tout son sens avec une formation vraiment portée vers l’avant, un peu d’élite, car l’école de la Real Sociedad est vraiment top pour ça. Et bien sûr Huesca, un monde totalement différent où tu deviens un défenseur beaucoup plus complet, avoir joué 30 matchs surtout à ton âge c’est pas trop mal en deuxième division. On a bien compris pourquoi tu avais choisi Huesca, tu nous parlais un peu de la vie, comment ça se passe justement le quotidien à Huesca, la vie dans le vestiaire, la routine des entraînements ? Comment ça se passe d’être footballeur professionnel à Huesca ?

J : On est privilégié honnêtement. Le quotidien c’est simple : se réveiller, s’entraîner, depuis 8 heures 30 du matin car on déjeune au centre d’entraînement. Donc, déjeuner là-bas, s’entraîner… regarde aujourd’hui je suis sorti de l’entraînement au moment où on se parle il est 13 heures, et après on mange. Et puis l’après-midi, c’est du repos, y’a certains de l’équipe qui continuent leurs études, dont moi. Je continue aussi mes études à distance, comme l’équivalent de STAPS, je le fais en espagnol. Je fais une petite sieste d’une heure, j’étudie un petit peu et après une heure à sortir, se balader, aller prendre un café avec ma copine ou avec des coéquipiers parfois. Et puis le soir, c’est manger et dormir (rires).

Après un début de carrière au Pays Basque, Jérémy Blasco a fait le choix de se décaler vers l’Aragon pour poursuivre sa progression (crédit : SD Huesca)

L : Une vie assez rangée, avec pourquoi pas des modèles comme Illarramendi ou Rodri qui ont aussi continué leurs études à côté et qui arrivent à avoir maintenant un très bon niveau et de bonnes perspectives pour l’avenir. Je me répète, mais ça prend vraiment tout son sens, cette espèce d’autre cocon que tu essaies de te confectionner, avec Huesca qui est vraiment parfait pour ça. Je parlais de modèles pour ta carrière, comment tu vois la suite de ta carrière ? Y a-t-il des joueurs qui t’inspirent ?

J : Des joueurs qui m’inspirent, c’est un peu compliqué… Enfin, c’est une question un peu compliquée. Actuellement, dans les meilleurs centraux, il y a Ruben Dias qui est très solide. J’aime beaucoup son profil défensivement, très fort dans la sortie de balle, incroyable dans l’agressivité, ce qu’il dégage. Au-delà de comment il joue, surtout ce qu’il dégage avec cette tranquillité et sensation de “il va rien se passer”. Et, quand j’étais plus jeune, j’aimais beaucoup Ramos, qui était un chien, ou même l’agressivité de Puyol, pourtant il n’avait pas de taille et…

L : Oui, il transmettait cette garra, cette énergie. On voit dans ce que tu nous dis des petites connexions avec Robin Le Normand, qui est un peu aussi ce genre de défenseurs et qui maintenant est un titulaire incontestable de la Real Sociedad. Pour toi, ça commence à bien rouler aussi. J’ai suivi un petit peu ton début de saison, ça a bien joué, mais début de saison un peu compliqué pour Huesca. Avant de passer au vif du sujet avec ce match contre Pau et l’ambiance autour de cette Coupe des Pyrénées, comment elle est vue cette saison à Huesca et quels sont les objectifs ?

J : L’objectif ici c’est de… Il y a 22 équipes dans le championnat, donc d’abord atteindre la barre qui est je crois de 42 points ou quelque chose comme ça, ou 45 ou 50 points pour se maintenir. Nous voulons atteindre cette barre le plus rapidement possible. Après il n’y a pas réellement d’objectif fixe, l’objectif c’est d’avoir le maintien, si c’est en février tant mieux après on pourra voir s’il se passe d’autres choses, mais d’abord cette barre des 50 points. Et ensuite voir où est ce qu’on va…

L : C’est un championnat extrêmement exigeant avec toutes les semaines des matchs, là il y a la trêve internationale mais pas pour vous. C’est l’occasion d’avoir encore un peu plus de temps de jeu.

J : Ouais, après dans notre championnat, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui vont en sélection donc on a du temps de jeu, oui, mais on est pas dévalisés par les sélections en se retrouvant avec 4 ou 5 joueurs par équipe qui partent. Donc on reste un peu dans la même dynamique comme peu de joueurs partent, c’est plutôt les mêmes qui continuent si on est dans une bonne phase par rapport à ce que veut l’entraîneur. Il y a un onze plus ou moins déterminé. Je veux dire qu’il n’y a pas 5 joueurs qui vont partir du XI pour être remplacés par d’autres.

L : Et justement on parlait de ce calendrier un peu frénétique avec ce match amical qui s’est rajouté : la Coupe des Pyrénées. Première édition qui va se dérouler à Huesca contre Pau. Pour un peu montrer toute la connexion entre cette région français qu’est le Béarn, en plus toi tu viens de Bayonne qui est juste à côté, et l’Aragon en Espagne. C’est une riche histoire entre ces deux territoires qui vont un peu se réunifier grâce à cet événement qui aura lieu mercredi. Comment ça se passe au sein du club par rapport à cet événement, qu’est ce qu’on vous a dit et comment le vivez-vous ?

J : Moi je pense que c’est une très bonne initiative d’abord. Je trouvais ça bizarre quand je suis arrivé à Huesca que cette association entre les deux clubs n’existait pas, sachant qu’on peut, en ayant la frontière aussi proche, s’enrichir et apprendre de l’autre pays. Donc ça me paraissait un peu étrange. Mais par exemple à la Real Sociedad je sais qu’il avait des…

L : Des accords.

J : Oui, des accords avec les clubs du Pays Basque français pour s’il y avait des joueurs intéressants qui pouvaient partir. L’Athletic fait ça également à Bilbao. Et je trouvais étrange que Huesca n’ait pas fait ça plus tôt avec Pau, donc je pense que c’est une excellente initiative. Le fait de jouer ce match c’est plutôt intéressant, surtout en début de saison pour les joueurs qui jouent un peu moins et qu’ils essaient d’avoir un peu le temps de jeu qu’ils n’ont pas eu en championnat. Et je pense que le public et les joueurs, on aborde ce match qui est quand même une petite finale avec l’envie de montrer comment est le jeu ici en Espagne, comment est le stade parce que je pense que peu de monde à Pau a traversé la frontière jusqu’ici à Huesca.

L : C’est vrai, c’est vrai.

Le jeune central français est aujourd’hui devenu un titulaire dans la charnière de la SD Huesca et tout semble indiquer que cette saison sera celle de la confirmation (crédit : LALIGA)

J: Il faut essayer de réunir un peu l’ambiance de comment on joue en Espagne, comment ça se passe et je pense que dans le vestiaire, j’ai parlé avec 2 ou 3 joueurs, il y a cette envie de jouer ce match oui.

L : Oui voilà, ça reprend un petit peu cette idée de LALIGA IMPULSO avec cette affirmation et cette ouverture au monde des clubs espagnols. Aujourd’hui on se rend compte qu’avoir des bases à l’étranger permet de toucher d’autres territoires et de factuellement s’enrichir au niveau des infrastructures, des joueurs et des possibilités d’avenir. En plus, en seconde division, c’est un peu rare de jouer des matchs internationaux comme ça. Au niveau de ta famille, comment ça peut se passer également à ce niveau-là ? Est ce que tu as de la famille ou des proches qui vont voyager ? Comment ça se passe au niveau personnel de rencontrer un nouveau club français ?

J : Honnêtement pour moi c’est un petit peu compliqué en semaine, la famille travaille le lendemain (rires), donc un match à 21 heures Huesca… surtout que depuis le Pays Basque il y a au moins 3 heures et demi de route. Mais ouais, ils trouvent ça intéressant, c’est un peu ce que je disais, du fait d’avoir cette chance de pouvoir s’enrichir d’un club à l’autre et de s’ouvrir. Je pense que si le match est télévisé, ils le regarderont bien sûr mais oui, ils pensent que c’est une bonne initiative aussi.

L : Et tu parlais du vestiaire de Huesca, ça parle bien évidemment espagnol j’imagine, mais j’ai vu qu’il y avait aussi quelques joueurs francophones dans l’équipe. Comment ça se passe à l’intérieur ?

J : Je pense qu’on a un groupe très intéressant, tout le monde s’entend bien, on est 3 Français. Je crois que tout le monde d’interagir avec tout le monde, les Français se sont très bien intégrés aussi, ils ont appris la langue. On a un bon groupe et les après-midis parfois on fait quelques plans ensemble, on a des jours repos où parfois toute l’équipe va manger ensemble aussi. (14:38) C’est bien de se retrouver et de passer des bons moments ensemble, surtout que le groupe c’est la base dans un vestiaire et pour avoir cette fluidité sur le terrain dans les bons moments et dans les moments plus difficiles. Je pense que si tout le monde s’entend bien ça permet de consolider ce qui se fait ensuite sur le terrain.

L : Bon, eh bien je pense qu’on a fait un peu le tour de tout cet événement. On se retrouve mercredi 6 pour cette journée de festivités avec un match entre les canteras des U23 de Pau et la réserve de Huesca, et puis toi bien sûr. Tu sais si tu auras des chances de jouer ce match ?

J : Honnêtement je ne sais pas, vu comment est le groupe et que ce week-end on a un match de championnat. D’ailleurs en Ligue 2, il me semble qu’ils coupent avec la trêve ?

L : Oui, il me semble qu’en Ligue 2 ça coupe. Il n’y a vraiment que le championnat espagnol de deuxième division, on se souvient qu’on pouvait vous voir même pendant la Coupe du Monde.

J : Nous on rejoue ce week-end, donc sachant que notre défenseur central qui a joué avec moi (contre le Mirandés) a pris un carton rouge, on en a un blessé aussi… Je sais pas, peut-être que le coach fera tourner, je ne sais pas encore si je jouerai. Mais vu le panorama, je pense que je serai sûrement au repos.

L : Ok, bon, en tout cas tu es sur l’affiche et ça fait plaisir de voir toutes ces connexions entre la France et l’Espagne. Et puis bon, on va te souhaiter la meilleure saison possible sur le plan individuel et collectif. Voilà, si t’avais une attente en particulier de cette saison, ce serait quoi ?

J : Comme je disais, que notre saison soit…

L : Assurer le maintien ?

J : Oui, le mieux serait de pouvoir accéder aux play-offs mais le maintien c’est vraiment la chose primordiale. On va pas se mentir, c’est l’objectif numéro et après plus tôt ça arrivera, plus tôt on pourra envisager autre chose comme je te disais toute à l’heure. Mais l’objectif c’est d’avoir ces 50 points et de ne pas souffrir.

L : Ok. Bon bah écoute, je pense qu’on a tout ce qui nous faut pour cet entretien, c’était un vrai plaisir de faire ça avec toi.

J : C’était un plaisir pour moi aussi.

L’équipe de LigActu tient à remercier Jérémy Blasco pour le temps qu’il a pu nous accorder afin de mener à bien cet entretien. Un grand merci également à Bastien, de LALIGA France, et au club de Huesca pour leur collaboration dans ce projet.

Economie : LaLiga face à la concurrence

Les années passent et les étoiles s’en vont. C’est ainsi qu’est souvent vu le championnat espagnol à mesure que les fenêtres estivales se succèdent : les départs de Neymar, puis Cristiano Ronaldo et encore plus récemment Lionel Messi ne font que renforcer ce sentiment. Cependant, la réussite sportive avec les titres européens remportés en C3 par le Sevilla FC et Villarreal ainsi qu’en C1 avec le Real Madrid relèvent un caractère compétitif toujours présent.

Nous allons ici nous intéresser à la situation économique de LaLiga via les différentes activités de ses clubs sur les précédents mercatos, puis nous dresserons un comparatif économique detaillé visant à mettre en relief ses différences avec autres membres du « big five ». Il est important de préciser que les données que nous utilisons proviennent exclusivement de LaLiga elle-même.

Evolution des investissements et ventes, et bilans économiques en Liga

Le graphique ci-dessus nous présente les bilans économiques (achats, ventes, balances) des sept derniers marchés des transferts estivaux.

À l’instar de toute la société, les clubs espagnols ont terriblement souffert de la pandémie, c’est ce qui ressort principalement de cette analyse avec des chiffres en constante hausse avant 2020. Les dépenses avaient plus que doublé sur la période 2016-2019 avec des recettes qui elles aussi ont progressé de la même manière, avant de plonger à partir de l’été 2020 puis de s’effondrer en 2021 une fois les pertes établies. Ce n’est que depuis cette fenêtre estivale que les chiffres semblent repartir à la normale avec des sommes légèrement supérieures à celles du début d’étude. Le marché s’est écroulé à hauteur d’environ 80% sur les deux variables prises en compte entre 2019 et 2021, un trou colossal quand on sait à quel point l’économie du mercato est importante pour les clubs.

L’actuelle reprise peut s’expliquer par deux facteurs évidents. Le premier est à mettre à l’initiative du deal CVC dans le cadre de LaLiga Impulso. Et le second est lié aux deux géants, restés en compagnie de l’Athletic Club en dehors de l’accord, avec tout d’abord le Real Madrid et sa stratégie de sobriété qui lui a permis de maintenir ses comptes à flot puis de pouvoir investir, ainsi que du Barça et ses leviers économiques qui n’ont pas manqué de faire couler beaucoup d’encre. Tout ceci évoluant dans le cadre de la reprise économique globale qui a également été permise par l’assouplissement puis la levée des restrictions sanitaires.

LaLiga et Premier League, rivaux économiques au fonctionnement bien différent

La grande rivale de LaLiga est bien sûr la Premier League et ses contrats astronomiques qui
garantissent à ses clubs une puissance économique sans égale. En marge de cette influence qui en devient même prédative au fil des saisons, on notera que le modèle espagnol est inconstablement plus sain comme le démontre cette statistique comparant les pertes cumulées sur les 5 exercices de 2016/2017 à 2020/2021 entre Espagnols et Anglais avec un taux presque 12 fois supérieur chez ces derniers. Plus choquant encore, les clubs de deuxième division anglaise affichent des pertes nettes plus de 58 fois supérieures à celles de leurs homologues espagnols !

En ce qui concerne les investissements nets réalisés sur les joueurs sur la même période, on constate une différence plus de 3 fois supérieure côté anglais en prenant toujours en compte les deux premières divisions des deux pays. Malgré des pertes nettes profondément inégales, la différence entre les investissements des deux premières divisions n’est même pas doublée en faveur des Anglais, ce qui nous amène au troisième point de ce document : « l’équité ».

Ce troisième indicateur met en lumière la contribution totale des actionnaires dans leurs clubs (grossièrement, « combien le boss remet dans la caisse »). La différence est, là encore, sans appel avec 277M d’euros pour LaLiga Santander contre 2376M d’euros pour la Premier League, soit 8.5 fois plus. LaLiga présente le total le plus bas face à ses voisins anglais, italiens, français et allemands. Cette statistique sert à confirmer que le modèle espagnol est bien plus autosuffisant que celui de ses concurrents, elle démontre aussi que l’outrageuse domination britanique n’est possible que par la présence directe des propriétaires des clubs et non pas de ce qu’ils peuvent générer eux-mêmes. Sujet visiblement moins médiatique que certaines « palancas« …

Un retour progressif à la normale pour le marché espagnol grâce à un contrôle strict


Enfin, toutes ces informations nous permettent de mieux comprendre les bilans des mercatos dans les 5 marchés les plus puissants d’Europe au cours des deux dernières saisons. Alors que l’Espagne affichait le bilan le plus faible en terme de dépenses à l’été 2021, elle est remontée d’une place en 2022, doublant l’Allemagne précédement troisième. Les investissements ont presque doublé et la balance avec les ventes s’est réduite de 18M d’euros en l’espace d’un an. Le contrôle financier très strict en vigueur jouant pour beaucoup dans cette évolution. À titre de comparaison, le football anglais affichait une balance négative de 620M d’euros en plein Covid et a même doublé ce déficit cette saison avec un bilan négatif presque aussi élevé que les seules dépenses des clubs de LaLiga avant la pandémie ! Sans les investissements massifs du FC Barcelone et de son rival madrilène pour Aurélien Tchouaméni, le résultat des autres clubs combinés ressort en positif.

Pour conclure, on peut donc voir que la pandémie n’a pas ébranlé le système de LaLiga malgré les pertes occasionnées. En présentant la plus faible part d’augmentation de capitaux parmi ses clubs, elle confirme que son modèle, souvent ignoré et critiqué, est en réalité le plus « fair-play » parmi ses concurrents.

Comment va s’effectuer le retour du public dans les stades en Espagne ?

Après plus d’un an de matchs à huis clos, le retour du public dans les stades de Primera et Segunda pour la nouvelle saison vient d’être confirmé ce mercredi 4 août, avec des mesures particulières. Le ministère de la Santé espagnol s’est voulu clair et aussi préventif en soutenant que toute décision prise était par la suite susceptible d’évoluer selon la situation sanitaire du pays. Retour sur ces annonces qui concerneront le public.

Pas de « passe sanitaire », mais des mesures sanitaires toujours en place

A la suite du Conseil Interterritorial de la Santé de ce mercredi, la ministre Carolina Darias a annoncé que la capacité d’accueil maximale serait de 40% pour les évènements se déroulant en extérieur, comme dans les stades. Valable dans l’intégralité du pays, cette restriction s’abaissera à 30% pour les rassemblements en intérieur, s’adressant ici davantage à la Liga ABC, championnat de basket en Espagne.

Néanmoins, il convient de préciser que la jauge de 40% pourra être discutée et abaissée à tout moment par les autorités de de chaque Communauté Autonome, le gouvernement central espagnol n’ayant servi qu’à fixer clairement une jauge maximale. La Navarre a par exemple communiqué ce même jour que la capacité d’accueil serait seulement de 30% dans les stades. En effet, depuis un décret signé en juin, la coordination et l’organisation du retour du public reviennent à la responsabilité des Communautés Autonomes, tandis qu’auparavant le Conseil Supérieur des Sports était le gérant du dossier.


Si le gouvernement espagnol a fait le choix de ne pas appliquer de passe sanitaire pour entrer dans les stades, il a toutefois été annoncé que le port du masque serait obligatoire et que la distanciation sociale d’un mètre et demi devrait être appliquée, dès que si les conditions la rendent possible. Fumer ou encore manger ne sera pas permis dans l’enceinte, à la différence de boire de l’eau uniquement.

Les entrées au stade se feront par tranches horaires précédant le coup d’envoi de la rencontre. Pour beaucoup de clubs, le protocole sera prochainement dévoilé mais l’instance de santé souhaite une application stricte de cette règle, afin que les accès soient règlementés et que les entrées soient effectuées, par exemple, toutes les 15 minutes comme l’ont laissé comprendre certains médias. Les sorties du stade seront aussi « échelonnées » par créneaux horaires.

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Plus grand stade de Liga, le Camp Nou retrouvera son public la saison prochaine avec un pourcentage d’accueil qui n’a pas encore été défini par les autorités locales (crédit photo : RTVE.es)

Une capacité d’accueille revue et modifiée en septembre ?

L’accord passé entre le gouvernement et les instances locales, et les mesures qui en découlent, seront en vigueur du 13 août jusqu’au 29 de ce même mois. A l’issue de cette date, la Ministre de la Santé a indiqué qu’une nouvelle réunion serait organisée pour revoir, à la hausse ou à la baisse, si la limite d’accueil de 40% doit être modifiée, selon l’évolution de la situation sanitaire. Ces consignes pourront aussi varier localement si les chiffres en lien à la pandémie venaient à évoluer négativement.

Ainsi, cette nouvelle information vient contredire les annonces faites au moins de juin dernier par ce même Ministère de la Santé. En effet, un retour sans jauge particulière de public dans les différents stades du territoire avait été communiqué, mais avec port du masque obligatoire. Cependant, à cette période les taux d’incidence sur les terres hispaniques se situaient dans des sphères bien plus basses qu’au cœur de ce mois d’août.

Le gouvernement mise sur la responsabilité des clubs

Afin que les rencontres sportives et que l’accueil du public se passent dans les meilleures conditions, les clubs devront fournir d’importants efforts vis à vis de la gestion de l’arrivée des supporters, en étudiant éventuellement leur provenance afin de pouvoir développer une traçabilité efficace en cas de contamination. Les protocoles d’accès devront être minutieux et tout devra être expliqué et défini : sens de circulation, capacité d’affluence chiffrée en nombre de spectateurs, entretien et hygiène des tribunes, ou encore contrôle du respect des normes en vigueur.

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Osasuna a annoncé ce jeudi 5 août la mise en vente des places pour l’accès à El Sadar, qui se limitera à une capacité de remplissage de 30% (crédit photo : Twitter @CAOsasuna)

Le mode d’attribution des places relèvera du choix des équipes. Certaines ont pour volonté de procéder à un tirage au sort pour offrir une chance à tout individu de retourner au stade au cours de la saison. Les clubs devront quant à eux faire leur part du travail et faciliter leur communication avec les Communautés Autonomes qui, elles-mêmes, seront chargées de se coordonner sur les mesures avec le gouvernement central basé à Madrid.

Le mois d’août fera en tout cas office de premier pas vers le retour à une normalité dans le monde du sport, attendue par des millions de personnes en Espagne et du monde entier. La reprise du championnat avec public sera aussi un marqueur fort pour observer l’organisation et la capacité des instances à gérer une situation sanitaire qui ne cesse d’évoluer…

Présaison 21/22 – L’heure de la rentrée a sonné !

Peu à peu, le football retrouve son mode de vie typique. Après le retour en quantité du public observé pendant l’Euro, les clubs devraient en cet été 2021 bénéficier d’une présaison bien plus complète et efficace que celle de l’an dernier, tronquée par la pandémie et reportée en raison de la conclusion tardive des championnats durant l’été. Dans cette première semaine de juillet, beaucoup de clubs sont sur le chemin du retour. Bilan des programmes prévus des différents clubs de Liga pour préparer la nouvelle saison 2021/22.

En raison des différentes annonces officielles et de la crise sanitaire, les dates et rencontres citées dans cet article sont susceptibles de varier à tout moment.

5 juillet, date clé et synonyme de reprise

Nombreux sont les clubs qui ont officiellement confirmé leur retour au travail dès les premiers jours du mois de juillet. La date du lundi 5 juillet comme début officiel de la présaison 2021/2022 coïncide notamment dans la grande majorité des équipes : Deportivo Alavés, Athletic Club, Betis, Celta, Elche, Getafe, Granada, Osasuna, Real Madrid. Les deux promus directs, l’Espanyol et Mallorca, reprendront également leur vie de groupe à partir de cette date. Les clubs débuteront d’abord par une phase de tests médicaux avant de revenir sur les terrains pour reprendre les entraînements, et disputer plusieurs rencontres amicales.

Concernant les autres clubs du championnat qui ne reprendront pas à la date précédemment citée, leur rentrée s’opérera dans les jours suivants. Les clubs andalous de Sevilla et Cádiz reviendront le 6 juillet, suivis de Levante, Villarreal et l’Atlético le 7 juillet. Enfin, la Real Sociedad et Villarreal débuteront leur présaison le 8 juillet quand le Barça réapparaitra les 9 et 10 du même mois. Seul le Rayo Vallecano, promu à la fin juin à l’issue des play-off de Segunda, n’a annoncé aucune date de retour officielle pour le moment même si la date du 12 juillet a été annoncée dans les médias.

Amicaux et stages à l’étranger de retour

Le Betis sera probablement un des clubs les plus actifs de l’été en Liga, en réalisant un stage de 10 jours en Suisse du 7 au 17 juillet avant de se rendre en Angleterre entre le 26 et le 31, puis finira sa présaison en Andalousie, du côté de Marbella. Winterthur, Wolverhampton et Derby County seront les adversaires du club verdiblanco. Marbella qui sera d’ailleurs le point de réception d’autres clubs comme le Celta (du 11 au 25 juillet, amical contre Wolverhampton), l’Espanyol (du 19 au 30 juillet, amicaux contre Nástic et Las Palmas), ou encore Granada (26 juillet au 2 août). La formation reprise par Robert Moreno a notamment rendez-vous avec Bournemouth et Málaga en match amical.

L’Athletic Club de Marcelino effectuera quant à lui un stage en Suisse du 16 au 24 juillet avec des amicaux prévus contre des adversaires de gala : St Gallen, Dinamo Kiev, Borussia Dortmund et Union Berlin. Le dernier vainqueur de l’Europa League, Villarreal, se devra de préparer le match de SuperCoupe d’Europe contre Chelsea, le 11 août. Pour cela, le sous-marin jaune a prévu d’affronter Valencia (16 juillet) et le Budapest Honvéd (24 juillet), en plus du Barça (4 août).

Présaison espagnole pour une majorité de clubs

De retour sur les terres hispaniques, la communauté valencienne n’accueillera pas seulement des touristes durant l’été. En effet, Sevilla réalisera un stage à Alicante en juillet, avant de s’envoler vers le Portugal, avec un amical prévu contre Aston Villa, tandis que Valencia restera en province, à Oliva, du 12 au 17 juillet. L’équipe dirigée par Bordalás doit se mesurer à Villarreal, l’Atromitos d’Athènes, Cartagena, Zaragoza et Levante tout au long du mois précédant la reprise du championnat.

Mallorca s’entraînera pendant quelques jours sur la côte de Benidorm, en défiant Ibiza, le Stade Brestois et Cartagena, quand Getafe et Alavés seront en stage à La Manga. La formation madrilène a notamment prévu d’affronter le Stade Rennais, Ibiza et Besiktas, entre autres, tandis que le Deportivo Alavés se mesurera à la Real Sociedad et Elche durant la dernière semaine de juillet. Le club glorioso a aussi planifié des rencontres face à Logroñés (14 juillet), Amorebieta (17 juillet), Mirandés (28 juillet) et Al-Nasr (6 août). Rennes qui sera d’ailleurs également adversaire de Levante en présaison, le 24 juillet. Les Granotas défieront aussi Alavés (6 août) et Elche (7 août).

Préparation plus locale pour plusieurs entités espagnoles. Si le Rayo Vallecano et le Real Madrid n’ont encore communiqué officiellement sur la programmation d’aucun match amical, les deux clubs de la capitale ont prévu de faire de leur centre d’entraînement le lieu majeur de leur préparation estivale. Elche, de son côté, a déjà fourni une liste complète de ses adversaires de l’été, qui seront défiés en Espagne : l’Atromitos d’Athènes, Zaragoza, Tenerife, Cartagena et enfin un match, dont l’opposant reste à définir, pour décerner le Trofeo Festa d’Elx en août.

Scénario identique pour Osasuna. L’équipe navarraise doit affronter sa réserve (17 juillet), mais aussi Huesca (21 juillet), Burgos (24 juillet), Valladolid (30 juillet) et Mirandés (31 juillet) pour se tenir prête avant la reprise du championnat. Dans la région, la Real Sociedad se servira à maintes de reprises des installations de Zubieta avec des rencontres de préparation prévues contre Huesca (17 juillet), Alavés (24 juillet), l’AZ Alkmaar (31 juillet) et Eibar (6 août).

Pour sa part, l’Atlético de Madrid, qui débutera sa présaison le 7 juillet, s’est planifié un choc contre l’Inter, en Isräel, début août. Mais avant ça, l’actuel champion d’Espagne disputera le Trofeo de Burgo de Osma, en plus des oppositions contre Salzburg (28 juillet), Wolfsburg (31 juillet) et Cádiz pour le traditionnel match du Trofeo Carranza (7 août). Cette même équipe de Cádiz affrontera aussi le Barbate CF (14 juillet), l’Atlético Sanluqueño (17 juillet), Linense, et Algeciras en amical. Enfin, le FC Barcelona débutera sa présaison contre des opposants locaux avec Nástic (21 juillet) et Girona (24 juillet) avant de passer à l’échelon supérieur en défiant Villarreal à Tel Aviv (4 août). Le club blaugrana devra aussi remettre en jeu le trophée Joan Gamper au cours de l’été.

[AS] Álex Fernández : « Affronter Nacho était génial pour moi parce que c’est mon idole »

Álex Fernández, le milieu de terrain de Cádiz, s’est entretenu avec les médias officiels du club pour parler de son expérience au cours des quatre saisons passées sous le maillot amarilloLe joueur madrilène analyse la première partie de saison de son équipe, évoque le moment spécial lorsqu’il a affronté son frère Nacho à Valdebebas et s’exprime sur le prochain adversaire des Andalous, la Real Sociedad.

Sur sa blessure récente : « J’entre déjà dans les derniers jours de récupération, pressé de revenir avec l’équipe. Ça a été une petite gêne musculaire qui m’a permis de faire une pause, mais je vais vraiment très bien »

Bilan de la phase aller du championnat : « L’équipe a montré son vrai visage dans les bons comme mauvais moments. Jouer en Liga est très compliqué puisqu’on a eu de très bons résultats mais on a aussi fait des matchs moyens. C’est là toute la difficulté de la Primera División, lorsque tu affrontes les meilleurs clubs et qu’il peut se passer n’importe quel scénario à chaque match. Je suis satisfait du travail de groupe. Personnellement, je vais bien, j’apprends et je progresse tous les jours, j’apprécie le fait de jouer à des postes différents avec l’objectif clair de toujours aider l’équipe »

Sur l’équipe en général : « Je pense que l’équipe est en bonne posture pour affronter cette deuxième partie de saison qui, nous le savons, va être difficile. Nous nous sommes bien renforcés. Les joueurs qui sont encore ici ont un mental solide et ils savent ce qu’ils ont à faire. L’idée du coach est toujours très claire et on sait qu’en travaillant tous ensemble, tout ira bien »

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(crédit : Diario de Cádiz)

Sur l’adaptation à la première division : « Je n’avais pas joué en Primera División depuis de nombreuses années, c’était plus compliqué que je me l’étais imaginé. J’ai alterné différentes positions sur le terrain et il faut s’adapter rapidement, donner le meilleur de soi-même et encore une fois aider l’équipe au maximum. Je suis satisfait, j’ai beaucoup joué, même si j’ai alterné bonnes et moins bonnes performances, mais en sachant toujours que l’intérêt de l’équipe passe avant le personnel »

Être l’un des capitaines du club : « Au-delà d’être capitaine ou non, c’est avoir du leadership avec ses coéquipiers, le club, les supporters, se sentir identifié aux valeurs du club que je veux d’abord transmettre. Quand je mets le brassard, que les coéquipiers croient en toi ou que les fans supporters te montent leur affection, je ressens une si grande satisfaction parce que ça veut dire que tu fais bien les choses et que tu es sur la bonne voie pour réussir »

L’importance des supporters cadistas : « Ils sont très importants, les supporters sont l’âme de ce club. Ces fans, ce sont eux qui caractérisent Cádiz. Ce virus nous prive de profiter du football à 100%, mais nous voulons nous maintenir pour que notre public ait la chance de nous voir en Primera la saison prochaine »

Opposition Analysis: Cádiz CF - Managing Madrid
(crédit : Managing Madrid)

Son meilleur moment au club : « Je garde en meilleur souvenir le moment de la montée en Primera. L’année dernière a été une excellente année pour l’équipe. Nous avons essayé d’être proches de supporters et je pense que ça faisait longtemps que notre public ne s’était pas senti si identifié au club. Je me suis bien amusé comme un gamin, à chaque match en allant sur le terrain »

Son utilisation à différents postes : milieu de terrain, milieu de terrain ou ailier : « Je vois ces changements comme positifs parce que l’important est de jouer. L’année dernière, dans ma position la plus habituelle, je jouais vraiment bien mais cette année ce qui compte c’est le collectif. Si je dois jouer en tant qu’ailier pour aider l’équipe je le ferai sans problème, en étant ravi. En fait, ça me permet aussi de m’ouvrir des portes et de découvrir un niveaux football »

Avoir affronté son frère Nacho (Real Madrid) à Valdebebas :  « Professionnellement, c’est le meilleur car il est mon idole depuis ma naissance, je le place sur un piédestal. Quand nous nous sommes affrontés à Valdebebas c’était spécial parce qu’il y avait des moments où je ne savais pas comment différencier si j’étais en train de jouer un match de foot ou un simple match contre lui. Ce jour là, l’équipe avait fait un grand match (victoire 0-1) et il restera pour toujours dans ma mémoire »

Real Madrid vs Cádiz: Hay muchos que no están bien... y Zidane es uno de  ellos | Marca.com
(crédit : Marca)

Atteindre l’objectif du maintien : « L’objectif est clair : il faut se maintenir. Ce sera difficile même si nous avons un peu d’avance sur la zone rouge. Je pense que l’équipe est préparée pour la lutte, ce qui va donner vie au club. Nous voulons que notre équipe reste en Liga Santander, nous nous battons pour cela. Ce foutu virus nous a séparés de nos supporters, mais je suis sûr que nous ferons bien les choses pour être tous ensemble à la maison bientôt »

Sur la visite à Anoeta, contre la Real Sociedad ce dimanche : « Ce sera très difficile, très compliqué. Une bonne équipe, un bon entraîneur, ils jouent très bien globalement. Ce sera super compliqué de gagner, comme lors de chaque match de championnat. Nous y allons avec nos armes pour leur faire des dégâts, les titiller et avec la mentalité d’aller y prendre les trois points »

Les jeux sont faits en Liga

C’est désormais officiel, dès la fin du mois d’août 2021 (la date du 30 a été avancée, sans certitudes encore), les clubs de football espagnols ne pourront plus nouer de partenariats de sponsoring avec des entreprises de paris sportifs.

Un mini-séisme au-delà des Pyrénées, tant ces sociétés ont apposé leur marque culturellement et économiquement. Au début de la décennie, déjà, le Real Madrid faisait la promotion de Bwin dans une publicité tape-à-l’œil où figuraient entre autres ses stars Karim Benzema et Sergio Ramos.

Un business fructueux qui rapporte énormément à toutes les équipes, d’où l’importance de cette interdiction qui pourrait ainsi faire très mal aux porte-monnaie de plusieurs clubs. Début 2019, 19 clubs de Liga sur 20 étaient sponsorisés par des marques de paris sportifs, seule la Real Sociedad faisant bande à part après avoir par le passé déjà collaboré avec la franchise Betway. Cette année encore, ce ne sont pas moins de sept clubs de l’élite qui affichent un site de paris comme sponsor principal sur leur maillot, à savoir les deux clubs de Sevilla, Granada, Alavés, Valence, Cádiz et Levante. Le gouvernement a fait savoir à 25 clubs au total qu’ils devaient rompre leurs contrats avec ces entreprises, le tout sur un délai d’un an.

C:\Users\dylan\AppData\Local\Microsoft\Windows\INetCache\Content.Word\EkiBIIDXIAIE_Cs.jpgGranada, ici face au Sevilla FC (sponsorisé par Marathon Bet), pourra au moins éviter les tacles de son propre sponsor Winamax sur Twitter (crédit photo : Sportbuisness Mag)

A titre de comparaison, on dénombre neuf sociétés de paris sportifs sponsorisant des clubs de première division en France en 2020 (Winamax, Pasino Bet, Pokerstars, Parions Sport, PMU, Betclic, VBet, Unibet et Zebet), signe là encore de l’ancrage du succès de ces entreprises dans le football moderne. Cette législation peut paraître particulièrement sévère pour des clubs ayant basé leur économie sur les revenus liés à ces sponsorings. Mais en réalité, c’est une mesure devenue nécessaire pour contrecarrer l’influence grandissante des sociétés de paris sportifs en Espagne depuis des années.

En Espagne, on parie que vous allez payer…

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Les casa apuestas sont partout dans Madrid, qui comptait 362 établissements de ce genre début 2020 (Crédit photo : El Pais)

Il faut avant tout plonger dans l’atmosphère du jeu chez nos voisins ibériques pour mieux saisir la situation. Dans un pays où le taux de chômage équivaut au double de la moyenne européenne (15,3% contre 8% dans la zone euro fin juillet 2020), le jeu apparaît comme un moyen d’échapper à la réalité, à l’instar de nombreuses dépendances. Mais là où certaines addictions sont marginalisées (alcool, drogue…), le tabou qui règne autour du jeu depuis longtemps a laissé libre court à toutes les dérives. Pire encore, tout est fait pour inciter le citoyen espagnol à s’adonner à la pratique avec le concept des maisons de jeu (ou « casa apuestas »).

Dans ces salons, normalement interdits aux mineurs, on peut venir boire à prix réduit, jouer à toutes sortes de jeux d’argent, mais aussi parier et suivre les retransmissions sportives. Un cadre attrayant et très populaire, puisque la ville de Madrid comptait 362 boutiques de ce genre début 2020, plus que toute autre ville au monde. Mais cette facilité d’accès à ses répercussions. La pratique est incontrôlée chez de nombreux joueurs, et le nombre de ludopathes déclarés ne cesse d’augmenter, tout comme les associations d’aides pour ces personnes. L’addiction est telle que bon nombre de clients vont eux-mêmes réclamer auprès de la police une interdiction d’accéder à ces lieux, un chiffre qui montait à 17700 en 2017 !

Autre motif d’inquiétude, cette clientèle se fait de plus en plus jeune, avec le développement des paris sportifs ! Friande de sport, et en particulier de football, discipline la plus populaire sur les sites de paris, la jeunesse est forcément une cible de choix dans un pays aussi attaché à sa culture sportive. Alors que la règlementation en vigueur délimitait, dans les faits, un espace minimum de 500 mètres entre tout établissement scolaire et une « casa apuestas » (maison de jeu), 144 boutiques de ce genre enfreignent cette loi, et 25 d’entre elles se situent même à moins de 100 mètres de collèges et autres écoles.

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L’exemple frappant du collège Agustina Diez, à Madrid. Quatre maisons de jeu se trouvent à moins de 500 mètres de l’établissement, dont une à quelques pas.

Et les responsables ne semblent pas contre ce rajeunissement de leur clientèle, puisque ces quatre dernières années, 40% des nouveaux joueurs étaient âgés de 18 à 25 ans. 

Une contestation élevée sur tous les terrains

Manifestation contre la prolifération des maisons de jeu le 6 Octobre 2019, dans les rues de Madrid (Crédit photo : El Pais)

Pour autant, malgré l’emprise croissante de l’industrie du jeu sur la société espagnole, les voix dissonantes se font de plus en plus nombreuses à l’encontre de ce modèle. Des manifestations sont organisées en ce sens, mais la plus marquante s’est déroulée à Madrid le 6 octobre 2019.  Confinement oblige, les opposants n’ont pu revenir dans la rue comme il était prévu le 23 mai dernier, mais une autre date est prévue pour le 13 décembre. Certains vont même encore plus loin, à l’image du groupe « Apuesta por tu barrio » (En français, « Mise sur ton quartier »). Derrière ce slogan, on retrouve un groupe de partisans d’extrême gauche prêts à vandaliser les façades des maisons de jeu de Madrid pour y afficher des messages hostiles. Un mode opératoire radical mais qui souligne la volonté pour de nombreux espagnols de proscrire le jeu et les paris sportifs de leurs quartiers.

S’associer aux paris sportifs, c’est également une affaire très sérieuse aux yeux des supporters de clubs espagnols. Si la majorité des clubs espagnols sont associés à ce business avant le passage de cette loi, peu d’aficionados voient d’un bon œil ce sponsoring. Le cas de la Real Sociedad constitue un exemple symbolique : Seul club de Liga l’an passé à ne pas avoir cédé aux sirènes des contrats avec ces marques, le club basque était sponsorisé par Betway entre 2016 et 2018. Au moment de la renégociation, l’entreprise a proposé une offre faramineuse de 3 millions aux Txuri-Urdin, mais la direction n’a pas voulu se décider et a laissé ses supporters s’exprimer dans un référendum populaire. Résultat, 86% de l’afición s’opposait à ce partenariat, au motif que les valeurs de la marque ne correspondaient pas à celles du club. Dans les divisions inférieures, le mépris pour ces partenariats est plus prononcé encore, en atteste certains exemples comme les statuts de l’Independiente de Vallecas, qui proscrit du club nazis et maisons de jeu. De quoi donner une idée de l’ampleur du rejet.

Loin des débats engagés dans la société, le monde du football se fait globalement assez discret sur le sujet. Mais certains acteurs ont malgré tout évoqué le sujet pour affirmer leur hostilité à ce phénomène, à l’image de Borja Iglesias dans une réponse sur Twitter sans équivoque. Le journaliste pour la UAB, Albert Ortega, énumérait les spots publicitaires qu’il voyait au cours de la mi-temps de la rencontre opposant le Celta Vigo à Eibar : « Paris sportifs, voiture, paris sportifs, voiture, paris sportifs, paris sportifs, jeux vidéo, paris sportifs… ». En guise de réaction, l’attaquant andalou se fend d’un simple mais très éloquent : « C’est une honte… »

Deux autres joueurs avaient également pris la parole, David Carmona (Real Betis) et Dani Giménez (Sans club, anciennement au Deportivo la Corogne). Alors qu’il évoluait au Racing Santander, le premier regrettait sur Twitter « qu’une drogue qui détruit tant de gens comme le jeu soit promue dans notre sport », insistant sur cette comparaison avec les drogues en soulignant qu’avec « ces publicités aussi fréquentes, c’est comme si on poussait à en consommer ». S’il a supprimé ses messages depuis, ce n’est pas le cas du gardien Giménez, interrogé au micro de Marca après des soupçons de corruption sur un coéquipier de son équipe. Peu tendre à l’égard de cette tendance, il déclarait ainsi :

« Personne n’aime que les bookmakers soient dans les quartiers populaires et qu’ils profitent de ceux qui ont le moins de ressources. Au final, ils sponsorisent des équipes, des compétitions, et j’espère qu’il n’est pas trop tard pour que nous nous en rendions compte »

En attendant de voir l’application réelle de cette loi, Giménez semble visiblement avoir été entendu.

Un tournant radical signé Alberto Garzón

Le ministre de la Consommation et nouveau meilleur ami de Javier Tebas, Alberto Garzón (Crédit photo : AFP)

L’homme derrière cette mesure s’appelle Alberto Garzón, celui qui déclarait en 2015, pour Panenka : « Si votre nom est Messi, vous n’allez pas en prison », en référence aux déboires fiscaux connus par ce dernier. Pas la personne la moins à l’aise pour mettre les pieds dans le plat, comme vous l’aurez compris. Actuel ministre de la Consommation au sein du gouvernement de Pedro Sánchez, il représente Izquierda Unida depuis 2016, une coalition de plusieurs gauches oscillant autour du parti communiste. C’est d’ailleurs le premier communiste à accéder au statut de ministre depuis 1939, avec Yolanda Diaz, ministre du Travail et de l’Economie sociale. En tant que membre influent des Indignés au début des années 2010, il est fort logiquement témoin de la paupérisation d’une part de l’Espagne, des classes ciblées par l’empire des paris sportifs. 

Cette loi, le ministre l’a défendue dans un entretien pour Marca :

« Les footballeurs célèbres fonctionnent comme des clubs, ils renvoient une image par leurs agissements et un message au reste du pays. Les mineurs ne doivent pas normaliser une pratique aussi dangereuse, le sport peut et doit réorienter sa fonction sociale. Je suis convaincu que de nombreux joueurs professionnels sont concernés par cela. C’est une activité qui, au final, peut être très dérangeante pour la famille »

Garzon est d’ailleurs persuadé que les voix se délieront progressivement pour soutenir cette politique :

« Une fois que les partenariats de sponsoring auront cessé,  il n’y aura plus de risque de conflit d’intérêts et de nombreux joueurs seront encouragés à nous donner leur avis. C’est transversal : Footballeurs de gauche, de droite, apolitiques… il s’agit d’une mesure qui a reçu le soutien de la plupart des groupes de supporters et de la société civile en générale »

Il convient également de préciser que cette interdiction s’inscrit dans un corpus de nombreuses autres mesures à l’encontre de la publicité pour les paris sportifs, comme la limitation des publicités pour ces sociétés entre 1h et 5h du matin.

Grosse mesure, gros impact, grosses pertes ?

Problème, cette mesure déjà dévastatrice pour l’économie des clubs risque de faire plus de dégâts encore dans le contexte actuel. La recherche de sponsors était compliquée en raison de la pandémie de Covid-19, et l’urgence de la situation risque d’aggraver la donne. Le ministre concède la difficulté, mais insiste malgré tout chez Marca :

«Nous avons fixé un délai d’adaptation d’un an. On peut ne pas être d’accord mais la santé de tous doit prévaloir. Un an, c’est suffisant pour changer d’opérateur, certains avaient déjà commencé à le faire de façon préventive »

L’application sera-t-elle réellement effective ? Une première loi sur le jeu avait déjà été tentée en 2011, comportant de nombreuses mesures, mais il a fallu neuf ans pour convertir le pari par des actions concrètes. Preuve en est que le projet est particulièrement sensible et se heurte à de nombreux adversaires, à commencer par le patron de la Liga, Javier Tebas. Le président du championnat a ainsi évoqué le sujet, en Octobre dernier, lors d’une conférence à l’Université Cardenal Herrera CEU :

« C’est une question importante car le monde du jeu est sauvage, mais c’est un monde qu’il faudrait réglementer plutôt qu’interdire Le parrainage des bookmakers est essentiel puisque ces derniers assurent au football espagnol près de 90 millions d’euros ».

Cette mesure pourrait selon lui signifier un affaiblissement des clubs espagnols et, à terme, une perte des talents en Liga : « Nous sommes le pays qui traite de la pire manière ses athlètes. Cela va rendre le championnat moins compétitif, LaLiga, c’est une industrie, une marque qui compte énormément d’emplois »

« Le monde du jeu est sauvage, mais c’est un monde qu’il faudrait réglementer plutôt qu’interdire »

L’opinion de Javier Tebas vis à vis de ces nouvelles mesures

Garzon soulignait également l’une des failles que pourrait connaître cette mesure, avec les rencontres se déroulant au-delà des frontières espagnoles, comme en Coupe d’Europe ou lors des tournois de présaison, et impliquant des pays et des clubs qui n’interdisent pas ces types de sponsorings : « La technologie pourra peut-être nous permettre d’éviter la mise en avant de ces publicités». Tebas, lui, se moquait déjà des probables incohérences lors de retransmissions d’évènements mondialement connus comme le Tour de France ou les Grand Prix de Formule 1. 

Preuve en est que le pari sera dur à relever…

Titre, Europe, maintien : quels sont les enjeux de la fin de saison en Liga ?

Trois mois après s’être arrêté, le championnat espagnol va de nouveau reprendre pour la première et deuxième division. Ce sont des dernières journées aux enjeux multiples qui se présentent, du haut au bas du tableau. C’est le Gran Derbi, de Sevilla, un des matchs les plus beaux d’Espagne, qui va avoir l’honneur de rouvrir le bal et surtout de relancer les hostilités dans un ultime sprint final qui va nous tenir en haleine…

La grande question pour cette fin de saison se pose autour du titre de cette édition 2019/20. Le véritable mano à mano entre Catalans et Madrilènes va évidemment prendre une part importante dans cette fin de championnat. En même temps, c’est une véritable la lutte pour le maintien tandis que la course à l’Europe semble ouverte et est un motif d’espérance pour un bon nombre de clubs. Dans le fond du classement, c’est la situation de l’Espanyol qui préoccupe. Mais à côté, plusieurs équipes sont aussi dans le rouge sportivement et devront lutter coûte que coûte. Entre surprises pour les uns et véritables désillusions pour les autres, ces onze dernières journées du championnat espagnol vont nous faire vivre une course à rebondissements. Le tout en 36 jours… et à huis clos.

Bataille pour le titre : un combat féroce à distance

C’est donc la grande inconnue de cette fin de saison en Espagne. Barça ou Real ? Les médias hispaniques donnent à leur tour leurs pronostics sur le futur champion de cet exercice si particulier. A l’heure actuelle, les blaugranas comptent deux points d’avance sur leur rival historique. Une petite avance qu’ils ont pu reprendre lors de la 27e journée, la dernière avant l’arrêt provisoire du championnat, après leur victoire difficile contre la Real Sociedad et en profitant aussi de la défaite madrilène contre le Betis.

Bétis Séville-Real Madrid (2-1) - Le Real n'enchaîne pas après le ...
Le 8 mars dernier, Sidnei et Tello offraient un succès de prestige au Betis en battant les hommes de Zidane (crédit : Goal.com)

Rappelons qu’une semaine plus tôt, c’était les Madrilènes qui avaient chiper une énième fois le leadership au FC Barcelona grâce à l’importante victoire lors du Clásico, deux buts à zéro, au Bernabéu. Mais la joie des Merengues a été de courte durée si bien qu’aujourd’hui le combat est le même : reprendre définitivement le trône et le garder jusqu’à la fin.

La Casa Blanca veut également mettre un terme aux deux derniers championnats remportés par le club catalan et soulever le trophée que la capitale n’a plus vu depuis 2017. Madrid va devoir pour cela améliorer son rendement offensif, qui a été un problème récurrent et visible dans certains de ses matchs. Autrement, le club peut toujours espérer s’appuyer sur une solide et hermétique défense qui n’a concédé que seize buts cette saison en championnat. Une arme redoutable pour les coéquipiers de Sergio Ramos.

De l’autre côté, c’est le géant barcelonais qui se dresse. Evidemment, et sans surprise, le danger est et sera toujours Leo Messi. Plus besoin de le décrire. Sur le plan de l’attaque, le Barça se porte très bien cette saison. Les hommes de Setién comptent avec eux le retour de Luis Suárez, qui s’est remis de sa blessure.

El Clásico: Real Madrid beats Barcelona on Vinícius Jr goal
Vinícius inscrivant la première des deux réalisations madrilènes dans le plus médiatisé des chocs du monde (crédit : YahooSports)

A l’inverse de son concurrent direct, le Barça connait des difficultés défensives cette saison. Malgré les multiples exploits de Ter Stegen devant ses cages, la ligne de défense a souvent été auteure de performances décevantes. C’est souvent la charnière centrale, composée de Lenglet et Gerard Piqué, qui est pointée du doigt même si les erreurs venant des couloirs sont aussi soulignées. Avec 31 buts encaissés en 27 rencontres de Liga, les Catalans font assurément une de leur moins bonnes prestations sur ces dernières années.

Néanmoins, l’essentiel est là avec cette première place. Dans ce jeu du chat et de la souris, le Barça aura pour but de conserver sa première place et remporter une nouvelle fois le championnat. Le décor est planté, l’enjeu est donc de taille. Le Clásico se jouera donc sur onze journées… mais à distance !

Messi and VAR hand Barca victory over Sociedad - Reuters
Avant la pause, le Barça avait souffert et s’en était remis à son génie pour signer un court succès contre la Real Sociedad (crédit : Reuters.UK)

Course à l’Europe : l’incroyable méli-mélo des clubs

Entre la Champions League et l’Europa League, les clubs les mieux placés, et même certains plus en retrait, s’arrachent les places de qualification pour les compétitions continentales. Quelques uns rêvent de revivre de grandes soirées en semaine quand d’autres veulent tout simplement continuer d’affirmer leur statut de cador. A chaque journée, le classement se bouscule et donne l’impression qu’une équipe, qui paraissait outsider auparavant, devient sérieuse candidate à l’Europe. Un vrai méli-mélo…

La course à la Champions League

Sur les quatre places pour la Champions League, Barcelone et Madrid devraient en toute logique s’accaparer les deux premières. La bataille intéressante va surtout concerner les deux restantes. En tant que protagonistes, on retrouve le Sevilla FC de Lopetegui, qui semble sur le bon chemin pour retrouver la C1, la surprenante Real Sociedad, le Getafe CF, en cinquième place, et l’Atlético de Madrid juste derrière.

Retrouver l’intégralité du classement ici !

Légèrement plus en retrait, le Valencia CF devra se battre pour batailler en Champions League. Pour les autres, derrière, même si aucune option n’est à exclure, l’obtention d’un billet pour la plus prestigieuse des coupes européennes semble peu probable.

Dans ce noyau de six, il y a des interrogations. Solide depuis de très longs mois, les Andalous vont-ils tenir ? La Real Sociedad ne va t’elle pas craquer sur la fin ? Après la qualification en Europa League, est-ce vraiment possible de voir Getafe en C1 ? Enfin, l’Atlético peut-il vraiment ne pas être dans le top 4 alors que le club y est régulièrement depuis des années ?

Du point de vue de l’effectif, c’est l’Atlético qui est évidemment au dessus du reste. Mais pourtant, sur le terrain, ce n’est pas si simple et la difficulté, notamment offensive, des Colchoneros se fait ressentir après avoir renouvelé une partie importante de l’effectif l’été dernier. Néanmoins, tout reste encore jouable.

Atlético de Madrid derrota o Betis fora e entra no G4 do Espanhol ...
Qualifié pour les quarts de LDC, l’Atleti est en difficulté sur le plan national (crédit : Jovem Pan)

La Real Sociedad fait une saison particulièrement surprenante, avec de très bons résultats. Avec un effectif notable, les Basques peuvent rêver de terminer en place pour Champions League, et même de finir sur le podium. L’objectif récemment clamé par la direction sportive. L’animation offensive est un véritable régal à Donostia, visible dans la connexion entre Mikel Oyarzabal et Martin Odegaard. Le milieu de terrain est aussi un facteur notable participant aux nombreux succès de la Real.

En Andalousie, retrouver la C1 fait rêver. Une compétition que l’équipe de Julen Lopetegui n’a plus connu depuis deux saisons. Logés à la troisième place, les coéquipiers du scintillant Lucas Ocampos partent favoris pour conserver leur troisième position. Toutefois, les places sont chères et la bataille est rude. Le Sevilla FC possède une défense qui se tient bien et une attaque pas des plus efficaces mais régulière.

A égalité de points avec la Real Sociedad, Getafe ne doit pas être oublié. Les Azulones confirment leur statut après avoir manqué de très peu une qualification pour la C1 à l’issue de la saison passée. Cette année, beaucoup de conditions sont réunies et le club reste bien classé mais avec une qualité d’effectif inférieure à celle des autres protagonistes. Cependant, cette équipe a tellement créé la surprise qu’il ne faut rien négliger. Pas même une qualification en Champions League pour un club qui, il y a encore trois ans, évoluait en Segunda.

Getafe tear Valencia apart and rip up the cliches as they climb ...
A 38 ans, Jorge Molina reste un joueur moteur de l’attaque de Getafe (crédit : The Guardian)

La course à l’Europa League

Concernant l’Europa League, les équipes qui y seront semble déjà plus annoncées mais on sent également qu’une équipe de derrière peut arriver à tout moment en position pour la C3. Là encore, c’est un sprint final sans relâche qui s’annonce.

En faisant un point sur le classement, ce sont provisoirement, comme dit précédemment, Getafe et l’Atlético qui sont en position pour disputer l’EL. En raison de l’absence de finale de Copa Del Rey cette année, pouvant envoyer son vainqueur en C3, la 7e place sera synonyme de tours préliminaires. Elle est occupée par le club Ché.

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Le trio mentionné précédemment, toujours en lice pour jouer la C1, part donc avec une longueur d’avance. Plus en retrait, la bataille se fera aussi entre trois belles équipes : Villarreal, Granada et l’Athletic.

Pour le sous-marin jaune, ce sont quatre points qui les séparent de leur rival valencien. De même pour le club andalou de Granada alors que l’Athletic Club compte cinq unités de retard. Rien d’insurmontable jusque là mais pour espérer atteindre l’Europa League, il faudra remporter les matchs décisifs des prochaines semaines. Cela passe par tuer les matchs bien plus tôt, un défaut qui a coûté, à plusieurs reprises, la victoire à la formation de Javi Calleja cette saison.

Régulièrement habitués à évoluer en Europe, l’Athletic et Villarreal n’y sont pas cette saison et veulent y retourner. Un objectif parfaitement cohérent au vu du riche effectif que possède les deux formations. Rater le coche serait évidemment une déception, mais avec la folie que ces deux équipes peuvent mettre sur le terrain, rien n’est infaisable.

De son côté, El Grana, promu de Segunda, n’a rien à perdre. Déjà demi-finaliste de Copa, les hommes de Diego Martínez tenteront d’aller chercher l’Europe pour le bonheur de leurs formidables supporters.

Villarreal 0-0 Athletic: Villarreal y Athletic firman la paz y no ...
Villarreal et l’Athletic, deux équipes attendues au tournant dans la course à l’Europe (crédit : El Español)

En revanche, la lutte pour l’Europe ne devrait pas concerner d’autres équipes en dehors du top 10. Osasuna, le Betis, Levante et Alavés possèdent un train de retard sur les places européennes et font souvent preuve d’irrégularité. Mais là encore, étant donné que nous n’avons aucune idée de ce à quoi il faut s’attendre après trois mois sans match, rien n’est irréalisable.

Lutte pour le maintien : entre peur et espoir

Enfin, pour le troisième et dernier échelon majeur de ce classement, c’est la lutte pour le maintien qui va attirer notre attention. Dans ces affrontements pour se maintenir dans l’élite, personne n’a vraiment pris d’ascendant sur les autres. De la décevante saison de l’Espanyol à celle en montagne russe du Real Valladolid, l’incertitude règne et terrifie.

A la première vue de ce classement, ce sont six équipes qui semblent être embarquées dans un objectif commun qui est celui de se maintenir. Seulement trois d’entre elles se sauveront. Pour les équipes du ventre mou, évoquées avant, rien n’empêche de les voir aussi se mêler à cette lutte.

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Même si le Real Valladolid semble légèrement plus en avance sur ses autres adversaires direct, la situation n’y est pas forcément très rassurante. En championnat, en 2020, la formation Pucela n’a battu que l’Espanyol et Mallorca. Des victoires contre des concurrents directs certes, mais seulement deux succès. Le club comptait six unités sur le premier relégable à la mi-saison, plus que quatre à l’heure actuelle. Pour l’équipe de Ronaldo, il va vite falloir reprendre le bon chemin, celui du maintien. Rencontre décisive dès ce week-end face à Leganés !

Pour Eibar, la tâche sera également très difficile. Les Armeros ont perdu des confrontations directes extrêmement cruciales et avancent aussi au ralenti avec, là encore, uniquement deux succès. Cependant, il y a de l’espoir dans un effectif qui peut s’enflammer et renverser un match. Les deux victoires de la phase retour du championnat étaient remarquables : une victoire 2-0 contre l’Atlético, et un triomphe de prestige, 3-0, contre Levante. Des matchs qui montrent bien que cette équipe sait se surpasser mais pour qui le public manquera cruellement.

Eibar v Atlético Madrid Match Report, 18/01/2020, Primera División ...
Au terme d’une performance sensationnelle, les Basques avaient vaincu les Colchoneros en janvier dernier (crédit : Goal.com)

La mauvaise surprise c’est la présence du Celta de Vigo, à la 17e place de ce classement. Après leur dernière saison compliquée et un maintien obtenu dans les derniers matchs, les Galiciens sont encore à la peine. Cependant, les Celtistas restaient sur de très bonnes performances avant l’arrêt des compétitions avec seulement un revers en Liga, en 2020 ! Généralement convaincante à domicile et capable de sortir une belle performance à l’extérieur, l’équipe d’Óscar García sera peut-être chamboulée par le huis-clos. Avec un effectif de cette qualité, le Celta peut et doit se maintenir. Pour cela, le club peut espèrer compter sur son héros Iago Aspas…

Dans la zone rouge, la situation évolue assez peu depuis quelques temps, mais l’écart ne s’agrandit pas. Le RCD Mallorca occupe la place de premier relégable mais ne reste qu’à deux points de la 16e place. Le club peut donc surgir à tout moment et sortir de cette zone de relégation, même dans les ultimes journées. Le tout est de pouvoir garder le contact et de maintenir l’écart avec les équipes de devant.

Celta: Primer gol de Iago Aspas al Mallorca | Marca.com
Souffrir avant de pouvoir exulter, l’enjeu du maintien (crédit : Marca)

Avant-dernier mais plein d’espoir, et probablement l’équipe avec le plus d’envie sur le terrain pour le maintien, le CD Leganés. Les Pepineros connaissent une saison compliquée sur le plan sportif mais s’accrochent tant bien que mal. Ce qui est fort dans cette équipe, c’est le mental qu’elle a pour se relever d’une défaite, d’une mauvaise série. Un mental d’acier qui laisse penser que, après avoir renversé des matchs comme celui contre Villarreal (avant l’arrêt de la Liga, NDLR), le maintien ne sera pas si dur à aller chercher. Pourtant, il y a d’autres adversaires qui luttent aussi et une réalité sportive à respecter, mais cette équipe n’a pas à baisser les bras.

Enfin, pour conclure avec la lanterne rouge de notre championnat : l’Espanyol. Un des clubs historiques les plus importants de l’histoire du football espagnol, est au bord du précipice. Avec vingt points, le club catalan réalise un exercice laborieux malgré son effectif plus que correct. Des joueurs de talent mais qui ne répondent pas sur le terrain, qui ne trouvent pas le point concordant pour triompher collectivement. Devant, R.D.T. fait le travail mais pour combien de temps encore ?

UEFA Europa League on Twitter: "Raúl de Tomás has 3 goals in 3 ...
Joueur important au Rayo, où il était prêté la saison dernière, Raúl de Tomás avait enchaîné les buts mais n’avait pas pu éviter la relégation du club madrilène…

Le joueur, auteur du transfert le plus cher de l’histoire de l’Espanyol ne peut pas empêcher les prestations défensives catastrophiques qui sont le gros problème de cette équipe. Cette dernière place au classement se justifie également par les problèmes offensifs que l’Espanyol a connu durant toute la première partie de saison, avant l’arrivée de R.D.T.

A six unités du premier non-relégable, les Pericos tremblent et savent qu’obtenir leur maintien pourrait être un moment historique de l’histoire du club. Rien d’impossible, non, mais surtout quelque chose d’extrêmement ardu.

En Segunda : le flou tout aussi présent

Du côté de la Segunda, les lignes se dessinent également petit à petit mais avec douceur et lenteur. Le Cádiz CF va très certainement obtenir un ticket direct pour la promotion en Primera et pourquoi pas décrocher le titre. Le Real Zaragoza est également en embuscade.

Retrouver l’intégralité du classement ici !

Pour les barrages de promotion, ce sont énormément d’équipes qui sont impliquées en plus de celles visibles sur ce classement. Numancia, 16e, compte 38 points et a encore plusieurs raisons de croire à disputer le maintien en étant à seulement huit points d’Elche, et même quatre de Mirandés.

Cependant, toutes ses équipes de milieu de tableau, comme la SD Ponferradina (10e et non visible sur les captures d’écran, NDLR) doivent faire aussi attention à leurs arrières. Effectivement, la zone de relégation n’est pas si loin et donne encore une touche de suspens à cette fin de saison.

Sportivement, Extremadura et le Racing sont en difficulté et ont visiblement peu de chances de se maintenir même si mathématiquement rien n’est acté. Le Dépor, club historique, est dans le rouge aussi et se doit de se rattraper au plus vite alors que le Albacete BP, tout proche d’être promu en Primera l’an dernier, joue plutôt dans les dernières places du tableau cette saison. A tous les étages, cette édition de Segunda est aussi un vrai feuilleton dont le scénario final est bien loin d’être écrit !

Ce qui est sûr, au delà de l’incertitude totale du classement final, c’est que la date du 11 juin 2020 restera assurément gravée dans l’histoire du football espagnol. Avec l’enchaînement des matchs et la chaleur, les clubs devront aussi composer avec le terrible huis clos. Ces trois circonstances combinées à des matchs qui seront cruciaux pour débloquer la situation au classement, ce sprint final va être une bataille acharnée et sans relâche mais où les joueurs vont s’arracher et souffrir. A la fin juillet, le verdict final aura été rendu avec, qui sait, peut-être d’énormes surprises…

Huis clos jusqu’en 2021, reprise de LaLiga, décisions de l’UEFA : point sur la situation du foot espagnol

Le football espagnol, comme ailleurs, vit ses heures les plus sombres depuis un long moment. Alors que la tendance semble pencher pour un retour du public dans les stades pas avant 2021, LaLiga devrait reprendre prochainement. L’hypothèse de décaler la finale de Copa del Rey de plusieurs mois semble tout proche de devenir réalité et l’UEFA, attendue au tournant pour gérer les qualifications en Europe de la saison prochaine, a donné quelques explications de son côté. Point sur la situation du football en Espagne qui ne présage rien (ou très peu) de positif…

Plus de public dans les stades jusqu’en 2021 ?

C’est la nouvelle qui fait trembler l’Espagne. Bien qu’elle nous paraisse surréaliste, la mesure visant à interdire les spectateurs dans les stades jusqu’à janvier 2021 semble être sur le point d’être officialisée. Javier Tebas a informé les clubs qu’il y a de très fortes chances qu’ils jouent à huis clos le restant de l’année… C’est sous ordre du gouvernement espagnol que cette consigne a été transmise.

L’exécutif de Pedro Sánchez (Président du gouvernement d’Espagne, NDLR) a donné la consigne suivante aux instances du football espagnol : pas de retour des supporters dans les stades avant qu’un vaccin contre le coronavirus ait été trouvé. Et plus généralement, pas de grand rassemblement sans ce vaccin. La date provisoirement fixée serait donc un retour à la normale début 2021. Mais tout dépendra du temps que les scientifiques nécessiteront pour mettre au point un remède et des mesures qui seront mises en place dans le futur par l’Etat espagnol. Sur le territoire ibérique, le nombre de morts quotidien semble diminuer, mais sanitairement la situation n’est toujours pas au mieux alors que l’état d’alerte a récemment été prolongé jusqu’au 9 mai.

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Mestalla, un soir de Champions League… à huis clos lors de la confrontation entre Valencia et l’Atalanta (crédit : EL PERIÓDICO)

Par la même occasion, le président de LaLiga parle d’une « économie de guerre ». Ce dernier conseille aux clubs, de Primera et Segunda, de privilégier les joueurs du centre de formation et les prêts plutôt que les transferts assez coûteux. Précisons d’ailleurs que si la saison se boucle à huis clos, Tebas a estimé les pertes économiques à 350 millions d’euros. Pour certaines équipes, cette période sera difficile à vivre économiquement alors qu’une grande majorité a déjà baissé les salaires de ses joueurs et employés. Les clubs travaillent déjà à réajuster les budgets et à rembourser les abonnés.

LaLiga de retour fin mai ?

C’est le souhait de Javier Tebas : reprendre le championnat le dernier week-end de mai ou bien le premier week-end de juin. Ces dates, qui paraissaient trop prématurées il y a encore un moment, semblent aujourd’hui être correctes et réalisables grâce au huis clos qui sera instauré. Sans public, il est possible de voir la compétition reprendre malgré les avis divergents des joueurs.

Certains estiment qu’il est trop tôt pour reprendre ou que les conditions sanitaires de qualité ne sont pas garanties. D’autres pensent l’inverse et que tout se passera bien si le protocole de LaLiga est appliqué à la lettre. A Villarreal, Gerard Moreno et Pau Torres, coéquipiers, ont tous les deux parlé dans la presse quant à cette reprise avec chacun un avis opposé à l’autre. C’est pour dire comment la nouvelle fait débat.

LaLiga Santander 2019 - 20: Una alerta "desesperada" de Valladolid ...
Javier Tebas a déclaré à maintes reprises que le championnat allait se terminer (crédit : Marca)

Afin que cette reprise arrive aux dates prévues de Tebas, les joueurs, membres du staff et employés de tous les clubs de Primera et Segunda passeront des tests au coronavirus dès le mardi 28 avril et dans les jours suivants. LaLiga a remis la responsabilité de ces tests à un laboratoire privé de qualité qui approvisionne les grandes entreprises de santé. Néanmoins, c’est le gouvernement qui donnera, aux institutions, le feu vert définitif autorisant un retour de la compétition en fonction de l’évolution de la pandémie.

La finale de Copa reportée à l’année prochaine ?

Au centre des attentions au Pays Basque, la finale de Copa suscite également beaucoup d’interrogations. Luis Rubiales l’a répété et le répète encore : il veut jouer cette finale avec du public. Evidemment, une décision en influence une autre. Et si les huis clos sont maintenus jusqu’à 2021, alors cette finale de Copa devrait logiquement suivre la même voie, du moins, si la décision de Rubiales et des deux clubs (la Real Sociedad et l’Athletic, NDLR) reste la même.

Dans la semaine, on a appris que la finale de l’édition 2020 pourrait se jouer jusqu’à une semaine avant… la finale de l’édition 2021 ! Une proposition à l’honneur des clubs mais qui pose une certaine question. Qui dit 2021, dit nouvelle saison, la finale serait donc jouer avec des effectifs différents ? Un point important qui sera à méditer puisqu’il y aurait la possibilité d’avoir une finale avec deux équipes très différentes l’une de l’autre, encore plus que lors de la saison actuelle.

Final Copa del Rey 2020Así se vivió la final de la Copa del Rey en ...
A défaut de s’être jouée sur le terrain, la finale de Copa s’est « jouée » sur les balcons ! A Bilbao et Saint Sebastien, les supporters de l’Athletic et de la Real ont décoré leur balcon aux couleurs de leur club (crédit : Marca)

Cet affrontement basque historique est notamment associé à deux joueurs importants qui doivent en théorie quitter leur club à la fin de saison. Martin Ødegaard, prêté par le Real, réalise une saison sensationnelle sous les ordres de Imanol Alguacil et est l’un des auteurs de la très bonne saison de la Real Sociedad. En face, c’est Aritz Aduriz. Le vétéran de 39 ans, adulé à San Mamés, est censé se retirer à l’issue de cette saison. Mais pour les supporters Leones, ne pas pouvoir lui rendre d’hommage ni le voir jouer la finale de Copa est inenvisageable alors que l’hypothèse d’une ultime prolongation se murmure discrètement

En somme, ne pas voir jouer ces deux joueurs, piliers dans leur club, parait inimaginable et pourtant… l’avenir n’inspire rien de bon. Il faudra, en plus de cela, ajouter les possibles transferts qui pourront avoir lieu cet été. Les fins de contrat des milieux de l’Athletic, Beñat et San José, sont aussi une contrainte. Dossier énigmatique à suivre.

L’UEFA clarifie la question des Coupes d’Europe

C’était aussi une grande inconnue. Comment gérer les qualifications en Coupe d’Europe si la saison ne se termine pas ? Plusieurs hypothèses ont été émises : prendre l’indice UEFA, le classement actuel, le classement à la mi-saison ou encore les qualifiés de la saison précédente. Ces cas de figures ont tous leurs avantages et leurs inconvénients. Mais l’UEFA a donné quelques pistes à l’issue de sa réunion cet après-midi…

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Tout comme les championnats nationaux, la gestion des Coupes d’Europe est un véritable casse tête… (crédit : Le Parisien)

L’institution européenne a déclaré que les qualifications pour la Ligue des Champions et la Ligue Europe se feraient « en fonction du mérite sportif des compétitions nationales 19/20 ». En bref, cela en reviendrait à dire en fonction du classement. Le « mérite sportif » sera propre à chaque Fédération qui pourra décider de comment attribuer les places continentales.

Par exemple, en Espagne, il est évoqué la possibilité de prendre les six premiers du classement général et d’envoyer le finaliste de Coupe du Roi en C3, comme Rubiales l’a suggéré. Une décision à la guise de chaque fédération européenne donc. Cependant, l’UEFA se garde quand même un droit de veto pour refuser ou autorises un club dans trois cas de figure :

• S’il y a un sentiment d’injustice après la qualification d’un club.
• Si les clubs ont été sélectionnés selon une procédure qui n’était pas « objective, transparente et non discriminatoire« . Et donc pas selon le mérite sportif.
• Si les compétitions n’ont pas été interrompues pour des raisons valables aux yeux de l’UEFA. Comme, par exemple, arrêter un championnat sans que le gouvernement ne l’ait ordonné, etc…

Pour faire simple, l’UEFA a laissé une certaine liberté aux différentes ligues en les autorisant à choisir comment elles attribueraient leurs places européennes mais garde quand même la possibilité de faire barrage si nécessaire. A part reprendre les qualifiés de l’exercice précédent ou se baser sur l’indice UEFA, aucune possibilité n’est réellement écartée.

Ligue des champions 2019-2020 : Lille dans le groupe H avec ...
Selon vous, quelle est la décision la plus logique à prendre ? (crédit : La Voix du Nord)

Et pour ce qui concerne l’édition de la saison en cours, les directives officielles n’ont pas encore été communiquées. Plusieurs moyens pour finir la compétition sont également évoqués à l’UEFA. Mais selon les médias, l’option la plus probable serait de disputer des matchs durant tout le mois d’août, avec des championnats qui se termineraient au plus tard le 31 juillet.


Vous l’aurez donc compris, la situation reste extrêmement floue en ce qui concerne le football espagnol. Chaque jour, nous en apprenons un peu plus sur le futur de la saison mais les informations, parfois, arrivent avec beaucoup de contradictions ou d’hypothèses différentes. Les Espagnols devront attendre pour retrouver l’âme chaleureuse et conviviale des stades lors des matchs de championnat ou encore pour savoir qui sera le vainqueur de la Copa del Rey. Des incertitudes à tous les étages qui font avancer un navire à la dérive dans le brouillard…